Les chroniques d'un jeune nain

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Rol
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Les chroniques d'un jeune nain

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*Le jeune nain, entre dans la taverne, commande une bière, s'assoit dans un coin. après quelques longues minutes silencieuses, il demande à la tenancière : « N'avez vous pas un morceau de parchemin et une plume ? J'ai de l'argent pour vous les payer ». La tenancière trop heureuse de se débarrasser d'un morceau de parchemin oublié par un aventurier un soir de grande beuverie, le lui offrit. Après une deuxième bière, la plume commença à s'agiter et à noircir le parchemin*

Après quelques temps passé sur ces terres, il m'apparaît plus que temps de vous livrer mon histoire. En effet je me rends compte que je commence par connaître l'histoire de certains aventuriers, mais que la mienne vous demeure inconnue.

Je suis né dans des terres lointaines, sur un grand continent couvert de grandes forêts où se dressent des montagnes infranchissables aux sommets toujours couverts par la neige. Pour certains d'entre nous, elles seraient le lieu de résidence des Dieux, pour d'autres un lieu de désolation où les couards sont condamnés à demeurer dans le froid.
Sur les flancs de ces montagnes se dressent de puissantes citadelles qui gardent de riches mines exploitées par notre peuple. Ma famille habite celle de Baraz Zgul Gathol. Son nom vient d'une ancienne bataille, où des hordes de peaux vertes ont déferlé pendant des jours et des nuits à l'assaut des murs de la forteresse. Les hauts faits d'armes de nos ancêtres ont permis de repousser cet assaut. C'est en souvenir de cette épisode que vient le nom de ma cité natale.
Mais ces temps sont bien éloignés, les faits sont devenus des légendes qui ont bercé mon enfance. C'est ma mère, alchimiste, qui me les racontais en fondant les nombreuses barres de fer, d'acier ou de titane dont mon père se servait pour forger de belles haches et armures.
C'est ainsi que je passai toute mon enfance, à jouer dans la forge de mon père, à regarder le minerai en fusion se transformer lentement en armes luisantes et aiguisées, bercé par les histoires légendaires de la cité et de notre peuple, les récits des batailles mais aussi les banquets à la gloire d'Hamal et de nos héros donnés par nos souverains dans la grande salle commune.
Rapidement je fus fasciné par le métier de mes parents et l'âge grandissant, je commençai à les assister. La majorité approchant, je sus que la forge serait ma destinée. Mon père s'en montra ravi, mais ma mère n'eut de cesse de me rappeler que sans l'alchimie, je ne serai rien, et que donc je ne devais pas la délaisser. Je me vis donc contraint de continuer à pratiquer les deux activités,ce dont je remercie ma mère à présent.
Un jour mon père vint me trouver et il me dit :

« Fils, le temps de ta majorité approche. Je sais que la forge t'intéresse vivement, mais tu es loin d'avoir la maîtrise nécessaire. Il est donc temps pour toi de commencer ton apprentissage. Je ne peux malheureusement pas te le prodiguer. Il te faut trouver un mentor, un maître qui t'enseigne et te forme à cet art. Pour cela tu dois quitter la citadelle et parcourir le monde,comme je l'ai fais il y a de nombreuses années. Ces voyages t'apprendront beaucoup, te permettront de découvrir de nouvelles techniques. Je sais que les chemins qui mènent à cette maîtrise sont long et dangereux, mais tu te dois de les suivre. Les combats que tu auras à mener te permettront de mieux comprendre les qualités que doit avoir une bonne arme. Les personnes que tu rencontreras t'enrichiront de leur expérience. »

Je l'écoutai avec attention et stupéfaction, sans rien dire. Après un long silence, je lui demandai :

« Je comprends, mais quand devrai-je partir ? »

Il me répondit :

« Tu dois partir à la prochaine lune. D'ici là, va voir le maître d'arme de la citadelle, qu'il t'enseigne les rudiments du combat. Il est prévenu et t'attend avec impatience. Dis au revoir à tes amis, car tu vas partir pour un long temps. »

Sur ce, il retourna à l'ouvrage, et moi je rejoignis le vieux guerrier qui enseignait les techniques de combat aux jeunes guerriers.
Ces dernières semaines furent éprouvantes aussi bien physiquement que moralement, les adieux à mes amis me déchirant le coeur, les entraînements me laissant brisés.
Le dernier soir arrivant, mon père me fit ses dernières recommandations, ma mère m'aida à préparer mon sac. Après une dernière nuit dans mon lit, avant mon départ, mon père me fit un présent.

« Fils, pour que tu puisses forger les plus jolies armes, il te faut de bons outils. Je t'offre donc ce marteau qui te servira tout au long de ta vie. C'est moi qu'il l'ai forgé, il est lourd, mais son galbe est presque parfait. Fais-en bon usage. »

Après des adieux à ma famille, je quittai Baraz Zgul Gathol. Un monde inconnu s'offrait à moi, dont je n'imaginais que très peu l'immensité et les dangers qui s'y trouvaient.

*Après ce long récit, le nain posa la plume et relut le parchemin. il recommanda une dernière bière, la vida, et laissa son écrit à la tenancière, en lui demandant de lui garder, et en se promettant de revenir dès que la forge lui en laisserait le temps écrire la suite de son voyage.*
Patrouilleur et apprenti forgeron

Nain tressé par 2 fois

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Rol
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Fraîchement revenu d'Irilion, le jeune nain fait une halte à la taverne du nain joyeux. il s'assoit à une table, enlève son casque, le range dans son sac et regarde le marteau que lui a donné son père. Il repense à ce qui lui est arrivé avant d'arriver sur ces terres pendant de longues minutes. Reca intriguée, s'approche et lui dit :
« Bonjour Rol, tu as l'air bien pensif, veux tu commander une bière pour te délasser ? »
« Avec Plaisir Reca, si vous pouviez aussi m'apporter le parchemin que je vous ai confié s'il vous plait, je vais le continuer. »


Les hauts murs de la citadelle étaient longtemps restés visibles. La vallée qu'ils dominaient était large. Nous nous y aventurions rarement, la cité ayant été conçue afin de répondre à tous nos besoins. Les quelques denrées qui nous manquaient étaient le plus souvent acheminée par les caravanes qui venaient acheter les fameuses armes et armures que produisaient les forgerons de la cité.

