[V] Je m'appelle Henan!

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Henan
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[V] Je m'appelle Henan!

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Adulte, I.

Le soleil et la chaleur.

Le sable, le silence.

L'air qui fait danser un pan de la tente marron, un mouvement, flap flap flap, ses yeux le regardent des heures. flap flap flap.


- J'ai toujours fait ce que vous m'avez demandé, j'ai toujours fait...
- Tu n'es même pas capable de nettoyer le campement correctement, Hessiah.


flap flap flap...

- Je n'ai même plus assez d'argent pour payer à manger pour mon fils, s'il vous plaît.
- Ce n'est pas mon problème, tu as l'argent que tu mérites, Hessiah. En plus, il est adulte, non? Qu'il se débrouille.
- S'il vous plaît, monsieur, s'il vous plaît, gémit Hessiah.


flap flap flap...

- Nous te gardons parce que ta femme était d'ici, mais on pourrait très bien changer d'avis. Tu vois ce que je veux dire?
- Non, s'il vous plaît... Le voyage est trop long, vous ne pouvez pas faire ça, mon fils ne survivrait pas!
- Ce n'est pas mon problème! répéta l'homme. Tu es un nuisible ici, tu n'as rien à faire ici! Inutiles!
- N... Non...


Des fingeliens à courber l'échine. Des fingeliens à laisser le travail et la chaleur marquer son visage. Des fingeliens à ramasser leurs déchets à nettoyer un campement où il a toujours été étranger. Hessiah se redressa. Hessiah se redressa...

- Vous ne pouvez faire ça...
- Demain matin, toi et ton fils, vous partirez d'ici. Je suis chef de ce campement, ma décision est sans appel.
- Vous ne pouvez pas...

flap flap flap...

Henan ne regardait plus. Dans cet espace, ce petit espace où l'on voit tout de l'intérieur de la tente, son père leva le poing. Henan plaça ses mains sur ses yeux et se balança d'avant en arrière. La vibration du chant, si forte, Henan tremblait. Il y eut comme un grand éclat dans le chant d'Hessiah, puis plus rien.

- Henan? Henan!
- P... Papa?


Hessiah se pencha vers son fils et pris ses mains dans les siennes.

- Mon petit, tout va bien, les méchants ils reviendront pas.
- Tu as fait quoi?
- Je... Nous ai défendu, je crois.
- Ils vont être fâchés,
déclara Henan, comme s'il savait ce qu'avait fait son père.
- Oui, très.

Hessiah s'installa sur un coussin et regarda le livre à côté d'Henan. Oublié. Il fallait oublié, vite. Hessiah tenta de changer de sujet:

- Tu as essayé?
- Oui...
- Et?
- Je n'ai pas réussi...


Hessiah respira doucement et regarda Henan calmement. Il lui caressa la tête. Il baissa les yeux vers le livre où les mots sont flous et illisible. Comment l'aider si lui ne savait pas?

- Ce n'est rien, mon petit... Ce n'est rien...


Et dans le silence de leur solitude, Henan se lova au creux des bras de son vieux père, bousculant l'unique plat de dattes posé au milieu du tapis rougeâtre qui était au sol pour éviter qu'il y ait du sable partout. Le silence...


flap..

flap..

flap...

...
Dernière modification par Henan le 07 mai 2009, 02:44, modifié 4 fois.
Lala.

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Henan
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Re: Je m'appelle Henan! [inachevé]

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Enfant, I.

C'est une grande tente blanche à l'écart des étals et des autres tentes plus bruyantes. Thar Il'mendhi marchait dans sa classe, entre les élèves assis sur des coussins tout simple, penchés sur une feuille, plume à la main. Une légère brise faisait trembler la toile de la tente, dans un petit *clac* rassurant.

Thar Il'mendhi baissa les yeux vers un des élèves. Il s'approcha et s'arrêta près de lui, silencieux. L'élève ne l'avait toujours pas vu. La tête sur le côté, ses longs cheveux noir de jais lui recouvrant la majeure partie du visage, l'enfant regardait un scarabée qui courrait sur le sol.

- Henan.

Le scarabée s'arrêta, puis recommença.

- Henan, insista le Thar.

Mais le scarabée, lui, faisait demi-tour! Pourquoi donc?

- Henan!!

