Cycle du Guerrier Elfe : II, III, IV, V. [achevé]
Publié : 11 oct. 2009, 16:05
II : Leçon d'Humilité.
Voilà déjà quelques Lunes qu'Eltävvh arpentait les Landes.
De Trépont à Starenlith, en passant par la dangereuse péninsule de Zork'Len, il s'acclimatait lentement aux Landes... Mais n'en connaissait encore rien.
Par hasard, alors qu'il sirotait tranquillement sur lÎle du Trépont, ressassant sans arrêt sa vie passée, il fit la connaissance d'Ythelien, un Elfe également, qui lui apprit l'existence d'une bibliothèque qui lui permettrait de tout savoir ou presque, sur les Landes. Curieux, l’Elfe à la peau immaculée sortit de la taverne, en laissant quelques Lumens et un sourire à Reca.
Saluant Lasud, qui l’avait beaucoup aidé depuis son arrivée, d’un signe de tête, il commença à croquer avec plaisir dans un fruit suave et sucré, et se mit en chemin.
Le temps lui semblait passer très vite. Les journées s'écoulaient beaucoup plus rapidement que dans Taed'Loth. C'est comme ça qu'il se retrouvait dans la nuit, à traverser Pierre-Blanche.
Il croisa successivement un castor, un lapin aussi blanc que sa peau, et une licorne, magnifique, qu'il carressa, subjugué. Il resta de longues minutes à l'observer, mélancolique, et se dit que, finalement, la patrie du Destin recelait de bien belles choses, comparé aux horreurs qu'il craignait y trouver.
A peine sa pensée sur ce sujet engagée, il perçut un mouvement derrière lui. En se retournant, il évita un poing gros comme un rocher qui menaçait de lui applatir la tête! Une créature qui semblait dure comme la roche le regardait d'un air agressif. Grise, le dos hérissé de pointes, avec des cornes. Elle avait les membres épais, taillés pour détruire. Eltävvh se déforma d’un rictus caractéristique de sa grande confiance en ses capacités de Guerrier, et porta la main à son côté prêt à empoigner Vengeresse, et régler son compte à l'odieuse apparition qui s'apprêtait à l’attaquer de nouveau.
C'est en tâtant sa hanche nue qu'il se souvint… Et encaissa un coup de pied en pleine face qui lui brisa la mâchoire, et l’envoya dans les airs, pour finalement retomber durement dans l’herbe humide. Etendu sur le dos, il luttait pour ne pas s'évanouir, redressa la tête et pivota sur le côté pour éviter un piétinement hargneux de son ennemi.
Remis sur pieds, il dressa simplement les poings, arqua ses jambes, et se concentra pour retrouver les réflexes qui avaient fait de lui un guerrier invincible, des années durant. Fouillant sa mémoire, concentré, il tenta une incantation, espérant que l’Eau ou l’Air l’aide à gagner en agilité, et que le Feu lui fournisse rien qu’une étincelle de vivacité et de force. « Kha’ar Tziw ! », pensa-t-il du plus fort qu’il put, le front couvert de sueur.
Il sembla un instant croire qu’il avait réussi à invoquer au-delà de tous les plans de Réalité, de l’Espace et du Temps. Il lui sembla que les Eléments l’entendait. Mais se rendit compte que tout cela n’était qu’une impression.
Bien que très grande et très lourde, la bête se mouvait avec une incroyable fluidité. Un premier coup de poing esquivé trop tard lui ouvrit l'arcade et lui cassa le nez d'un coup. Sonné, l'Elfe tenta une attaque… Dans le vide. Le prochain assaut qu'il reçut le fit atterrir dans une région chaude, lumineuse, et malsaine, bien que très calme, et surtout vide. Il y faisait chaud, mais Eltävvh avait froid.
Tentant d'essuyer le sang qui devait lui perler sur le visage, il vit que son nez et sa mâchoire étaient en place, et non douloureux. Son arcade, miraculeusement, s'était refermée. Il entrepris d'explorer cette zone. Presque inconsciemment, il se sentait guidé en ces lieux... Et arriva ainsi devant une massive porte taillé dans le roc.
Poussant le battant avec une grande facilité, il se retrouva dans Trépont, sous le clair de Lune, et calme. Se souvenant des paroles de Lasud, il comprit qu’il venait de visiter l’Achéron. Il repartit d’un pas rapide, vexé de sa défaite.
Arrivé au niveau du lieu de son agression, il ne trouva pas la bête, mais remarqua l’herbe déformée et souillée de sang. C’est seulement à ce moment qu’il se souvint de son Al-Manakh, le livre que lui a offert Ham Men Lol Laa, un Galdur installé à Trépont.
