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[V] Histoire d'une elfe : Sidwell

Publié : 13 nov. 2008, 14:44
par Sidwell
Histoire d'une elfe : Sidwell

En ce milieu de journée du 22 d’Elevrion du fingelien 369, Sidwell pense à sa rentrée précipitée en Séridia d’il y a seulement deux jours car son peuple avait besoin de ses soins. Un énième Nuzak et d’autres gobelins *tremble en pensant à cela* avaient en effet envahi la Cité du Port.

Plus tard, après un dur labeur à la récolte, à la fabrication d’essences et potions – fatigant, certes, mais passé en très bonne compagnie, entourée de ses amis elfes qui avaient également abondamment mis la main à la patte afin de l'aider à la mise en place du dépôt de guerre commun – projet qui lui tenait tant à cœur ! – Sidwell, donc, alla s’installer à Galein’th, chez ses amis Bleus.

Au début, elle continua son travail de fabrication d'essences, en compagnie… d’un ami de longue date, qu’elle avait connu juste quelques jours après son arrivée sur l’île de Trépont.
*sourit à ce souvenir* Une fois seule, elle continua un peu son travail, puis, elle décida de rentrer dans le Conseil Bleu et de trouver un endroit paisible afin qu’elle puisse méditer à tous les événements de ces derniers jours... et tout son passé, inévitablement, refit surface.

Le Val Cálë

Publié : 13 nov. 2008, 14:47
par Sidwell
Le Val Cálë

Elle méditait de façon tellement intense, qu’elle était sûre que certains elfes auraient pu l’entendre ; mais qu’importe ? Cette méditation lui était essentielle… et puis avait-elle peut-être envie que... les elfes... l'entendent et qu'ils soient au courant de son histoire...

Le Val Cálë… que de souvenirs… mes parents… mes amis… cela fait tellement longtemps que je n’ai pas eu de vos nouvelles… j’espère que mes pensées iront jusqu’à vous… *Elle soupire*

Petite elfette, j’aimais me promener avec mes parents dans cette grande forêt où nous vivions… Très souvent je m’échappais non loin d’eux pour grimper aux arbres avec l’agilité qui nous est propre… J’aimais découvrir de nouveaux arbres, de nouveaux animaux, afin de communiquer avec eux !

Ma préférence allait à un chêne majestueux, qui surplombait notre village. J’aimais grimper sur une branche en particulier, à la tombée du jour. La vue de là-haut était féérique ! Les maisons de verre et de cristal de notre village commençaient alors à s’allumer de mille feux ! De mille lumières et plus… À quoi était dû ce phénomène ? Tout simplement aux lucioles qui venaient par milliers éclairer notre village, lucioles appelées par les membres de mon village et… par moi-même ! C’est justement ce phénomène qui a donné le nom à notre val… le Val Cálë, le Val de Lumière

Et c’est également sur ce chêne que je connus… Aiya !
*Elle sourit en pensant à son amie d’enfance*. Oh Aiya ! Qu’est-ce que tu me manques ! Où es-tu ? Es-tu heureuse ?

Aiya

Publié : 13 nov. 2008, 14:47
par Sidwell
Aiya

Aiya ! En pensant à son amie d’enfance, elle se rend compte qu’elle n’est pas en train de se parler à elle-même, mais c’est comme si elle était en train de raconter son histoire à quelqu’un… Oui, en fait c’est bien cela : elle aimerait qu’on l’écoute et que les personnes qui lui sont chères comprennent le pourquoi de son attitude des derniers jours et de son départ précipité, de... sa fuite en Irilion…

C’est moi qui lui avais donné ce surnom : Aiya, ce qui veut dire bonjour, car lorsqu’elle rencontrait d’autres personnes elle était toujours joyeuse et n’arrêtait pas de crier partout : « Aiya ! Aiya ! Aiya ! ». Et ce fut le premier mot qu’elle prononça lorsqu’elle me vit arriver sur le chêne !

J’ai eu un moment d’hésitation en la voyant là, exactement sur la branche où je passais pratiquement toutes mes fins de journées ; mais ce moment a été de très courte durée ! J’avais tellement envie d’avoir une petite sœur et… je l’avais enfin trouvée !

