Cycle du Guerrier Elfe : II, III, IV, V. [achevé]

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Eltävvh
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Cycle du Guerrier Elfe : II, III, IV, V. [achevé]

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II : Leçon d'Humilité.


Voilà déjà quelques Lunes qu'Eltävvh arpentait les Landes.
De Trépont à Starenlith, en passant par la dangereuse péninsule de Zork'Len, il s'acclimatait lentement aux Landes... Mais n'en connaissait encore rien.

Par hasard, alors qu'il sirotait tranquillement sur lÎle du Trépont, ressassant sans arrêt sa vie passée, il fit la connaissance d'Ythelien, un Elfe également, qui lui apprit l'existence d'une bibliothèque qui lui permettrait de tout savoir ou presque, sur les Landes. Curieux, l’Elfe à la peau immaculée sortit de la taverne, en laissant quelques Lumens et un sourire à Reca.

Saluant Lasud, qui l’avait beaucoup aidé depuis son arrivée, d’un signe de tête, il commença à croquer avec plaisir dans un fruit suave et sucré, et se mit en chemin.

Le temps lui semblait passer très vite. Les journées s'écoulaient beaucoup plus rapidement que dans Taed'Loth. C'est comme ça qu'il se retrouvait dans la nuit, à traverser Pierre-Blanche.
Il croisa successivement un castor, un lapin aussi blanc que sa peau, et une licorne, magnifique, qu'il carressa, subjugué. Il resta de longues minutes à l'observer, mélancolique, et se dit que, finalement, la patrie du Destin recelait de bien belles choses, comparé aux horreurs qu'il craignait y trouver.

A peine sa pensée sur ce sujet engagée, il perçut un mouvement derrière lui. En se retournant, il évita un poing gros comme un rocher qui menaçait de lui applatir la tête! Une créature qui semblait dure comme la roche le regardait d'un air agressif. Grise, le dos hérissé de pointes, avec des cornes. Elle avait les membres épais, taillés pour détruire. Eltävvh se déforma d’un rictus caractéristique de sa grande confiance en ses capacités de Guerrier, et porta la main à son côté prêt à empoigner Vengeresse, et régler son compte à l'odieuse apparition qui s'apprêtait à l’attaquer de nouveau.
C'est en tâtant sa hanche nue qu'il se souvint… Et encaissa un coup de pied en pleine face qui lui brisa la mâchoire, et l’envoya dans les airs, pour finalement retomber durement dans l’herbe humide. Etendu sur le dos, il luttait pour ne pas s'évanouir, redressa la tête et pivota sur le côté pour éviter un piétinement hargneux de son ennemi.
Remis sur pieds, il dressa simplement les poings, arqua ses jambes, et se concentra pour retrouver les réflexes qui avaient fait de lui un guerrier invincible, des années durant. Fouillant sa mémoire, concentré, il tenta une incantation, espérant que l’Eau ou l’Air l’aide à gagner en agilité, et que le Feu lui fournisse rien qu’une étincelle de vivacité et de force. « Kha’ar Tziw ! », pensa-t-il du plus fort qu’il put, le front couvert de sueur.
Il sembla un instant croire qu’il avait réussi à invoquer au-delà de tous les plans de Réalité, de l’Espace et du Temps. Il lui sembla que les Eléments l’entendait. Mais se rendit compte que tout cela n’était qu’une impression.
Bien que très grande et très lourde, la bête se mouvait avec une incroyable fluidité. Un premier coup de poing esquivé trop tard lui ouvrit l'arcade et lui cassa le nez d'un coup. Sonné, l'Elfe tenta une attaque… Dans le vide. Le prochain assaut qu'il reçut le fit atterrir dans une région chaude, lumineuse, et malsaine, bien que très calme, et surtout vide. Il y faisait chaud, mais Eltävvh avait froid.
Tentant d'essuyer le sang qui devait lui perler sur le visage, il vit que son nez et sa mâchoire étaient en place, et non douloureux. Son arcade, miraculeusement, s'était refermée. Il entrepris d'explorer cette zone. Presque inconsciemment, il se sentait guidé en ces lieux... Et arriva ainsi devant une massive porte taillé dans le roc.

