Aujourd’hui, 8 Félinien 372, je tiens des propos stupides et j’ignore tout de la politique.
Si , si, puisque je ne comprends rien. On me l’a bien dit.
Ici, la politique, c’est comme ailleurs, mais à l’envers.
Si, si.
Ici, la politique, c’est de refaire voter les peuples une seconde fois parce que le premier résultat ne convient pas.
Alors qu’il est valide, sauf qu’il y a deux noms au lieu d’un.
Deux Ex aequo, pas plus mauvais l’un que l’autre. Juste différents quoi.
Deux personnes qui, me dit-on, ne peuvent pas siéger ensemble au même poste.
Je veux bien l’entendre. Ca a l’air important, comme poste.
Surtout quand on me dit que ce chambellan est chargé de gérer les rapports entre Peuples et Seigneur.
Donc, ces gens recherchent une personne objective, capable de discuter avec tous, et de prendre parfois de lourdes décisions. J’ai bien compris ?
Et tout ça en respectant leurs lois, et leurs peuples.
Leurs décisions donc.
Voyez où je veux en venir ?
Ils sont deux, mais savent qu’il y en a un de trop.
Et ils ne sont pas capables de s’entendre sur un moyen de se départager.
D’ailleurs, ils n’ont pas l’air de pouvoir s’entendre du tout.
Alors on va refaire voter les peuples.
C’est la faute des peuples, ils sont pas capables de s’entendre sur un nom, les peuples.
Alors que nous, on est capables de prendre le poste, de gérer vos différents.
Mais il faut nous dire lequel de nous deux vous voulez, parce que, euh, on a un différent !
Moi je les connais pas. Ils avaient l’air d'écrire intelligemment pourtant.
Ici la politique, c’est ça.
Cette femme avait raison. Je ne connais rien de la politique des Ilots.
Un endroit où les hommes sont Eldorians ou Sinans avant d’être Humains, un endroit où de presque éternels pensent encore en mortels, un endroit où un Galdur m'a dit des paroles plus sages qu’une Bleue, un endroit où perdre une élection ne signifie pas que l’autre était meilleur, ou simplement qu'il a eu plus de chance, qu'il plaisait plus…
Un endroit que je ne connais pas. Pas encore.
Non, je ne connais pas les Ilots.
Mais qui se vante de connaitre l'Autre?
Voran l'Humain
L'Inqualifiable Conduite de Voran
Re: L'Inqualifiable Conduite de Voran
Aujourd’hui, 3 Kamarien 372, petit tête à tête.
Pas avoir de tête, c’est embêtant.
On a beau dire qu’en avoir deux, c’est disgracieux, l’absence de tête, c’est un vrai handicap.
Le problème, c’est que ça n’est pas incommodant, vu qu’on ne s’en aperçoit pas.
Une tête creuse, c’est toujours mieux que rien.
Ca a des yeux, des oreilles.
C’est utile ça, pour savoir ce qu’il se passe autour.
Et puis ça permet d’éviter les murs.
Pour peu qu’elle soit un minimum jolie, sa tête creuse, on lui pardonne de parler à tort et à travers.
Au pire, on lui souffle, on l’aide quoi. On la supporte. On fait corps autour d’elle.
Regardez, moi, j’y arrive bien, avec ma vieille caboche.
Je vois plus très loin, ça je vous l’accorde.
Et niveau entendement, ça a déjà été mieux.
Mais avec un grain d’autosatisfaction, je peux dire que je me porte bien !
Une absence de jugeotte, c’est toujours moins grave qu’une absence de tête.
La preuve qu’y a une raison d’en avoir une, on naît tous avec, au départ !
Pis d’abord, c’est bien souvent mortel, comme handicap ça.
Je ne comprends pas ceux qui se demandent si c’est utile de la garder, sa tête.
Ma hanche me tire souvent. Parfois, j’ai l’impression qu’elle veut se faire la malle toute seule.
Desfois, j’la couperai bien moi-même, tellement elle me fait mal.
Mais je la garde, parce que dans ma p’tite tête, je sais que j’en ai besoin.
Moi, sans tête, j’irais pas loin…
Non, franchement…
Et puis elle s’imagine quoi, ma hanche ? Qu’une fois partie, une autre tête lui poussera ?
Remarquez, y’a aussi ceux qui veulent en changer tous les 15 jours.
Bon sang, moi, j’ai déjà eu du mal à remplir la mienne, ne serait ce qu’un peu.
Imaginez si j’en change ? Je devrais tout recommencer !