Au fil des longues heures de marche, les rempart s'éloignaient. A la fin de la journée, ils finirent par disparaître. C'en était fini de mon enfance. Ayant parcouru plusieurs lieues, je me mis rapidement à la recherche d'un endroit où passer la nuit. Je continuai à marcher en scrutant l'horizon, à la recherche de la moindre trace d'occupation. Arrivé sur le sommet d'une butte je vis apparaître un hameau dans le contrebas. Les quelques maisons qui le composaient n'étant pas très éloignées, j'espérai qu'il pourrait constituer ma première halte, y trouver un repas chaud et pourquoi pas une paillasse. Le soleil commençait à disparaître derrière l'horizon des hautes montagnes de la cité de mon enfance quand j'arrivai sur place. Les habitations abritaient plusieurs familles d'humains qui survivaient ici du travail de leurs champs. A mon arrivée dans le village, une flopée d'enfant m'entoura et se mit à tourner autour de moi. Visiblement les visiteurs étaient rares et constituaient pour ses habitants une occasion de rencontre. Entouré par leurs cris et leurs questions, je me dirigeai vers la première habitation afin de demander l'hospitalité pour la nuit.

Alors que je m'approchai, les enfants cessèrent d'un coup leurs cris, s'arrêtèrent et repartir en direction de la sortie du village. Je me retournai et vis 4 hommes arriver au village. Leurs tenues et leurs outils indiquaient qu'il s'agissait des habitants qui revenaient des travaux des champs. ils étaient accompagné d'un maigre mulet qui tirait une petite charrette.

Dès qu'ils m'aperçurent, l'un d'eux s'avança vers moi. Il me jaugea longuement, sans dire un mot. Je retins mon souffle, le silence devenait pesant, seuls quelques chant d'oiseaux détendaient un peu l'atmosphère. Je le brisai au bout de quelques longs instants et je me décidais à parler :

« Bonjour à vous, je m'appelle Rol, fils de Fuhrim de la cité de Baraz Zgul Gathol. Je parcours le monde afin de rencontrer les plus grands maîtres de la forge. Je vous demande hospitalité pour la nuit. »

« Bonjour Rol, me répondit l'homme d'une voix grave mais assez chaleureuse. Je m'appelle Sergel, mes compagnons m'ont choisi pour être leur chef. En notre nom à tous, je vous souhaite la bienvenue. Notre village n'a pas d'auberge, nous ne pouvons que vous offrir qu'une nuit dans la paille de la grange, j'espère que ton manteau est suffisamment épais. Nous pouvons aussi vous offrir le couvert, mais notre communauté n'étant pas bien... »

Je le coupai :

« Je puis vous donner quelques pièces en compensation »

« ...Nombreuse, reprit-il, son regard oscillant entre amusement et reproche. Nous ne voulons pas de ton argent. »

A ces mots, je devins rouge de confusion, et me demandai aussitôt ce qu'ils allaient me demander. Il poursuivit :

« Nous te demandons juste en échange de nous aider demain dans nos travaux. Des bras jeunes et vigoureux nous seraient d'une aide infiniment plus précieuse que quelques pieces. »

Je me dis qu'ils devaient avoir besoin des services d'un forgeron et acceptai donc leur offre.

Le repas fut plus frugal que je ne m'y étais attendu, et la soirée se poursuivit autour de la cheminée, les habitants arrivant au fur et à mesure. Cette veillée fut d'abord pour moi l'occasion de découvrir la vie paysanne. Les travaux des champs avaient l'air longs, pénibles et sans grands intérêts autre que la survie. Je bénis Hamal de m'avoir fait naître dans une famille de forgeron et non de paysan. Au fil des conversations je sentis que l'intérêt allait invariablement se tourner vers moi. Je ne me trompai guère, Sergel me toisa et d'une voix pleine de malice me demanda :

« Alors Maître Nain, comment trouvez vous le monde, quelles sont les nouvelles ? Les voyageurs sont rares et notre village bien retiré. »

Je rougis vite en comprenant que mon hôte avait bien compris que je n'étais qu'un jeune apprenti, fraîchement sorti des murs de sa citadelle, qui ne connaissait le monde que par ouï-dire. Je bredouillai quelques vagues mots sur la vallée, mais préférai vite éluder le sujet en me renseignant sur les taches qui m'attendaient le lendemain.

« Pour demain, dis-je, qu'attendez vous de moi ? Que je vous aiguise vos bêches, que je répare les socs de vos charrues, que je vous forge quelques haches ? »

J'attendais la réponse avec impatience, me demandant comment j'allais forger de belles et bonnes haches, où se situait la forge, et surtout de quelle qualité était le minerai dont ils disposaient.

A ces mots Sergel éclata de rire :

« Notre charrue est en parfait état, ainsi que nos bêches. Mais c'est bien de hache dont il s'agit »

J'écoutais avec attention, les yeux brillants en pensant au travail à venir, pendant que Sergel me parla.

« Mais il ne s'agit pas de les fabriquer, mais bel et bien de les manier. »

Je demeurais interloqué, la bouche béante, en l'écoutant me décrire le travail de la journée. il fallait débiter des arbres abattus et ramener les buches au village en prévision du prochain hivers.

« Votre aide nous sera précieuse m'assura-t-il, Deux bras vigoureux ne sont jamais de trop dans la forêt. D'ailleurs la soirée se termine, il va nous falloir aller dormir, une rude journée nous attend demain. Suivez donc Jehel Maître Rol, me dit-il en désignant du doigt un homme aussi petit que rablé. Il vous montrera la grange. Nous partons à l'aube demain. Je vous souhaite à tous bonne nuit. »

Sur ce chacun ayant donné son bonsoir aux autres, je sorti à la suite de Jehel qui se révéla peu bavard. Il m'indiqua d'un geste la grange, en me souhaitant la bonne nuit. La clair de lune me permit de trouver le foin dans lequel je m'écroulai, entouré de mon manteau. Le sommeil fut prompt à venir, et je dormi comme une souche.

