Les derniers parchemins.
- Valiant
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Les derniers parchemins.
Une étrange odeur de citron et de vieux parchemin émane d'une pochette qui n'était pas là à votre dernier passage.
Si vous avez le temps, ou si vous êtes curieux, en vous approchant, vous pouvez constater que la pochette a été faite à la main -main peu habile dirons nous.
Elle semble avoir été oubliée là, mais personne ne semble vouloir la reprendre.
Détachant l'attache maladroite vous sortez le premier parchemin.
______________________________________________________________________________________________A celui qui lira.
_______________________________________________________________________________Le 19 d'Elouenien du Fingelien 369.
Voici donc qu'il est venu le temps de rassembler ces parchemins.
Ne te fie pas au titre, ceci n'est pas vraiment un testament, mais plutôt des mémoires; si on peut appeler ainsi les textes, lettres et essais que tu trouveras sur ces quelques feuillets volants.
Si tu ne veux pas connaître les soucis et les joies d'un Sinan que la vie a un peu usé, laisse la pochette là où tu l'as trouvée.
J'ai eu la soudaine envie d'être égoïste et d'écrire pour moi, il faut bien parfois, je crois.
J'espère que ces quelques mots écrits amèrement ou le sourire aux lèvres sauront justifier ce que je fis, ce que je fais, et ce que je ferai.
Tu ne me connais peut-être pas, je suis peut-être déjà mort ou parti alors que tu touches cette pochette.
Tu ne comprendras peut-être donc pas tout ce qui sera écrit, et pour cause, la plupart des parchemins ont été écrits il y a des jours, des mois, des fingeliens peut-être, et s'adressent à des destinataires particuliers.
Mais je te laisse le choix de poursuivre ou d'arrêter de lire mes derniers parchemins.
Que Fingel dirige tes pas, lecteur.
Valiant, aventurier Sinan.
Vous vous apprêtez à lire le parchemin suivant, quand la porte s'ouvre, vous rappelant par la même occasion que le temps n'est pas qu'à la lecture.
Si vous avez le temps, ou si vous êtes curieux, en vous approchant, vous pouvez constater que la pochette a été faite à la main -main peu habile dirons nous.
Elle semble avoir été oubliée là, mais personne ne semble vouloir la reprendre.
Détachant l'attache maladroite vous sortez le premier parchemin.
______________________________________________________________________________________________A celui qui lira.
_______________________________________________________________________________Le 19 d'Elouenien du Fingelien 369.
Voici donc qu'il est venu le temps de rassembler ces parchemins.
Ne te fie pas au titre, ceci n'est pas vraiment un testament, mais plutôt des mémoires; si on peut appeler ainsi les textes, lettres et essais que tu trouveras sur ces quelques feuillets volants.
Si tu ne veux pas connaître les soucis et les joies d'un Sinan que la vie a un peu usé, laisse la pochette là où tu l'as trouvée.
J'ai eu la soudaine envie d'être égoïste et d'écrire pour moi, il faut bien parfois, je crois.
J'espère que ces quelques mots écrits amèrement ou le sourire aux lèvres sauront justifier ce que je fis, ce que je fais, et ce que je ferai.
Tu ne me connais peut-être pas, je suis peut-être déjà mort ou parti alors que tu touches cette pochette.
Tu ne comprendras peut-être donc pas tout ce qui sera écrit, et pour cause, la plupart des parchemins ont été écrits il y a des jours, des mois, des fingeliens peut-être, et s'adressent à des destinataires particuliers.
Mais je te laisse le choix de poursuivre ou d'arrêter de lire mes derniers parchemins.
Que Fingel dirige tes pas, lecteur.
Valiant, aventurier Sinan.
Vous vous apprêtez à lire le parchemin suivant, quand la porte s'ouvre, vous rappelant par la même occasion que le temps n'est pas qu'à la lecture.
Dernière modification par Valiant le 31 juil. 2008, 19:35, modifié 2 fois.
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Lettre à...
_____________________________________________________________________________________________A celle qui fut.
_________________________________________________________________________________Le 1 d'Archeno du Fingelien 370.
Comme je regrette le temps de nos amours.
