Enra Kalkar

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Avachi
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Enra Kalkar

Message par Avachi »

En entrant dans cette taverne, je remarquai tout de suite dans un coin sombre des mines me toisant, désapprobatrices. Un groupe d'habitués apparemment.
Je ne m'en fit pas plus que ça et me dirigeai vers le bar pour prendre une bière. Je surpris alors l'un d'eux murmurer "Celui-là, il court partout, et quel drôle de nom il a!". Sans sourciller je pris mon verre et m'installai à une table voisine.

Ami buveurs, venez donc à ma table, dis-je en me tournant vers le public de la taverne. Je vous dirai pourquoi ce nom, Avachi.

Quelques uns tournent la tête intrigués, et, après quelques hésitations, se rendirent a ma table.
Je leur rendit un regard reconnaissant et commençai mon monologue:

En réalité Avachi n'est pas mon nom, mais mon surnom. Pour en venir à l'explication je dois revenir au fin fond de ma mémoire. J'espère que vous avez le temps, l'histoire est longue!

A ce moment je pris le temps d'un bière, afin de marquer un temps de réflexion.
Dernière modification par Avachi le 12 avr. 2008, 22:41, modifié 4 fois.

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Avachi
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Début

Message par Avachi »

Estimant avoir fait durer le suspense assez longtemps, je me lançai:

Je me nomme en réalité Enra Kalkar, un nom bien commun chez nous. Je suis issu d'une famille de galdurs du pays d'Ordbog. À l'époque de mon enfance, la région était le lieu de conflits fréquents, pas seulement entres clans galdurs, comme de coutume, mais aussi et plus sérieusement entres galdurs et elfes.

Jusqu'à l'âge de six ans j'ai vécu une enfance normale pour un galdur, partagée entre des moments paisibles, des jeux avec mes frères et sœurs, comme la bataille de hérissons, et d'autres très durs, où la réalité de la guerre galduro-elfique était très présente. Un jour se démarqua de tout ce chaos: une grande fête fut organisée spontanément. Il y avait en effet un évènement à célébrer: un personnage important du peuple des elfes avait été capturé.

Cela, je l'appris par après car je ne me souciais à cet âge peu du pourquoi de cette fête, et préférais me consacrer avec ceux de mon âge à notre activité favorite. Nous passions notre temps à regarder avec envie les lapins et sangliers rôtir, et à les attraper lorsqu'ils étaient à point, avant qu'un adulte ne l'ait remarqué. L'outranque coulait à flots, alors c'était au bout d'un moment assez facile, et j'arrivai à mettre la main sur un morceau de choix: un gigot de renard!

Fort de mon butin, je m'éloignai donc, pour en profiter paisiblement. À l'abri d'un buisson, je regardais tout ce monde qui constituait mon peuple, mes parents, mes amis, tout en étant aux anges de déguster la chair tendre... Dans mon souvenir, j'entendis encore un léger froissement derrière moi, mais est-ce réellement dans mon souvenir, ou l'ai-je inventé? La réalité est que je ne me souviens plus de la suite, il y a un grand trou noir...


Content du suspense créé, j'en profite pour finir ma bière, laissant mes convives un instant sur leur faim.
En y repensant, je me dis qu'il est bien dommage qu'il n'y ait pas de hérissons sur les îles du centre, ce serait bien pour les enfants...

- Et la suite?

Un des convives m'arracha à mes pensées et me fit revenir à la réalité.
Dernière modification par Avachi le 12 avr. 2008, 22:42, modifié 6 fois.

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Avachi
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Chez les elfes

Message par Avachi »

Je continuai:

Après quelques temps je revins à moi, et j'avais bien mal à la tête. De plus, tout tournait autour de moi. Parfois j'entendais d'immenses grincements, et en même temps ma tête tournait encore plus fort. J'avais l'impression d'être devenu complètement fou, et je n'osais ouvrir les yeux.

Après un moment je me décidai à les entrouvrir, et je fus bien surpris de ne voir que du bois. Du bois à gauche, à droite, en haut, en bas... décidément oui, j'étais devenu fou. Ah, non! Là haut, il y a une sorte de... fenêtre! Je me mis debout, et tout de suite vint un grand grincement, et au même moment je vacillai... c'était vraiment très étrange...

Au bout d'un moment, un être que je n'avais jamais vu vint par une porte en bois que je n'avais pas remarqué. Il était grand et surtout maigre, avec des yeux à faire peur et un léger froissement qui commençait à m'être familier. Il m'apportait à boire, quel soulagement! Il m'adressa la parole avec une voix douce, mais je ne compris rien du tout. Tout ceci n'était pas pour me rassurer.

A l'époque je n'avais encore jamais vu d'elfe, et malgré les descriptions qu'on m'en avait fait je n'avais pas fait le rapprochement. Je compris assez vite qu'en réalité j'étais enfermé au cœur d'un arbre, car un peu plus tard l'elfe me donna une sorte de tabouret pour que je puisse voir par la fenêtre. Le vent s'était calmé, et du coup les grincements et mes pertes d'équilibre avaient disparus. Mais que s'était-il passé? Que faisais-je là? Je ne pouvais le comprendre.