Pour lui faire comprendre ce que je ressentais, j’ai immédiatement appelé une luciole… puis deux… puis trois… une centaine de lucioles nous entouraient et Aiya écarquillait les yeux, étonnée de voir un si merveilleux spectacle !

Et c’est là, qu’elle me donna mon surnom : « Ilmarë, lumière d’étoile ! Oui Ilmarë comme la lumière des lucioles et la lumière de tes yeux ! ».
(*)



[HRP](*) Pour les « non-elfes » je cite : « La nuit, pour éclairer leurs villes, les hauts elfes parviennent à attirer des peuples entiers de lucioles, qui réverbèrent leur luminescence dans les villes cristallisées. Lorsqu’on voit de loin une ville elfe, la nuit, l’on a l’impression d’avoir en face de soi un véritable peuple des étoiles, ce qu’ils sont, en définitive ».[/HRP]

Ilmarë

Publié : 13 nov. 2008, 14:49
par Sidwell
Ilmarë

Mon surnom, Ilmarë, a été adopté par tout le monde ! Même mes parents m’appelaient ainsi ! Pourtant un jeune elfe n’a pas de nom : il porte le titre d’apprenti et le nom d’un arbre. Ce n’est qu’à partir du moment où son apprentissage auprès de son mentor est terminé qu’un nom lui est attribué. Et mon apprentissage ne venait que de commencer… D’ailleurs, il n’est toujours pas terminé. J’ai encore tellement de choses à apprendre…

Mon enfance se déroulait de façon très heureuse entre mes parents, ma petite sœur Aiya, mes amis et mon mentor…

J’appris très rapidement à lire, à écrire et j’adorais ça ! D’ailleurs j’adore toujours la lecture ! Mon mentor commença également à m’enseigner des langages différents du nôtre afin qu’un jour je puisse échanger avec tous les autres peuples des Landes. Il me parlait également des heures durant de ces peuples, de leur histoire, de leur culture… Il m’apprit à les connaître et à les apprécier sans jamais les avoir rencontrés. Heureusement que la bibliothèque de notre village était bien fournie ! Cela me permit de les visualiser grâce aux croquis que je trouvais dans les ouvrages. C’était fascinant et je n’avais qu’une envie : les rencontrer !

Dès que je rencontrais Aiya, je lui faisais part de ce que j’avais appris de nouveau au sujet de tous ces peuples. Je lui amenais les ouvrages pour qu’à son tour elle puisse voir les croquis. Puis, nous nous amusions à nous déguiser en un membre d’un peuple ou d’un autre en essayant de parler comme eux !

Je pense que si quelqu’un d’un autre peuple nous avait vues ainsi, il n’aurait peut-être pas très apprécié !
*Elle rit légèrement en pensant à ses amis d’aujourd’hui, amis qu’elle a au sein de tous les peuples des Landes, tous, sans exceptions* M’enfin ?! Ce n’était qu’un jeu entre deux enfants ! Et cela fit naître de plus en plus le goût de l’aventure en Ilmarë… euh… en moi !

Ilmarë et son père

Publié : 13 nov. 2008, 14:49
par Sidwell
Ilmarë et son père

Elle marque une pause. Le souvenir de ses moments de bonheur font pétiller ses yeux, ses yeux noirs et brillants comme une nuit étoilée… comme ceux… de son père

Mon père… Nous sommes très proches, nous nous ressemblons beaucoup… non… pas tellement physiquement puisque j’ai la silhouette élancée et fine ainsi que la peau blanche, presque transparente de ma mère. De ma mère j’ai pris également sa douceur, sa patience, son amour pour les Arts.

Le seul trait physique commun que nous ayons mon père et moi, ce sont nos yeux. Pour le reste, nous avons le même amour pour les autres, la même générosité. Nous aimons être à l’écoute des autres afin de pouvoir les aider du mieux que nous le pouvons. Dès que quelqu’un a besoin de nous, nous allons vers lui sans hésitation aucune, en laissant tomber tout ce que nous étions en train de faire.