Poussant le battant avec une grande facilité, il se retrouva dans Trépont, sous le clair de Lune, et calme. Se souvenant des paroles de Lasud, il comprit qu’il venait de visiter l’Achéron. Il repartit d’un pas rapide, vexé de sa défaite.
Arrivé au niveau du lieu de son agression, il ne trouva pas la bête, mais remarqua l’herbe déformée et souillée de sang. C’est seulement à ce moment qu’il se souvint de son Al-Manakh, le livre que lui a offert Ham Men Lol Laa, un Galdur installé à Trépont.
Il chercha l’image de cette créature, mais s’arrêta tout net lorsqu’il tomba sur l’image d’une bête à peau verte, aux crocs sortis de la mâchoire, armée et chevelue. « Orc armé », lut-il dans sa tête.
Ainsi, ceux qui avaient attaqué son village venaient bien des Landes Eternelles, et il était donc bel et bien sur la piste du Destin. La description qu’il lut le fit frissonner, et il su qu’il serait incapable d’en vaincre un.
Vengeresse, réalisait-il, était vraiment une épée Magique, et ses talents au combat ne lui venaient certainement que d’elle.
« Gargouille », lut-il, en définition de la bête qui venait de l'attaquer. Impressionnante aussi, selon la description.

Dépité, il reprit sa route. Arrivé à la lisière d’une forêt au nord de Pierre Blanche, il s’y arrêta, rasséréné par tous ces arbres, ces tons marron, couleur apaisante, monotone et mélancolique, qui lui allait parfaitement. Il passa son chemin. Par Tarsengaard, il arriva devant le Palais du Divin Fingel. Quand il poussa les deux gigantesques battants, il déboucha sur un hall énorme, et s’activa à trouver la bibliothèque. Il y passa des heures, lut et relut l’histoire des Landes, de ses Peuples, et des Héros Eloin, Illumen et Elavro… Restant sur sa faim, il demanda à l’Archiviste de le renseigner sur Illumen, persuadé que celui-ci avait péri.
Eltävvh fut confronté à un autre problème que celui du dialogue direct. L’Archiviste n’avait pas plus de mémoire qu’Eltävvh n’avait de patience. Légèrement exaspéré par son attitude, l’Elfe fut finalement mis sur la piste de Gorham et Cheven, d’autres Natifs qui pourraient le renseigner. En vain.

Revenu auprès de l’Archiviste, il lui fit comprendre qu’Illumen était certainement mort, et était déçu que personne ne puisse lui répondre. C’est le moment que l’Archiviste choisit pour se lever de sa chaise, pointer un doigt accusateur vers l’Elfe aux yeux de l’ombre, pour lui annoncer : « Non ! Eltävvh, tu es quelqu’un d’orgueilleux et têtu. Tu n’oses ni n’acceptes la défaite, ni le fait de ne pas savoir. Pourtant, c’est par la que passe la Connaissance, la maîtrise de soi et l’humilité. Tu es dépourvu de ces qualités, et tant que tu le seras, tu ne connaîtra pas la Paix, et peut être même pas la Joie. Eltävvh, commences par admettre que tu ne sais pas. C’est naturel. Personne, par exemple, ne sait ce que lui réserve le Destin. »

A ces mots, l’Elfe cru qu’il allait retrouver la parole pour hurler sur l’Archiviste que justement, il savait. Et qu’il le regrettait ! Il n’y parvint pas... Mais le regard enflammé, mille fois plus sombre que la Caverne de Thyl-Dûr qu’il posa sur l’Archiviste, empreint de tristesse et de haine à la fois, fit comprendre à ce dernier, que peut-être, l’exemple qu’il prit fut mal choisi.

Rentré dans le Val d’Alganiel où il avait élu domicile, il médita longuement, et réfléchit aux paroles de l’Archiviste. Il était vexé, déstabilisé, mais savait bien que l’Archiviste n’avait pas tort. Seulement, changer de personnalité allait lui prendre du temps, et il était pressé d’enfin faire face au Destin, et de réclamer réparation pour sa cruauté. Toujours sous tension, il descendit de son arbre, attrapa une branche, et s’entraîna de longues heures durant, s’échinant à retrouver son agilité, et la grâce de la danse mortelle dont il avait eu le secret. Une fois son entraînement terminé, il mangea avec plaisir du pain et des fruits, bu tout son saoul d’eau, et se mit à pratiquer des exercices physiques difficiles, développant sa masse musculaire.

Un nouveau jour se levait sur les Landes, et l’Elfe était décidé à changer. Son entraînement fini, il repartit méditer sous le son d’une pluie fine tombant en rythme sur les feuilles de son arbre. Fermant ses yeux noir de jais, assis en tailleur, il médita encore et encore, fermant son esprit aux canaux télépathiques, et l’ouvrant à l’Eau, cherchant le calme et le silence dont il avait besoin.