Je passerai plus de temps à la remplir qu’à réfléchir…
Une tête, c’est pas une cruche.
Pas que.
Pis desfois, y’en a qui louchent tellement qu’elles voient les choses différemment que les précédentes.
Le pire serait de faire deux pas en arrière, trois en avant…
Tourner en rond, avec ma hanche douloureuse, en plus…
Non mais n’importe quoi…
Une tête, faut faire son temps avec.
Sinan, on vaut rien.
Voran l'Humain
Pas avoir de tête, c’est embêtant.
On a beau dire qu’en avoir deux, c’est disgracieux, l’absence de tête, c’est un vrai handicap.
Le problème, c’est que ça n’est pas incommodant, vu qu’on ne s’en aperçoit pas.
Une tête creuse, c’est toujours mieux que rien.
Ca a des yeux, des oreilles.
C’est utile ça, pour savoir ce qu’il se passe autour.
Et puis ça permet d’éviter les murs.
Pour peu qu’elle soit un minimum jolie, sa tête creuse, on lui pardonne de parler à tort et à travers.
Au pire, on lui souffle, on l’aide quoi. On la supporte. On fait corps autour d’elle.
Regardez, moi, j’y arrive bien, avec ma vieille caboche.
Je vois plus très loin, ça je vous l’accorde.
Et niveau entendement, ça a déjà été mieux.
Mais avec un grain d’autosatisfaction, je peux dire que je me porte bien !
Une absence de jugeotte, c’est toujours moins grave qu’une absence de tête.
La preuve qu’y a une raison d’en avoir une, on naît tous avec, au départ !
Pis d’abord, c’est bien souvent mortel, comme handicap ça.
Je ne comprends pas ceux qui se demandent si c’est utile de la garder, sa tête.
Ma hanche me tire souvent. Parfois, j’ai l’impression qu’elle veut se faire la malle toute seule.
Desfois, j’la couperai bien moi-même, tellement elle me fait mal.
Mais je la garde, parce que dans ma p’tite tête, je sais que j’en ai besoin.
Moi, sans tête, j’irais pas loin…
Non, franchement…
Et puis elle s’imagine quoi, ma hanche ? Qu’une fois partie, une autre tête lui poussera ?
Remarquez, y’a aussi ceux qui veulent en changer tous les 15 jours.
Bon sang, moi, j’ai déjà eu du mal à remplir la mienne, ne serait ce qu’un peu.
Imaginez si j’en change ? Je devrais tout recommencer !
Je passerai plus de temps à la remplir qu’à réfléchir…
Une tête, c’est pas une cruche.
Pas que.
Pis desfois, y’en a qui louchent tellement qu’elles voient les choses différemment que les précédentes.
Le pire serait de faire deux pas en arrière, trois en avant…
Tourner en rond, avec ma hanche douloureuse, en plus…
Non mais n’importe quoi…
Une tête, faut faire son temps avec.
Sinan, on vaut rien.
Voran l'Humain
Re: L'Inqualifiable Conduite de Voran
Aujourd'hui, 12 Elouenien 372, je me fais des amis.
Sinans et Eldorians se valent bien.
Si l’on met de côté l’attirance extravertie pour la douleur morale et physique des uns, lorsqu’on ignore la conception originale du respect et de l’honneur des autres, leur soif de suprématie les rassemble.
Ailleurs qu’ici, ça dégénère rapidement en pusillanimités sanguinolentes, je vous l’accorde.
Mais ici, au cœur des Landes, on aurait pu penser que leur opiniâtreté ferait merveille contre un ennemi commun.
Détrompez-vous.
A mon premier passage à la grande bibliothèque, dans le palais qu’est « plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur », on y retrouve la trace d’une chose, dès les premiers conseils:
Un besoin de reconnaissance, motivé par la peur de l’inconnu.
Les humains sont risibles, n’est ce pas ?
Ils ont tous pris le même bateau.
Pour un long voyage, périlleux.
Et sitôt arrivés dans ce lieu inexploré, ils se précipitent pour transformer cet environnement sauvage en un théâtre familier.
Et hop ! Un tel n’est plus un humain « indéfini », c’est un ancien Eldorian.
Ah ! C’est plus facile à saisir, dit l’ancien Sinan, je peux le zigouiller sans même le connaître, maintenant que c’est plus clair.
Hé, c’est bien mieux pour réfléchir, dit simultanément l’autre, je peux aussi lui faire la peau…
Risible, cette différence.
Surtout qu’autour, y’a pas un seul membre ou un seul ambassadeur de l’autorité de nos anciens royaumes.