L'enfant sursauta.

- Ha!
- Qu'est ce que tu fais?
- Je... Je regardais un scarabée.


Les autres élèves pouffèrent de rire.

- Je me demande ce que je vais faire de toi, Henan, lança le Thar, le regard dur.
- Pardon excusez moi.
- Et tes leçons? Tu n'as rien écrit! Le Thar arracha le parchemin des mains d'Henan.

Henan se protégea le visage, appeuré, le Thar était si mécontent.

- Tu te moques de moi? Tu bailles sans arrêt aux corneilles, tu ne sais toujours pas lire, Henan!
- Pardon pardon excusez moi!
- Henan, tu vas sortir de cette classe, tu reviendras quand tu auras envie, je ne veux plus que tu perturbes mes leçons! Je ne veux plus que tu discutes aux autres élèves avec tes histoires!


L'enfant leva les yeux vers Thar Il'mendhi. De grands yeux bleus foncés, purs, éternellement tristes.

- Mais... Mon père veut que j'étudie!
- Je suis certain qu'il était comme toi, Dehors!



Le soleil. La chaleur.

Henan fût contraint de quitter la grande tente blanche. Quand il rentra dans la tente, Hessiah garda le silence. Il fit manger Henan et le coucha après lui avoir raconter une histoire. Hessiah s'allongea, près de son fils, pensant que celui-ci dormait.

- Papa?
- Henan? Dors maintenant, il est tard.
- Papa, je regardais juste un scarabée.
- C'est joli les scarabées.
- Oui!


Hessiah soupira un court instant.

- J'aimerais tant t'apprendre à lire Henan... lâcha le père, subitement, dans un sanglot.
- Papa! Papa! Henan commença à pleurer, paniqué.
- Ca va aller, mon petit, ça va aller...


Hessiah renifla.

- Dors maintenant, demain, nous irons nous promener.
Dernière modification par Henan le 07 mai 2009, 02:34, modifié 1 fois.
Lala.

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Henan
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Re: Je m'appelle Henan! [inachevé]

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Enfant, II.

- Hé bien, c'est un joli scarabée, ça, il est tout doré.

Hessiah regardait le campement au loin. Loin derrière eux.

- Oui, hein. C'est moi qui l'ait trouvé là bas, Papa. Tu n'en cherches pas?
- Non, je ne suis pas aussi doué.

- Lala, fit Henan.

Deux petites notes, comme ça, Hessiah n'a jamais compris pourquoi, mais qu'importe. Il pensait qu'Henan avait toujours une musique dans la tête, toujours. Même quand il dormait. Henan fourra le scarabée dans sa poche.

- Qu'est ce que tu fais?
- C'est pour le montrer!
- Le montrer? Et à qui donc?
- Meuuh non heuu à personne!

Hessiah pencha doucement la tête sur le côté, contemplant son mauve de fils.

- Tiens donc. Une fille, hein?
- Oui. Pardon excusez moi.
- C'est rien... Mais si j'étais toi... Je lui offrirais des fleurs, plutôt...


Hessiah montra un coin un peu plus verts, au bord d'une toute petite oasis. Henan s'y précipita. Des fleurs, il y en avait pleins! Henan adorait les fleurs. Des rouges, des jaunes, oh et là! Une violette! Hessiah aida Henan pour composer le bouquet, ça ne se fait pas n'importe comment, le vert ici, le rouge par là, ou alors du orange. C'est comme un grand tourbillon dans lequel Henan nageait avec aisance. Hessiah lui avait appris quelque chose. L'envie de créer. D'essayer. De tenter.

Henan rentra en courant, laissant son père loin derrière lui. Essayer. Il fallait essayer, tout, tout et n'importe quoi! Hé bien, un scarabée, ça croque, mais ce n'est pas bon.


Elle était là, au bord de l'eau. Près des tentes des habitations, une étendue était prévue pour boire uniquement. Elle était belle. Elle avait son âge, à peine 10 fingeliens. Elle avait des yeux verts. Henan s'approcha. Elle, elle ne riait pas pour rien. Elles souriaient trop, pour rien oubliant le vrai rire. Pas Elle. Il la regarda avec de grands yeux bêtes, la bouche entrouverte. Elle tourna la tête vers lui:

- Bonjour.