Si la nuit fut douce et réparatrice, le réveil en revanche, fut brutal. J'entendis Jehel hurler mon nom à la porte de la grange, m'annonçant que le départ était proche, et que si je ne voulais pas partir le ventre vide, j'avais plutôt intérêt à ne pas me trop prélasser. Je me levai rapidement et englouti une soupe assez épaisse, accompagnée de trois tranches de pain noir. A peine mon bol avalé, j'entendis Sergel appeler au départ. je sortis bien vite et suivis les hommes et la charrette.
Trois quart d'heure plus tard nous étions à l'ouvrage, débitant de grand hêtres. Le bois dur et noueux n'était pas encore bien sec et les coups répétés, ne faisaient que difficilement céder les branches. L'effort était long et violent en moins de temps qu'il en faut pour le dire, ma chemise était trempée. Après un rapide repas composé de fromage et de pain, nous nous sommes répartis en deux groupes, l'un continuait à débiter le bois pendant que l'autre amenait au village une partie du bois déjà coupé. Par chance je fus du deuxième groupe, la matinée passée à cogner m'ayant lessivé. Je maudis intérieurement cette vie et me promis de tout faire pour ne plus avoir à revivre pareille journée. Il m'apparut que je devais au plus vite gagner une ville et y trouver un maître.

La journée de travail pris fin alors que le soleil était déjà bien bas. Après le repas du soir, durant la veillée, profitant d'un silence je demandai à Sergel où était la ville la plus proche.

« Il faut que tu prennes vers le sud, me répondit-il, à deux lieues du village, tu trouvera une route. Suis là en direction du soleil levant et tu arriveras à la ville de Nirgad. Il te faudra plusieurs jours de voyage. Je ne saurais que trop te conseiller d'attendre le passage d'un convoi. La route est dangereuse, les brigands et les gobelins nombreux... Et tu n'as pas l'air d'un grand combattant, termina-t-il dans un sourire. »

Je le remerciai et je passai le reste de la soirée à écouter les paysans évoquer leur problèmes. Une fois de plus, le sommeil me pris quelques secondes après que je me fut couché.

Le lendemain, je partis en même temps que les paysans. Je les remerciai de leur accueil et de leurs indications et pris la direction du sud. Tout en les plaignant de leur vie si miséreuse et rude, j'étais de plus en plus à tout faire pour devenir un Maître forgeron. Vers le milieu de la matinée, je fus sur la route.

Elle était large et on devinait qu'elle était un axe de communication important. je me mis en route vers l'est bien décidé à rattraper un convoi. Au bout de trois heures à la faveur d'une ligne droite j'aperçus devant moi, une colonne de chariot. je pressai le pas pour le rattraper, et au milieu de l'après midi j'avais rejoint le dernier chariot.

*Le jeune nain se relit, pose la plume. Il prend sa chope, la porte à ses lèvres, encore tout entier à son récit, et s'aperçoit qu'elle est vide. « Reca, une autre bière s'il vous plait. » Il s'apprête à reprendre la plume quand son regard se pose sur son marteau. A sa vue, il pense au chemin qu'il lui reste à accomplir pour devenir un bon forgeron et décide une fois sa bière terminée de retourner forger.
La dernière gorgée avalée, il se dirige vers le comptoir, sa chope dans une main, le parchemin dans l'autre, les tends à Réca et lui dit. « Je vous prie de les garder encore, je n'en ai pas terminé, mais le devoir m'appelle. Je reviendrais vite. » Il pose une petite bourse sur le comptoir et sors en entendant Reca lui dire au revoir et lui souhaiter bon courage*

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Rol
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*Après une longue absence de la taverne de Trépont, Rol arrive à la taverne et repense au parchemin qu'il a commencé à noicir voila quelques fingeliens de celà. Il s'approche du comptoir commande une bière et demande à Reca de retrouver son parchemin. A la vue de la moue de la tenancière, Rol se doute que l'attente rique d'être longue. Il part s'assoir à une table en sirotant sa bière. Une bonne dizaine de minutes plus tard Réca s'approche, unn rouleau poussiéreux à la main. Elle le laisse au jeune Nain et repart avec un sourire servir un autre client braillard dans la taverne. Rol sort de son sac une plume et une petite fiole d'encre et se met à écrire*


Me voyant approcher, deux hommes mirent pied-à-terre, ils étaient grands et il n'était nul besoin d'être très perspicace pour deviner qu'ils étaient des miliciens chargés de protéger le convoi. Je m'approchai d'eux en essayant d'avoir l'air le plus décontracté possible. Arrivé à quelques mètres, ils me demandèrent de stopper. Je m'exécutai prudemment. Ils me dévisagèrent longuement et me demandèrent de poser mes armes à terre. Je leurs déposai ma dague mais pas ma hache ce qui les énerva.

- Pose ta hache à terre ! Aboya l'un d'eux, la main sur la garde de son épée.

Je le toisai rapidement lui répondis :

- Allons calmez-vous, si je ne pose pas cette hache, ce n'est pas par défi, elle a beau être bien affûtée, il n'en reste pas moins que vous êtes deux et que ma pratique n'égale certainement pas la vôtre. C'est juste que je me déplairai devoir la hache que m'a donnée mon père reposer sur le sol. De plus, cela risquerait d'endommager son fil. Regardez, je pose le manche au sol pour vous prouver que je ne cherche pas le combat.

Ils me jaugèrent de longs instants avant de me demander :
- Que veux-tu ?

- Je me rends à Nirgad. On m'a dit que dans cette ville je pourrais y trouver un maître.

- Il faudrait déjà que tu y arrive vivant, jeune Nain.

- C'est pour cela que j'ai voulu rattraper le convoi, on m'a dit que c'était un bon moyen de voyager en sécurité.
Il discutèrent rapidement et l'un d'eux courut pour rattraper le convoi qui s'éloignait. L'autre me tenait toujours ont vue. Au bout d'un temps, qui me parut infini, il revint et m'annonça :

- Gaarlor, le chef du convoi, accepte que tu te joignes à nous, par contre il faudra que tu paye ta place sans quoi tu restes là.