Me parlez pas des natifs ou des représentants, hein. Y sont en relation directe avec l’père Sinan en personne peut être ? Ou avec Eldorian lui-même tant qu’on y est ?
L’père Sinan, l’est crevé depuis un bail.
Reste même pas assez de lui pour faire une potion d’intelligence.
Et l’autre comique, le fils déchu Eldorian, j’sais même pas s’il a vraiment existé, vu les libertés que les miens ont toujours pris avec l’histoire…
Bah…Niveau jugeote, permettez moi de constater que les instincts grégaires ont la peau dure.
Dire que mes compatriotes ont le sens du devoir et des responsabilités, c’est un euphémisme.
Y z’ont surtout une vache de mémoire, qui remonte trèèèèèès loin, en temps comme en distance. Mais uniquement jusqu’où ça les botte.
Parce qu’au tout début, si je me rappelle bien, on était encore un.
J’m’explique : Avant de se déclarer sinan ou eldorian, comme beau papa ou grand maman, ils arrivent à Trépont surtout comme Luxin.
Humain.
Du même tonneau.
Des gens qui veulent vivre ici.
Des nouveaux, certes, mais c’est tout.
Un tel aime la bière, et l’autre, le vin.
Un homme reste un homme, mortel ou pas.
On l’apprécie ou pas pour ce qu’il est, pas pour son origine lointaine.
Mais sitôt choisi l’ancêtre à qui tu dois respect, honneur (et obéissance ?), c’est beaucoup moins le cas.
Du coup, quand un eldorian ou un sinan déclaré cause à Luxin ou Ernek en l’appelant « frère » après avoir renié toute filiation avec eux, ça peut que les faire rire…
J’parie que s’ils sont aussi cassants, les seigneurs du cru, ce truc n’y est pas pour rien.
C’est malin, tiens.
D’ailleurs, à partir de maintenant, je ne suis officiellement plus Indéfini.
Je suis représentant des Humains de la Caste des Chauves à Langue Pendue, avec Tendance à la Critique Railleuse. (Hé Cockatrice, embauche moi ! mouarf !)
C’est une caractéristique qui en vaut bien une autre.
J’vais en causer à Lulu, dès qu’il est remis.
L’a bien accepté cette « petite faveur » pour mes collègues nostalgiques…
Et eux, ils se sont jamais demandé pourquoi.
Risibles, je vous dis.
Sinans et Eldorians se valent bien.
Par le passé, j’ai regretté d’avoir été l’un d’eux.
Maintenant, j’ai plus besoin.
Merci à eux !
Sinans et Eldorians se valent bien.
Si l’on met de côté l’attirance extravertie pour la douleur morale et physique des uns, lorsqu’on ignore la conception originale du respect et de l’honneur des autres, leur soif de suprématie les rassemble.
Ailleurs qu’ici, ça dégénère rapidement en pusillanimités sanguinolentes, je vous l’accorde.
Mais ici, au cœur des Landes, on aurait pu penser que leur opiniâtreté ferait merveille contre un ennemi commun.
Détrompez-vous.
A mon premier passage à la grande bibliothèque, dans le palais qu’est « plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur », on y retrouve la trace d’une chose, dès les premiers conseils:
Un besoin de reconnaissance, motivé par la peur de l’inconnu.
Les humains sont risibles, n’est ce pas ?
Ils ont tous pris le même bateau.
Pour un long voyage, périlleux.
Et sitôt arrivés dans ce lieu inexploré, ils se précipitent pour transformer cet environnement sauvage en un théâtre familier.
Et hop ! Un tel n’est plus un humain « indéfini », c’est un ancien Eldorian.
Ah ! C’est plus facile à saisir, dit l’ancien Sinan, je peux le zigouiller sans même le connaître, maintenant que c’est plus clair.
Hé, c’est bien mieux pour réfléchir, dit simultanément l’autre, je peux aussi lui faire la peau…
Risible, cette différence.
Surtout qu’autour, y’a pas un seul membre ou un seul ambassadeur de l’autorité de nos anciens royaumes.
Me parlez pas des natifs ou des représentants, hein. Y sont en relation directe avec l’père Sinan en personne peut être ? Ou avec Eldorian lui-même tant qu’on y est ?
L’père Sinan, l’est crevé depuis un bail.
Reste même pas assez de lui pour faire une potion d’intelligence.
Et l’autre comique, le fils déchu Eldorian, j’sais même pas s’il a vraiment existé, vu les libertés que les miens ont toujours pris avec l’histoire…
Bah…Niveau jugeote, permettez moi de constater que les instincts grégaires ont la peau dure.