Les jours suivants on me donna de stupides jouets, comme des livres et des billes de verre de toutes les couleurs, et à manger. Autant dire que je m'ennuyais ferme et étais pas rassuré, sans compter ce régime de légumes qui me dégoûtait. Ce n'est qu'après trois jour qu'un autre elfe vint, et m'adressa la parole dans un langage approximatif.

"Andil, tysk"
dit-il. Il parlait un peu le galdur! Je lui dit que les hérissons et les rôtis me manquaient cruellement, et s'il ne m'apporta pas mes jouets favoris, il s'arrangea pour me donner un régime alimentaire plus approprié à mes habitudes... sans oublier de laisser une grande place aux divers légumes que j'avais vu ces trois derniers jours. Par la suite, il me montra comment jouer avec ces jeux qui étaient nouveaux pour moi, et bien vite les jours n'étaient plus aussi ennuyeux. Aidat, c'est son nom, devint par la force des choses mon confident au fil du temps.

Aidat se redit vite compte qu'il n'y avait pas de raisons de me craindre, et que j'étais un simple petit enfant pas très différent d'un enfant elfe. Nos deux peuples ne se connaissaient pas bien, et nombre de légendes courraient à propos des Galdurs. Aidat me les racontais, et moi j'éclatais de rire, tellement elles étaient farfelues. "Les enfants Galdurs, dès l'âge de quatre ans, ont une force effroyable. Même leurs parents craignent pour leur mobilier." me disait-il. Ou encore: "Les enfants Galdurs ne comprennent rien et sont brutaux, ne respectent rien. Ils ne savent communiquer que par des coups de poings.". Et ainsi de suite, j'en ai oublié la plupart.

Toujours est-il qu'Aidat, ayant appris à me connaître, et étant attristé de mon sort en captivité, se démena pour que je puisse avoir plus de libertés. L'affaire ne fut pas simple à faire digérer au conseil elfique, et je reçu de nombreuses visites de toutes sortes d'elfes à ce moment-là. Mais après un mois et demi de captivité j'étais admis à sortir de ma "chambre".

Au début j'étais la risée de tous bien sûr, mais les autres enfants me craignaient, car ils avaient tous en tête ces légendes à propos des enfants Galdurs. Et puis, j'étais maladroit dans les arbres, et je préférais rester à terre. Heureusement Aidat restait à mes côtés, il était chargé de me surveiller, mais il en profitait pour me faire connaître tout ce qu'il connaissait. Bien sûr il me fit découvrir la culture elfique, mais aussi le traitement des pierres précieuses, car il était artisan aguerri. C'était lui entres-autres qui avait confectionné ces billes qu'il m'avait donné au début de ma captivité.

Je restai à peu près six mois chez les Elfes, et l'un dans l'autre j'en garde un souvenir mitigé. Surtout parce que je n'ai pas vu mes parents pendant tout ce temps-là, ni pu communiquer avec eux, et c'était une situation très dure pour moi. Au bout d'un certain temps les elfes se sont bien rendu compte que je n'avais pas la même valeur que l'otage des Galdurs, et ils s'arrangèrent pour le récupérer autrement, par une action militaire surprise. Je devenais encombrant donc, et une nuit je fus laissé non loin d'un village Galdur. Aidat avait un pincement au cœur, parce qu'il s'était attaché à moi, et il m'offrit mon sac de billes en guise de cadeau d'adieux. Je ne le revis plus jamais par la suite.
Dernière modification par Avachi le 12 avr. 2008, 22:43, modifié 4 fois.

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Retour

Message par Avachi »

Je suivis les indications d'Aidat, et assez vite je rejoignis le village Galdur le plus proche. Après deux jours j'étais enfin revenu chez moi! Bien sûr il y eu une grande fête dans la famille, tout le monde se réjouissait de me revoir, et moi aussi bien sûr. J'étais très fier aussi de montrer ce que j'avais appris en baragouinant quelques mots elfiques, mais leur réaction m'a surpris: mes parents me regardèrent avec un regard si noir que plus jamais je n'osai parler autre chose que le Galdur. C'est d'ailleurs pour cela que bien vite j'ai presque tout oublié.

J'étais très content aussi de montrer mes belles billes que j'avais reçu. Elles brillaient de milles feux: les plus belles étaient celles de diamant, pour leur clarté. Enfin c'était mon avis. Pas celui de mes parents, qui, plus exactement, n'avaient pas d'avis. Ils étaient indifférents, ne voyant pas ce qu'on pouvait trouve à ces pierres de couleur. Je leur expliquai qu'on pouvait les porter en bijoux et que c'était très joli, mais encore une fois, la seule chose qu'ils montrèrent fut de l'indifférence. Moi, au fond de mon cœur, je rêvais d'avoir l'habileté d'Aidat un jour, et de pouvoir créer autant de merveilles de mes propres mains.

C'est d'ailleurs là où mes parents ne montrèrent plus de l'indifférence, mais de l'inquiétude. En effet, j'avais changé. J'avais découvert cette hutte où on entreposait les butins de guerre sans valeur, et j'avais découvert que des livres s'y trouvaient. Je commençai donc à y passer des heures à les lire et à les regarder, comme je l'avais appris avec Aidat. J'y emmenais toujours mon sac de billes, et je les faisait rouler entre mes doigts en lisant. Mes parents se rendirent bien vite compte que je jouait beaucoup moins avec les autres enfants de mon âge, puis, en cherchant un peu, ils comprirent que j'y passait des heures.