Il chercha l’image de cette créature, mais s’arrêta tout net lorsqu’il tomba sur l’image d’une bête à peau verte, aux crocs sortis de la mâchoire, armée et chevelue. « Orc armé », lut-il dans sa tête.
Ainsi, ceux qui avaient attaqué son village venaient bien des Landes Eternelles, et il était donc bel et bien sur la piste du Destin. La description qu’il lut le fit frissonner, et il su qu’il serait incapable d’en vaincre un.
Vengeresse, réalisait-il, était vraiment une épée Magique, et ses talents au combat ne lui venaient certainement que d’elle.
« Gargouille », lut-il, en définition de la bête qui venait de l'attaquer. Impressionnante aussi, selon la description.
Dépité, il reprit sa route. Arrivé à la lisière d’une forêt au nord de Pierre Blanche, il s’y arrêta, rasséréné par tous ces arbres, ces tons marron, couleur apaisante, monotone et mélancolique, qui lui allait parfaitement. Il passa son chemin. Par Tarsengaard, il arriva devant le Palais du Divin Fingel. Quand il poussa les deux gigantesques battants, il déboucha sur un hall énorme, et s’activa à trouver la bibliothèque. Il y passa des heures, lut et relut l’histoire des Landes, de ses Peuples, et des Héros Eloin, Illumen et Elavro… Restant sur sa faim, il demanda à l’Archiviste de le renseigner sur Illumen, persuadé que celui-ci avait péri.
Eltävvh fut confronté à un autre problème que celui du dialogue direct. L’Archiviste n’avait pas plus de mémoire qu’Eltävvh n’avait de patience. Légèrement exaspéré par son attitude, l’Elfe fut finalement mis sur la piste de Gorham et Cheven, d’autres Natifs qui pourraient le renseigner. En vain.
Revenu auprès de l’Archiviste, il lui fit comprendre qu’Illumen était certainement mort, et était déçu que personne ne puisse lui répondre. C’est le moment que l’Archiviste choisit pour se lever de sa chaise, pointer un doigt accusateur vers l’Elfe aux yeux de l’ombre, pour lui annoncer : « Non ! Eltävvh, tu es quelqu’un d’orgueilleux et têtu. Tu n’oses ni n’acceptes la défaite, ni le fait de ne pas savoir. Pourtant, c’est par la que passe la Connaissance, la maîtrise de soi et l’humilité. Tu es dépourvu de ces qualités, et tant que tu le seras, tu ne connaîtra pas la Paix, et peut être même pas la Joie. Eltävvh, commences par admettre que tu ne sais pas. C’est naturel. Personne, par exemple, ne sait ce que lui réserve le Destin. »
A ces mots, l’Elfe cru qu’il allait retrouver la parole pour hurler sur l’Archiviste que justement, il savait. Et qu’il le regrettait ! Il n’y parvint pas... Mais le regard enflammé, mille fois plus sombre que la Caverne de Thyl-Dûr qu’il posa sur l’Archiviste, empreint de tristesse et de haine à la fois, fit comprendre à ce dernier, que peut-être, l’exemple qu’il prit fut mal choisi.
Rentré dans le Val d’Alganiel où il avait élu domicile, il médita longuement, et réfléchit aux paroles de l’Archiviste. Il était vexé, déstabilisé, mais savait bien que l’Archiviste n’avait pas tort. Seulement, changer de personnalité allait lui prendre du temps, et il était pressé d’enfin faire face au Destin, et de réclamer réparation pour sa cruauté. Toujours sous tension, il descendit de son arbre, attrapa une branche, et s’entraîna de longues heures durant, s’échinant à retrouver son agilité, et la grâce de la danse mortelle dont il avait eu le secret. Une fois son entraînement terminé, il mangea avec plaisir du pain et des fruits, bu tout son saoul d’eau, et se mit à pratiquer des exercices physiques difficiles, développant sa masse musculaire.
Un nouveau jour se levait sur les Landes, et l’Elfe était décidé à changer. Son entraînement fini, il repartit méditer sous le son d’une pluie fine tombant en rythme sur les feuilles de son arbre. Fermant ses yeux noir de jais, assis en tailleur, il médita encore et encore, fermant son esprit aux canaux télépathiques, et l’ouvrant à l’Eau, cherchant le calme et le silence dont il avait besoin.