Dire que mes compatriotes ont le sens du devoir et des responsabilités, c’est un euphémisme.
Y z’ont surtout une vache de mémoire, qui remonte trèèèèèès loin, en temps comme en distance. Mais uniquement jusqu’où ça les botte.
Parce qu’au tout début, si je me rappelle bien, on était encore un.
J’m’explique : Avant de se déclarer sinan ou eldorian, comme beau papa ou grand maman, ils arrivent à Trépont surtout comme Luxin.
Humain.
Du même tonneau.
Des gens qui veulent vivre ici.
Des nouveaux, certes, mais c’est tout.
Un tel aime la bière, et l’autre, le vin.
Un homme reste un homme, mortel ou pas.
On l’apprécie ou pas pour ce qu’il est, pas pour son origine lointaine.
Mais sitôt choisi l’ancêtre à qui tu dois respect, honneur (et obéissance ?), c’est beaucoup moins le cas.
Du coup, quand un eldorian ou un sinan déclaré cause à Luxin ou Ernek en l’appelant « frère » après avoir renié toute filiation avec eux, ça peut que les faire rire…
J’parie que s’ils sont aussi cassants, les seigneurs du cru, ce truc n’y est pas pour rien.
C’est malin, tiens.
D’ailleurs, à partir de maintenant, je ne suis officiellement plus Indéfini.
Je suis représentant des Humains de la Caste des Chauves à Langue Pendue, avec Tendance à la Critique Railleuse. (Hé Cockatrice, embauche moi ! mouarf !)
C’est une caractéristique qui en vaut bien une autre.
J’vais en causer à Lulu, dès qu’il est remis.
L’a bien accepté cette « petite faveur » pour mes collègues nostalgiques…
Et eux, ils se sont jamais demandé pourquoi.
Risibles, je vous dis.
Sinans et Eldorians se valent bien.
Par le passé, j’ai regretté d’avoir été l’un d’eux.
Maintenant, j’ai plus besoin.
Merci à eux !
Voran l'humain
Re: L'Inqualifiable Conduite de Voran
Aujourd'hui, 22 Mundia 373, je suis riche.
Riche !
Je suis riche !
Riche, je vous dis !
Mais c’est pas la peine de me tanner, hein.
Z’aurez pas un sou.
C’est pas fait pour dépenser, d’abord.
Pour l’instant, ça fait surtout parler.
Enfin, en vrai, je le garde parce que j’ai pô décidé comment l’dépenser, encore.
C’est dur de se décider seul. Dur dur même. J’pensais pas que ce serait aussi dur. En théorie, seul, c’était plus facile, on évitait les critiques et les tergiversations peu fécondes d’êtres beaucoup moins instruits que moi…
Pis faudrait pas faire une erreur. Faut être certain de son choix. Donc je le garde, mon trésor. J’attends la certitude…
Pour tout vous dire, j’veux bien le dépenser, mais faudrait que la dépense soit utile, pertinente, et surtout qu’elle laisse une trace permanente, voyez…
Autre chose que de bons souvenirs passagers, quoi, fussent-ils forts utiles.
La trace, c’est pour que j’agite la preuve de mon investissement sous les yeux des sceptiques.
Je me suis engagé tout de même, question de fierté.
M’faudrait des pierres.
Ça dure bien, ça, les pierres.
Ce serait pas mal, mais bon, c’est pas toujours très utile.
M’en faudrait des grandes, quand même.
Que tout le monde pourra voir.
Que tout le monde aimera, moi en premier.
Une idée sur les pierres ? Pas tombales hein, on m’a déjà fait l’coup.
Moi j’ai pô d’idée. Les autres nan plus, y’z’en ont pô.
Enfin, pour être plus juste, z’en ont pô d’bonnes.
C’est moi qui décide, mais y’continuent de m’tanner quand même.
Sont pô bonnes leurs idées.
Sont têtus, hein ? Certains sont malpolis, même.
D’abord, j’vois pas pourquoi j’devrais m’presser.
Y’a pas l’feu. Pas d’urgence. On n’est pas en guerre.
La situation est stable, quoi...
Faut que j’réfléchisse.
Pasqu’il faut pas que j’me trompe.
J’vous l’ai pas déjà dit ?
Faut pas que ça soit risqué.
Mon or, il est pas que précieux, il est spécial.
Il est à moi. Mais je veux en faire profiter tout le monde.