Les grandes valeurs qu’il m’a toujours enseignées sont la Tolérance, le Respect de la Vie et de l’Autre, l’Égalité et l’Amitié.

Mon père a eu beaucoup d’influence sur moi, surtout… après… après…


Une larme coule sur sa joue. Ses yeux s’assombrissent.
Les mauvais souvenirs reviennent à la surface.


Le départ du Val Cálë

Publié : 13 nov. 2008, 14:50
par Sidwell
Le départ du Val Cálë

C’était l’été de mes 73 ans… enfin, plutôt la fin de l’été. Le Conseil des Anciens s’était réuni convoqué de toute urgence par l’Ancien Guide, notre représentant. Des clans s’étaient formés au sein de notre village et cela n’annonçait rien de bon.

Les elfes habituellement si calmes, si posés, étaient en pleine… effervescence, et l’Ancien Guide ne parvenait pas à les calmer.

À l’intérieur du Conseil des Anciens même, les clans s’étaient formés !

Les disputes commencèrent… d’abord par les mots…

Rapidement les événements se précipitèrent et les mots se transformèrent en violence. Et quelle violence ! C’était impressionnant, surtout pour la jeune elfe que j’étais.

Très rapidement mon père vint nous chercher ma mère et moi.
Nous avons mis quelques vêtements dans un sac, pris quelques fruits et légumes que ma mère avait cueillis dans la journée, et nous partîmes très vite en laissant toute cette violence… cette…
*elle tremble en pensant à ce moment* boucherie derrière nous.

J’ai su bien plus tard pourquoi mon père avait pris la décision de nous éloigner de tous… En fait, nous n’avions pas le choix…

L'arrivée au Val Lómë

Publié : 13 nov. 2008, 14:52
par Sidwell
L'arrivée au Val Lómë

La route a été très longue.
Mon père voulait nous éloigner le plus possible de toute cette violence.

Nous marchions pendant plusieurs jours. Nous nous nourrissions de la chasse et de la cueillette, tâches pour lesquelles mes parents s’alternaient en essayant de m’impliquer le plus souvent possible. D’ailleurs, je les aidais bien volontiers ! Le travail ne m’a jamais fait peur !
*Elle sourit en pensant aux heures passées en Draïa à récolter et à chasser*.

Et enfin voilà ! Nous trouvions un village elfe abandonné.
Mon père alla de suite inspecter les maisons et les environs proches en amenant son arc avec lui.

Personne... Nous étions seuls...

En l’attendant, ma mère et moi avions allumé un feu de bois afin de préparer une bonne soupe avec les différentes herbes que nous avions pu trouver sur la route et dans les champs abandonnés environnants.

C’est ainsi que notre vie au Val Lómë commença.

Le Val Lómë

Publié : 13 nov. 2008, 14:52
par Sidwell
Le Val Lómë

Le Val Lómë… le Val du Crépuscule… c’est comme ça que nous l’avions appelé car tel était notre état d’âme… Nous nous sentions si seuls…

Je passais mes journées à aider mes parents et… à étudier…

Il ne faut pas oublier que mon apprentissage était loin d’être terminé, et que je n’avais plus de mentor !

Ce sont donc mes parents qui ont joué ce rôle, chacun à son tour : ma mère, Apothicaire, me transmit quelques rudiments de ce métier, même si j’avoue ne jamais avoir été très douée. Il n’y a qu’une seule potion que je réussis à merveille et qui était l’une des spécialités de notre village : une potion pour supporter les désagréments de la navigation !

Mon père, par contre, m’a appris beaucoup de choses en Alchimie, quelques notions d’Artisanat – le métier d’Artisan étant celui qui m’a toujours le plus attirée – et un peu de… Magie
*Elle préfère ne pas trop penser à la magie… pas pour l’instant, donc elle chasse cette pensée de sa tête*

Très rapidement, je me suis familiarisée avec ce village qui était devenu le nôtre, et j’ai trouvé un autre chêne en haut duquel je grimpais en fin de journée.
Il ne ressemblait pas au premier. Il était beaucoup plus ancien et imposant.
Ce qu’il y avait de formidable est que de là-haut je pouvais admirer… la mer interne !

