Le Fablier de Filraën

Toute contrée étrange et aventureuse attire son lot de héros. Mais que seraient ceux-là sans un poète pour chanter leurs exploits ?
Avatar de l’utilisateur
Filraën
Messages : 17
Inscription : 18 janv. 2009, 05:38
Localisation : Somewhere beyond the sea

Le Fablier de Filraën

Message par Filraën »

Calepin aux gravures et aux dorures nobles, sa couverture était faite d'un bois sombre aux parfums d'if. Un aigle y était gravé et tenait en serres, au centre de la couverture un lapis-lazuli en forme de croissant.
Sur la première page, on pouvait y lire quelques vers d'un épigraphe. La langue utilisée était similaire à celle de la majorité des Elfes noirs, et on pouvait traduire la dernière phrase par "Amis jusqu'à la mort". Mais ce n'était pas le parler courant de Filraën ...



- « Sa chevelure est d'argent sous l'éclat de Drathir
Sa peau ébène beaucoup de regards attire,
Son ire, terrible et ses mots tranchants,
Que le fils des Rylin'ndar, descendant d'Erelffyn s'avance céans! »


Extrait du madrigal d'accueil des "Havres-Azur"
Frên Daenrë, abbilen goros elghinn.


L'ouvrage était vierge jusqu'en son milieu où l'elfe commença à faire danser la plume et les lettres à l'unisson.

Avatar de l’utilisateur
Filraën
Messages : 17
Inscription : 18 janv. 2009, 05:38
Localisation : Somewhere beyond the sea

Re: Le Fablier de Filraën

Message par Filraën »

Les premiers vers de Filraën formèrent un sonnet qu'il écrivit peu après son arrivée dans les îlots.
Face à la suffisance de nombre d'aventuriers il avait préféré laisser parler sa plume à la place de sa bouche, encore qu'il ne se garderait pas d'en chanter quelques bribes lorsque l'occasion se présenterait.
Si la poésie est un art, elle n'en est pas moins porteuse de principes et de conseils; aussi espérait-il les toucher. Et si un aventurier fort de sa fierté en venait à chercher cet elfe noir hautain, alors il le trouverait assurément.

Le grief de nos aînés

Ô héros qui depuis longtemps foulez ces Terres,
Ne se comptent plus dans vos rangs les braves et fiers!
Hélas! Certains de votre gloire font bon gré.
Laissez moi le temps d'un sonnet vos cœurs toucher.

De quelques hauts faits, vos égos se sont enflés
Et vaniteux, et fats de vos yeux acharnés,
Vous en négligez l'idéal et l'épopée.
Réfléchis, soyez avertis par ce pamphlet.

Émérites, gardez ces paroles en mémoire:
« Qu'un jour un elfe ne chante pas vos déboires,
J'ose espérer que vous demeurerez héros ... »

Certes, de vos défauts j'ai été le héraut
Mais par clémence! Ne me portez pas à fi;
Voyez-y de la poésie et nul défi.

(Sonnet composé de 2 quatrains et de 2 tercets, eux mêmes composés de vers dits de type alexandrins "modernes" avec rimes suivies)
Dernière modification par Crowley le 24 août 2019, 17:57, modifié 1 fois.
Raison : Placé en jeu - Llaria

Avatar de l’utilisateur
Filraën
Messages : 17
Inscription : 18 janv. 2009, 05:38
Localisation : Somewhere beyond the sea

Re: Le Fablier de Filraën

Message par Filraën »

Les malheurs d'Erelffyn, conte d'une vielle légende, triste mais belle, dure et à la fois douce illustre les origines de la famille et de la maison de Filraën. Longue, elle se divise en plusieurs chants que l'elfe à la plume légère s'affaire à écrire et à clamer quand le temps et le lieu le lui permettent.

Sous l'éclat de la Lune
Elégie première - La maison des Rylin'ndar et la naissance d'Erelffyn


Jadis, au temps de Luminea et de ses lais
Beau était le bois et le fief des Rylin'ndar,
Et grand, et éminent, et vaste de maints ares;
Là naquît Erelffyn, l'aède aux virelais.