Y’en a, à la fois beaucoup si je le garde, et tellement peu si j’en donne à tout le monde.
Donc je le garde, comme ça, y’en a beaucoup plus.
On peut acheter plein de trucs avec, mais j’veux pas l’dépenser bêtement en consommables.
Si on est malin, on peut même en faire des miracles avec les natifs, mais j’ai pô d’idée.
Y’en a un, c’matin, y m’a dit que mon or, c’était pas de l’argent.
Qu’il n’aurait de valeur qu’une fois qu’il ne serait plus à moi et que je l’aurai dépensé contre… euh contre quoi ?
Alors je le garde, raison de plus, pour l’instant, y vaut rien !
Un autre m’a dit que seul l’essai validerait l’utilité de la dépense.
Alors je le garde, c’est trop risqué d’pas savoir avant. En théorie…
T’façon, y fait pas de mal comme ça, pis j’veux pas l’diviser.
C’est pas comme si j’l’avais promis.
J’aime pô me contredire.
Question d’fierté.
J’ai pô le droit d’avoir tort.
On a placé tant d’espoir en moi que je ne veux pas décevoir.
Comment ça qui ça ?
Mais comme je fais rien, je déçois pas, hein, dites ?
T’façon, c’est vot’ faute.
Z’avez pô d’idée.
Riche, riche d’un or qui n’vaut rien.
Pour faire le mieux, je ne fais rien.
Pauvre d’idée, suis je toujours riche ?
Pauvre de nous, quelle belle affiche…
Riche !
On est tous riche !
Riche, je vous dis !
Mouarf.
Riche !
Je suis riche !
Riche, je vous dis !
Mais c’est pas la peine de me tanner, hein.
Z’aurez pas un sou.
C’est pas fait pour dépenser, d’abord.
Pour l’instant, ça fait surtout parler.
Enfin, en vrai, je le garde parce que j’ai pô décidé comment l’dépenser, encore.
C’est dur de se décider seul. Dur dur même. J’pensais pas que ce serait aussi dur. En théorie, seul, c’était plus facile, on évitait les critiques et les tergiversations peu fécondes d’êtres beaucoup moins instruits que moi…
Pis faudrait pas faire une erreur. Faut être certain de son choix. Donc je le garde, mon trésor. J’attends la certitude…
Pour tout vous dire, j’veux bien le dépenser, mais faudrait que la dépense soit utile, pertinente, et surtout qu’elle laisse une trace permanente, voyez…
Autre chose que de bons souvenirs passagers, quoi, fussent-ils forts utiles.
La trace, c’est pour que j’agite la preuve de mon investissement sous les yeux des sceptiques.
Je me suis engagé tout de même, question de fierté.
M’faudrait des pierres.
Ça dure bien, ça, les pierres.
Ce serait pas mal, mais bon, c’est pas toujours très utile.
M’en faudrait des grandes, quand même.
Que tout le monde pourra voir.
Que tout le monde aimera, moi en premier.
Une idée sur les pierres ? Pas tombales hein, on m’a déjà fait l’coup.
Moi j’ai pô d’idée. Les autres nan plus, y’z’en ont pô.
Enfin, pour être plus juste, z’en ont pô d’bonnes.
C’est moi qui décide, mais y’continuent de m’tanner quand même.
Sont pô bonnes leurs idées.
Sont têtus, hein ? Certains sont malpolis, même.
D’abord, j’vois pas pourquoi j’devrais m’presser.
Y’a pas l’feu. Pas d’urgence. On n’est pas en guerre.
La situation est stable, quoi...
Faut que j’réfléchisse.
Pasqu’il faut pas que j’me trompe.
J’vous l’ai pas déjà dit ?
Faut pas que ça soit risqué.
Mon or, il est pas que précieux, il est spécial.
Il est à moi. Mais je veux en faire profiter tout le monde.
Y’en a, à la fois beaucoup si je le garde, et tellement peu si j’en donne à tout le monde.
Donc je le garde, comme ça, y’en a beaucoup plus.
On peut acheter plein de trucs avec, mais j’veux pas l’dépenser bêtement en consommables.
Si on est malin, on peut même en faire des miracles avec les natifs, mais j’ai pô d’idée.
Y’en a un, c’matin, y m’a dit que mon or, c’était pas de l’argent.
Qu’il n’aurait de valeur qu’une fois qu’il ne serait plus à moi et que je l’aurai dépensé contre… euh contre quoi ?
Alors je le garde, raison de plus, pour l’instant, y vaut rien !
Un autre m’a dit que seul l’essai validerait l’utilité de la dépense.