Tout en appelant mes amies lucioles que j’envoyais régulièrement à la recherche d’Aiya en espérant qu’un jour l’une d’entre elles revienne en me donnant de ses nouvelles… j’observais la mer et je commençais à rêver de partir

Rencontres au Val Lómë

Publié : 13 nov. 2008, 14:54
par Sidwell
Rencontres au Val Lómë

Eh oui ! Cette soif d’aventure et de connaissance des terres et des peuples ne m’a jamais abandonnée !

Encore aujourd'hui j'adore découvrir de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes, chacune avec son histoire.

Et le fait que le Val Lómë soit juste à côté de la mer était une chance pour moi, car cela arrivait parfois que des aventuriers, perdus ou ayant eu des difficultés en mer, s’échouent ici.

Nous allions toujours à leur rencontre afin de pouvoir les aider, les soigner, les guider…

Parfois, il était très difficile de les persuader de nos bonnes intentions.
Eh oui ! Ces aventuriers appartenaient à tous les peuples des Landes et pas uniquement aux elfes !

Quel bonheur pour moi !
Cela m’a enfin permis de voir tous ces visages que je ne connaissais que par le biais de quelques croquis parfois imprécis, et surtout de parler avec eux et d’obtenir enfin des réponses aux questions que je me posais depuis des années !
Ils étaient toujours très étonnés de voir qu’une jeune elfe puisse manier aussi bien leur langage et porter autant d'intérêt à leur histoire, leur culture…

Ils nous parlaient tous de Draïa ! Ces îlots au milieu de la mer où tous les peuples vivaient ensemble ! Avec des difficultés, bien sûr, mais ensemble !

D’ailleurs, c’est en allant vers ces îlots qu’ils s’étaient soit perdus soit échoués ici.

Leurs histoires me passionnaient et je ne voulais jamais les laisser partir !

Puis, petit à petit, j’eus envie de partir avec eux, de les suivre pour aller en Draïa, visiter cet endroit qui a mes yeux était magique et mystérieux à la fois.

Sidwell - Les adieux

Publié : 13 nov. 2008, 14:55
par Sidwell
Sidwell - Les adieux

Le jour de mes 100 ans, mes parents me sortirent de ma méditation très tôt le matin.
Ils avaient l’air grave.

Je me suis immédiatement fait du souci et j’ai voulu savoir ce qu’il se passait.

Ma mère avait les yeux humides et portait un sac.
Les yeux de mon père s’étaient assombris et étaient d’un noir profond inhabituel.

Je me souviens exactement de ces mots. Il me dit :

  • Ilmarë, c’est un grand jour pour toi !
    À partir d’aujourd’hui personne ne t’appellera plus Ilmarë !
    Il est temps pour toi que tu aies un vrai nom.
    Ta mère et moi avons décidé que tu t’appellerais Sidwell, comme ta propre mère.

    Il chuchota presque Tu lui ressembles tellement.
    Il est temps également pour toi que tu partes, que tu fasses ta propre vie.
    Ton apprentissage n’est peut-être pas tout à fait terminé, mais il est suffisant pour que tu puisses te débrouiller seule pour ce long voyage vers Draïa.
    Non ! Ce n’est pas la peine d’essayer de m’interrompre, Sidwell ! Notre décision est prise et tu dois obéir !
    Je sais ce que tu penses ; je sais que tu ne souhaites pas nous laisser ici ; je sais que tu aimerais que nous partions avec toi, mais il est temps que tu fasses TA vie ! La nôtre est ici. C’est ici que nous serons les plus utiles. Les gens qui débarquent ici ont besoin de notre aide et nous nous devons de les aider, même si cela veut dire…
    il baissa la voix nous éloigner de toi.
    Prends ce sac que nous t’avons préparé : tu y trouveras quelques vêtements, un peu de nourriture, quelques outils, quelques essences, quelques potions, tout ce dont tu pourrais avoir besoin pendant ce long voyage afin que tu puisses prendre soin de toi et des personnes de tous peuples que tu rencontreras.
    Ta mère cette nuit t’a préparé également un lot de potions pour lutter contre les désagréments de la navigation. Je pense que cela pourra t’être très utile pour soulager les autres voyageurs.
    Bien ! Prépare-toi ! Nous devons aller jusqu’au port ! Un navire va partir dans un peu plus d’une heure !
Je compris de suite que je n’avais pas mon mot à dire.
Les larmes aux yeux j’allais me baigner rapidement dans le petit lac tout près, et à mon retour à la… maison
*des larmes coulent sur sa joue à ce souvenir* je n’eus d’autre choix que celui de suivre mes parents.