Il sursauta, fit un pas en arrière. Puis, il tendit son bouquet de fleur.

- C'est pour moi?

Il secoua la tête en signe d'approbation.

- C'est joli. Tu n'appelles comment?
- Je... Je m'appelle Henan!!
- Moi c'est Jillya.


Il la regardait tellement.

- Ne... Ne bouge pas.
- Quoi?


Il se précipita dans le sable. Essayer, il faut essayer. Absolument. Le sable, humide. Ses mains, folles. Henan se concentra si fort, elle était en lui, elle était lui. Sous ses mains, apparurent des formes, des contours... Jillya le regardait, stupéfaite, fasciné par ce petit garçon si étrange. Son visage. C'était son propre visage dans le sable.

- C'est... C'est moi qui tu as fait! Tu es doué!
- Quoi, j'ai fait quoi?
- Hé bien, la sculpture de sable!
- Oh... Ah oui! C'est moi. Ca te plait?
- Beaucoup et...


Un pied. Et le rêve disparait.

- C'est qui?


Un garçon, et ses copains. Plus vieux, beaucoup plus vieux.

- Ah ouais, si, je sais qui t'est, t'es le fils d'Hessiah, le mec qui sert à rien, qui ramasse nos détritus. Tu fais quoi à ma soeur?
- Tu parles pas comme ça de papa.
- Ah oui?


Le garçon empoigna Henan qui, exceptionnellement, l'avait ouverte, fatigué, sûrement, que les autres le tapent tout le temps quand il sort. Les enfants sont cruels.

Des cailloux. Ils lui lancèrent des cailloux, ils en avaient pleins les poches.

Des filles. Pour la peine, il en ferait plein, partout, on l'empêchera jamais. Elles étaient belles. Alors ses sculptures seraient pour elles, POUR ELLES !!!
Dernière modification par Henan le 07 mai 2009, 02:40, modifié 2 fois.
Lala.

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Re: Je m'appelle Henan! [inachevé]

Message par Henan »

Enfant, III.

- Papa?
- Mmh... Dormir... Je dois travailler à l'aube.... Tu dors, chut... mmh...
- Papa.
- Bon, quoi!


Hessiah se redressa, contrarié. Henan parlait sans arrêt, et maintenant qu'il n'allait plus à l'école, il pouvait se lever tard, lui. Et surtout... Henan n'avait personne d'autres à qui parler.

- C'est à cause de moi que maman est morte?


Les enfants et la mort. L'incompréhension.

- Mais non voyons mon petit, mais non ce n'est pas à cause de toi, c'est le destin.
- C'est qui le destin?
- C'est... C'est ce qui devait arriver, voila, mais ce n'est pas ta faute.
- Mais tu avais dit... Qu'elle est partie en même temps que je suis né.
- Elle t'a laissé sa place, voila... Dors, dors, Henan... Tu n'as rien fait, ta maman va bien... Ne t'en fais pas... Dors...


Henan se rendormit. Hessiah ne chantait jamais, jamais. Hessiah chantait mal. Henan aussi, d'ailleurs. Mais qu'il aurait été bon de pouvoir chanter pour qu'il dorme apaisé... Pour lui faire comprendre des choses, lui apprendre à compter aussi, peut-être?

"Mon amour... Pourquoi m'as tu laissé... Sans toi, nous ne sommes plus rien... Tu me manques, j'aimerais que tu reviennes, maintenant. Toi qui étais enseignante, tu aurais pu lui apprendre à lire, à compter... Tu l'aimerais tant... J'arrive à peine à m'en occuper. Reviens, maintenant, que ça cesse... Reviens, j'ai besoin de toi, reviens... ... ... Je t'aime... ... ..."
Dernière modification par Henan le 07 mai 2009, 02:35, modifié 1 fois.
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Re: Je m'appelle Henan! [inachevé]

Message par Henan »

Adolescent.


Il y avait foule. C'était toujours aussi grandiose.

Hessiah passa sa main sur son crâne chauve, le soleil était si fort, ce jour là, il plissait les yeux pour me protéger, accentuant les rides au coin de ses yeux. Il y avait une grande esplanade, c'était loin, les Tin alignés étaient tout petits.

