Écarlate et Putride

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Chtø
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Écarlate et Putride

Message par Chtø »

Groshak frappait encore.
Ses troupes envahissaient le palais du divin Fingel tandis qu'il s'y prenait pour un Roi.
Les plus vaillantes lames aventurières tentaient de sauver le lieu aux côtés de la garde.


Alors que je reprenais la route vers cette petite hutte dans la montagne, Serwin clopinant à mes côtés, une tornade se forma derrière nous.
Le second rituel !

Sa canne plantée dans le sol, ses mains désespérément agrippées à celle-ci, je voyais , à ma gauche, l'elfe lutter contre les bourrasques. Et devant moi...la hutte...juste-là, à portée de pas.
Juste une poussée vers l'avant.
Trois pas.

Mais le vent vainquit...

Tout était sombre, mon corps sans réponse, mais j'entendais encore les aventuriers m'appeler et surtout...ces voix, là, juste à côté.
J'étouffais, tout était trop flou, j'ai cru à un de ces nombreux cauchemars, mais ces voix...Ils parlaient d'asticots, de putrides, rien de compréhensible.
Ils me traînèrent sur le sable, rassurant, et je sombrais de nouveau.

Un coup de pied dans les flancs me réveilla.
Sensation glaciale des pavés sous la joue. "La comtesse désire jouer avec toi". Ce jeu promit ne semblait amusant que pour cette comtesse.
Je retins mon souffle, et priais pour qu'il me laisse pour morte et s'éloigne. Ce qu'il fit.

Un porte se ferma et mes yeux s'ouvrirent. Des grilles. Une prison.

Un homme se tenait accroché à l'une d'elles, je m'en approchais, mais il ne me voyait pas.
Des bruits étouffés me parvenaient de la cellule à côté. Une bleue...recroquevillée, gémissante, en proie à la folie. Je murmurais une comptine de mon enfance. Pour la rassurer, et me rassurer surtout.
Mais elle semblait si loin...et, sachant la suite, je comprend mieux.
Ce n'était que des coquilles...

Brook m'expliqua plus tard qu'ils ne sont jamais nés, ils ont été créés ainsi, vides, dépourvus d’âme.
Invoqués pour qu'ils puissent jouer avec eux.
Il appelle ça de la vivamancie. Leur version de notre nécromancie en quelques sortes....

Enfin, pour le moment je ne sais pas encore tout ça, et je dois dire que je n'avais aucune envie de finir ainsi.
Je laissais là la bleue, passait devant d'autres hommes se balançant dans des cages, je comprenais que cet endroit n'avait rien à voir avec les îlots que nous connaissons, et que ma survie ne tiendrais qu'à moi.

La porte était fermée, mais à travers elle des bruits me parvenaient. De la musique...des rires...une fête ?

Pas le temps de réfléchir plus, la porte s'ouvre et me voilà nez à creux avec un squelette.
Tas de chair à asticots...encore.
Mais quelquechose se passa. Quand il tenta de me déshabiller il fut surpris que je riposte. Un recul. La situation changeait.

Étonné que je parle, il commença à me poser des questions. D'où je venais, quelle date étions nous, qui était mon maître.
Nous étions tous les deux décontenancés par les réponses de l'autre.
Dans ma tête se dessinais la certitude d'avoir été portée sur un autre îlot.

En proie aux réflexions, il retourna auprès de sa comtesse.
A son retour il parla de m’accueillir, me demanda mon nom et se présenta. C'est lui Brook. Il n'était plus agressif...

Une fois de plus il me demanda d'où je venais, et comment étais-je arrivée ici. Lasse je m'écriais que je n'en savais rien et tout d'un coup je compris.
La tornade.
C'était la porte ouverte par le chaman...j'étais dans l'autre monde...

C'est alors qu'il me parla des purifiés, purifiés partout. On les a purifié, il a fait venir des purifiés. Les sujets de la comtesse, ces purifiés, qui disparaissaient. On ne te purifiera pas. Et qu'il m'expliqua enfin ce qu'il entendait par là.

Tuer, garder l'âme, attendre que le corps se décompose pour remettre l'âme dans son squelette...

C'est ce par quoi ils sont tous passés...Ce qu'ont subi tous les êtres vivants sur ces terres.

Brook rapporta à la comtesse que ses "purifiés" avaient disparu à cause du chaman orque, et que nous avions réglé ce soucis, que les disparition devaient finir. Celle-ci lui remit une récompense et l'autorisa à me ramener là où il m'avait trouvé.

Soulagée, je le suivi hors de ce sordide cachot.
Pour atterrir...dans une magnifique salle de bal. Des couples squelettiques se balançaient au doux rythme d'une valse, paisibles, heureux. C'était si...incongru.

Il m’entraîna vers la sortie, je restais un instant figée sur le palier de ce palais. Mélinis !
Pas la notre, plus rouge, plus étouffante, mais je reconnaissais cette mer, ces cristaux, ces remparts...

C'est marrant, ce squelette, Brook semblait aussi intrigué de mes réactions que moi des siennes, et de cet endroit.

Arrivé là où j'avais été trouvée, il n'y avait rien...Il me parla de tas de chair qui auraient réussi à s'enfuir, ceux qui sont enfermés je crois, sans trop savoir me dire où ou comment.
Et à vrai dire, ce problème sorti de mon esprit quand il me parla de la grotte où étaient leurs jeux. Grotte dans laquelle je m'empressai d'entrer.

Fallait voir ça !

Des damiers géants flottants, avec ces monstres fantômes errants, mais ils ne me firent rien.
Brook faisait de petits sauts de l'un à l'autre, m'invitant à le suivre. Et usant des essences qui n'avaient pas bougé de ma sacoche je le rejoignis et pris les devant.
Une autre salle de jeu, puis une remise. Pas de chance.

Alors que je lui demandais de me montrer un autre de leur jeu, on passa devant une immense statue de squelette. Et quand je dis immense, c'est immense. De la taille de toute une famille de géant empilée !

Brook en était fier, en admiration même. Il n’arrêtait pas de dire qu'il est beau, qu'ils sont tous beaux, heureux, en paix, immortels.
Il a peut-être raison en fait, à part pour le beau hein.

Il l'appelait le grand Ymamasta, ou quelque chose comme ça, c'est lui qui aurait pacifié et purifié leurs terres, les Écarlates.
Et il me parla de nouveau de Putride, c'est le nom d'un autre continent là-bas en fait...un endroit où les tas de chair combattaient les Landes, alors que eux vivent en harmonie avec Elles...en paix.

Je n'ai pas tout compris, je ne sais pas si d'autres humains vivent encore là-bas, dans ce pays qu'ils appellent Putride, je n'ai pas compris grand chose...tant de questions en suspens...mais j'entendais encore les ondes inquiètes des aventuriers.
Et une statue non loin rappela à Brook le passage possible entre nos mondes.
Il était temps que je retourne chez moi.
Il glissa une douce étoffe dans mes mains, un cadeau d'adieu ? J'crois qu'il m'aimait bien, en tout cas, si il paraissait méchant, il ne l'était pas..

Suivant ses conseils j'adressais une prière à l'Air et me sentie de nouveau emportée...j'étais rentrée.
Dans mon monde à moi, il n'y aurait que des divagations

......Nomade onirique......

Le fil se tire. Du bout des doigts lui donner vie. La fille s'étire. Sans savoir pourquoi elle agit.

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