Rester assis à ne "rien" faire, n'est pas vraiment dans la culture Galdur, alors ils firent tout leur possible pour me désintéresser de ces livres. Ils y réussirent en partie en me montrant les techniques de combat, mais toujours au bout d'un moment je retournais dans cette hutte. Ils menacèrent de brûler les livres, mais comprirent qu'ils risquaient alors de reperdre un fils, mais pour toujours cette fois. C'est à cette époque qu'on commença à m'appeler
"l'Avachi", puis "Avachi" pour faire plus simple. C'était une moquerie en quelque sorte, mais j'en était fier, parce que c'était le résultat d'une aventure qui m'avait fait découvrir deux choses: l'artisanat et le savoir des livres. Ce nouveau nom marquait un certain changement chez moi, bien avant l'adolescence.
Dernière modification par Avachi le 12 avr. 2008, 22:43, modifié 3 fois.

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Message par Avachi »

La menace d'Ordbog

Chapitre un: Message

*Un marin entre à la taverne du Nain Joyeux, l'air pressé. Il va directement à Reca, et lui parle quelques instants. Il semble lui donner quelque chose, puis s'en va comme il est venu, sans accorder un seul regard à l'assemblée.*

*Quelques heures plus tard, c'est d'un pas franc et le coeur joyeux qu'Avachi entre dans la taverne. Il s'apprête à se mettre à table, mais Reca lui fait signe de venir à elle. Une fois au comptoir, Reca sors de son tiroir un petit parchemin en mauvais état, attaqué par l'humidité et le voyage qu'il a subit. Avachi le déroule précieusement, puis le lis attentivement. Peu à peu il se raidit, puis s'avachit sur le tabouret le plus proche, prostré.*


- Tout va bien ?

*Reca sortit le galdur de son état d'hébétude. Blême, il répondit:*

- Non... je dois partir au plus vite...

*Avachi prit son sac, sa chère lame D'hji et sortit rapidement, oubliant le parchemin sur place. Reca ne put s'empêcher de le lire, ou plutôt de le déchiffrer, vu l'état du message.*
Ch'warrrk ...

Il ne m'est pas facile de ...
pourtant je le fais. Je reconnais ...
et je te prie de bien vouloir me ...
pour ce qui t'intéressait était ....... stupidité et ignorance.

.......... rends compte à présent, maintenant que le
...... est en proie à une force inconnue. Certains ont
aperçu des ombres lors d'attaques mystérieuses...
................ eu quelque nouvelles de toi par des
............... de passage dans le pays. Tu as continué
....................... artisanat, à ce qu'ils m'ont dit, et c'est
.................................. pourra nous aider. Je ne peux
............................ plus par missive, aussi je t'en
............................. prendre le chemin du retour et de
.................. aux côtés des tiens.

....... mettons tout notre espoir en toi, ce qui se passe
.... est terrible.

............ repenti.
(hrp pour la cohérence ces événements sont à situer à la veille du 45e conseil /hrp)
Dernière modification par Avachi le 31 juil. 2008, 21:39, modifié 2 fois.

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Avachi
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Message par Avachi »

Chapitre deux: Le vieux galdur

Le chemin d'Ordbog étant très long, Avachi s'arrêta dans une taverne pour une première halte. C'est le soir même que, par hasard, il reconnu à la table voisine un visage familier. Il s'agissait d'Elak, un des plus vieux galdurs de son village. En se présentant à l'ancien, Avachi senti comme une méfiance, puis son visage s'éclaira, mais seulement un instant.

En le regardant mieux, il le trouva bien changé. Ses yeux semblaient brûlés par le feu et sa peau terriblement usée par le temps. En l'entendant, Avachi s'aperçut que son esprit était aussi déboîté par la vieillesse. A moins que ce soit par cette menace ? Enfin il allait en savoir plus !

Mais Elak tint effectivement des propos désordonnés. Après qu'Avachi lui ait offert quelques verres de bière, sa langue se fit plus loquace.
"Ordbog sin seglet.*" dit-il. Ensuite il scanda: "Ordbog sin wuirk, wuirk, wuirk !**".
"D'emm ord heb patrak g'aald bog. Ordbog sin pomeh, mi sin pomeh...***" continua-t-il.

Avachi, au fil de ce monologue, en conclu que des démons ont plongé le pays dans la nuit, que tout est dévasté, et que la situation est désespérée... Elak parla encore d'une D'aagma, une dague magique à enchanter, mais avant qu'Avachi ne put en savoir plus, Elak ne sorti plus que des onomatopées incohérentes.

C'est à ce moment qu'Avachi décida de retourner aux îlots centraux afin de mieux se préparer au voyage. Si la menace était magique, il lui faudrait se protéger contre ses assauts, et puis quelque chose lui disait qu'il aurait besoin de ses outils d'artisans...

Il quitta donc Elak dans sa démence, et s'enfonça dans la nuit.
_________________________
* Ordbog est blessé
** Ordbog est noir, noir, noir !
*** Des démons ont détruit le pays galdur. Ordbog est perdu, je suis perdu...