[HRP : Pour répondre à une question IG, le premier chapitre des histoires d'Eltävvh se trouve dans la partie "Chroniques des Aventuriers".]
Dernière modification par Eltävvh le 05 nov. 2009, 23:14, modifié 2 fois.
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III : Renouer avec la Magie.


Cela faisait maintenant un certain temps qu’Eltävvh arpentait les Landes, et commençait sérieusement à connaître ces contrées.
S’entraînant régulièrement, il recommençait à gagner en réflexes, en agilité et en force. En même temps, il pensait au travail qu’il avait à faire sur lui-même et son comportement.
Ses efforts payaient, il en était conscient. Capable maintenant de défaire des Gobelins, il s’était même frotté une nouvelle fois au monstre qui lui avait offert son premier voyage en Achéron, la Gargouille. Il eut beaucoup de mal à la surpasser, et sortit mourant du combat, épuisé. Il était conscient de sa victoire sur le fil, et décida donc de se concentrer sur d’autres créatures un peu plus faibles pour le moment, sans bien sûr toucher aux animaux, dociles et non agressifs.

Il avait également appris à faire la connaissance d’autres aventuriers, majoritairement de son Peuple, les Hauts-Elfes. C’est d’ailleurs avec l’aide de l’une des leurs, Sidwell, qu’il commença à apprendre, et comprendre, les métiers des Landes.
Mais surtout, c’est elle qui le renseigna sur ce qu’il désirait tant retrouver, à savoir, ses aptitudes magiques.

Il aimait leur longues discussions sur la Magie, et il se rendait bien compte que même sur son Plan de Réalité, au fin fond de Taed’Loth, elle serait redoutable. Bien instruite sur le sujet, entraînée, et dévouée corps et âme à son métier et passion.
Elle lui apprit donc l’existence de Runes, qui permettait ensuite, une fois maîtrisée et associées à des essences, de lancer des sorts. Lisant son grimoire, il comprit un peu mieux ce qu’il n’arrivait pas à saisir, sans explications. Il acheta alors quelques Runes, qui lui permirent de débuter dans l’Art, dans les Landes.

Cependant, il remarquait que son utilisation personnelle divergeait de celle des Mages des Landes… La majorité s’en servaient par altruisme, la plupart du temps, tandis que lui s’en servait auparavant à des fins personnelles, formant des boucliers de protection, ou bien affinant ses sens et ses capacités physiques de manière significative…
Content de ses nouvelles acquisitions, il se mit en route vers la Vallée d’Illumen, dans la grotte où il savait qu’il trouverait des Gobelins, pour entamer un entraînement physique… Et magique !

Il ne lui fallut pas longtemps pour en débusquer un, de dos. Il le siffla pour qu’il se retourne. Accroupi, le Gobelin émis un roucoulement rauque et glauque, tourna lentement sa tête de quatre vingt-dix degrés, se releva sur le même rythme. Vif, il se jeta sur Eltävvh en se retournant, hurlant sur l’Elfe, déjà en garde, qui se déporta sur le côté pour éviter un coup de griffes acérées, tout en assénant un puissant coup de poing dans les côtes du Gobelin, qui couina en se recroquevillant. Toujours sur ses gardes, l’Elfe attendit le retour du monstre, qui ne se fit pas attendre : se redressant, il s’approcha d’Eltävvh, et tous deux se lancèrent dans un ballet de parades, de coups de pieds et de poings, entrechoquant leurs os, l’un contre celui de l’autre, dans des râles d’efforts non retenus… Un moment, Eltävvh faiblit. Il se dit que l'instant était parfaitement choisi pour lancer un sort de soin. Se concentrant sur ses runes d’Augmentation et Curative et à la fois sur une essence curative qu’il avait sur lui, il mélangea ces éléments en pensées, oublia un instant son combat, se fit plus concentré encore… Et incanta, avec succès. Il sentit une déferlante de puissance vitale affluer en lui, en même temps qu’il remarqua la radiation verte qu’il avait provoquée.
Revigoré, il trouva la force de vaincre le Gobelin avec simplicité, lui brisant net la nuque d’un coup de bouclier. Il finit par sourire, et sortit de la caverne.

