Retrospective

Toute contrée étrange et aventureuse attire son lot de héros. Mais que seraient ceux-là sans un poète pour chanter leurs exploits ?
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volesprit
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Retrospective

Message par volesprit »

Retrospective 1

Des vers en pagaille, j’en ai entendu.
Des poètes, des ouailles, comme t’en as jamais vu,
Peu nombreux ceux qui valent, à oser l’impromptu,
Oui, mais un seul qui taille, plus grand que mon égo.

Chacune de nos batailles, je perdais, faute de mots.
A toutes nos rimailles, mes phrases sonnaient faux.
Dénigré par les siens, fiévreux, en roi de l’impro,
Ses phrasés aériens hantent encore mes repos.

Il n’était pas serein, mais c’était le sang chaud,
Qu’il devenait divin, jonglant avec les mots,
Etalant sa maîtrise sans aucune retenue,
Quand même son orthographe faisait tomber des nues.

Il est parti, humain, recherchant l’âme perdue,
Il a quitté les Landes, sans doute un peu déçu.
Son nom fut bouillonnant, son prénom dangereux,
Son surnom fut vaillant, il préférait « le preux ».

De cet homme, eldorian, il ne reste qu’un feu,
Une passion, dévorante, l’amour d’une belle bleue,
Pour les arts chantants, pour l’ivresse des dieux.
Dernière modification par volesprit le 03 nov. 2009, 19:09, modifié 1 fois.

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volesprit
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Re: Retrospective 1

Message par volesprit »

Retrospective 2

Si vous n’avez aucune idée
Sur la manière de retrouver
Un lieu comme une réponse cherchée,
Adressez vous à ce sourcier !
Il en existe des tripotées,
Mais celui dont je veux parler
Est un homme bleu de qualité.

Ame toujours prête à vous aider,
Homme toujours prêt à vous guider,
Alliant bonté, simplicité,
Il m’accueillit à l’arrivée
De ma personne en ces contrées.

Ses plus belles places m’ont aveuglée,
D’utiles présents, il m’a confié,
Me révélant de ses secrets,
De Séridia aux terres gelées.
Nos routes depuis se sont scindées.
Mais, s’il en doute, pour moi, jamais,
Jamais, ô grand jamais,
Ces bons moments furent oubliés,
Ni ses préceptes et dons mal usités.

Même si son nom a bien changé,
Qu’il sache que resteront gravés,
En ma mémoire, et celle d’après,
Ces temps sous leur seul nom : Félicité.

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volesprit
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Re: Retrospective 1

Message par volesprit »

Retrospective 3


Au crépuscule de mon voyage,
Tournant le dos aux Terres Sauvages,
Il reste deux êtres que mon passage,
Marque en leur chair, de ma bleue rage.

Alors qu’une nef m’attend, bien sage,
Entends, qu’en moi, à ton image,
Demeure les traces d’un tatouage,
Où la passion fit des ravages.

J’abolis en ce jour ma fragile étreinte bleue.
Aujourd’hui, qu’une femme gagne, il se peut.

Peut être redeviendrai-je pure,
Vierge de ces quelques souillures,
Que l’amour, ma folie, commandaient ?
Ainsi, j’efface les traces de mes actes imparfaits,
Ainsi je libère ma conscience de l’ombre qui l’habitait,
Ainsi je renie nos sarcasmes, annihile nos méfaits,
Ainsi, en épitaphe, nulle n’aura rien gagné.
Sauf en moi, pour ta race, une forme de respect.

Que l’automne et son œuvre,
Fasse que bleussiennes se fanent.
Que l’hiver, son épreuve,
De sa blancheur te pâme,
Et recouvre d’un linceul
Deux tatouages de femme,
Et recouvre d’un linceul
Ce tatouage de flamme.
Dernière modification par volesprit le 03 nov. 2009, 19:07, modifié 1 fois.

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Re: Retrospective 1

Message par volesprit »

Retrospective 4

On pourrait l’affubler de beaucoup de forfait.
On lui reprocherait de n’être pas assez…
On la remarquerait, de son air courroucé.
On la fustigerait pour son ton péremptoire.
Tout le malheur est là, question de temps pour voir,
Ce que paroles diraient le temps d’un court seul soir.
Cette femme bleue est discrète, autant qu’elle est puissante,
Cette femme bleue est secrète, autant qu’elle est bacchante.
Prêtresse de toute une gilde, au caractère trempé,
Mémoire de tout un peuple, et pourtant en retrait.
Je lui rends cet hommage, tardif, inexcusable,
Mais j’espère qu’en sages, en êtres redevables,
Les miens sauteront un pas que j’ai trop rarement fait :
Discuter sans éclats, combler des silences laids…

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Re: Retrospective 1

Message par volesprit »

retrospective 5

De petite fille fragile aux portes du désert,
De cette espièglerie formant ton caractère,
Te voilà devenue femme, guidant les tiens en guerre
Contre la félonie des Landes, Ces Viles Furies Amères.
Qu’il est long ce chemin… Je te revois, naguère,
Questionnant le destin sur l’amour, sur ton père,
Apprenant choses sans fin, à l’endroit, à l’envers,
Toujours dans le besoin de saisir nos travers…
Et aujourd’hui, enfin, par mon cœur, je te vois,
Du lointain, hors ilots, de l’endroit qui est moi :
Assise, bleue, du diamant, son éclat…

