La Voix

Toute contrée étrange et aventureuse attire son lot de héros. Mais que seraient ceux-là sans un poète pour chanter leurs exploits ?
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Albertnomade
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La Voix

Message par Albertnomade »

Étrange de penser aux Landes, parti sans armure ni cape ni yeux et à marcher
sur les prairies ensoleillées d'Irillion.
Contrées hautes éternelles, et debout jour et nuit, parlant, parlant et lisant l'Eldorian à haute voix, écoutant
le vent hurlant les chants aveugles des grands espaces.
Rythme rythme - et le souvenir de Séridia dans ma tête - Et les dernières strophes triomphantes de Fingel à
haute voix - pleurant, comprenant notre souffrance -
Et la Liberté est le remède dont rêvent tous les aventuriers, chantent, et se souviennent, prophétie dans l'Hymne des peuples ou l'Al Manakh - et ma vision d'un bateau échoué - à l'aube -
Rêvant en arrière, à travers la vie, Mon époque - et la notre accélérant vers l'Apocalypse,
le moment final - et qu'advient-il après,
rêvant en arrière sur l'Esprit même qui vit une ile connue, parcourue
Trépont, et le grand rêve de Nous ou des Landes, ou toi
et la lointaine Irillion, un lit défait qui n'a jamais existé pour les non initiés –
comme un poème dans les ténèbres - retour vers l'Archéon -
Plus à dire, et plus à vivre, aucune raison de pleurer sinon les Êtres pris au piège du Véreux,
soupirant, criant avec ça, achetant et vendant des morceaux de pensées, s'adorant l'un l'autre...
1er livre, Albertnomade

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Albertnomade
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Re: La Voix

Message par Albertnomade »

Je me promène sur le pont du navire dans mon complet marron acheté à Tarsengaard
Aux pieds j'ai mes bottes fabriquées à Pierre Blanche
Je tiens à la main mon chapeau en putois rapporté d'Irillion
Mes poches sont pleines de légumes ordinaires
De temps en temps je flaire mon fourreau en cuir de Morcraven
Je fais sonner des pièces dans ma poche et un lumen en or
J'ai ma fourrure des neiges et quelques essences volcaniques
De celles que l'on ne trouve qu'au gré des récoltes
Je suis propre lavé frotté plus que le pont
Heureux comme un aventurier
Riche comme un leprechaun
Libre comme un Eldorian
2ème livre, Albertnomade

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Albertnomade
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Re: La Voix

Message par Albertnomade »

J’arrive dans une immense cité à ciel ouvert,
Où il y a des statues et des autels, le tout à une échelle immense.
Dehors, s’étend une cour entourée de bâtisses de bois.
Ici, le style des habitations se modifie et change.
Influence alganienne.
Elle produit une étroite rue en pente qui semble vaguement nanesque.
Je vois un porche gravé. Une cellule de pierre en cul-de-sac.
Un trou pratiqué en haut. Impossible d’y parvenir.
Il est animé d’une oscillation spécifique.
Il est couvert de voyantes mosaïques, comme une effroyable maladie de peau.
A présent, là se dresse un homme, dont je ne peux voir que la tête et les épaules, qui sont très fines.
Son visage est bleu blême. Il a une moustache et des yeux d’un gris très clair.
Il dit quelque chose que je ne puis comprendre.
Tarsengaard ?
3ème livre, Albertnomade

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Albertnomade
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Re: La Voix

Message par Albertnomade »

Fléau !
Ne serais-tu qu’une lointaine idole ?
A nos cris de douleurs ta puissance est indifférente ;
Tu nous promets la vie et nous donnes la mort
Réveille-toi ; l’espoir dans l’Archéon s’envole.

Fléau !
Descends du piédestal que nous t’avons dressé !
Viens lutter avec nous, où l’ardent aventurier,
Sur qui pèse le joug de ton sanglant mystère,
S’en va fouler Roanof cette ile sanctuaire.

4ème livre, Albertnomade

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Albertnomade
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Re: La Voix

Message par Albertnomade »

La chaise du Conseil où tu ne sièges pas
La bourse de Luxin que tu ne tâtes pas
Les conseils de Jolan que tu n’écoutes plus
Ces créatures dans la lande d’un monde perdu
Je ne m’arrête pas quand je te vois.
Les larmes du Val d’Alganiel que tu n’essuies pas
La chaise du Conseil de quelle essence est-elle
Les créatures de la lande errent irréelles
Les aventuriers chargent sans se retourner
Je ne m’arrête plus quand je te vois.
Les pas de ces pauvres fous dans l’enfer du Véreux
Le vertige et le trac les pénètre comme son sexe
Sous l’œil double et glacé d’un vieux monde pieux
C’est à ce moment-là que je te perds
Et que je reste seul avec mes yeux d’effroi.
5ème livre, Albertnomade

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Albertnomade
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Re: La Voix

Message par Albertnomade »

Là où nous sommes ce sont Les Landes, et là où sont Les Landes, nous devons être à jamais.
Et à présent je vois le bateau marron vermoulu. J’ai laissé mon équipement au dépôt, où je décide de ne pas retourner.
Quand je voyage j’ai un sac, qui me permet de prouver que je suis forgeron, puisqu’il renferme mes outils et mes livres.
Je ne cesse de répéter au Passeur « Mes meilleurs sentiments à la vieille, la Faucheuse ».
Je reprends mon tablier, monsieur. Tout change… Tout remettre en ordre ?
Je vais reprendre la voie qui est mienne.
6ème et ultime livre, Albertnomade

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