Alors je le garde, c’est trop risqué d’pas savoir avant. En théorie…
T’façon, y fait pas de mal comme ça, pis j’veux pas l’diviser.
C’est pas comme si j’l’avais promis.
J’aime pô me contredire.
Question d’fierté.
J’ai pô le droit d’avoir tort.
On a placé tant d’espoir en moi que je ne veux pas décevoir.
Comment ça qui ça ?
Mais comme je fais rien, je déçois pas, hein, dites ?
T’façon, c’est vot’ faute.
Z’avez pô d’idée.
Riche, riche d’un or qui n’vaut rien.
Pour faire le mieux, je ne fais rien.
Pauvre d’idée, suis je toujours riche ?
Pauvre de nous, quelle belle affiche…
Riche !
On est tous riche !
Riche, je vous dis !
Mouarf.
Voran l'humain
Re: L'Inqualifiable Conduite de Voran
Aujourd'hui, un peu tard, je réalise...
Par l’Inconstant !
Quand je pense à ce que j’ai fait depuis que je suis arrivé sur les Ilots Centraux, j’en rigole.
En jeune parvenu, j’ai serré les paluches à plus de monde qu’un candidat au défunt poste de Serviteur : Du forgeron, j’ai désormais la poigne, faute d’en avoir le porte monnaie garni et l’éthique douteuse.
Soucieux d’établir quelques liens durablement profitables, j’ai souri si souvent face à la naïveté de mes condisciples que mes grimaces font maintenant peur aux yétis, à défaut des imbéciles.
Histoire de savoir un minimum à qui et de quoi je parle, je me suis tapé tous les bouquins lisibles et accessibles qui trainent ici et là. Des contes à dormir debout jusqu’aux rapports historiques les plus partiaux, j’ai tout lu. Pas tout compris, mais j’ai tout lu : J’en ai si mal au citron que je m’parle tout seul maintenant, c’est dire.
Déraisonnablement, j’ai aussi titillé plus qu’il n’était nécessaire deux trois ancêtres du cru pour les secouer, histoire de voir ce qui tombait de leurs poches, sait-on jamais.
Ben vous m’croirez jamais : Rien. Y tombe rien. Mais alors quand je dis rien, c’est rien. Le bide complet. Le vide absolu, le même que celui qui règnerait dans les salles politiques ou dans le cerveau du Lapin si j’en écoute certains!
C’te méthode, c’est pas la bonne.
Je vois que ça comme explication.
Ici on ne lit pas beaucoup. On écrit encore moins. Et on fait les deux de travers.
Un peu comme quand on parle, quoi. Moi l’premier, j’avoue que j’ai du mal à écouter en même temps que je parle. Enfin, à écouter l’discours des autres, je veux dire…
Bref.
La grosse chape de plomb qu’on appelle abusivement Les Landes a du tous les ramollir.
L’moyen que j’ai choisi, c’est pas le bon.
Y s’font presque tous avoir par Elles. A l’usure. En douce. Y’en a même qui le savent pas encore, mais y Leurs appartiennent déjà.
J’les aime pô, les Landes.
Les Landes, c’est un amalgame de consciences primaires et périmées.
Des rétrogrades qui se croient omnipotentes, qui luttent contre un changement inexorable.
Les Landes, c’est comme des vioques qui débloquent. Elles sont déjà mortes mais Elles le savent pas encore. Aussi, n’vous étonnez pas qu’Elles soient folles. Elles travaillent toutes du chapeau. Grave.
Des pensées erratiques, qui zigzaguent, désespérément liées à leur petit bout de terre, attachées là, peut-être, qui sait par qui ou pourquoi ?
Z’ont du pouvoir, mais le vrai, il est dans nos caboches, Elles l’ont compris.
Tiens, par exemple, z’avez déjà parlé avec un Féal ? Ben essayez, vous verrez.
Sont tous évaporés. Evaporés du bulbe, hein. Z’ont, comme qui dirait, « deux trois hirondelles dans l’clocher ». Genre essayez d’parler à l’idiot d’vot’village en lui agitant sous l’nez un sucre d’orge.
Une fois votre échec constaté, essayez d’le chatouiller un peu, pour voir.
Ben patatras, l’idiot du village se mue aussitôt en demi-dieu furieux, vengeur et dévastateur.