Chapitre trois: Voyage au pays d'Ordbog

A peine le bateau eut-il accosté qu'Avachi se mit en route. Félindra semblait vraiment s'accommoder de la vie avec le galdur, marchant au début à distance de la route, dans les fourrés, et petit à petit côte à côte avec Avachi. Après plusieurs jours, elle vint le soir accepter un morceau de viande et les caresses du galdur pensif.

"A chaque instant elle me rappelle ..." pensa-t-il tout haut en regardant le fauve.
Avachi fut pris de remords, honteux d'avoir des pensées joyeuses alors que les siens étaient peut-être en danger.

L'arrivée au pays se fait habituellement par un haut plateau, où d'un coup la vue s'ouvre sur les vallées vertes d'Ordbog. La végétation renvoie les effluves de sa prospérité, la terre de sa richesse, et les roches de leur ténacité. Au milieu coule la rivière Ordkwil, tel un ruban scintillant bordé de perles.

Mais à son arrivée Avachi eut un choc: rien de ce qu'il vit ne lui rappelait ce qu'il connaissait. En effet, seule une marée grise s'offrit à ses yeux. La rivière se discernait à peine, son sombre se détachant difficilement des rives cendrées. Le vent remontait la poussière en tourbillons jusqu'aux narines des arrivant.
Félindra se mit aussitôt à grogner, le poil hérissé et les oreilles en arrière, tapie et prête à bondir.

"Du calme, Félindra, du calme..." dit Avachi en passant la main sur le dos du félin, et après n'avoir remarqué aucune menace immédiate. Vérifiant ses réserves d'eau et de nourriture, Avachi s'enfonça dans le pays cendré. Au début, la végétation était simplement recouverte d'une neige grise. Mais au fur et à mesure qu'Avachi avançait, la couche était plus épaisse, et plus loin encore les feuilles avaient disparu petit à petit.

Le premier soir Avachi put installer son camp comme à son habitude, mais le deuxième soir devint déjà plus problématique: la cendre s'immisçait partout. Lorsqu'il reprit son chemin le lendemain, il vit pour la dernière fois le soleil. Un énorme nuage immobile faisait neiger de fins flocons gris qui s'ajoutaient à ceux encombrant déjà le sol. Bien vite la couche devint plus importante, et le galdur dut prendre Félindra sur ses épaules. Il ne reconnaissait plus la nature l'environnant mais néanmoins sentait qu'il était sur le bon chemin.

Tout d'un coup Félindra se remit à grogner, et au même moment Avachi vit une ombre disparaître derrière un rocher. Il pressa alors le pas, et trouva une sorte de chemin, la couche de cendre étant plus fine à cet endroit. Déposant Félindra à terre, il eut encore l'impression d'apercevoir des ombres, et il décida de continuer son chemin.

Au fur et à mesure que le ciel s'assombrissait, les ombres étaient plus nombreuses et plus proches. Une fois Avachi parvint à en distinguer une très clairement. Il n'avait jamais vu une telle créature, mais il lui semblait qu'il s'agissait de démons de feu ! Que faisaient-ils si loin de chez eux, leur habitat étant le magma central ? Et, pourquoi, alors qu'ils peuvent terrasser le galdur en un instant, se bornent-ils à l'observer ? Avachi n'en avait aucune idée, mais ne préférant ne pas attendre qu'ils changent d'avis, il força encore la marche.

L'obscurité progressait, et avec elle les démons. Une fois l'un d'eux le prit par surprise, et agrippa son sac. Mais, plus prompte qu'un éclair, Félindra lui asséna un méchant coup de patte. Le démon rugit et s'enfuit, sans insister. Cette réaction était étrange. Les démons avaient-ils peur de la panthère noire ?

Le galdur ne s'arrêta pas à cette réflexion, et continua encore son chemin en courant. Il n'était plus loin de chez lui, il le sentait plus qu'il ne pouvait le reconnaître. Car le paysage était comme détruit par le feu, la roche était devenue noire, les arbres secs hantaient ici et là, et aucune autre trace de végétation n'était plus visible. Soudain une ouverture dans la roche lui apparu. Une lumière en rayonnait, et Avachi s'engouffra dans cette brèche à la suite de Félindra. La porte fut aussitôt fermée, et Avachi entendit comme une masse s'écrasant de l'autre côté. Heureusement cette porte était faite d'un pan de roche, et un intelligent mécanisme permettait de la faire basculer. Il aurait pu chercher les siens longtemps !

Chapitre quatre: Enluminures

Un galdur se tenait près de lui. Ses yeux n'étaient pas encore habitués à la pénombre diffusée par la maigre torche que celui-ci lui dit, ou plutôt lui ordonna :
"Suis moi!"
Avachi s'empressa de suivre son guide dans un couloir tortueux, et régulièrement des portes similaires à la première étaient ouvertes puis précieusement refermées. Au bout d'un moment, une clameur montait et la lumière se fit plus intense. Avachi arriva à une sorte de plate-forme perchée, et ses yeux purent s'habituer au spectacle d'une une caverne immense qui s'offrait à lui...