Ma bourse s'allégea, mais au moins le voyage se déroula dans l'assurance d'une sécurité relative.
Le premier soir, alors que le cuisinier distribuait la ration du soir, j'entrepris d'interroger les membres du convoi afin de voir s'il ne se trouve pas dans l'assistance quelqu'un qui connaisse un maître à Nirgad.
L'assemblée était hétéroclite, des Humains, mais aussi des Galdurs, des Kultars et même deux Elfes. J'étais le seul Nain, ce qui ne semblait surprendre personne sauf moi. Je me tournai d'abord vers les Galdurs qui composaient la grande majorité des gardes du convoi. Aucun ne connaissait vraiment Nirgad. Mais l'un d'eux m'apprit qu'ils avaient un forgeron dans le convoi, mais qu'il ne savait pas qui c'était.
Je comptais ensuite interroger les humains puis les Kultars et bien évidemment me tenir à l'écart des Elfes. Les récits de guerre entre nos deux peuples avaient bercé mon enfance et je n'entendais pas ici faire comme si de rien n'était. Je me résolu donc au mépris à leur égard.
Au bout de quelques minutes, je su qui était le forgeron, il répondait au nom d'Arelath. Je trouvais étrange qu'un Humain ait un nom pareil. Je demandai alors à le rencontrer. Rapidement, Il me fallu me rendre à l'évidence, ce n'était pas un humain, mais un des Elfes ! !
À l'instar des autres membres de sa race, il était grand et fin. L'imaginer manier des heures durant le marteau avec ses frêles bras, me paraissait impossible. En tout cas, je refusais de le croire. Cette information me fut confirmée plusieurs fois, il me fallut donc bien l'admettre. Il était forgeron, soit, pensais-je, mais il ne devait forger que quelques pointes de flèches, tout au plus.

N'ayant plus envie de me poser de questions pour la soirée, je me dirigai vers la roulotte que l'on avait attribuée. Quelle ne fut pas ma surprise quand je fus rejoint par quatre Kultars. Après de rapides bonsoirs, quelques échanges de politesse, les compagnons de voyage se mirent à jouer avec leur magie. Ils s'amusèrent à faire jaillir de leurs paumes des flammes de couleurs différentes. Ils jouaient à en changer leurs teintes. Certaines passaient le rouge au vert puis au bleu. Inutile de décrire mon état, j'étais inquiet pour notre roulotte, c'est qu'ils étaient bien fichus de la brûler avec leurs bêtises. Je maudissais l'imbécile qui m'avait attribué cette roulotte, encore un ignorant qui a considéré que notre taille faisait de nous des proches. Je pensais qu'ils allaient vite se calmer, mais ils continuaient et au bout de 10 minutes, j'intervins.

- Ne pourriez-vous pas aaler faire ça dehors ? Grondais-je.

- Non, me répondit le plus âgé ! Le chef du convoi nous l'a défendu, nous effrayons les chevaux paraît-il. De plus nous risquerions d'attirer les brigands, enfin, c'est ce qu'il dit.

- Et vous est donc obligé de pratiquer ici, au risque de brûler notre toit ? Grommelais-je.

- Mais brûler le toit, c'est impossible... Il était visiblement étonné que j'aie pu penser cela.

- Là, vous m'étonnez, le feu brûlant, enfin tout le monde le sait ! Tonnai-je.

- Sauf que celui-ci est froid, sans chaleur. Avez-vous remarqué une augmentation de température dans la roulotte ? Me répondit-il d'un ton amusé.

- Je devais admettre que non, répondis-je d'une voix mal assurée, c'est vraiment de la sorcellerie... Des flammes froides, soupirai-je.

- De la magie, Rol, de la magie, me rétorqua-t-il malicieusement.

Je ne répondis rien, au bout de quelques instants, les Kultars cessèrent leur tour, et le sommeil nous gagna très vite.

Le matin, après avoir avalé un gruau d'avoine, le convoi se mise en route. Les miliciens galdurs entouraient les charrettes. Ils redoublaient d'attention, les yeux rivés sur la forêt, comme si derrière chaque arbre se cachaient des brigands ou une abomination. Le convoi avancait lentement. En une journée, nous n'avions parcouru que quelques lieues. Je me demandais si le voyage allait se terminer un jour.

Chaque soir, à la veillée, je dévisageais Arelath, mais l'Elfe, une fois son repas avalé restait les paupières closes, la respiration lente, comme insensible à l'agitation autour de lui. Je ne me résolvais pas à aller lui parler.

Après une journée particulièrement pluvieuse, alors que nous étions groupés autour du feu afin de nous réchauffer et de faire sécher nos vêtements qui nous glacaient jusqu'aux os, je remarque que pour une fois, il semblait être avec nous. Je rassemblai mon courage et décidai de l'entreprendre. Je me plaçai à côté de lui, et je cherchai à engager la conversation. L'Elfe me scruta rapidement. Il dut voir mon embarras car c'est lui qui engagea la conversation.

- Bonsoir jeune nain, je vois que tu intéresses aux arts de la forge.

Je restai presque sans voix, me contentant de bredouiller un vague bonsoir. Il dut voir mon étonnement et entreprit la conversation.

- Je vois à tes yeux que tu te demandes comment j'ai fait pour deviner. J'acquiesçai en silence. Le marteau que tu portes à la ceinture n'est pas celui d'un guerrier, ni celui d'un artisan.

Il se mit à rire, et je baissai les yeux, rougissant légèrement devant tant d'évidence. Voyant mon attitude, il se relâcha.

-Que puis-je pour toi jeune nain ?

J'étais surpris de voir cet Elfe me proposer si spontanément de répondre à mes questions. Je pensais au contraire qu'il ne m'aurait jamais parlé, du fait des relations détestables qui c'étaient instaurées entre nos deux peuples depuis tant de temps.

- Connaissez-vous la ville de Nirgad ?

- C'est la que je réside. C'est une très grande ville.

Je souris, je me voyais déjà y trouver un maître et me perfectionner dans l'art de la forge.

- Savez-vous s'il y s'y trouve un maître forgeron nain, susceptible de me prendre en apprentissage ?

- Le vénérable maître Dhoebir y a installé son échoppe. Mais il va te falloir beaucoup de persuasion avant qu'il accepte de prendre à son service.

Je tiquai à cette remarque. Je ne voulais pas douter qu'un maître nain puisse refuser de partager son savoir avec un de ses semblables. J'acquiesçai donc à sa remarque et continuai la conversation.

- Confectionnez-vous vous aussi des armes pour vos semblables, des pointes de flèche ?

Il me regarda amusé, et me répondit :

- Oui entre autres, jeune nain, mais pas seulement. Je t'invite à passer dans ma forge, je te montrerai quelques-unes de mes réalisations. Maintenant, excuse-moi, je dois me reposer.

Il me sourit, puis ferma les yeux et reprit la position qu'il adoptait chaque soir. Je reportai mon attention sur les autres membres du convoi, parlant soit de commerce, soit de combat. Au vu des conversations des marchands, je compris que le voyage touchait à sa fin, et c'est plein d'espoir que je partis me coucher.

À la fin de l'après-midi de la journée suivante, l'imposante muraille qui entourait la ville s'offrait à mon regard.