Nous n’habitions pas très loin du port, donc la route ne fut pas très longue, mais ce fut la plus pénible de toute ma jeune vie.
Mes parents s’arrêtèrent juste avant la fin de la forêt pour pas qu’on les voie, et mon père me tendit un dernier petit sac.

  • Nous avons fait cela pour toi cette nuit, pour que tu puisses sentir notre présence auprès de toi.
J’ouvris le petit sac. À l’intérieur il y avait un collier fabriqué par mon père avec un médaillon : d’un côté il y avait une licorne, et de l’autre ma mère avait gravé nos portraits.
  • N’oublie jamais qui tu es ! N’oublie jamais ton passé ! Cela t’aidera à mieux comprendre et à mieux accepter les autres comme tu as toujours su le faire, et cela, quelles qu’elles soient leurs différences ! N’oublie pas !
Les larmes aux yeux je les embrassais tous les deux en leur disant d’une toute petite voix :
  • Non, je n’oublierai pas !
    Je reviendrai !
    Je vous aime !
Les larmes coulent sur les joues de Sidwell.
Elle laisse s’exprimer ses émotions avant d’essuyer ses yeux et de replonger dans ses souvenirs.

L'arrivée en Draïa

Publié : 13 nov. 2008, 14:58
par Sidwell
L'arrivée en Draïa

Pendant ce long trajet je n’eus pas le temps de penser à mes parents, au Val Lómë, à mon passé que je laissais derrière moi car beaucoup de voyageurs étaient arrivés blessés ou souffraient de mal de mer. Heureusement que mes parents avaient tout prévu et que mon sac était bien garni. J’ai pu me rendre utile, ce qui atténua ma peine. Bien sûr, certains de ces voyageurs me lançaient des œillades qui n’étaient pas toujours très amicales, mais lorsqu’ils se rendaient compte que je venais les aider sans rien demander en échange, ils finissaient par m’esquisser un sourire.

C’est lorsque nous arrivâmes en Draïa que ma peine s’estompa complètement… ou en tout cas c’est ce que je pensais à ce moment là.

C’était exactement le 6 d’Elfist du fingelien 368, il y a pratiquement un fingelien et demi jour pour jour. C’était une journée splendide et sur le port de cette île nommée de Trépont, en Séridia, il y avait énormément d’aventuriers qui allaient et qui venaient.

Ils étaient de toutes origines et malgré cela ils n’hésitaient pas à se saluer, à discuter entre eux, à faire des échanges…

Tout cela me semblait tellement irréel et merveilleux.
Tout ce à quoi j’avais rêvé existait bel et bien ici, en Draïa.

Mes yeux retrouvaient enfin tout leur éclat.
Je me souvenais de mes jeux de petite elfe avec Aiya.
Aiya… j’aurais tellement aimé que tu sois là avec moi pour vivre ce moment de bonheur ensemble et rire encore comme nous le faisions autrefois.

Mes yeux se baissèrent d’un coup pour regarder mon sac…

Ma décisions était prise : il fallait absolument que je cache mon médaillon.
Personne ne devait le voir.
Personne ne devait connaître mon passé.
Moi-même, je devais oublier ce passé qui nous avait obligés, mes parents et moi, à nous cacher pendant des années, et qui obligeait encore mes parents à le faire.