[HRP : Pour répondre à une question IG, le premier chapitre des histoires d'Eltävvh se trouve dans la partie "Chroniques des Aventuriers".]
Voilà déjà quelques Lunes qu'Eltävvh arpentait les Landes.
De Trépont à Starenlith, en passant par la dangereuse péninsule de Zork'Len, il s'acclimatait lentement aux Landes... Mais n'en connaissait encore rien.
Par hasard, alors qu'il sirotait tranquillement sur lÎle du Trépont, ressassant sans arrêt sa vie passée, il fit la connaissance d'Ythelien, un Elfe également, qui lui apprit l'existence d'une bibliothèque qui lui permettrait de tout savoir ou presque, sur les Landes. Curieux, l’Elfe à la peau immaculée sortit de la taverne, en laissant quelques Lumens et un sourire à Reca.
Saluant Lasud, qui l’avait beaucoup aidé depuis son arrivée, d’un signe de tête, il commença à croquer avec plaisir dans un fruit suave et sucré, et se mit en chemin.
Le temps lui semblait passer très vite. Les journées s'écoulaient beaucoup plus rapidement que dans Taed'Loth. C'est comme ça qu'il se retrouvait dans la nuit, à traverser Pierre-Blanche.
Il croisa successivement un castor, un lapin aussi blanc que sa peau, et une licorne, magnifique, qu'il carressa, subjugué. Il resta de longues minutes à l'observer, mélancolique, et se dit que, finalement, la patrie du Destin recelait de bien belles choses, comparé aux horreurs qu'il craignait y trouver.
A peine sa pensée sur ce sujet engagée, il perçut un mouvement derrière lui. En se retournant, il évita un poing gros comme un rocher qui menaçait de lui applatir la tête! Une créature qui semblait dure comme la roche le regardait d'un air agressif. Grise, le dos hérissé de pointes, avec des cornes. Elle avait les membres épais, taillés pour détruire. Eltävvh se déforma d’un rictus caractéristique de sa grande confiance en ses capacités de Guerrier, et porta la main à son côté prêt à empoigner Vengeresse, et régler son compte à l'odieuse apparition qui s'apprêtait à l’attaquer de nouveau.
C'est en tâtant sa hanche nue qu'il se souvint… Et encaissa un coup de pied en pleine face qui lui brisa la mâchoire, et l’envoya dans les airs, pour finalement retomber durement dans l’herbe humide. Etendu sur le dos, il luttait pour ne pas s'évanouir, redressa la tête et pivota sur le côté pour éviter un piétinement hargneux de son ennemi.
Remis sur pieds, il dressa simplement les poings, arqua ses jambes, et se concentra pour retrouver les réflexes qui avaient fait de lui un guerrier invincible, des années durant. Fouillant sa mémoire, concentré, il tenta une incantation, espérant que l’Eau ou l’Air l’aide à gagner en agilité, et que le Feu lui fournisse rien qu’une étincelle de vivacité et de force. « Kha’ar Tziw ! », pensa-t-il du plus fort qu’il put, le front couvert de sueur.
Il sembla un instant croire qu’il avait réussi à invoquer au-delà de tous les plans de Réalité, de l’Espace et du Temps. Il lui sembla que les Eléments l’entendait. Mais se rendit compte que tout cela n’était qu’une impression.
Bien que très grande et très lourde, la bête se mouvait avec une incroyable fluidité. Un premier coup de poing esquivé trop tard lui ouvrit l'arcade et lui cassa le nez d'un coup. Sonné, l'Elfe tenta une attaque… Dans le vide. Le prochain assaut qu'il reçut le fit atterrir dans une région chaude, lumineuse, et malsaine, bien que très calme, et surtout vide. Il y faisait chaud, mais Eltävvh avait froid.
Tentant d'essuyer le sang qui devait lui perler sur le visage, il vit que son nez et sa mâchoire étaient en place, et non douloureux. Son arcade, miraculeusement, s'était refermée. Il entrepris d'explorer cette zone. Presque inconsciemment, il se sentait guidé en ces lieux... Et arriva ainsi devant une massive porte taillé dans le roc.
Poussant le battant avec une grande facilité, il se retrouva dans Trépont, sous le clair de Lune, et calme. Se souvenant des paroles de Lasud, il comprit qu’il venait de visiter l’Achéron. Il repartit d’un pas rapide, vexé de sa défaite.
Arrivé au niveau du lieu de son agression, il ne trouva pas la bête, mais remarqua l’herbe déformée et souillée de sang. C’est seulement à ce moment qu’il se souvint de son Al-Manakh, le livre que lui a offert Ham Men Lol Laa, un Galdur installé à Trépont.