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Re: Retrospective

Message par volesprit »

Retrospective 6

Sauvage, étincelante de tes feux,
Nimbée de cette Aura, brute volonté bleue,
Tu resteras en moi prêtresse de l’incertain
Déesse du changement, immuable, en chemin,
Distillant par éclat des instants magnifiques
Recouverts promptement de revirement tragique,
Par choix d’une vie intègre, pleine, droite, entière,
Dans les virages sans fin des Landes Délétères.
Symbole d’une harmonie, tant de fois effleurée,
Mais bien souvent trahie par soif de liberté,
Insolite compromis, emplie d’intégrité,
Je retiendrai ta Voix, si douce et bien placée,
Emblème de nos choix, et leurs difficultés.

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Re: Retrospective

Message par volesprit »

Retrospective 7

A mon joli voleur de corps
Qui se pensait voleur de cœur,
Croulant sous ses confus rapports,
Servant de pion, d’indicateur…
Comment pouvais-je ne pas aimer
Quelqu’un nommé tel qu’il est fait ?
Car pour ton nom si bien porté
Je pense t’avoir tout pardonné.

A mon charmant colporteur d’or,
Qui se pensait porteur de mort,
J’ai plus appris de tes questions
Que t’ont nourries mes délations.
Comment pouvais-je ne pas aimer
Quelqu’un tirant les vers du nez
Si adroitement qu’ouvertement,
Retenir mes rires fut malaisé ?

A mon méchant causeur de tort
Qui se pensait menteur trop fort
A toi, mon savoureux faussaire,
Riant de tout, de l’adultère,
Je lègue la peur de l’inconnu,
L’ignorance du passant, sans salut,
Pour qu’elle ronge ton orgueil,
Et pour qu’absence de choix soit deuil.

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Retrospective 8

Message par volesprit »

Retrospective 8

Chaque ciel qui s’éveille à ma vue engourdie,
Fredonne le doux rappel de cette si courte vie,
Qui me vît côtoyer moult héros et hauts faits.

Ainsi, à chaque aurore, je revois, sémaphores,
Ces silhouettes en peine, chargées de leur butin,
Croulant sous l’anathème de leurs pas incertains.

Et quand sonne midi, je les revois transies,
Repoussant des assauts d’une vile barbarie,
Secouant les Ilots, pour sauver un ami
Comme pour venger le sot, ou l’erre dont on a rit.

Mais s’il m’arrive, le soir, de croire en l’anarchie,
S’il reste peu d’espoir pour ceux qui vivent ici,
Je ne pleure un seul jour, que j’y ai pu passer :
Mon esprit, pour toujours, en restera marqué.

Or, c’est quand vient la nuit, et son obscur oubli,
Quand ces parcelles de vie m’accordent un répit,
Qu’un rêve les rappelle, sans un effort, aucun,
Et d’un tourment révèle une fêlure du lointain :

Un homme brisé y trône, barbu comme un oursin.
Il sourit, sarcastique, et d’un bonsoir mal’sain
S’approche. Il claudique, me cloue de ses yeux bruns,
Paraissant faire l’aumône, des écrits dans une main.

Il me tend ses papiers, usé, mais l’air serein
Et semble m’inviter, à lire ses parchemins.
Moi, je veux l’ignorer, j’ai deux trois diablotins
A aller corriger au moment opportun…

Soudain, un feu grésille, ses manuscrits s’enflamment,
Le vieil homme me regarde, de sa joue coule une larme.
Pâle, je reste immobile, tétanisée d’effroi,
Que fait cet imbécile ? Pourquoi n’agit-il pas ?

Puis les flammes se propagent jusqu’à ses noirs vêtements,
Il me regarde, en sage, s’assoupissant lentement,
Et s’embrase son corps, halo luminescent,
Silencieux, il est mort, devenant feu de camp.

Tout autour de la scène, des plumes volent au vent.
Des diablotins rigolent, dansent et jouent en hurlant,
Détruisant d’une rage vaine, la pluie de ramages blancs.
O combien j’étais folle d’ignorer ce sinan…

J’attrape une plume sauvage. De l’encre de mon sang,
J’écris quelques messages, traitant du temps d’avant :
Les diablotins se figent, me regardent, suffocant,
Le feu qui les fustige, semblant répondre au vent.

Je les observe, en sage, de ma joue, coule une larme,
Puis des flammes se propagent, jusqu’à mes noirs vêtements.
Les diablotins reprennent, recommencent leur vacarme,
Silencieuse, je meure, dans les flammes du néant.

Cette triste fin m’éveille, au terme de chaque nuit,
Fredonnant le rappel de cette si courte vie,
Qui me vît côtoyer moult héros et hauts faits.

Ainsi, à chaque aurore, je me vois, sémaphore,
En silhouette ancienne, chargée de son butin,
Croulant sous l’anathème de ses pas incertains,
Chutant sur les erreurs d’un passé que j’ignore…

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