Rentré dans le Val, il plia soigneusement son armure et la rangea dans un coin. Il passa de longues heures à méditer en regardant ses Runes. Plus le temps passerait, plus il pratiquerait, plus il apprendrait, plus il maîtriserait. Il sourit à cette pensée, puis en profita pour se remémorer les temps où la Magie lui venait simplement des Eléments, rien qu’en les invoquant… Ce temps était révolu, il le savait mais continuait d’y penser.

Toujours incapable de parler, son mutisme commençait à lui peser, bien qu’il n’eut aucune difficulté à s’exprimer et se faire comprendre lors d’échanges avec d’autres aventuriers. De peur de se rappeler les causes de son silence, il décida de sortir et de pratiquer un peu l’Alchimie, histoire de se détendre et de penser à autre chose. Ceci fait, il remonta dans son arbre, serein, et repris sa méditation.
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IV : Décision.


Perdu il ne savait où, il continuait de trancher, de tailler, de gauche à droite, de droite à gauche. Les ombres semblaient simplement se multiplier, plus il en frappait, plus il y en avait. Couvert de sueur, il continuait de hurler, d’abattre son arme sur les fantômes qu’il combattait.
Son arme, Vengeresse, toujours aussi fiable, toujours aussi mortelle. Toujours aussi maudite. Et portant son fardeau, son lourd, très lourd fardeau… Celui de la mort de celle qu’il avait aimée…
Mais qui était à ses côtés, à présent, et dansait tout aussi gracieusement, armée d’une simple dague.
Eltävvh se battait avec la grâce qui lui était propre. Nat’Assja en faisait autant. Les voir ensemble, déchiqueter ces ennemis immatériels avait quelque chose de splendide. Plus splendide encore, le baiser que s’échangèrent les deux Hauts Elfes, leur combat achevé. Puis vinrent les regards, amusés, provocants et soulagés qu’ils se lancèrent. On pouvait distinguer dans les yeux d’Eltävvh, qu’aucune amertume n’apparaissait. Il était heureux.

Ce n’est que lorsque la larme cristalline qui roulait sur sa peau blanche atteignit son menton que l’Elfe sortit de sa méditation. Ouvrant des yeux emplis de regrets, il se leva difficilement, faisant craquer ses longs membres osseux, se tapotant le haut du crâne et lissant ses longs cheveux.
Il avait fait durer sa méditation jusqu’aux limites du supportable, et en sortit grandement chamboulé, profondément triste. Cependant, il lui sembla que l’amertume était de moins en moins forte de jour en jour. Peut être grâce aux contacts qu’il avait réussi à nouer avec certains aventuriers peuplant déjà les Landes, bien avant lui.
Il communiquait beaucoup avec eux grâce à la télépathie d’ailleurs, et trouvait relativement facilement, en se concentrant, un flux où se croisent toutes les pensées des Hauts Elfes.
Sa marraine, Sidwell, aidait à son intégration. L’autre filleul de celle-ci, Tendarion, se liait également d’amitié avec Eltävvh, les deux ayant le point commun d’être arrivés presque ensemble sur les ilôts.
Mais la rencontre qui allait changer beaucoup de choses en Eltävvh fut celle de l’Elfe Ecthelion.

Fier Défenseur et Mercenaire, celui-ci était un Elfe qui paraissait avoir déjà beaucoup vécu. Son visage, insondable, était barré d’innombrables cicatrices, certaines plus larges que d’autres. Son teint était foncé, bien que pas autant que celui des Elfes Noirs, et ses cheveux, aussi foncés que les yeux d’Eltävvh étaient d’un noir de jais absolument impeccable, très bien entretenus.
Mais le détail qui frappa l’Elfe de prime abord fut le regard qu’Ecthelion posa sur lui. Certaines personnes disent que les yeux sont le reflet de l’âme. Eltävvh eut un pincement au cœur quand celui-ci le fixa. Un regard d’une infinie tristesse. Peut être même mille fois plus triste que les yeux d’Eltävvh. Il fit le parallèle avec ses propres yeux, mais se garda bien de demander à Ecthelion la cause de cette douleur de l’âme complètement transparente.
Toujours est-il que cet être, qu’Eltävvh respecta dès qu’il l’eut salué, lui proposa d’être son Maître d’Armes. Intimidé mais ravi, il accepta presque sur le champ.

C’est ainsi que des Lunes et des Soleils durant, sous les conseils télépathiques du Maître, Eltävvh s’entraînait. Gobelins dans la mine d’or de Mynadar, puis Gargouilles dans la grotte proche de Nord-Thyl. Un de ses endroits préférés pour l’entraînement était une cave pleine d’araignées, dans les jardins du Palais de Fingel. Il n’était plus rare d’y voir méditer l’Elfe, assis en tailleur. Il avait adopté cet endroit, aimait le calme et l’aura mystique qui s’y dégageait.