*Le dernier point écrit Rol, s'arrête et relit une fois son récit. L'envie de continuer est forte, mais déjà sonne l'heure de la patrouille. Il part en demandant à Reca de garder encore une fois son parchemin et laisse sur le comptoir une poignée de pièce d'or en remerciement*

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Rol
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*Venu voir l'Esprit de l'ile de Trépont, Rol s'arrête à la taverne du nain joyeux. Il commande un bière, écoute certains aventuriers parler assez fort et se met à révasser. Au bout de quelques minutes, il se lève, se dirige vers le comptoir et demande à Reca de lui remettre le parchemin qu'elle garde à son intention. Il commande une nouvelle bière, retourne s'assoir et commence à écrire à la suite de son récit*



La ville était située au fond d'une très large cuvette. Une grande rivière semblait la traverser. Je me réjouis de la fin du voyage. J'allais laisser derrière moi mes compagnons kultars et leur satanée magie. Et surtout, j'allais trouver un maître, débuter mon apprentissage et devenir un forgeron dont mes parents pourraient être fier.

Après une courte pause, le convoi se remit en marche. La cité bien que visible, n'était pas encore tout à fait proche. Nous ne devions pas ralentir si nous voulions passer les portes avant la nuit. Le parcours était vallonné. A chaque fois que la cité réapparaissait à notre regard, elle se trouvait plus proche. L'allégresse gagnait le convoi. Les gardes se relâchaient un peu, plaisantant avec les commerçants, raillant les trainards.

Soudain, un carreau vint transpercer la tête d'un soldat situé à la tête du convoi. L'attaque arrivait au plus mauvais moment pour nous. La route était étroite, cachée de la vue de la cité par un vallon et par la forêt. Nous ne devions compter que sur nous pour sauver nos vies.
Le temps que l'information circule, deux autres gardes étaient tombés. C'est alors que les peaux vertes sortirent des taillis. Ils prirent les chariots pour cible. C'était donc l'or et les marchandises qu'ils voulaient. Les commerçants tirèrent leurs armes de leur fourreaux, ne voulant céder ni leur biens ni leur or sans les défendre. Ils invectivaient les gardes pour qu'ils viennent à leur secours. Ceux-ci se regroupaient et commençaient à organiser la résistance. Ils avaient engagé le combat avec le gros des Orcs, mais ces derniers tiraient encore les avantages de la surprise.

Quant à moi, le chariot qui me trimballait avait été pris pour cible par deux énormes Orcs armés chacun de lame recourbée. Leurs armures de cuir empestaient la graisse rance avec laquelle ils les entretenaient. Le commerçant avait sauté sur son glaive et s'apprêtait à les recevoir. Il avait l'air décidé à ne pas leur laisser son bénéfice. Je saisis, quelques instants plus tard, le manche de ma hache tout aussi décidé que le marchand à défendre ma vie. Les deux Orcs chargèrent. La pugnacité naine légendaire fit de moi la cible de leurs attaque. Ils devaient penser que j'étais le garde du corps du marchand. Juché sur la charrette, j'étais à leur niveau. Ils regardaient ma hache avec méfiance. Leur première attaque fut l'occasion de me jauger. Je remerciai Hamal des heures passées à croiser le fer avec mes camarades à l'entraînement avant le départ de Baraz Zgul Gathol. Je pus parer leurs attaques, mais la flamme qui embrasa leur regard me fit bien comprendre qu'ils avaient compris que ma maîtrise des armes était très rudimentaire. Le premier écarta l'autre et lui grogna quelque chose. Après quelques trop rapides instants de pause, il reprit seul l'assaut. Alors qu'il armait son coup, je sentis une pression sur mon épaule. D'un regard sur le côté, je compris. Le marchand voulait profiter de la situation et lui administrer un coup auquel il ne s'attendait sûrement pas. Je me pliai en deux et entendis un grognement de douleur mêlé de rage. Visiblement le coup avait porté. J'allais me relever déterminé à essayer de mettre ma hache en travers de la tête de l'Orc quand j'entendis un autre coup porter. Cette fois le cri ne venait pas de l'Orc. Le bruit de la chute à mes côtés ne laissait pas de place au doute, mon compagnon d'infortune venait de payer la blessure de l'Orc. Je me relevai. L'Orc avait la joue entaillée et se regard brulait de haine et de colère.

Je resserrai l’étreinte sur ma hache. Le coup que me porta l’Orc raisonna dans mes bras. La hache résista je ne sais encore comment à la violence du coup. Il arma encore le bras, décidé cette fois à en finir avec moi. J’allais essayer de le frapper quand un trait lumineux jaillit et cingla la face de l’Orc. Il s’écroula dans un grognement. A sa place se tenait le forgeron elfe, une lame rougeoyante dans la main. Après un rapide sourire il se retourna et fit face à l’autre monstre, resté en retrait.
J’étais littéralement hypnotisé par son épée. Des tas de questions me venaient à l’esprit à son propos, quand un hurlement me ramena à la réalité du combat. Un autre Orc semblait vouloir venir prêter main forte à son camarade. Il chargeait depuis l’arrière du chariot. La bâche et ma petite taille l’empêchèrent me voir. Quant il passa devant moi, j’abattis ma hache une première fois. Je voulais lui trancher la tête, mais avec la vitesse de l’Orc, la tête de ma hache manqua sa cible. Entraîné par la force que j’avais mis dans le coup, je faillis m’écrouler au sol. Je parvins je ne sais comment à me rétablir et je bondis sur l’Orc, la tête de ma hache en avant. Quitte à tomber, m’étais-je dit, autant que cela serve ! Ma hache rencontra le dos de la créature dans un craquement qui me glaca le sang. Il eut à peine le temps de tourner la tête et de me regarder. Déjà la vie quittait son regard. Il était mort avant de tomber à terre. L’Elfe se défit de son adversaire en quelques passes, lui plongeant sa lame merveilleuse dans la poitrine.

Je levai les yeux et vit les Orcs battre en retraite. Visiblement la résistance était inattendue et bien trop importante. Les gardes se disposèrent le long du convoi, face à la forêt, à l’affût de la moindre branche qui aurait remué. On dénombra dix morts parmi les membres du convoi. Sept Orcs gisaient face contre terre. Le marchand à mes côtés était assez sérieusement blessé et il fut décidé de partir au plus vite et de gagner dans les meilleurs délais les murs de la cité de Nirgad. Les blessés pourraient y recevoir de bien meilleurs soins.

