[V]Le bourreau [achevé]
Publié : 19 juil. 2010, 17:38
A ma naissance ma mère m'a abandonné et j'ai été recueilli par la gilde des Exécuteurs des Hautes Oeuvres. Selon la tradition ancestrale, seul un enfant trouvé peut devenir bourreau.
J'ai été élevé parmi eux et suis devenu un des leurs. Le maître de gilde, Yaronka, était un Eldorian. Une aura de puissance planait en permanence sur lui ; pourtant il était loin d’avoir la physionomie la plus impressionnante parmi nous. Notre instructeur pour l'entraînement physique était un Galdur, Norrik, sans doute l’homme le plus fort que j’aie jamais croisé, hormis le fait qu’il n’avait plus sa main gauche. Les anciens racontaient qu’il l’avait perdue en combattant un chimérien à mains nues. Parfois, il faisait revivre des bêtes féroces pour nous exercer au combat. Dans l’enceinte de notre gilde cela n’a jamais posé de problème, contrairement au temps où c’est un Sinan qui était chargé de cette partie de l’entraînement. On dit, toujours d’après les anciens, que ce Sinan s’était un jour amusé à convoquer des créatures trop fortes pour ses élèves, ce qui avait eu pour effet de décimer la quasi-totalité de la promotion.
En tout cas, mes camarades de jeu, de toutes races, étaient comme moi destinés à devenir bourreaux. Je n'ai pas connu la joie de grandir dans un campement Bleu entouré de parents attentionnés. Tout ce que je sais du Peuple Bleu, je l'ai appris de mes lectures à la bibliothèque de la gilde, et de quelques uns des membres de ma race.
"Tu obéiras en tous points aux préceptes de la gilde."
"Tu ne chercheras pas à fonder un foyer car nul ne voudrait être enfant de bourreau."
Ces paroles résonnent toujours en moi quand je pense au rite d'admission. J'ai été admis. J'ai quitté les lieux et ai rejoint une autre ville où l'on m'a confié la tâche d'exercer mon art. J'étais en charge de la prison locale.
Dans mes moments de repos j'allais au lupanar du coin. C'est là-bas que j'ai fait la connaissance de la Bleue Jafra. Dans les premiers temps je la considérais indifféremment des autres. Mais après un certain temps, je n'allais plus que chez elle. C'était la seule qui me regardait vraiment, sans la peur, pour les plus craintifs, de subir un jour les affres de la torture, ni le mépris des autres pour ma charge. J'ai aussi rencontré quelques autres femmes, qui voulaient juste ressentir l'excitation d'être avec un bourreau.
J'ai exercé mon métier avec application, et certains disent avec talent. Mon épée d'exécution a servi de longues années. Par ailleurs, en tant qu'Homme Bleu, ma spécialité était l'exécution à la voix.
J'ai été élevé parmi eux et suis devenu un des leurs. Le maître de gilde, Yaronka, était un Eldorian. Une aura de puissance planait en permanence sur lui ; pourtant il était loin d’avoir la physionomie la plus impressionnante parmi nous. Notre instructeur pour l'entraînement physique était un Galdur, Norrik, sans doute l’homme le plus fort que j’aie jamais croisé, hormis le fait qu’il n’avait plus sa main gauche. Les anciens racontaient qu’il l’avait perdue en combattant un chimérien à mains nues. Parfois, il faisait revivre des bêtes féroces pour nous exercer au combat. Dans l’enceinte de notre gilde cela n’a jamais posé de problème, contrairement au temps où c’est un Sinan qui était chargé de cette partie de l’entraînement. On dit, toujours d’après les anciens, que ce Sinan s’était un jour amusé à convoquer des créatures trop fortes pour ses élèves, ce qui avait eu pour effet de décimer la quasi-totalité de la promotion.
En tout cas, mes camarades de jeu, de toutes races, étaient comme moi destinés à devenir bourreaux. Je n'ai pas connu la joie de grandir dans un campement Bleu entouré de parents attentionnés. Tout ce que je sais du Peuple Bleu, je l'ai appris de mes lectures à la bibliothèque de la gilde, et de quelques uns des membres de ma race.
"Tu obéiras en tous points aux préceptes de la gilde."
"Tu ne chercheras pas à fonder un foyer car nul ne voudrait être enfant de bourreau."
Ces paroles résonnent toujours en moi quand je pense au rite d'admission. J'ai été admis. J'ai quitté les lieux et ai rejoint une autre ville où l'on m'a confié la tâche d'exercer mon art. J'étais en charge de la prison locale.
Dans mes moments de repos j'allais au lupanar du coin. C'est là-bas que j'ai fait la connaissance de la Bleue Jafra. Dans les premiers temps je la considérais indifféremment des autres. Mais après un certain temps, je n'allais plus que chez elle. C'était la seule qui me regardait vraiment, sans la peur, pour les plus craintifs, de subir un jour les affres de la torture, ni le mépris des autres pour ma charge. J'ai aussi rencontré quelques autres femmes, qui voulaient juste ressentir l'excitation d'être avec un bourreau.
J'ai exercé mon métier avec application, et certains disent avec talent. Mon épée d'exécution a servi de longues années. Par ailleurs, en tant qu'Homme Bleu, ma spécialité était l'exécution à la voix.