Je voulais être une jeune elfe comme toutes les autres.
Je voulais pouvoir aider tous ces peuples réunis ici sans que l’on essaie de m’éviter.
Je voulais pouvoir avoir des amis comme autrefois.
Je voulais pouvoir aimer.
Je voulais tout simplement vivre.

Dès la tombée de la nuit, lorsque tout le monde était endormi, je suis retournée à un endroit que j’avais repéré pendant la journée. Un endroit à l’abri, mais face à la mer. Face à cette mer qui me séparait de ma famille. C’est là que je décidais d’enterrer mon médaillon, seule et unique trace de mon passé.

C'est à ce moment là que je me sentis enfin libre de vivre ma vie.


Après cette longue et intense méditation, un peu soulagée, Sidwell décida de retourner travailler à la fabrication des essences.
Elle avait encore besoin de temps pour accepter à nouveau son passé, et il lui aurait fallu beaucoup de courage pour en parler… à ses amis.
D’ailleurs, ses amis, grâce à l’amour qu'ils ressentaient pour elle, allaient-ils pouvoir accepter tout cela ?

Révélations - 1ère partie

Publié : 19 nov. 2008, 13:41
par Sidwell
Révélations - 1ère partie

Oui… la solitude… l’éloignement… quelques heures… quelques semaines… un mois…

Pourquoi ? Pour réfléchir et faire le point sur les derniers mois passés sur ces terres.

Sidwell s’installe en Irilion, au pied de cet arbre qu’elle aime tant, au pied de… L’Arbre…
La magie et la paix qui règnent en ce lieu, facilitent la sérénité, l’apaisement des sens, et Sidwell plonge à nouveau dans ses méditations intenses…
En fait, cette solitude lui pèse et les personnes auxquelles elle tient tant lui manquent, mais elle a besoin de réfléchir.
Elle espère que par le biais de ses méditations ces mêmes personnes sentent sa présence auprès d’eux et ressentent ses pensées afin qu’ils comprennent son état d’âme.

Juste une dizaine de jours avant la fin du fingelien 370 elle ferme les yeux et les premières images qu’elle revoit devant elle la font sourire.



Ce jour-là a été l’un des plus heureux de ma vie.
Beaucoup d’appréhension, bien sûr, après tous ces mois d’hésitation… mais en fin de comptes beaucoup de bonheur également.

J’étais tranquillement installée au dépôt des Nains. Je travaillais sur mes essences, comme souvent, et tout d’un coup j’ai compris que le jour de mes révélations était arrivé.

Je me suis levée sans attendre.
J’ai posé mes essences auprès de Gildur, j’ai pris quelques lumens et je suis sortie sans un regard vers mon mentor, qui, par contre, n’a pas perdu une miette de mes gestes
*sourit*

Ma première étape a été d’aller vers les ruines d’Eldorion voir Gorham afin de lui acheter une pelle, élément essentiel dans ma quête du passé.

Une fois la pelle rangée dans mon sac, je me suis dirigée vers le port de Pierre Blanche et là… j’ai eu une surprise incroyable : pratiquement tous mes amis étaient là, à m’attendre, inquiets pour moi, mais en tout cas rassurants. Et ceux qui n’étaient pas sur place étaient à l’écoute et m’encourageaient. Tous savaient combien cette démarche était difficile et importante pour moi.

Désormais ma décision était prise et peu importait ce qu’il allait se passer par la suite, mais de voir tous ces visages familiers, d’entendre ces voix… c’était déjà un très beau cadeau en soi et je voulais que tout le monde connaisse la vérité.

J’en avais assez de vivre cachée sous mes vêtements noirs… ma cape… ma capuche… il fallait que je me débarrasse de ce poids trop lourd à porter seule. J’ai voulu changer de vie, mais le passé m’a rattrapée et je m’assombrissais de plus en plus, jour après jour. Il était temps que j’aille de l’avant, que j’aille vers… la vie !