C'est une véritable ville qui était là, tous les villages alentours étaient rassemblés dans une organisation de fortune. La majeure partie était occupée par des plantations et du bétail, et au milieu coulait une sorte de ruisseau. Avachi aurait presque oublié qu'il se trouve sous terre ! Le guide jeta un regard méfiant à la panthère, puis sembla faire confiance à Avachi et lui dit:

"Nous t'attendions, Avachi. Tu ne me connais pas mais je t'ai reconnu à la description que m'a faite ton père, il m'a prévenu de ta visite. Nous avons détecté ta présence depuis nos tour de guet, et c'est comme ça que j'ai pu t'ouvrir à temps. Satanés démons ! Je vais te mener auprès de ton père, il t'expliquera ce qui se passe. Heureusement, comme tu le vois, nous avons pu nous installer sous terre, la vie en-dehors n'est plus possible. C'est déjà un miracle que tu aies pu arriver jusqu'à nous sans égratignure ! Suis-moi, je vais te mener auprès de ceux qui t'attendent. Mais surveille ton animal sauvage !"

Avachi se garda de faire une remarque désobligeante, suivit le galdur à travers la grande caverne et puis dans un étroit couloir et se retrouva bien vite dans une petite cavité dans lequel se trouvaient des fourrures, son père, Enakb, et d'autres galdurs qui lui étaient vaguement inconnus. Enakb lui fit à peine un sourire.

"Avachi ! Eh bien, ça fait bien longtemps que nous t'attendions, enfin te voila ! Tu dois être affamé, viens et sers-toi donc."

Comme pour réchauffer cet accueil des plus froids, on lui présenta une fourrure, de quoi manger te boire. Ensuite Enakb lui présenta les autres galdurs comme étant les chefs des villages voisins, enfin... de ce qui avait été les villages voisins au sien. A présent ils constituaient une sorte de conseil de la caverne, et Avachi en déduisit que son père avait pris la direction de son village. Curieusement il n'y avait pas de chef officiel dans ce conseil, mais la parole de l'un ou l'autre galdur avait assurément plus de poids, et son père n'en faisait manifestement pas partie...

Un galdur coupa Enakb et lui expliqua rapidement la situation. Voila de nombreux mois il y eut comme un énorme bruit de tonnerre. Peu après, cette pluie de cendre a commencé, et les premiers démons ont été aperçus. Les cendres étaient froides les premiers jours, mais par la suite elles sont devenues de plus en plus chaudes, ce qui rendait la vie à l'extérieur intenable. Les différents villages de la région ont alors cessé leurs querelles habituelles et ont décidés de s'entraider pour aménager cette vieille caverne. La suite leur donna raison, la terre ayant été complètement brûlée par cette cendre, et parfois même des pierres tombaient du ciel!

Un jour un galdur ramena du fond d'une caverne quelques livres à moitié décousus. Ils parlaient de tout et de rien, mais ils semblaient avoir été entreposés là par quelqu'un qui y tenait. Normalement un galdur n'accorde pas beaucoup d'attention à ce genre de littérature, mais une enluminure avait attiré l'attention du galdur. Elle représentait... un démon de feu!

Enakb avait tout de suite compris d'où venaient ces livres. Il s'agissait des ouvrages préférés de son fils, qui les avait cachés là, comme un trésor. Et peut-être y en avait-il encore eu d'autres de livres, qui auraient permis d'en savoir plus sur cette nouvelle menace ? Seule une personne pouvait le dire, et il fut décidé d'envoyer un galdur à sa recherche. Très peu furent volontaires, et finalement ce fut un vieux galdur, Elak, qui fut choisi, car il était très rusé et bon combattant.

"Elak ! Je l'ai rencontré !" dit Avachi. "Les démons de feu l'ont rendu fou. Mais il a réussi à me faire venir. Ces livres, bien sûr que je m'en souviens ! A l'époque, j'ai toujours cru que c'était des histoires inventées, mais maintenant je n'en suis plus très sûr..."

Le conseil fut animé par la suite. Avachi ne savait pas vraiment en dire plus, ni d'où venait cette menace, ni comment la combattre. Une seule chose lui paraissait claire: il fallait se rendre dans la direction d'où venaient ces cendres, la clef de l'énigme s'y trouvait. Il fut donc décidé qu'Avachi s'y rendrait, et qu'un des meilleurs galdurs combattants l'accompagnerait pour l'aider à y arriver. Avachi semblait indispensable à cette tâche, car il avait déjà pu mettre un nom sur ces démons, c'était déjà un signe. Par contre, aucun galdur ne voulait lui faire escorte. Cela les faisait plutôt sourire: un galdur qui ne sait pas se battre décemment est censé contrer cette menace grise ? Pour finir Enakb décida d'envoyer son fils aîné, le frère d'Avachi, car si le peuple n'était pas capable de veiller sur un des siens, ce serait la famille qui le ferait.

Sur ce, Avachi fut conduit à une sorte de dortoir, où il pourrait se reposer avant de partir. C'est á peine si Enakb, avant qu'il ne parte, ne lui avait adressé un seul regard. Avachi faisait-il encore et toujours honte à sa fierté de galdur combattant ? Le père semblait incapable de surmonter les sentiments qu'il avait à l'encontre du fils...
Dernière modification par Avachi le 31 juil. 2008, 21:39, modifié 4 fois.

