Je reviens ici sur le poème.
Rappelons le contexte :
Perdur vient d'utiliser la clef trouvée par Deepblue pour ouvrir la porte. Il déclenche correctement un mécanisme, mais s'aperçoit qu'il y aura besoin d'une seconde clef similaire à la première. Au passage, il nous préviens que lui seul a le savoir-faire requis pour actionner ce type de mécanisme (il s'agit d'une serrure d'Humain Ancien).
C'est alors que survient Adrian. Il enlève Perdur et nous nargue : "
Je vous avais prévenu qu'il y aurait de nouvelles règles." Il confirme que la serrure nécessite bien deux clés. Et comme Selena lui demande où il a emmené Perdur, il répond : "
Je suis ravi que vous me posiez la question, car c'est lui qui a les réponses pour cette seconde clef."
Quelques phrases de plus au passage, pour ceux qui douteraient encore du cynisme de ce Féal :
Adrian : Cependant, je l'ai dit et répété. Je ne suis pas un monstre. Et voici donc ce que j'ai fait pour vous aider. Voire vous morfondre, selon vos compétences.
[...] Si vous trouvez la clef, vous ouvrez, il sort, il court partout, je le retrouve et je le tue. c'est aussi simple que ça.
[...]
Palladio : pourquoi tu t'embetes avec des natifs, hin ?
Adrian : Parce qu'ils n'ont pas la chance de ressusciter. C'est beaucoup plus marquant. Et puis c'est amusant.
froggy : hmm dites Adrian, dans ce cas pourquoi jouerions avec vous si le résultat reste le même que nous gagnions ou perdions?
Adrian : Si vous gagnez, vous n'avez pas sa mort sur la conscience. C'est une question de bien-être intérieur.
Enfin, le poème en lui-même :
Adrian a écrit :Maintenant, comme je ne suis pas un monstre, voilà l'énigme. Un simple trait d'humour. Avant de commencer, j'aimerai vous dire que je vous ai bien eu. J'espère que vous vous en souviendrez.
J'ai composé un poème, qui est bien faible, ce qui ne devrait pas vous changer de vos arts.
Il va te falloir voyager très loin,
Sautant d'un bout à l'autre, tel un ressort,
... pfff.. "d'un bout à l'autre", c'est d'un banal...
Bref, passons au vif du sujet.
Sache d'abord que je ne veux point
Te faire apparaître comme moins fort
Et te diriger à mon bon vouloir dans le Val
Et, une fois là-bas, t'y découper.
FIN
Merci, et à bientôt.
Le Féal s'éclipse alors. Alors que nous nous perdons en conjectures, Perdur parvient à nous contacter par télépathie et nous apprend qu'il est attaché à une souche dans une forêt. Rol le retrouvera finalement dans la Forêt des Anciens, en Aeth Aelfan (oui, en Irilion, et dans une région où les Humains Anciens ont vécu).
On retrouve avec Perdur un sac contenant du nectar d'abeille, une impatiens, une essence volcanique, deux lilas et une grappe de myrtilles.
Perdur nous précise que le Féal lui a répété qu'il nous avait bien eu.
Voici pour les faits. j'ai essayé de ne pas oublier de détail, car qui sait si une allusion anodine n'aurait pas son importance.
Maintenant, le poème.
J'ai eu l'idée d'une interprétation
possible. Et si Adrian "nous avait eu" en nous pondant un poème qui parle non pas de la clef elle-même, mais de la façon de retrouver Perdur "
car c'est lui qui a les réponses pour cette seconde clef" ?
Il va te falloir voyager très loin,
Sautant d'un bout à l'autre, tel un ressort,
Allusion à Irilion, très loin de Séridia. Le saut façon ressort me fait penser au système de propulsion très spécial du navire éperon, qui seul nous permet la traversée.
... pfff.. "d'un bout à l'autre", c'est d'un banal...
Parce que le trajet Séridia-Irilion est devenu "banal" pour beaucoup d'Aventuriers ?
Bref, passons au vif du sujet.
Le vif (=vivant) du sujet : Perdur, en fait !
Sache d'abord que je ne veux point
Te faire apparaître comme moins fort
Perdur a été ligoté, donc se retrouve en position de faiblesse.
Et te diriger à mon bon vouloir dans le Val
On s'est demandé s'il s'agissait du Val d'Alganiel ou du Val d'Iriliel. Mais cette forêt des Anciens pourrait aussi convenir, en langage poétique. Et Adrian y a bien dirigé Perdur "selon son bon vouloir".
Et, une fois là-bas, t'y découper.
Perdur était attaché à une souche, un arbre découpé.
FIN
Y aurait-il un indice dans ce mot ?
Ceci n'est qu'une explication possible. Et n'exclut pas un second sens caché, allez savoir... Mais à moins qu'on ne trouve une autre raison pour laquelle Adrian nous aurait eu (et
il espère qu'on s'en souviendra), l'idée que le poème ne mène qu'à Perdur me semble tenir la route.
Je n'en suis pas resté là, toutefois. Avec Rol, on a creusé à l'endroit où Perdur a été attaché. Après tout, c'est l'endroit où le poème mène ! Et bien non, nous n'avons rien trouvé.