Et après

Toute contrée étrange et aventureuse attire son lot de héros. Mais que seraient ceux-là sans un poète pour chanter leurs exploits ?
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Selena
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Et après

Message par Selena »

L'herbe rase et la lande verdoyante,
Prête à rêver à l'idée tentante,
De la paix tant attendue,
Et ces féaux à jamais vaincus.

On eu pu croire les querelles étouffées,
Et l'esprit d'union revenue dans la communauté.
On eu pu croire aux lendemains qui chantent,
Et l'esprit soudé perdurant après la tourmente.

Las ! L'ennemi des îlots n'est autre que le sot.
Celui qui se délecte dans sa gloire à venir,
Et dont le passé de sa médiocrité transpire.

L'ennemi des îlots est convaincu de sa grandeur,
De lui même il croit déjà avoir donné le meilleur,
Et déjà vaincu, bouffi par son mépris, l'idiot.

Aventuriers prenez garde...
La sueur et la peine forge les torrents sereins,
N'oubliez pas que seul vous n'êtes rien,
Votre gloire illusoire finira comme l'hiver,
Un vieux souvenirs qui ne nourrit pas l'arbre vert.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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La Dame aux Mille Visages

Message par Selena »

Sybillin sourire innéfable
cache aux yeux chagrin insoutenable,
sous ce manteau soyeux d'ébène
des épaules douces et pleines.

La Dame se pare de ses atours,
ce soir elle chante, voix de velours,
elle écorchera quelques lettres,
et maudira tout les poètes.

Des lèvres tendres et charnues
couvrent les mots mal mis à nue,
une main jeune et agile
habille ses hanches graciles.

La Dame paraît dans ses atours,
elle donne audience aux troubadours,
elle écoutera l'oreille distraite,
les flatteries de ses poètes.

Des chevrons dorés caressants
coulent sur des reins avenants,
du galbe de ses jambes aimables
naissent chevilles fines et admirables.

La Dame parée de ses atours,
A consenti à se donner à la cour,
Elle a soupé de ces hommages
Elle se retire dans l'autre cage.

Ils narreront encore une fois,
dans ces yeux l'indiscible éclat.
On oubliera dans ses émois,
qu'elle se meurt, qu'elle a froid.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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D'un papier froissé

Message par Selena »

Sur un banc gît une lettre
cachetée d'or et de cire.
Le style est rude et piètre,
la formule digne du pire.

Une paraphe signe le crime,
"celui qui fut" en est l'auteur.
De chaudes larmes pour sa dîme,
le chagrin de sa belle en pleurs.

Les vagues gondolent le papier
en d'infâmes volutes amères,
sur les doigts fins de l'éplorée
une tâche d'encre couleur terre.

Sur un banc gît une lettre
froissée et son oiseau blessé.
De son envol bientôt va naître,
plume meurtrie et aiguisée.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Matin

Message par Selena »

A l'aube dansent les papillons
Et les arpèges de l'horizon.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Renoncement

Message par Selena »

Rien ne semble avoir changé,
le gris maussade des mauvais jours
danse encore dans son coeur lourd,
et recouvre ses paupières embuées.

C'était hier lui semble-t-il,
qu'elle renonçait à tout espoir,
qu'elle consignait dans un tiroir,
les rêves ténus d'un coeur fragile.

Si bel oiseau, si long ce deuil,
ton chant s'est tu un doux matin,
nous guettions dans ces écueils,
la main qui tairait ton chagrin.

Nous espérions qu'une tempête
amorcerait dans ces éclats,
un renouveau, un peu de fête,
un peu de liesse dans tes émois.

Mais rien ne semble avoir changé,
les étincelles du petit jour
épargne encore son coeur lourd
et déserte ses matins embrumés.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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La complainte des jours bleus

Message par Selena »

Sur son carnet de chant, Selena décida de retranscrire celui ci composé quelques fingeliens auparavant...

Je me rappelle des chants anciens,
Les exploits du grand Fingel ou d'Illumen,
Je pourrais vous conter ces vieux refrains,
Ceux dont on dit qu'ils sont immortels.

Le temps s'égrène, ronge les dunes,
Et l'on parle des bleus, de leur infortune.
Leur sagesse légendaire, perdu dans les brumes,
Que rien, même les prières n'éxhument.

Ce serait bien triste que de se résigner,
A croire, à accorder valeur, à pareilles vérités.
J'ai l'impudence de croire au changement,
Et aux bienfaits qu'apportent le vent.

Je ne pourrais dire que nous sommes tous amis,
Et que d'une même voix nous chantons, unis.
Pourtant bleus, nous sommes fait de la même façon
Si j'en crois cette étoile, qui ceint notre front.

J'aimerais que mes paroles apaisent la tempête,
Et soulèvent un peu les brouillards de nos têtes.
Et s'il en est un que j'ai, le talent de vous rassembler,
Au moins autour d'un verre et d'une bonne flambée.

Je ne finirais pas cette complainte des jours bleus,
Elle vous appartient aussi à mes yeux...
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Versatiles

Message par Selena »

Vents volages et vers envolés,
combien de Nous sont effacés.

Douceur idoine, idylle trompée,
tant de nuits pour nous éloigner.

Veille sur nous les jours à venir,
bonne étoile, infante des soupirs.
Garde nous de tout tes caprices,
reine des détours, sultane du vice.

Rituels, fastes, offrandes,
rien n'est trop pour tes bacchantes.
Disciplinés nous saluerons
l'infinie grâce de tout tes dons.

Laisse nous partir à présent,
le temps est ennemi des amants.
Nous vous quittons votre altesse,
pour Dame Amour et sa sagesse.