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Avachi
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Message par Avachi »

Chapitre cinq: Dans le sac

Félindra lovée contre lui, la tête contre une sorte de coussin, Avachi savourait la douce fourrure d'ours polaire avec laquelle il s'était recouvert, lui et la panthère. Il ne pouvait pas s'empêcher de parler tout haut. "Quelle ingratitude !" Son père, malgré ce qu'il avait pu écrire dans son message, n'avait pas changé. Avachi était énervé, mais la parfum de la fourrure le calma petit à petit, et, c'est épuisé qu'Avachi s'endormit.
C'est en sursaut qu'il se réveilla. Il cru avoir rêvé... mais... non. Un mouvement de la panthère se dit-il. Mais celle-ci ronronnait doucement contre lui.

Se disant qu'il lui faudrait un peu mieux se préparer à ce qui l'attend, Avachi sorti sa lame D'jhi pour l'aiguiser. En fouillant son sac il tomba alors sur ce petit coffret qu'il avait oublié, avec toutes ces aventures. Il s'agissait tout simplement d'une collection de potions, de tout ce que son maître Kargorm avait pu découvrir comme potions fantastiques, rassemblées ensemble, avec notice explicative. Il se mit donc à étudier machinalement le contenu, et en retint celles qui lui paraissaient les plus intéressantes, outre la potion trois pas bien sûr.
Bouclier de feu suprême
Vous serez temporairement insensibles à la chaleur.
Potion de nain
Vous deviendrez dix fois plus petit, sans limite de temps. Attention: si vous buvez sous l'effet de la potion, ses effets seront atténués. Pour arrêter ses effets prendre l'antidote correspondant.
Souriant en lisant la dernière notice, Avachi rangea les fioles. En refermant son sac, il tomba sur une petite fiole que l'elfette lui avait donné. La notice disait "Potion de concentration", une potion aux effets étranges. Elle serait sûrement utile le moment venu.

C'est alors qu'une surprise de taille attendait Avachi: une voix bien connue le salua:
- Ch'waaark cousin!
- Pyrrro mon cousin ! Que fais-tu ici? Comment es-tu venu?
- Mais... j'ai tout simplement vu le message que tu avais laissé chez Reca, et j'ai suivit tes traces. Dis donc ils sont coriaces, ces démons!
- Pyrrro! Tu ne peux pas savoir comme tu tombes à pic.

Avachi s'empressa de raconter les événements passés, puis de fourrer toutes ses affaires dans son sac. C'est donc en compagnie de son cousin qu'Avachi prit la route, et non de son frère, ce dernier étant somme toute bien moins volontaire, lui. La panthère se réveilla puis s'étira, les pattes en avant, puis fit le gros dos, avant de se sentir assez dérouillée que pour démarrer la journée.


Chapitre six: Au cœur de la terre

Quelques heures plus tard, Avachi et Pyroxène marchaient côte à côte en compagnie de Félindra. Curieusement, les démons de feu les laissaient tranquille. Ils fourmillaient à gauche et à droite, mais ne semblaient oser attaquer. Peut-être n'avaient-ils jamais vu de panthère noire? Ou la vénéraient comme un dieu? Ou, plus simplement, ils attendaient un endroit propice pour attaquer? Ces questions sans réponses trottaient dans la tête du galdur, il ne se souvenait de rien de ce genre dans ses lectures.

Si ce n'est... Mais oui! Ça lui revenait à présent: il y avait, dans une des histoires qu'il avait lu, la mention d'un animal noir, souple et agile, qui courrait plus vite que son ombre et grimpait aux arbres. Un animal si beau, qu'il était vénéré par les démons de feu, et surtout craint, car doté de longs crocs pointus et de griffes crochues. Avachi n'en revenait pas: c'est bien la peur qui les protégeaient lui et le fauve! Pourtant une panthère est bien moins coriace que ces monstres, à entendre les échos qu'il a eu à la caverne... Les démons auraient mis en difficulté et même tué plus d'un des meilleurs combattants. Et puis... il y avait une chose... Avachi ne se souvenait plus très bien... une chose qui faisait perdre toute peur ou toute raison aux démons. Une chose qui faisait qu'ils fonçaient vers leur ennemi, tête baissée, quoi qu'il advienne. Il ne faudrait pas déclencher une chose pareille, ce serait la catastrophe!

Le ciel prenait petit à petit une couleur étrange. D'un côté il virait au noir d'encre et de l'autre, il commençait à rougeoyer. Pour finir, les trois compagnons se retrouvèrent en face d'une immense montagne, dont la lumière jaillissait de son sommet. Il s'agissait d'un volcan! Beaucoup de choses s'expliquaient maintenant. Ils atteignaient leur but: ce volcan était le point de repli des démons, leur source d'énergie et la clef de toute la menace. Mais par où fallait-il aller?

Avachi pensa tout d'abord au centre du cratère, par analogie avec celui d'Irilion. Mais en approchant un peu plus ils se rendit compte que le volcan fourmillait de démons, il serait impossible de monter sur son sommet en un morceau. Il fallait trouver un autre passage. En approchant du volcan, Avachi sentait doucement comme une chaleur sur sa poitrine. Étonné, il y porta la main, pour trouver un petit sac de cuir. Avant son départ, Kerbéros lui avait donné une pierre d'un rouge intense. Une pierre, disait-elle, qu'elle aurait enchantée de toute sa puissance de mage avant de quitter son village natal. "Cette pierre réagit au feu", avait-elle dit. "C'est une pierre de feu, elle libérera sa puissance dans celui-ci". Avachi la portait précieusement au cou, dans un petit sac de cuir, pour ne pas la perdre.