C’est comme d’ouvrir le cadeau surprise que vient d’vous offrir vot’belle mère. Sont pas toujours douloureux au début, ces cadeaux. On accepte parfois le premier par politesse, voire par intérêt. Ben c’est déjà trop tard. On est déjà cuit. A croire que c’est une loi d’Mère Nature : Les belles-doches vous possèdent toujours en beauté. Elles réussissent toujours à faire de vous l’idiot du village en un tour de main. Des fois même avant vot’mariage !
Ben les Landes, c’est pas une belle mère, c’est comme mille, toutes à débloquer ensemble.
Z’imaginez les dégâts qu’ça peut faire, ça, une foule de vieilles sorcières télépathes condamnées à l’éternité au spectacle absurde de nos vies?
J’aime pô les Landes.
Et si Elles sont pas malades d’la tête, si c’est un plan qu’Elles suivent, c’est pire.
La fin justifie pas les moyens.
On n’enseigne rien avec des catastrophes ni des blessures.
On traumatise les malades, juste.
Du coup, les malades le sont encore plus, même quand ils se croient guéris.
Tallikion et ses p’tit copains ont traumatisés les Landes, ça a dérapé, et depuis, Elles nous traumatisent en retour.
Mais l’moyen, Mesdames, c’est pas l’bon. Nan nan nan.
La fin n’justifie jamais les moyens. C’est ça, l’enseignement de L’Inconstant.
L’Enfant des Landes, soit disant immortel, ben y se suicide au terme de l’histoire, j’vous le rappelle. Et accessoirement, il en profite aussi pour raser tout ce qui existe.
Est-ce à espérer qu’on efface tout et qu’on recommence ?
Ben nan. Manque de bol, nos Belles Mères, Elles débloquent, mais z’ont toujours eu bonne mémoire, doublée d’une vache de rancune vis-à-vis des aventuriers…
Ailleurs, on appellerait ça un procès d’intention. Ou une basse vengeance. Une contre-attaque par anticipation, quoi. Elles doivent y voir de la prévoyance.
J’aime pô les Landes.
Les belles-mères nan plus.
La mienne, elle disait que j’étais le seul qu’elle connaisse qui soit plus rancunier qu’elle, mais que j’en avais pas les moyens ! La seule fois qu’elle se soit trompée, remarquez.
Et pourtant, Eldoriannes comme Sinanes réfléchissent toujours à deux fois avant d’vous jouer un mauvais tour. Même moi, j’le fais, maintenant.
Alors qu’est ce qu’Elles nous mijotent, les Landes, dites ?
Sont soit trop folles, soit trop intelligentes pour moi.
J’Les aime vraiment pô, celles là.
C’est vraiment pasqu’ailleurs, j’serai mort depuis longtemps que chui obligé de vivre ici.
Alors je l’écris haut et fort : Mesdames, Vos moyens justifieront mes fins.
Et au passage, tant pis pour Vos créatures qui s’ignorent…belles-mères comprises.
Par l’Inconstant !
Quand je pense à ce que j’ai fait depuis que je suis arrivé sur les Ilots Centraux, j’en rigole.
En jeune parvenu, j’ai serré les paluches à plus de monde qu’un candidat au défunt poste de Serviteur : Du forgeron, j’ai désormais la poigne, faute d’en avoir le porte monnaie garni et l’éthique douteuse.
Soucieux d’établir quelques liens durablement profitables, j’ai souri si souvent face à la naïveté de mes condisciples que mes grimaces font maintenant peur aux yétis, à défaut des imbéciles.
Histoire de savoir un minimum à qui et de quoi je parle, je me suis tapé tous les bouquins lisibles et accessibles qui trainent ici et là. Des contes à dormir debout jusqu’aux rapports historiques les plus partiaux, j’ai tout lu. Pas tout compris, mais j’ai tout lu : J’en ai si mal au citron que je m’parle tout seul maintenant, c’est dire.
Déraisonnablement, j’ai aussi titillé plus qu’il n’était nécessaire deux trois ancêtres du cru pour les secouer, histoire de voir ce qui tombait de leurs poches, sait-on jamais.
Ben vous m’croirez jamais : Rien. Y tombe rien. Mais alors quand je dis rien, c’est rien. Le bide complet. Le vide absolu, le même que celui qui règnerait dans les salles politiques ou dans le cerveau du Lapin si j’en écoute certains!
C’te méthode, c’est pas la bonne.
Je vois que ça comme explication.
Ici on ne lit pas beaucoup. On écrit encore moins. Et on fait les deux de travers.
Un peu comme quand on parle, quoi. Moi l’premier, j’avoue que j’ai du mal à écouter en même temps que je parle. Enfin, à écouter l’discours des autres, je veux dire…
Bref.