Vents velours et vers avenants,
entendez l'ôde de vos bleus enfants.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Aux voyageurs

Message par Selena »

Quand le sable recouvrira vos pas
qui lentement s'éloignaient de moi,
allant vers d'autres rêves inaccessibles,
chimères et croyances enfin infaillibles.

Quand le vent étourdira vos sens
qui follement ressassaient votre errance,
altérant la profondeur d'une musique
composée au passé de nos harmoniques.

Quand le froid engourdira les pensées
qui ardemment ravivaient l'amitié,
remuant les braises sous la cendre
des souvenirs de nos moments tendres.

Quand la nuit tombera sur vos yeux,
qui tristement quémandaient d'autres cieux...

Je serai là, mes amis.
Nous n'oublierons pas.
Vous serez là, vous aussi.

Un autre voyage, un autre rêve.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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La Geste de Breled

Message par Selena »

La chanson de Breled

A l'aube quand la forêt s'illumine
frappée d'or et d'argent dans ses hautes cîmes;
l'air vibrant tout autour célèbre, s'incline
devant la poigne et l'entrain du chasseur.

Breled est son nom, Breled est sans peur,
D'où vient-il, où vit-il, d'ici ou d'ailleurs ?

Tant de choses se murmurent au coin du feu
sur celui dont on narre les exploits, si preux
mais qui, las, craint tant la lumière du jour
qu'il fuit les louanges et ses trop beaux atours.
Par deux fois il sauva veuves et orphelins,
libérant l'opprimé épée à la main,
terrassant l'oppresseur d'un coup mortel
rendant à la justice et ses lois les rebelles.

L'on dit même que le guerrier fit don
de la peau des chimères de Kial Kraw,
à la veuve du chef, abattue, éplorée
pour ainsi son époux la dépouille honorer.
Lorsqu'il captura Chagrett l'intrépide,
sa vie misérable il remit, placide,
sans plus de manières à la garnison
impréssionée par son tact et sa discrétion.

Si d'aventure il pénètre en Yrsis,
muette et soumise devient Virsaliss
qui toute entière attend la sentence
contre les féaux et leur engeance.
Et ce n'est pas un, ou deux démons d'jhis
qui de leur carcasse formeront un tapis,
mais dix, vingt, une horde ou même un troupeau
qui comme des feuilles couvriront le terreau.

Et quand résonne au loin le tambour
qui accueille avec joie sa bravoure,
Ce n'est pas à pieds que sa silhouette au loin
apparaît, mais à cheval du destin
au galop sur son incroyable monture
un chimérien dont la sanglante ramure
défie l'insconcient qui pourrait oser
contre Breled le galdur sa voix élever.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Re: Et après

Message par Selena »

L'infortuné missionnaire.

Il vint de loin, il vint d'ailleurs,
propager sa piété et sa ferveur.
Il vint fervent, pétri d'extase,
convertir les brebis avec emphase.

Il fut débarqué missel en main,
convaincu, confiant et même serein,
les bras ouverts vers ces impies
préférant à son dieu, des Landes la boucherie.

"Venez à moi ignares et mécréants
Venez offrir vos âmes mes suppliciants.
N'ayez pas peur, le maître vous écoute,
Il saura endormir et refouler vos doutes."

Ils entendirent, ils questionnèrent :
"Ton dieu sauvera-t-il cette guerre ?
Epargne-t-il du froid, de la misère ?
Nous fera-t-il riches, puissants, prospères ?"

Quelque peu ébranlé, mais plein de ressources,
le religieux n'eut plus qu'à ouvrir grand sa bourse,
où reposait plus convaincant que tout les sermons,
force trésor pour appuyer sa mission.

Nulle autre réponse ne fut dispensée
que celle de la fortune de notre infortuné
missionnaire qui fort de cet argument
se trouva entouré de moulte nouveaux croyants.

Les temples sont pleins de ces théologues
au pragmatisme empli de bonnes intentions,
qui, forts de leur richesse et de la faiblesse d'esprit
de ceux qu'ils disent fièrement avoir converti,
se targuent de lutter contre les Landes et leur Fléau,
n'en étant jamais plus qu'un avatar, un autre maux.
"Donnez-moi la sérénité
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Plaidoyer

Message par Selena »

Mon frère, mon ami, te voilà abandonné,
séduit, soumis, envouté, de ta conscience délivré.
Ô mes frères, comme je pleure de le voir perdu,
si fort de s'être donné, vaincu par un déchu.
 
Mais qui donc souffre plus encore de la trahison
est-ce vous natifs, vous pour qui nous nous sacrifions ?
Vous qui prenez notre sang notre force avec mépris,
quand nous tombons pour que s'érige votre patrie !
 
Combien faudra-t-il encore voir de fingelien,
pour que d'anonymes, de lâches, de fils de rien,
vous voyez en nous la flamme digne des héraults,
venus planter au sol de la paix le drapeau ?
 
Faut-il pour vous plaire nous réduire à néant,
Mutiler, humilier, disperser aux quatres vents
les rêves de pauvres fous qui caressaient fébriles,
l'espoir d'îles pacifiées, et non plus stériles.
 
Et vous ses amis, témoins de sa confiance,
supportez son départ, le poids de son absence,
le fruit de vos paris, le rachat d'une conduite,
et en échange de son âme vos créances réduites.
 
Ne me parlez plus de raisons, d'arguments,
votre justesse est inerte sans les sentiments.
Supportez en silence, souffrez mon avanie,
moi l'absente éternelle au mutisme maudit.
 
Mon frère, mon double, aurais-je un jour ton pardon,
Pardonneras-tu ma fuite et ce mauvais sermon ?
Je t'entends railler mes mots avec le perverti,
et plus bas en secret, pleurer d'être soumis.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
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