Poésies aimés par un Eldorian.

Toute contrée étrange et aventureuse attire son lot de héros. Mais que seraient ceux-là sans un poète pour chanter leurs exploits ?
Valonti
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Poésies aimés par un Eldorian.

Message par Valonti »

merci c est gentille
Fermer les yeux, rêver
Arpenter tous ces monts
Descendre les vallées
Emprunter chaque pont


Courir, le coeur léger
S'émerveiller de tout
Un oiseau s'envoler
Un paon faire la roue


Sauter, sentir, frémir
Avec passion humer
Une si belle orchidée
Qu'il ne faut point saisir


Suivre le cours d'eau
Jusqu'à sa source et boire
D'un coeur léger et beau
Raconter notre histoire


Crier, hurler au vent
Faire partager sa liesse
Porter auprès des gens
L'amour jusqu'à l'ivresse


Dire au monde entier
Qu'elle est tout Amour
Une vie à l'aimer
Pour moi c’est bien trop court


- Amador Gracia -

Valonti
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Re: Poésies aimés par un Eldorian.

Message par Valonti »

Celui qui boit ...

Celui qui boit, comme a chanté Nicandre,
De l'Aconite, il a l'esprit troublé,
Tout ce qu'il voit lui semble estre doublé,
Et sur ses yeux la nuit se vient espandre.

Celui qui boit de l'amour de Cassandre,
Qui par ses yeux au coeur est ecoulé,
Il perd raison, il devient afolé,
Cent fois le jour la Parque le vient prendre.

Mais la chaut vive, ou la rouille, ou le vin
Ou l'or fondu peuvent bien mettre fin
Au mal cruel que l'Aconite donne :

La mort sans plus a pouvoir de garir
Le coeur de ceux que Cassandre empoisonne,
Mais bien heureux qui peut ainsi mourir.

Pierre de RONSARD


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Valonti
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Re: Poésies aimés par un Eldorian.

Message par Valonti »

A Cupidon

Le jour pousse la nuit,
Et la nuit sombre
Pousse le jour qui luit
D'une obscure ombre.

L'Autonne suit l'Esté,
Et l'aspre rage
Des vents n'a point esté
Apres l'orage.

Mais la fièvre d'amours
Qui me tourmente,
Demeure en moy tousjours,
Et ne s'alente.

Ce n'estoit pas moy, Dieu,
Qu'il falloit poindre,
Ta fleche en autre lieu
Se devoit joindre.

Poursuy les paresseux
Et les amuse,
Mais non pas moy, ne ceux
Qu'aime la Muse.

Helas, delivre moy
De ceste dure,
Qui plus rit, quand d'esmoy
Voit que j'endure.

Redonne la clarté
A mes tenebres,
Remets en liberté
Mes jours funebres.

Amour sois le support
De ma pensée,
Et guide à meilleur port
Ma nef cassée.

Tant plus je suis criant
Plus me reboute,
Plus je la suis priant
Et moins m'escoute.

Ne ma palle couleur
D'amour blesmie
N'a esmeu à douleur
Mon ennemie.

Ne sonner à son huis
De ma guiterre,
Ny pour elle les nuis
Dormir à terre.

Plus cruel n'est l'effort
De l'eau mutine
Qu'elle, lors que plus fort
Le vent s'obstine.

Ell' s'arme en sa beauté,
Et si ne pense
Voir de sa cruauté
La récompense.

Monstre toy le veinqueur,
Et d'elle enflame
Pour exemple le coeur
De telle flame,

Qui la soeur alluma
Trop indiscrete,
Et d'ardeur consuma
La Royne en Crete.

Pierre de RONSARD

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