Pillages à la Cité de la Rive
Publié : 28 oct. 2010, 21:15
Le soleil est au plus haut dans le ciel. Mais il sèche mal un sol toujours humide et réchauffe peu un air passablement malsain. Chaneoul inventorie les dernières armures reçues ce matin quand il est distrait par une clameur. Sourde et grandissante, elle parait venir de l'orée du bois tout proche. À peine a-t-il le temps de s'interroger qu'une masse de plusieurs dizaines de natifs fond sur lui et le chahute. Un Sinan, un homme au corps noueux et au regard pénétrant, l'interpelle :
"Chaneoul ! Donne-nous de quoi défendre nos vies contre les hordes sauvages. Laisse-nous tes équipements.
- Sénéchal, piaille un Kultar aux oreilles rondes et régulières comme des pièces d'or, tu as sauvé nos parents autrefois. Tu peux encore nous aider. Confie-nous des épées. Hé... Oh ! Des armures ici, des armures pour nous protéger.
- Il a raison, insiste un Homme Bleu aux cheveux et aux épaules couverts de sable. Regardez ! Des armures ici et là des dagues et des glaives. Prenons-les !"
Assailli par la foule, le vieux commandant tente de défendre sa marchandise :
"Arrêtez, voyons ! Je vous en prie, arrêtez ! Tout cet équipement servira, mais il faut le donner aux milices de nos villes ! Vous ne savez même pas si ces affaires vous iront correctement. Et de toute façon, vous n'avez jamais appris à utiliser un tel attirail. Laissez faire ceux dont c'est le métier. Mes amis ! Mes amis..."
Chaneoul ne finit pas sa phrase, des gens le pressent et le harcèlent comme des chiens forçant un cerf exténué. Un Haut-Elfe aux traits tirés fouille une carriole, deux Galdurs aux muscles saillants commencent à empiler des cuirasses, quelques Nains presque silencieux se saisissent des épées les plus larges et les plus longues, une bande aboyante essaie d'enfoncer la porte d'une réserve. La chasse aux trésors occupe la meute remuante. Préférant finalement se poster en retrait, se tenant les côtes et respirant avec difficulté, le marchand d'armes est médusé par la scène. Un de ses commis, un jeune Eldorian portant un bonnet de laine et des habits en toile grossière, vient aux nouvelles :
"Patron ! Patron ! Vous allez bien ?
- Mon garçon ! Chaneoul saisit son assistant par les épaules. Ces gens saccagent mon commerce. Va vite nous trouver des secours.
- J'ai vu une patrouille passer pas loin. Je m'en occupe, patron."
Constatant, impuissant, les dégâts, le fidèle d'Ernek maugrée :
"Il est temps que notre armée mette un terme à ce désordre. Oh oui, plus que temps...
- Prenons toutes les lames, crient certains dans la foule. Emportons aussi les boucliers. Ne laissons rien !
- Qu'on vienne seulement nous barrer la route, ajoutent d'autres émeutiers. On a de quoi se battre maintenant !"
Un vent humide et froid se lève. En regardant vers la mer, Chaneoul se rend compte que l'horizon s'obscurcit. Il se souvient des batailles anciennes et des héros disparus. Il se remémore ses années glorieuses et commence à trembler.
"Chaneoul ! Donne-nous de quoi défendre nos vies contre les hordes sauvages. Laisse-nous tes équipements.
- Sénéchal, piaille un Kultar aux oreilles rondes et régulières comme des pièces d'or, tu as sauvé nos parents autrefois. Tu peux encore nous aider. Confie-nous des épées. Hé... Oh ! Des armures ici, des armures pour nous protéger.
- Il a raison, insiste un Homme Bleu aux cheveux et aux épaules couverts de sable. Regardez ! Des armures ici et là des dagues et des glaives. Prenons-les !"
Assailli par la foule, le vieux commandant tente de défendre sa marchandise :
"Arrêtez, voyons ! Je vous en prie, arrêtez ! Tout cet équipement servira, mais il faut le donner aux milices de nos villes ! Vous ne savez même pas si ces affaires vous iront correctement. Et de toute façon, vous n'avez jamais appris à utiliser un tel attirail. Laissez faire ceux dont c'est le métier. Mes amis ! Mes amis..."
Chaneoul ne finit pas sa phrase, des gens le pressent et le harcèlent comme des chiens forçant un cerf exténué. Un Haut-Elfe aux traits tirés fouille une carriole, deux Galdurs aux muscles saillants commencent à empiler des cuirasses, quelques Nains presque silencieux se saisissent des épées les plus larges et les plus longues, une bande aboyante essaie d'enfoncer la porte d'une réserve. La chasse aux trésors occupe la meute remuante. Préférant finalement se poster en retrait, se tenant les côtes et respirant avec difficulté, le marchand d'armes est médusé par la scène. Un de ses commis, un jeune Eldorian portant un bonnet de laine et des habits en toile grossière, vient aux nouvelles :
"Patron ! Patron ! Vous allez bien ?
- Mon garçon ! Chaneoul saisit son assistant par les épaules. Ces gens saccagent mon commerce. Va vite nous trouver des secours.
- J'ai vu une patrouille passer pas loin. Je m'en occupe, patron."
Constatant, impuissant, les dégâts, le fidèle d'Ernek maugrée :
"Il est temps que notre armée mette un terme à ce désordre. Oh oui, plus que temps...
- Prenons toutes les lames, crient certains dans la foule. Emportons aussi les boucliers. Ne laissons rien !
- Qu'on vienne seulement nous barrer la route, ajoutent d'autres émeutiers. On a de quoi se battre maintenant !"
Un vent humide et froid se lève. En regardant vers la mer, Chaneoul se rend compte que l'horizon s'obscurcit. Il se souvient des batailles anciennes et des héros disparus. Il se remémore ses années glorieuses et commence à trembler.