La grosse chape de plomb qu’on appelle abusivement Les Landes a du tous les ramollir.
L’moyen que j’ai choisi, c’est pas le bon.
Y s’font presque tous avoir par Elles. A l’usure. En douce. Y’en a même qui le savent pas encore, mais y Leurs appartiennent déjà.
J’les aime pô, les Landes.
Les Landes, c’est un amalgame de consciences primaires et périmées.
Des rétrogrades qui se croient omnipotentes, qui luttent contre un changement inexorable.
Les Landes, c’est comme des vioques qui débloquent. Elles sont déjà mortes mais Elles le savent pas encore. Aussi, n’vous étonnez pas qu’Elles soient folles. Elles travaillent toutes du chapeau. Grave.
Des pensées erratiques, qui zigzaguent, désespérément liées à leur petit bout de terre, attachées là, peut-être, qui sait par qui ou pourquoi ?
Z’ont du pouvoir, mais le vrai, il est dans nos caboches, Elles l’ont compris.
Tiens, par exemple, z’avez déjà parlé avec un Féal ? Ben essayez, vous verrez.
Sont tous évaporés. Evaporés du bulbe, hein. Z’ont, comme qui dirait, « deux trois hirondelles dans l’clocher ». Genre essayez d’parler à l’idiot d’vot’village en lui agitant sous l’nez un sucre d’orge.
Une fois votre échec constaté, essayez d’le chatouiller un peu, pour voir.
Ben patatras, l’idiot du village se mue aussitôt en demi-dieu furieux, vengeur et dévastateur.
C’est comme d’ouvrir le cadeau surprise que vient d’vous offrir vot’belle mère. Sont pas toujours douloureux au début, ces cadeaux. On accepte parfois le premier par politesse, voire par intérêt. Ben c’est déjà trop tard. On est déjà cuit. A croire que c’est une loi d’Mère Nature : Les belles-doches vous possèdent toujours en beauté. Elles réussissent toujours à faire de vous l’idiot du village en un tour de main. Des fois même avant vot’mariage !
Ben les Landes, c’est pas une belle mère, c’est comme mille, toutes à débloquer ensemble.
Z’imaginez les dégâts qu’ça peut faire, ça, une foule de vieilles sorcières télépathes condamnées à l’éternité au spectacle absurde de nos vies?
J’aime pô les Landes.
Et si Elles sont pas malades d’la tête, si c’est un plan qu’Elles suivent, c’est pire.
La fin justifie pas les moyens.
On n’enseigne rien avec des catastrophes ni des blessures.
On traumatise les malades, juste.
Du coup, les malades le sont encore plus, même quand ils se croient guéris.
Tallikion et ses p’tit copains ont traumatisés les Landes, ça a dérapé, et depuis, Elles nous traumatisent en retour.
Mais l’moyen, Mesdames, c’est pas l’bon. Nan nan nan.
La fin n’justifie jamais les moyens. C’est ça, l’enseignement de L’Inconstant.
L’Enfant des Landes, soit disant immortel, ben y se suicide au terme de l’histoire, j’vous le rappelle. Et accessoirement, il en profite aussi pour raser tout ce qui existe.
Est-ce à espérer qu’on efface tout et qu’on recommence ?
Ben nan. Manque de bol, nos Belles Mères, Elles débloquent, mais z’ont toujours eu bonne mémoire, doublée d’une vache de rancune vis-à-vis des aventuriers…
Ailleurs, on appellerait ça un procès d’intention. Ou une basse vengeance. Une contre-attaque par anticipation, quoi. Elles doivent y voir de la prévoyance.
J’aime pô les Landes.
Les belles-mères nan plus.
La mienne, elle disait que j’étais le seul qu’elle connaisse qui soit plus rancunier qu’elle, mais que j’en avais pas les moyens ! La seule fois qu’elle se soit trompée, remarquez.
Et pourtant, Eldoriannes comme Sinanes réfléchissent toujours à deux fois avant d’vous jouer un mauvais tour. Même moi, j’le fais, maintenant.
Alors qu’est ce qu’Elles nous mijotent, les Landes, dites ?
Sont soit trop folles, soit trop intelligentes pour moi.
J’Les aime vraiment pô, celles là.
C’est vraiment pasqu’ailleurs, j’serai mort depuis longtemps que chui obligé de vivre ici.
Alors je l’écris haut et fort : Mesdames, Vos moyens justifieront mes fins.
Et au passage, tant pis pour Vos créatures qui s’ignorent…belles-mères comprises.