Il chercha l’image de cette créature, mais s’arrêta tout net lorsqu’il tomba sur l’image d’une bête à peau verte, aux crocs sortis de la mâchoire, armée et chevelue. « Orc armé », lut-il dans sa tête.
Ainsi, ceux qui avaient attaqué son village venaient bien des Landes Eternelles, et il était donc bel et bien sur la piste du Destin. La description qu’il lut le fit frissonner, et il su qu’il serait incapable d’en vaincre un.
Vengeresse, réalisait-il, était vraiment une épée Magique, et ses talents au combat ne lui venaient certainement que d’elle.
« Gargouille », lut-il, en définition de la bête qui venait de l'attaquer. Impressionnante aussi, selon la description.
Dépité, il reprit sa route. Arrivé à la lisière d’une forêt au nord de Pierre Blanche, il s’y arrêta, rasséréné par tous ces arbres, ces tons marron, couleur apaisante, monotone et mélancolique, qui lui allait parfaitement. Il passa son chemin. Par Tarsengaard, il arriva devant le Palais du Divin Fingel. Quand il poussa les deux gigantesques battants, il déboucha sur un hall énorme, et s’activa à trouver la bibliothèque. Il y passa des heures, lut et relut l’histoire des Landes, de ses Peuples, et des Héros Eloin, Illumen et Elavro… Restant sur sa faim, il demanda à l’Archiviste de le renseigner sur Illumen, persuadé que celui-ci avait péri.
Eltävvh fut confronté à un autre problème que celui du dialogue direct. L’Archiviste n’avait pas plus de mémoire qu’Eltävvh n’avait de patience. Légèrement exaspéré par son attitude, l’Elfe fut finalement mis sur la piste de Gorham et Cheven, d’autres Natifs qui pourraient le renseigner. En vain.
Revenu auprès de l’Archiviste, il lui fit comprendre qu’Illumen était certainement mort, et était déçu que personne ne puisse lui répondre. C’est le moment que l’Archiviste choisit pour se lever de sa chaise, pointer un doigt accusateur vers l’Elfe aux yeux de l’ombre, pour lui annoncer : « Non ! Eltävvh, tu es quelqu’un d’orgueilleux et têtu. Tu n’oses ni n’acceptes la défaite, ni le fait de ne pas savoir. Pourtant, c’est par la que passe la Connaissance, la maîtrise de soi et l’humilité. Tu es dépourvu de ces qualités, et tant que tu le seras, tu ne connaîtra pas la Paix, et peut être même pas la Joie. Eltävvh, commences par admettre que tu ne sais pas. C’est naturel. Personne, par exemple, ne sait ce que lui réserve le Destin. »
A ces mots, l’Elfe cru qu’il allait retrouver la parole pour hurler sur l’Archiviste que justement, il savait. Et qu’il le regrettait ! Il n’y parvint pas... Mais le regard enflammé, mille fois plus sombre que la Caverne de Thyl-Dûr qu’il posa sur l’Archiviste, empreint de tristesse et de haine à la fois, fit comprendre à ce dernier, que peut-être, l’exemple qu’il prit fut mal choisi.
Rentré dans le Val d’Alganiel où il avait élu domicile, il médita longuement, et réfléchit aux paroles de l’Archiviste. Il était vexé, déstabilisé, mais savait bien que l’Archiviste n’avait pas tort. Seulement, changer de personnalité allait lui prendre du temps, et il était pressé d’enfin faire face au Destin, et de réclamer réparation pour sa cruauté. Toujours sous tension, il descendit de son arbre, attrapa une branche, et s’entraîna de longues heures durant, s’échinant à retrouver son agilité, et la grâce de la danse mortelle dont il avait eu le secret. Une fois son entraînement terminé, il mangea avec plaisir du pain et des fruits, bu tout son saoul d’eau, et se mit à pratiquer des exercices physiques difficiles, développant sa masse musculaire.
Un nouveau jour se levait sur les Landes, et l’Elfe était décidé à changer. Son entraînement fini, il repartit méditer sous le son d’une pluie fine tombant en rythme sur les feuilles de son arbre. Fermant ses yeux noir de jais, assis en tailleur, il médita encore et encore, fermant son esprit aux canaux télépathiques, et l’ouvrant à l’Eau, cherchant le calme et le silence dont il avait besoin.
[HRP : Pour répondre à une question IG, le premier chapitre des histoires d'Eltävvh se trouve dans la partie "Chroniques des Aventuriers".]