Je pris les rênes de la carriole et nous forçâmes l’allure. Je perçus un mouvement à ma droite, l’Elfe s’installa rapidement sur le banc à mes côtés. Il me regarda avec un sourire et me dit :

- Merci, Maître Nain, je vous dois la vie.

Je rougis et bredouillai également des remerciements, après tout, je n’avais fait que lui renvoyer la politesse. Et encore, vu ses talents de bretteur, pas certains que les 2 monstres n’aient pas succombé facilement. Je n’avais guère le cœur à parler, il le remarqua et me demanda :

- Et bien c’est comme ça que vous montrez la joie d’être en vie ?

Je le regardai et lui répondit :

- J’ai bien de la chance d’être en vie, mais le bruit des os de cet Orc qui craquent me reste en mémoire.

J’étais un peu honteux d’avoir dit ça, mais je n’avais pas réfléchis, j’avais avoué mon inexpérience à ce longue-oreille…

Il me regarda avec un regard très doux :

- C’est ça la guerre, tuer n’apporte aucune satisfaction, si ce n’est celle de ne pas mourir. Mais tranquillise toi, tu n’avais pas d’autres choix. Tu l’as peut être frappé dans le dos, mais il est mort, sans faire de victimes supplémentaires, et c’est l’essentiel.

La dernière partie de sa phrase me choqua et je me décomposai littéralement. J’avais tué mon adversaire en le frappant dans le dos. J’en étais honteux. Il me regarda me ratatiner et quand il apprit la raison de cette attitude, il ne put s’empêcher d’en rire doucement.

- Ne te tracasse donc pas, c’est aussi cela, la guerre. Sur un champ de bataille on se bat pour survivre, pas pour l’honneur. Ce n’est pas un duel ! Si un coup, peu importe la manière, peut faire tomber un ennemi et sauver un camarade, alors c’est qu’il était nécessaire.

Et il ajouta d’un voix malicieuse :

- Tant que ça ne devient pas une habitude…

Je l’assurai que la voie du maniement des armes était tout sauf la voie vers laquelle je me destinais. Il me sourit et d’un signe me fit comprendre qu’il regagnait son chariot.
En une heure nous arrivâmes en vue de la porte principale de la ville. J’avais eu le temps de réfléchir un peu à ses paroles, et je me sentais déjà mieux.
L’entrée se fit rapidement. Les gardes du convoi expliquant la situation à ceux du guet. Nul doute que la vue des blessures et celles des morts hâta les vérifications.
Nous fîmes alors notre entrée dans la ville. Jamais je n’avais vu cela.

Baraz Zgul Gathol était une cité importante, mais elle ne fourmillait pas tant d’activité. Les gens se croisaient sans un regard au milieu des cris. Les marchands faisaient l’article de leur camelote en hélant les passants. Les rues étaient encombrées par les chariots et les animaux de bat. Un filet d’une eau brune coulait au milieu de la rue qui n’était pas pavée. Ci et là on apercevait des porcs qui déambulaient dans les rues, se roulant dans des flaques de boue ou dévorant des tas d’immondices dans les interstices des maisons. L’odeur était forte et peu agréable. J’en venais presque à douter qu’un Nain puisse accepter de vivre dans un tel cloaque.
Nous arrivâmes sur une grande place. Le convoi fit halte. Une partie des gardes se chargea des blessés tandis que l’autre surveillait des charrettes sans propriétaire. Le convoi se disloqua rapidement. Bientôt il ne resta que quelques gardes sur la place. J’étais un peu perdu, un garde le remarqua et me cria de me rendre à la taverne tenue par Ravenof, un de mes congénères. Elle était située à quelques rues de là. Au moins je pourrais trouver peut être un endroit convenable où me reposer de cet éprouvant voyage avant d’aller rencontrer Maître Dhoebir.

Je partis donc en direction de l’auberge. La même agitation semblait régner dans chaque rue. Après avoir traversé la rue des bouchers, où des monceaux de viandes attendaient à l’air libre leur client, où l’eau qui coulait au centre de la rue tirait plus sur le rouge que sur le brun, après avoir évité de justesse la rue des tanneurs dont l'odeur était remarquable depuis une bonne distance, j’arrivai enfin sur une voie où les tavernes auberges et tripots semblaient nombreux. Des étages, des femmes vêtues très légèrement apostrophaient les passants, vantant leur charmes et promettant un plaisir sans borne dans des termes assez crus. Je sentis mes joues s’empourprer et je fixai le sol, gêné à l’idée de croiser leur regards. Au bout de quelques pas, je vis l’entrée d’une taverne qui plongeait dans la cave de la maison. L’inscription « Le Nain Rageur » me laissa penser que j’étais arrivé, et je m’engouffrai dans les entrailles de la maison.

La pièce était mal éclairée. Mais la paille qui couvrait le sol était relativement propre. Une fumée assez épaisse stagnait paresseusement au plafond de la cave. Les pipes des Nains présent embaumaient la pièce d’un mélange entêtant de tabac. Une fois habitué à l’obscurité de la pièce, je remarquai que la personne qui semblait être le responsable était un Nain, comme les serveurs et la naine au bar. Je m’approchai de lui et dit :

- Ravenof ?

- Mrr , me répondit-il, on se connaît ?

- Non, je m’appelle Rol, on m’a indiqué votre établissement, je voulais juste vérifier que j’étais au bon endroit. Il y a moyen de…

- Installe toi le cadet, un de mes employés va venir te voir, je n’ai pas le temps de m’occuper de ça.

Il fixait une table de Galdurs à l’autre bout de la salle. Ils avaient l’air assez joyeux et les chopes de bières semblaient se vider rapidement. Visiblement, il était attentif à garder le calme dans son établissement. La majorité des autres clients était des Nains. Ils sirotaient tranquillement leur bière, discutant et regardant amusés, les Galdurs entamer des chants. Je trouvai une petite table et attendis qu’un serveur passe. Un nain finit par s’arrêter devant ma table et me demanda ce que je voulais. Je commandai une bière et un repas. Il allait partir, mais je lui demandai aussi s’il était possible d’avoir un lit pour la nuit. Il me désigna Ravenof d’un signe et fila vers lui. Il revint en me disant qu’il restait une place dans la pièce commune, mais qu’il allait sûrement falloir supporter les ronflements de mes camardes de chambrée, sûrement bien avinés. Son regard se tourna vers la tablée de Galdurs. A ce moment là, deux d’entre eux se levèrent et braillèrent encore plus fort une chanson où les faits guerriers et la reconnaissance féminine semblaient aller de pair. Je dis « semblait », parce que la quantité de bière, le volume sonore, et la fausseté de leur chant, ne me permettaient pas de bien saisir toutes les paroles.