A présent, les démons étaient si nombreux qu'ils barraient la route. Il allait falloir combattre! Résolut, Pyroxène ouvrait la marche, Félindra la fermant. Ils commencèrent à faire le tour de la montagne, à la recherche d'une entrée, taillant par-ci, entaillant de là, mordant et griffant les derniers. Avachi avait sorti toute une panoplie de potions aidant au combat, et Pyroxène reconnu la qualité de fabrication des aventuriers de Séridia. Les démons s'écartaient presque, et il suffisait de les tenir à distance pour passer. La pierre enchantée chauffait de plus en plus, et doucement cela devenait insupportable, mais Avachi ne pouvait se résoudre à la porter autrement, cette pierre lui étant trop chère.

Enfin, les deux galdurs tombèrent sur une faille dans le flanc de la montagne. Large de quelques pouces, de la lumière en sortait de manière diffuse. Cela faisait un moment qu'ils tournaient en rond à la recherche d'une entrée, et il semblait qu'il n'y aurait rien de mieux que ce qu'ils venaient de trouver. D'autant plus que des éclats de grognements de démons sortaient de temps à autres des entrailles de la terre. Avachi prit donc la décision de s'y engager: avec les potions de Kargorm cela était possible, mais seul un des deux pourrait y arriver. C'est donc avec regret qu'Avachi se résolut à confier Félindra à son cousin, lui recommandant d'en prendre soin. Mais celle-ci ne l'entendait pas de cette oreille: elle devait veiller sur Avachi, elle le ferait jusqu'au bout. Admirant le courage du félin, Avachi vida son sac de son superflu et, tant bien que mal, mit la panthère dedans. Ainsi, la panthère recevrait les effets de la potion en même temps que lui.

Avahi ouvrit la petite fiole, renifla son odeur, et la but. Aussitôt la potion de nain fit son effet, et il put s'immiscer dans les entrailles du volcan, après avoir prit congé de Pyroxène. A l'intérieur il faisait très chaud. Avachi avançait, et bientôt la faille donnait sur une sorte de couloir. Les démons ne semblaient pas le voir, tant il était minuscule. La chaleur intense était de moins en moins supportable, et sans réfléchir Avachi but à son outre d'eau, et ce n'est qu'une fois désaltéré qu'il remarqua que les effets de la potion avaient disparus. Risquant d'être découvert, maintenant qu'il avait sa taille normale, il s'empressa de faire boire à Félindra, qui gémissait en pendant de la langue, puis prit une potion bouclier de feu suivie d'une d'invisibilité. "Heureusement," se dit-il, "que Kargorm a fait ces potions avec soin, autrement ch'warrrk l'indigestion!".

Il fallait agir très vite à présent, vu les effets temporaires de la potion. Avachi se mit donc à courir, bousculant même de temps à autre un démon qui flânait là. Il s'enfonçait de plus en plus profondément sous terre, et peu à peu la galerie qui le conduisait se faisait plus large. Finalement, il accéda à une énorme cavité, remplie d'un lac de lave. Au milieu se trouvait une petite île, avec un autel sur lequel scintillait un objet oblongue. A sa verticale, une colonne de lumière, qui se noircissait au fur et à mesure qu'elle allait vers le haut. Une ouverture dans le plafond faisait place à un flux de particules noires qui disparaissaient dans l'orifice dans un curieux sifflement. Un labyrinthe de ponts reliait l'îlot central au bord de la caverne. Çà et là un couloir partait de la caverne, et un ou deux gardes somnolaient dans la torpeur de cette atmosphère démoniaque. Il était évident que la clef de la menace était cet objet allongé !

Avachi sorti Félindra de son sac, et, tout en caressant Félindra pour la rassurer, prit le temps de trouver le chemin le plus court. Une fois l'enchaînement de ponts encrés dans sa mémoire, il quitta son poste d'observation et se remit à courir, enchaînant les ponts les uns après les autres. Félindra le suivait, agile et souple, mais parfois surprise par les détours que le galdur semblait prendre...

La pierre qui pendait à son cou n'était plus seulement chaude, mais elle commençait à rayonner. Une lumière rouge sombre en sortait, et au fur et à mesure qu'il avançait la lumière était de plus en plus vive. Bientôt il reconnu l'objet central: il s'agissait d'une dague, cette fameuse dague magique! Il fallait donc la détruire, mais comment diable? Ce n'était certainement pas le feu qui pouvait le faire, cette dague créant le feu! Un plan diabolique germa dans l'esprit du galdur.

Au moment même où Avachi ouvrit son sac pour fouiller dedans, la potion d'invisibilité perdit son effet. Instantanément les gardes remarquèrent sa présence et sonnèrent l'alerte. En un rien de temps une multitude de démons arrivèrent aux abords de la caverne, de l'autre côté du lac de lave. Les premiers démons se mirent à courir dans tous les sens, cherchant à atteindre l'îlot central. D'autres se mirent à nager dans la lave, et cette situation lui rappela de manière fort désagréable ce qu'il avait lu dans ces ouvrages dans se jeunesse: "une fois le centre atteint, plus rien ne les retients". Un démon, s'il voit la dague centrale menacée, est prêt à tout pour la protéger. Il devenait évident qu'il ne restait plus beaucoup de temps à Avachi, et que Félindra ne serait pas d'une grande protection cette fois-ci.