Les jours, les mois passèrent. Eltävvh s’habituait et s’épanouissait de plus en plus en ces Landes inhospitalières. Il nouait chaque jour de nouveaux contacts. Et renforcait ceux qu’il avait déjà.

Assis dans sa sombre cave, en plein milieu du symbole de l’araignée dessiné au sol, dos à l’épée sacrée sur un autel, il commença une semi-méditation, en faisant le point sur sa nouvelle vie. Lorsqu’il arriva au moment de débattre de son Destin avec lui-même, il entra purement dans sa méditation. Pensant à Nat’Assja, à Tendarion, à Vengeresse, à son statut de Guerrier, à Ecthelion, à Sidwell, aux Ilôts Centraux, à ses parents, aux Gargouilles, à Véreux, aux Orcs qui avaient attaqué son village, à l’Aaltolëe, à l’Alchimie, au Combat… Tout se mélangeait, tout se fondait, tout se métamorphosait, pour ne faire qu’un Destin. Celui d’Eltävvh. Un sourire large lui barrant le visage, il comprit que tout cela était son Destin. Et que même la mort de sa bien-aimée en faisait partie, qu’il n’aurait rien pu y changer. Il était heureux. Heureux de ne pas savoir ce que chaque jour lui réserverait désormais. Tellement heureux, qu’il finit par accepter son Destin, avec ses hauts et ses bas.

Soudainement, un craquement sonore se fit entendre. L’Elfe aux yeux noir, à la peau d’ivoire et aux cheveux de Lune se retourna lorsque la phrase, prononcée par ce qui n’était encore qu’une simple ombre encapuchonné entourée de deux Orcs armés, tonna dans la cave :

« En es-tu bien sûr ? »
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V : Face au Destin.


Sans attendre, Eltävvh tira son épée au clair, et un miracle se produisit. Il retrouva la voix instantanément.

« -Qui êtes vous ?! », gronda-t-il.
« -Allons, allons… Tu le sais bien », répondit la douce voix de Nat’Assja. Eltävvh n’en cru pas ses oreilles.

Abasourdi, il venait de réaliser à la fois qu’il avait retrouvé sa voix, une voix d’ordinaire, flûtée, lyrique, qui là fut transformée en une question tranchante, rauque et décidée ; et d’autre part que Nat’Assja se dressait devant lui, vivante.

« Nat’Assja ! Mon amour, pourquoi ne m’as-tu pas retrouvé plus tôt ? »

La forme encapuchonnée se mit à rire. Un rire dément, et à la fois plein de puissance. Une toute puissance, qui lui parla. En fait, c’est la voix d’Ecthelion qui parla.

« Eltävvh, fais un effort, voyons… Je t’ai posé une question, cela dit. Et personne ne me fait attendre, ni ne me provoque… Personne. »

L’Elfe cru comprendre.

« - Tu… Destin ? Tu es… Le Destin ? »
La voix de Mutavvh, son père, résonna dans l’immense cave.
« - Et bien… Voila qui n’est pas si compliqué, n’est-ce pas… Donc, en es tu bien sûr ? »

La question à laquelle faisait référence le Destin, c’est justement, si Eltävvh l’acceptait tel qu’il était. Drôle de question maintenant, pensa-t-il.
Il avait passé ces derniers mois à s’interroger sur tout cela. A comment le débusquer. Comment le vaincre. Où le chercher… Et maintenant qu’il lui apparaissait, Eltävvh n’avait qu’à répondre à une simple question. Vraiment basique. Ce qu’il fit.

« - Oui. Je t’accepte. Et j’affronterai mille fois cette scène qui m’a rendu si longtemps muet s’il le faut. Tu m’as offert le meilleur de Toi, quelque chose qui me différencie de tout le monde. J’y ai réfléchi. Longuement. Et je n’ai pas peur de dire que j’accepte ce qui m’est arrivé, ce qui m’arrive et ce qui m’arrivera.
- Hmmm… »

La forme émergea de l’ombre et claqua des doigts. Les deux gardes du corps disparurent. Eltävvh remarqua que derrière ce capuchon, il semblait y avoir le Néant. Rien ne faisait penser que quelqu’un habitait ce tas de tissu. Cette fois-ci, le Destin s’adressa à Eltävvh avec la voix d’un Elfe qui vivait dans la forêt de Taed’Loth. Encore une connaissance.