Mon repas arriva vite avec une bière brune. Elle était forte et son goût m’emplit le palais. Je sourit et m’attaquait au ragoût posé sur ma table.
Les chants devenaient de plus en plus criards, et je regardai Ravenof arriver près de la table et commencer à rudoyer assez sèchement l’un des plus grand braillards. Si la majorité saisit le message et se calma, celui qui semblait être le plus jeune, mais aussi le plus saoul, ne l’entendit pas de cette oreille. Il se leva et se dirigea vers le Nain. Il le dépassait de plusieurs tête, mais cela ne semblait pas impressionner Ravenof. Il fit mine de devenir agressif, mais il n’eut pas le temps de faire un geste de plus, Ravenof lui porta un rude coup à l’estomac. L’autre plié en deux n’eut pas le temps de voir le poing du tenancier s’abattre sur sa tempe. Il tomba assommé, sous les huées de ses camarades. Ravenof désigna alors l’ivrogne en regardant la sortie à ses serveurs. En quelques minutes, plus aucune trace de la bagarre ne subsistait, les Galdurs étaient moins braillards, mais continuaient à descendre les chopes. Je passai une partie de la soirée observer la salle.

Au bout d’un moment, voyant les Galdurs reprendre leur chant, je pris la résolution de monter et de tenter de trouver le sommeil avant que mes camarades de chambre ne décident d’aller se coucher. Avec la fatigue de la journée, aucun doute que je ne les entendrais pas.
Je montai, et entrai dans une pièce où 8 lits étaient disposés. Je pris le seul qui n’avait aucun sac à son pied ou sur le matelas, je m’enroulai dans mon manteau et sombrai dans un sommeil profond.

La journée du lendemain allait être importante pour moi, je le savais et la nuit de repos était la bienvenue après les événements de la journée



*Rol pose la plume, finit sa chope, se lève, gagne le comptoir et remet le parchemin à Reca ainsi qu'un bourse assez garnie. *

-Voila Dame Reca pour les consommations et pour le gardiennage de ces feuillets.

*Rol sourit à la tenancière et repart en direction de Nord Thyl*

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Rol
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Re: Les chroniques d'un jeune nain

Message par Rol »

*Ca faisait longtemps que le Nain n'était pas passé à la taverne avec l'idée de s'y arrêter plus de quelques minutes. Il salua l'assistance et demanda à Reca une bière et le parchemin qu'elle conservait pour lui, ce qu'elle fit de bonne grâce. Le nain se mit alors à écrire la suite de sa chronique*

Je pénétrai dans l'échoppe. La clarté aveuglante de la rue avait disparu. Quelques lampes à huiles éclairaient des présentoirs. La lumière douce et jaune se reflétait sur l'acier brillant des lames. A n'en pas douter j'étais bien chez un forgeron singulier. Aucun outil, aucun ustensile, pas d'endroit où ferrer les chevaux. Il n'avait l'air de forger que des armes. Des épées aux lames courtes ou longues, des dagues acérées, quelques haches finement ouvragées et des fléaux à plusieurs têtes grosses comme le poing d'un Galdur trônaient dans la boutique. Un Nain d'un âge respectable se tenait derrière un comptoir. Il portait un tablier de cuir brun brillant. Sa longue barbe scintillait de fils d'argent et de perles colorées savamment incorporées dans ses tresses. En me voyant arriver, il me salua de son plus aimable sourire commerçant et me dit :

- Bonjour frère nain, bienvenue dans la boutique de Tanghaïr. Quelle que soit l'arme dont tu as besoin, tu la trouveras ici.

J'allais lui répondre mais il poursuivit :

- Si tu souhaites une armure il te faudra payer d'avance et patienter. Enfin je n'ai pas besoin de t'expliquer pourquoi frère nain.

Je lui répondis en bredouillant un peu :

- Non bien sûr, mais ce n'est n'est ni d'une arme ni d'une armure dont j'ai besoin, c'est d'un Maître. Je me demandais si vous... 

Il me coupa la parole net :

- Je ne peux rien faire pour toi, mais attend ici, je vais en parler à mon père, il ne devrait pas tarder. 

Il me désigna un siège et je n'eus à peine le temps de le remercier et de m'assoir qu'un Galdur impressionnant rentrait dans la boutique. Le Nain se mit à lui parler dans un langage que je ne connaissais pas. Après quelques phrases, il se tourna vers la porte du fond du magasin et l'ouvrit en grand. Le bruit d'un marteau s'abattant sur l'enclume qui résonna alors emplit mes oreilles. Il hurla alors le nom du forgeron, je compris alors pourquoi il ne pouvait rien pour moi, il n'était que le vendeur ici.

Une réponse vint du fond de la forge sous la forme d'un aboiement une fois le bruit métallique cessé. Un Nain avec une longue barbe blanche dont les tresses étaient retenue par des anneaux en argent décorés de runes compliquées entra quelques minutes plus tard. Il avait les bras chargés d'une armure rutilante. Il transpirait la forge. Son tablier en cuir était noirci par les éclats du métal en fusion par endroit. Ses mains étaient noires et puissantes. L'armure semblait immense. Il toisa rapidement le Galdur et grommela :

- Il ne reste plus qu'à l'ajuster ».

Son regard tomba alors sur moi et il lâcha à son vendeur comme je l'entendais pas :

- Et il veut quoi le cadet ?

Le vendeur lui expliqua ma demande. Il se renfrogna et dit :
- J'ai passé l'âge et dis à ton grand escogriffe d'essayer son armure. Il ne va quand même pas attendre qu'Hamal la lui passe quand même. 

Le vendeur présenta l'armure au Galdur qui enfila sur le champ les jambières. Le vieux forgeron vérifia alors l'ajustement. Il traçait à la craies des traits sur le cuir quand il s'arrêta, jeta la craie dans les mains et me dit :

- Viens voir ici et montre moi ce dont tu es capable. 