- Ca va être à ton tour, Henan.
- Je... Je n'ai pas envie, papa.
- Moi non plus, je n'avais pas envie, mais je l'ai fait. Pense à maman, elle serait fière que tu ais fait le voyage et que tu sois venu pour le conseil bleu.
- Mais... au campement ils disaient que je chantais mal.
- Il n'y a pas de mauvais chants, et tu n'es plus au campement de ta mère,
répondit Hessiah, agaçé. Tu vas chanter et même que tu vas réussir, tu es grand, maintenant, regarde toi mon fils.

Hessiah prit le visage d'Henan entre ses mains. C'était un homme, maintenant. Grand, sec mais harmonieusement bâti, Henan s'était fait une carrure en aidant Hessiah dans son travail. Il avait toujours ses grands yeux bleus pétillant et triste, mais son visage rond avait changé, il était maintenant taillé à la serpe, symbole de sa vivacité et de ses talents.

La boule au ventre, Henan grimpa avec les autres adolescents. Un tas de gens étaient là. Oui, un gros tas. Oulala, pleins. Mais pleins! Des milliers! Tous les bleus étaient là! Tous! Des sourires sur les lèvres des parents, des angoisses dans les yeux des mamans. Il n'y avait qu'un visage. Un seul. Papa. Grand, étrangement fort au milieu de tous, comme s'ils le craignaient. Pourquoi?
Si droit, lui d'ordinaire si courbé.
Si noble, lui si pauvre.
Papa.

Henan s'avança. Les Tin étaient juste là, près de lui, sur ses côtés. Alors que le public regardait le jeune homme flageolant.


C'est quand le vent, soulève les nuages.
C'est quand le vent, caresse ton visage...

Le ciel, c'était l'horizon.
La mer, c'était l'horizon.

Partie, mais toujours ici,
Dans le sable, toujours, tu ris...


"Maman." pensa-t-il en ayant terminé.

...

Le silence.

La discordance.


- Jeune homme, c'est à se demander ce que vous faites ici, fit un Tin, l'air sévère.
- Je...

Le public: il sait pas pas chanter,lui, hahaha... Tu as entendu, c'était tout bizarre? Sa langue est tordue? Pff haha, hoho, héhé. Bouuuh. Ma fille chante mieux que lui! Pardon, mais mon fils aussi. Ils font passer n'importe qui et haha héé hahaha!

Henan chercha son père du regard, il y avait des rires, oh, anodins, mais ils étaient là. Les Tin semblaient un peu constipés et celui qui avait parlé avait l'air si cinglant... Papa, où es tu.

Un remou dans la foule, Ooh! faisaient-ils.

C'était trop. Trop. De quel droit? C'est TROP! Hessiah s'avança, grimpa sur l'esplanade, bousculant les uns et les autres.

- Pour qui vous prenez vous, Tin? Je vous interdis de lui parler ainsi!
- Et qui es tu, toi?
- Son père.


Hessiah bomba le torse, il y eut une dispute. La foule criait, tout le monde parlait. Henan amena ses mains près de sa tête. Il y eut un éclat. Un seul. Les poteries alentours éclatèrent.

Le soleil. La chaleur. Le silence.

Un très vieux membre du conseil, Tin Frennd'hiss, se leva, doucement.

- Pardon, excusez moi!

C'était bien lui. C'était bien lui qui avait fait ça. Hessiah regarda son fils avec fierté. Si l'un d'eux approchait, il en ferait de même, mais ce ne serait pas des poteries, qui éclateraient.

Tin Frennd'hiss s'approcha, si doucement... Il regarda Henan, passa un doigt sur sa bouche.

- La discordance... N'est qu'une autre façon de voir... Ton chant est fort. Ton chant était beau et peu ici le méritait. Que ta discordance soit ton chant. Garde le pour toujours.

Ce jeune homme est désormais un adulte.

Et...


Tin Frennd'hiss esquissa un petit sourire.

- Je vous défends bien de me contredire, je connais un père qui saura vous convaincre...



Ils repartirent, vainqueurs, fiers, arborant désormais tout deux une marque sur le front. Laissant derrière eux quelques poteries cassées et une foule qui avait déjà oublié pour toujours ce petit incident...
Dernière modification par Henan le 07 mai 2009, 11:33, modifié 3 fois.
Lala.

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Henan
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Re: Je m'appelle Henan! [inachevé]

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Adulte, II.