« - J’avoues que je n’étais pas disposé à t’entendre me répondre cela, Elfe. Mais bien à m’agresser sauvagement. Tu as gagné en sagesse. Voilà qui est parfait…
- Pourquoi ?
- Je n’ai absolument aucun compte à te rendre. Et c’est moi qui pose les questions ici.»

Un souffle irrité sembla provenir du capuchon. Eltävvh serra les poings, attendant les autres questions.
« Veux-tu retourner dans ta dimension ? Tu as gagné. Dois-je te renvoyer à Taed’Loth? »

Eltävvh avait prévu cette question. Il répondit instantanément à la voix de Sidwell.

« - Absolument pas. Retourner là-bas ne fait pas partie de mes plans. Ni des tiens. Tu sais que je vais rester ici. Il n’y a plus rien à Taed’Loth pour moi. Plus de reconnaissance. Plus de Peuple à défendre. Je suis plus utile ici… Et j’ai de nouveaux amis.
- Je préfère t’avoir à l’œil, en plus. »

La forme se retourna.

« - Attendez !
- … Oui?
- Alors… C’est tout ?
- Je te demande pardon ?
- Vous avez ruiné ma vie, avec plaisir, vous avez souillé mon honneur, tué l’être qui comptait le plus pour moi, et simplement deux questions vous ont suffi pour me libérer de toute cette angoisse autour de votre personne ?
- Premièrement, tu as puni ceux qui s’étaient attaqués à ton village. Moi, je n’y étais pas. *ricane* De plus, tu t’es mis seul dans cette situation, Eltävvh. Ton orgueil t’a mené sur le mauvais chemin. Saches que je suis invincible. Tu n’aurais pas du te persuader que tu pouvais te détourner de moi et sauver ta bien-aimée. D’une part, parce que c’était son Destin, d’autre part, parce que j’ai horreur d’être provoqué. »

Amusé, le Destin entreprit de partir. Entendant le son d’une armure qui se met en place, le Destin se retourna et s’adressa à Eltävvh avec la voix sèche d’Eleaniell.

« - Tu sais aussi bien que moi que c’est une mauvaise idée.
- Vous n’aviez pas le droit de me la retirer et de me faire porter la faute.
- Tsss… Ne soit pas idiot. Ranges ceci. »

Ignorant les paroles, la colère montée, l’Elfe se jeta sur la figure emblématique du Destin. Tout ce qu’il perçut, c’est l’impression qu’un millier de ronces l’enlaçaient lorsque sa lame toucha ce qui devait être le cou de l’apparition. Il fut projeté contre le mur, les os fracassés contre la paroi humide et pleine de toiles d’araignées.
Ayant beaucoup progressé en Magie, il usa d’un soin palliatif pour se remettre sur pieds. En vain. Une force invisible l’immobilisait, tandis que le Destin approchait, pour finalement lui faire sentir son haleine de Mort en lui adressant ses derniers mots, d'une voix inédite, qu'Eltävvh n'avait jamais entendu :

« Tu vas rester dans les Landes. Errer. J’en ai décidé ainsi. Tu l’as accepté, tu ne peux revenir en arrière. Notre combat n’est sans doute pas terminé, mais saches une chose. Tout ce qui est prévu pour toi se réalisera. Tu es ma marionnette, mon pantin. Je fais ce que je veux. Et tu obéiras, inconsciemment ou non. Il ne peut en être autrement. »

Eltävvh s’évanouit. Quand il s’éveilla, le Destin n’était plus la, et son amertume non plus. Ses yeux noirs tristes laissaient maintenant place à deux yeux tout aussi sombres, mais bien pétillants de malice et de curiosité.
Bien qu’en combat singulier, Eltävvh savait maintenant qu’il n’avait aucune chance, il retenait que le meilleur moyen de le vaincre était de l’accepter. Accepter son Destin, c’est aussi ne pas le connaître. Eltävvh compris qu’il avait été bien mal inspiré de s’en prendre au Destin plutôt qu’à lui-même. Ce n’était qu’une excuse à son inaction, son impuissance face au funeste Destin de Nat’Assja. C’était une excuse à toutes ses fautes. Maintenant qu’il avait compris cela, Eltävvh décida de croire en autre chose que le Destin. L’Espoir. L’Espoir d’un jour se retrouver, à nouveau, au zénith du bien-être. Et son ascension de ce chemin ne faisait que commencer.
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