Je me levai et m'empressai de venir près de lui. Il me désigna la paire de jambières et m'ordonna d'ajuster tout cela. J'observai alors de près la cuirasse. Le métal était du pur acier, il était fixé sur la maille et le cuir avec des rivets. C'était un travail d'une grande précision. Tout me semblait si parfait que je ne voyais pas bien quoi faire quand mon regard se posa sur les traces de craie. Je pris mon courage à deux mains et je tirai doucement à l'endroit indiqué et un peu de cuir se mit à bailler. J'observai alors le géant et je l'imaginai en train de marcher et même de courir sur le champ de bataille et je compris. Ce n'était pas assez serré. En laissant les choses en l'état, l'armure aurait pu bouger, fragilisant le cuir voire blessant la cuisse du colosse.

- Il faut reprendre toute la couture » lui dis-je.

Son regard se détendit mais l'expression de son visage restait la même. Il ouvrit la bouche et me répondit :

- Pourquoi ça ? 

Je lui expliquai ce que j'aurais fait. J'allais terminer quand je me risquai à ajouter :

- Enfin je ne serrerais pas trop ; on ne sait jamais s'il forcit un peu, il ne rentrerait plus dans son armure. 

Le forgeron se mit à rire grassement :

-Argument intéressant, mais à ton avis le cadet, il préfère se payer un ajustement ou rester en vie ? 

Je rougis un peu confus et il reprit :

- Je ne suis pas ici pour faire des braies mais des armures. Il doit pouvoir rester des heures dedans et s'il est assez riche pour se payer une telle armure, s'il devient un pourceau c'est qu'il pourra s'en payer une nouvelle soit il aura compris qu'il devra garder la forme et c'est bien ce que je lui conseille s'il veut survivre sur un champ de bataille.

Il me toisa et rajouta malicieusement :
- Et il faut aussi penser au commerce le cadet.

Je ne savais pas quoi penser de son intervention, j'avais l'impression de m'être couvert de ridicule. Il me regarda gravement et reprit :

- Enfin ce n'est pas mal pour un novice. Tu sais faire marcher la cervelle qu'Hamal t'a donné. Fait l'ajustement des bottes, je te regarde. 

Il recula derrière le comptoir en ricanant. J'étais ravi, je pris les bottes, pensant que ça irait vite. Elles étaient renforcées sur tout le tibia par une plaque d'acier aussi brillante que le reste de l'armure et de petite plaque en fer ajustée couvraient une partie du coup de pied. Le bout de la botte était renforcé par une coque cousue sous le cuir. Je passais ma main à l'intérieur de la botte et pas un rivet ne dépassait. C'était vraiment un travail digne des plus grands Maitres. Les bottes sentaient le cuir neuf.
Mon regard se posa sur le Galdur et sur ses bottes et je compris alors les ricanements des deux Nains derrière le comptoir. Elles étaient usées jusqu'à la corde. Elles avaient même du être ressemelée plusieurs fois. Le Galdur prit place sur un siège et délaça la première de ses bottes. Une odeur acre et piquante emplit l'atmosphère. Quand les deux pieds furent à l'air, je crus suffoquer. J'essayai de retenir ma respiration mais je me rendis compte rapidement que cette manœuvre serait vaine. Je me résolu alors à respirer par la bouche. Heureusement pour moi les bottes étaient bien ajustées et ce fut très rapide. Les lacets placés à l'arrière de la botte permettaient de les maintenir au plus près de la morphologie du guerrier. Le retour des pieds du Galdur dans ses vielles bottes mit fin aux effluves pestilentielles et par là même aux minutes les plus nauséabondes de ma courte existence.

Le forgeron revint alors près du client et d'un sourire ouvrit une petite trappe sous le comptoir. Il en tira un petit taboure.

- Bien passons maintenant au haubert » dit-il.

Il me tendit la partie arrière du haubert. Il désigna au Galdur une fine chemise de maille dont ce dernier se vêtit. Il appliqua alors l'avant du haubert et me demanda de maintenir l'arrière sur le dos du client. Il lia les deux parties par un système complexe de lanières de cuir. Il fait signe au Galdur de faire quelques mouvements ce qu'il fit. Il commença à agiter ses bras avec de grands moulinets. Le forgeron le rappela quelques fois et tira à chaque fois sur des lanières. Il lui ajouta les épaulettes et lui fit signe de recommencer à gesticuler. Les mouvement du géant étaient très ample. Pour un peu on aurait presque pu penser qu'il ne portait pas une cuirasse d'acier sur le dos. Le vieux Nain sourit et lâcha un « Pas mal ».
Il causa alors avec le vendeur. Après quelques phrases il dit :

- Dis lui de revenir dans deux jours pour les derniers essais. Qu'il nous retrouve à la porte ouest à son ouverture. 

Le vendeur transcrivit ça dans la langue du Galdur qui éructa alors quelques mots en guise de réponse.

- Il dit qu'il veut voir aussi l'épée. 

Le vieux tourna alors les talons et parti dans sa forge en disant
- Dis-lui que mon apprenti va la lui apporter. 

J'étais décontenancé et gêné, en fait il en avais déjà un... J'allais me résoudre à sortir quand le vieux hurla du fond de sa forge

- Il te faut une invitation signée par Hamal pour venir le Cadet ? Dépêche toi donc bon sang, le client attend.

Je ne me fis pas prier deux fois et je couru dans la forge. J'allais remercier mon nouveau Maitre quand il me désigna une énorme épée.

- Porte lui cette flamberge.

Je pris l'épée. Elle me dépassait bien de deux têtes. Sa lame ondulait comme un serpent. Je ne pu m'empêcher de me demander comment on pouvait combattre avec un tel instrument. Je fis part de ma surprise à mon Maitre, je pensais en effet que les Galdurs combattaient avec leurs poings ou des marteaux de guerre. Le vieux forgeron éclaira alors ma lanterne :

- Le plus souvent oui, mais dans un combat massif il faut savoir s'adapter. Et je suis certains que notre client doit avoir une masse qui le suit sur les champs de bataille, ajouta-t-il en ricanant.

- Bon dépêche toi de lui apporter ça, mon fils se chargera de lui faire essayer, et reviens ici, nous avons à parler.

Je filai sans demander mon reste trop heureux d'avoir trouvé un Maître pareil. Je ne savais pas que j'étais au début d'un long apprentissage qui se révélerait des plus surprenant.

*Le nain relut son récit une fois, il roula le parchemin et tendit à Reca une bourse replette en la remerciant de garder son parchemin si précieusement. Il salua l'assemblée en sortant et retourna se perdre sur les terres des ilôts.*

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