Révélations - 2ème partie

Publié : 08 janv. 2009, 19:13
par Sidwell
Révélations - 2ème partie

Tout le monde m’a suivie sur l’île de Trépont, jusqu’à l’entrée de la grotte, cette grotte dans laquelle je n’étais plus allée depuis mon arrivée en Draïa…

J’ai hésité à demander à quelqu’un de venir avec moi, à l’intérieur de la grotte, mais cette hésitation n’a duré que l’espace d’un instant. C’était à moi et à moi seule d’affronter mon passé.

J’ai retrouvé de suite l’endroit où j’avais enterré ce petit sac, exactement un fingelien et demi plus tôt… Face à la mer ! Cette mer qui me sépare de ma famille et de mon passé… Et quelle émotion que de le retrouver après seulement quelques coups de pelle dans le sol.

Je suis sortie de la grotte d’un pas hésitant, les aventuriers étant venus me soutenir étant de plus en plus nombreux. J’ai montré mon petit sac, puis, le tenant bien serré dans ma main, je me suis dirigée vers un endroit que j’ai de suite beaucoup apprécié en arrivant sur ces terres : le pont, vers le bosquet d’Orasul.

C’est assise au milieu du pont, face à la mer, que j’ai ouvert en tremblant le petit sac et que j’ai enfin revu… mon médaillon… ainsi que la licorne gravée par mon père…
*sourit en pensant à son père*

Le moment le plus difficile a été celui de tourner mon médaillon, lentement et… de redécouvrir la deuxième gravure, celle faite par ma mère…
L’émotion a été trop forte et j’ai commencé à pleurer car ce que je revoyais c’était… un portrait de moi et de mes parents…
*visualise son médaillon*

Ma mère… moi… nous sommes très ressemblantes… tellement ressemblantes que moi-même j’ai du mal à faire la différence entre elle et moi *sourit* et ceci explique très facilement la raison pour laquelle j’ai hérité de son prénom…

Et ensuite… mon père…
De lui j’ai hérité les yeux… des yeux… aussi noirs… aussi sombres…
*dans un souffle* … que lui…

Oui… il est là mon secret…
Je suis à demi-sombre…

Étant enfant tout cela me semblait tellement naturel : nos deux peuples n’en faisaient qu’un et vivaient en parfaite harmonie. Au Val Calë il y avait aussi bien des couples sombres, que des couples pâles ou des couples… mixtes, comme celui de mes parents… et nous vivions tous ensemble heureux.
Ensuite… il y a eu ces disputes, ces affreuses disputes et nous avons dû fuir, nous cacher, afin de vivre seuls, éloignés de tous, car deux peuples s’étaient formés et… nous n’appartenions à aucun de ces deux peuples… Les deux peuples nous rejetaient…

En venant en Draïa, ma crainte était de revivre cela… de revivre ce rejet… c’est pour cela que j’ai voulu cacher mon histoire, mon passé…

Les réactions de mes amis m’ont fait chaud au cœur ! Ils m’ont fait comprendre que jamais ils ne m’auraient rejetée à cause de mon passé car ce qui importait le plus c’était le présent et ce que j’étais réellement, ce que je suis réellement…

Aurais-je dû révéler mon passé plus tôt ? Peut-être, mais je n’étais pas prête car il fallait que, moi-même, je l’accepte à nouveau.

Maintenant, je suis enfin libérée de ce fardeau et je peux aller de l’avant !
Pendant tout ce temps j’ai cru qu’en cachant la vérité je pourrais enfin vivre ma vie, mais je me trompais.

C’est maintenant que je suis réellement une jeune elfe comme toutes les autres.
C’est maintenant que je peux réellement aider de toutes mes forces tous les Peuples réunis ici car mon passé montre que cela est possible et que nous pouvons y croire.
C’est maintenant que je connais à nouveau la vraie amitié comme autrefois, car toutes ces personnes m’entourant me l’ont prouvé.
C’est maintenant que je vais pouvoir aimer.
C’est maintenant que je vais tout simplement pouvoir vivre.



Sidwell ouvre les yeux et sent la confiance la regagner.
Elle décide de quitter très rapidement l'Arbre et de retourner rejoindre ses amis, ses amis qui, un fingelien après, étaient toujours là pour elle... et bien sûr, elle était toujours là pour eux...