Le vieil aventurier

[Soriemirhil]

*N'y voyez surtout pas un quelconque parallèle romancé avec le départ de certains noms de légende ; surtout pas... Mais cherchez les réponses à certaines questions...*

Le vieil Aventurier assis sur une butte
Ne sourit plus, ne s'émeut plus,
Ses mains couturées racontant tant de luttes
Et son regard vide tant de frères d'armes perdus.

Le vieil Aventurier est fatigué.

Qu'est devenu son ami mage soigneur,
Qui un jour est tombé?
Et cet enfant rieur,
Parti pour Irilion, Qu'il avait éduqué?

Le vieil Aventurier ne sait plus pleurer.

Pleurer Qui? Pleurer Quoi?
Ces assassins qui volent?
Ces gargouilles dans les Bois?
Ou bien encore, ceux qui le voyant prostré rigolent?

Le vieil Aventurier se sent usé.

Quand, comment a-t-il vieilli?
Son sourire et sa sensibilité se sont-ils racornis?
Pourquoi son âme et sa vaillance se sont-elles fissurées?
Pourquoi, de ses rêves, les Autres et les Landes ont-ils triomphé?

Le vieil aventurier sent la Vie le quitter.

Sa fidèle dague, "Dent des Landes" est là, pendue à son flanc
Comprenant alors le geste d'un Illustre de l'Ancien Temps
Dans une infinie désolation s'effondre en l'imitant
Et regarde sa Jeunesse ramper, un sang sombre s'écoulant.

Le Vieil Aventurier entend les Landes l'appeler.

"Plein d'Espoir et Jeunesse,
Inconscient tu as osé venir nous défier.
Te voilà désormais monument de Doute et de Vieillesse!
Certains nous ont aidé, digne adversaire, ce fut facile de gagner."

Pour la première fois depuis longtemps, le Vieillard sent une larme s'écouler.

"J'ai juré par ma Vie de vous combattre, Contrées Maudites,
De percer vos mystères, repousser vos invasions.
Parjure à mon serment, la Flamme sacrée me quitte,
Je viens grossir vos rangs puisque telle est votre Volon..."

Le glorieux Aventurier expire et roule sur le côté.
Ne pleure pas, Lecteur : À la chute de sa larme, j'ai vu une fleur pousser.