Rapidement, Avachi sorti la pierre de feu de son petit sac de cuir. Il prit ses outils d'artisan, et entreprit de détacher la dague. Ensuite, travaillant avec précision, il enchâssa la pierre dans le manche de la dague, là où apparemment une pierre précieuse la décorait jadis. Versant la potion de concentration, les effets de la pierre furent démultipliés. La lumière qui en sortait était devenue aveuglante, et il sembla à Avachi que la lave au bord de l'îlot central reculait légèrement. Il avait vu juste! La pierre allait réagir, ça oui! Il prit Félindra dans ses bras et alors que les premiers démons aient fini leur traversée, il jeta la dague dans la lave et s'encouru par le premier pont.

Instantanément ce fut le chaos. Un bruit assourdissant retenti et Avachi se senti bousculé, soufflé, englouti par la lave, et finalement, dans une énorme explosion, projeté dans les airs. La pierre, enchantée et aux effets concentrés, faisait littéralement fait exploser le volcan. Il ne restait plus de temps à perdre. Emmené par la lave, Avachi rejoint rapidement une des couloirs de sortie, et il bénit la potion de bouclier de feu qui agissait toujours. Il prit pied et se rua en avant, ne sachant pas trop par où aller. Les démons de feu, quant à eux, semblaient perdus, se lamentaient et titubaient à gauche où à droite, harassés, et ne voyaient même pas le galdur et la panthère passer à côté d'eux. Derrière, la lave montait et engloutissait peu à peu ceux qui restaient la. Un grondement sourd se faisait entendre, et au fur et à mesure qu'il amplifiait le sol commençait à trembler. Et pour ne rien arranger la potion bouclier de feu commençait à perdre ses effets... Encore une fois c'est l'instinct de Félindra qui sauva la vie au galdur. Alors qu'il se croyait perdu, la panthère prit les devants et s'engouffra dans une faille. Avachi la suivit, et bien vite la lueur du jour naissant jaillissait au loin. Tous deux sortirent du flanc du volcan et continuèrent leur fuite, le grondement jaillissant toujours de ses entrailles...

Chapitre sept: Frustration

Ils durent encore courir longtemps avant de se sentir enfin à l'abri. Au bout de longues heures, ils trouvèrent un abri dans une sorte de caverne. A ce moment, un énorme bruit d'explosion se fit entendre, et un vent formidable se leva, soufflant la cendre de tous se recoins, découvrant une terre nue, noircie mais balayée. Çà et là des pierres de lave refroidies retombaient, et le galdur serra Félindra qui tremblait de tout son corps, ne comprenant pas ce qui se passait. Avachi, lui, se sentait en sécurité et regardait le spectacle depuis l'entrée de son abri. C'est alors qu'une scorie de plus traversa le ciel, et, à l'inverse des précédantes, elle étincelait étrangement d'un rouge sombre. Avachi la suivit des yeux, intrigué, et Félindra fit de même. Elle disparut derrière les collines, puis une gerbe de feu s'éleva au ciel. Avachi décida de prendre le risque de sortir et de tenter de retrouver l'endroit d'impact avant que le jour ne tombe.

C'est grâce au flair de la panthère que l'endroit fut rapidement trouvé. Mais au centre Avachi ne trouva rien. Il allait repartir, quand Félindra gratta le sol à en endroit et se mit à grogner. Le galdur s'approcha et ne vit qu'un morceau de charbon. Mais un détail l'intrigua: ce morceau avait la forme d'une pierre taillée... exactement la même forme que la pierre de feu qu'il avait enchassé quelques heures auparavant! Il prit le charbon dans sa main et le frotta contre son pantalon. Rapidement il recconu la pierre qu'il avait eu en main, mais elle dégageait une aura différente. Se serait-elle transformée dans le volcan, alors que toute cette énergie avait été dégagée? Avachi mit la pierre dans une bourse de cuir, et la pluie de scories avait cessé, il se mit en route en direction des siens.

Bien vite le galdur reconnut l'emplacement de la caverne de fortune. Les galdurs étaient sortis, et, heureux, Avachi se rendit à leur rencontre, espérant aussi y retrouver son cousin. Il tomba rapidement sur son père, qui le regarda d'un oeil noir.

- Comment, te voilà, toi, enfin! Fénéant! Vois comme ton cousin a combattu et surmonté la menace, au lieu de traîner je ne sais où! Tu fais honte à la famille! Je doutais de ton entreprise sans vouloir te le dire, mais maintenant je sais que j'avais raison!

Avachi, peu surprit par cet ultime dénigrement de la part de son père, regardait Pyroxène qui, non loin de là, haussait les épaules, les bras en l'air, semblant signifier qu'Enakb n'avait même pas voulu entendre ses explications. Il avait vu arriver Pyroxène en premier, et en avait tiré ses conclusions. C'est donc la rage au coeur, la tristesse de ne jamais pouvoir se réconcilier un jour avec son père, qu'Avachi lui tourna le dos, et s'en alla avec Félindra à ses côtés.

Machinalement, il jeta un oeil dans la bourse de cuir pour regarder l'étrange pierre qu'il avait trouvé. Elle avait repris son aspect charbon...
Dernière modification par Avachi le 31 juil. 2008, 21:39, modifié 3 fois.

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