Beau était le bois et le fief des Rylin'ndar
Quand d'argent Drathir perçait les ténèbres, lès.
Là naquît Erelffyn, l'aède aux virelais.
Elle s'en éprit, et lui dédia vie et art.

Quand d'argent Drathir perçait les ténèbres, lès,
L'aède ignorait les maux devant lui échoir,
Elle s'en éprit et lui dédia vie et art.
Hélas, voilà qu'advint, prompt, la fin du délai ...

L'aède ignorait les maux devant lui échoir;
Elle déclamait Drathir et chantait sa gloire.
Hélas, voilà qu'advint, prompt, la fin du délai.
Jadis, au temps de Luminea et de ses lais ...

(Ceci est un pantoum: c'est un poème de 4 strophes de 4 vers chacunes à rimes embrassées construit de telle sorte que le deuxième et le quatrième vers de chacune passent dans la suivante pour en former le premier et le troisième vers; le premier vers de la pièce doit en outre revenir à la fin, comme dernier vers.)
Dernière modification par Crowley le 24 août 2019, 17:59, modifié 1 fois.
Raison : Placé en jeu - Llaria

Avatar de l’utilisateur
Filraën
Messages : 17
Inscription : 18 janv. 2009, 05:38
Localisation : Somewhere beyond the sea

Re: Le Fablier de Filraën

Message par Filraën »

Durant l'un de ses voyages, Filraën découvrit un Bois sans pareil. Beau, débordant de félicité, lénifiant. L'admirant ainsi, il en fit une ballade espérant de cette façon l'honorer et susciter la curiosité des Gens. Il y ajouta aussi une note, en fin de page, pour Irae Elfe aveugle de naissance dont les yeux ne pouvaient s'émerveiller devant la grandeur et la majesté de ce lieu.

- « Une stance pour une Elfe, consœur
Aux yeux clos, placides, ne pouvant jouir
De la beauté d'un lieu cher à mon cœur.
J'espère qu'elle pourra ces mots ouïr. »


Garyt, trésor d'Irilion
Intermède - Ballade élogieuse en l'honneur des Bois de Garyt


Déclin d'un et avènement de l'autre,
Idylle du jour et de la nuit,
L'aube, douce, point et en bon apôtre
Vient l'aurore, pourpre, qui la suit.
S'embrasent les forêts, rouges, sous leurs lueurs.
S'estompe l'embrun, clair, de leur percée.
Enfin, chantent les friquets, fols crieurs
Au pale éclat qui vient les bercer.
Hélas! Plus de vermeil, plus d'incarnat
Car l'aube n'est plus, et le jour est là.

Pourtant, céans, quelque part à Irilion,
Il est des Bois qui après le lever
Gardent, pourpres des feuilles par million
Visibles même loin sous les névés.
Garyt, empreint et de grenat et d'or
Siège, maître joyau, noble et vertueux
A la belle tiare de Fenegor.
Et la brume, le matin, pare somptueux
Les bois d'une nimbe, signe d'osmose
En gouttant fort les parfums de la rose.

Serein est l'esprit de celui qui s'y perd,
Quand perle sur bruyère la rosée
Ou pleure le vent venu de la mer.
Fiez-vous à un Elfe. Venez! Osez!
Lâchez armes, et boucliers, et allez
Quand point le soleil, quand s'est tue l'aurore
Loin des cités, dans la large Vallée
Voir Garyt, fortune de Fenegor.
Enfin, oyez le chant de l'épervier
Je prie qu'alors, encore vous rêviez.

Dans ces vers, le sage trouve leçon,
L'aventurier, le vrai, ouvre son cœur,
Enfin, l'usurpateur n'entend nul son
Préférant ses esbroufes. Sourd. Hâbleur.


(Ceci est une ballade "libre" poème descriptif généralement chanté. Les couplets comprennent autant de vers que les vers ont de syllabes. Le dernier couplet est un envoi et résume la morale du poème.)
Dernière modification par Crowley le 24 août 2019, 17:59, modifié 1 fois.
Raison : Placé en jeu - Llaria

Répondre