Il ouvrit les yeux. Ce n'était rien, avait dit papa. Mais il n'était plus à côté de lui, et il y avait des voix dehors. Papa venait de faire le chant éclatant. Les ennuis n'avaient pas tardé à revenir, en pleine nuit.

- Tu m'aiderais à partir, mais tu ne m'as pas aidé à rester, Thellian!
- Parle moins fort, Hessiah! répondit une voix nerveuse. Vous ne pouvez plus rester ici, tu le sais!
- Ah oui? Et pourquoi cela?
- Tu as utilisé ton chant, j'étais sûr que ça arriverait un jour.
- Tu n'as rien fait pour que ça n'arrive pas, je n'en reviens pas qu'elle ait pu avoir un frère comme toi.


C'était oncle Thellian.

- Hessiah, retourne chez toi, Henan est adulte, laisse le partir, l'embarcadère est tout près, pour les îlots centraux.
- Le laisser?
- Il ne supportera pas le voyage et tu sais bien pourquoi.
- Je sais.
- Fais le avant qu'il ne te chasse.


Henan ne bougeait pas. Il écoutait. Il ne voyait jamais son oncle, jamais.

- Pourquoi tu me sauves?
- Pour Elle.
- Et tu nous as laissé mourir de faim pour Elle, aussi?
- Je regrette. Je n'ai pas d'excuses, personne n'en a ici. Tu ne seras jamais chez toi ici, tu ne seras jamais bien. Prends cet argent, c'est tout ce que je peux faire. Ça ne rattrapera pas les années où toi et Henan avaient souffert ici.


Hessiah regarda la bourse. Le visage dur. Ils avaient peur de lui. Hessiah hésita et demanda:

- Il est mort?
- Pas encore. Mais à l'aube, il ne sera plus de ce désert.


Henan commença à frémir.

- Fuis avant que cela ne dégénère, Hessiah. Fuis. Prends cet argent, il y a de quoi te réinstaller chez toi. Je regrette. Mais eux ne regretteront pas, tu... Tu étais le vieux qui... enfin... les déchets et son fils idiot...
- Ferme la. Et Adieu.


Hessiah prit la bourse et poussa son beau-frère. Ce dernier ne fit rien. Enfin si, il baissa la tête.

Hessiah se précipita dans la tente.

- Il faut partir, vite.
- Où?
- Loin. Vers la liberté.




Leurs routes se séparèrent non loin. Hessiah donna un peu d'argent à son fils. Il ne pouvait pas faire le voyage à l'autre bout. Il était adulte. Il devait être libre, de toute façon. Libre... Refaire sa vie. Loin de son père, loin de sa mère, loin des campements.

Hessiah voulait revoir des formes dans les nuages, revoir l'endroit où il est né.

Henan ne pouvait aller jusque là. Il ne supporterait pas le voyage. Le voyage dans le désert, à manger du sel pour survivre... Survivrait-il lui-même? Il le fallait. Pour revoir. Revoir l'endroit où il l'avait connu. Revoir et s'éteindre.

Henan ne comprendrait pas.

Mais Henan pourra vivre là bas. Là bas, on dit que l'on apprends plus vite. Henan pourra devenir quelqu'un. Il pourra aider. Il pourra sûrement continuer à chasser les scarabées, à dessiner Jillya dans le sable. Il n'aura même pas pu lui dire au revoir, à sa seule amie.


Mon fils. Je t'aime tant. Ton bonheur est là bas.

Ton bonheur est là bas, même si ici, à la croisée des chemins, il y a des milliers de larmes. Tu es tout ce que j'ai, je n'ai plus que toi. Pars. Je n'ai que toi et tu dois être libre.

Là bas, tu seras grand. Là bas, tu seras fort. Là bas, tu seras Finn Henan.

Je t'aime, mon fils.

Je suis plein de rêves.

Je t'aime, mon fils.

Elles t'attendent.
Dernière modification par Henan le 07 mai 2009, 11:37, modifié 3 fois.
Lala.

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Henan
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Re: Je m'appelle Henan! [inachevé]

Message par Henan »

Je t'aime, papa.

Je t'aime.

Je t'aime, maman.

Je t'aime...





(à Naedrah (et son blond bien sur) et Selena.)
Lala.

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