Oh je regrette tant de choses: les longues soirées passées sous les feuillages à contempler ta beauté dans son plus simple appareil, les longues journées d'attentes interminables, ces regards, ces sourires, ces soupirs et ces tendresses.
Je les hais ces moments de bonheurs purs, je les hais autant que je les envie.
J'en rêve encore, de ces souvenirs persistants, de tes yeux toujours gravés dans mon esprit.
Si seulement je pouvais ne me rappeler que cette joie; mais j'en crève encore de la fin de notre utopique vie vagabonde, de ces larmes amères et de cette nouvelle fuite.
Je te hais quand le soleil se lève et que je vois au loin un bâteau partir ou un inconnu courir loin du port, loin de ses attaches.
T'en souvint-il de notre dernière nuit d'amour, de nos dernières caresses et de nos dernières promesses? De ce sang, de cette lame, de ce retour mouvementé..
Je Les hais depuis qu'Elles m'ont épargné.
Comme je regarde le temps qui passe.
Oh, tant de choses sont passées, mais il faut toujours revenir au commencement pour pouvoir continuer, n'est-ce-pas?
Il faut toujours courrir, ne jamais s'arrêter, éternellement fuir et ne pas oublier.
Mais je sais, quand je regarde vers le ciel que tu veux que je vive et ta présence parmi les étoiles me réchauffe, un jour peut-être je te rejoindrai et nous serons ensemble pour l'éternité.
Quelques tristes pensées accompagnées d'un sourire.
Ton Sinan, Valiant.
_________________________________________________________________________________Le 1 d'Archeno du Fingelien 370.
Comme je regrette le temps de nos amours.
Oh je regrette tant de choses: les longues soirées passées sous les feuillages à contempler ta beauté dans son plus simple appareil, les longues journées d'attentes interminables, ces regards, ces sourires, ces soupirs et ces tendresses.
Je les hais ces moments de bonheurs purs, je les hais autant que je les envie.
J'en rêve encore, de ces souvenirs persistants, de tes yeux toujours gravés dans mon esprit.
Si seulement je pouvais ne me rappeler que cette joie; mais j'en crève encore de la fin de notre utopique vie vagabonde, de ces larmes amères et de cette nouvelle fuite.
Je te hais quand le soleil se lève et que je vois au loin un bâteau partir ou un inconnu courir loin du port, loin de ses attaches.
T'en souvint-il de notre dernière nuit d'amour, de nos dernières caresses et de nos dernières promesses? De ce sang, de cette lame, de ce retour mouvementé..
Je Les hais depuis qu'Elles m'ont épargné.
Comme je regarde le temps qui passe.
Oh, tant de choses sont passées, mais il faut toujours revenir au commencement pour pouvoir continuer, n'est-ce-pas?
Il faut toujours courrir, ne jamais s'arrêter, éternellement fuir et ne pas oublier.
Mais je sais, quand je regarde vers le ciel que tu veux que je vive et ta présence parmi les étoiles me réchauffe, un jour peut-être je te rejoindrai et nous serons ensemble pour l'éternité.
Quelques tristes pensées accompagnées d'un sourire.
Ton Sinan, Valiant.
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_________________________________________________________________________________________A celle qui n'est plus.
_________________________________________________________________________________Le 6 d'Archeno du Fingelien 370.
Tout est allé si vite.
Depuis le jour où nos regards se sont croisés, à cette étrange soirée dans le Mémorial du Divin Fingel où nos mains se sont jointes.
Et cette nuit où nous nous sommes connus sur ce simple carré d’herbe, tant de passion commune pour songer même à nous lier magiquement, éternellement, dans le secret de nos désirs.
De si longs Fingeliens côte à côte jusqu'à...
Jusqu'à ce decrescendo, cette chute, cette disparition, inattendue, subite.
Je pensais que nous ferions face au grand jour à la foule d'aventuriers et de Natifs nous crachant leurs préjugés et leur haine au visage.
Malgré mes souvenirs, mes plaies, mes doutes j'ai fini par croire à mes propres mensonges.
Tu étais là, penchée au dessus de mon torse balafré ; à essuyer chaque cauchemar d’une parole, à panser chaque blessure d’un regard, à balayer chaque incertitude d’un baiser.
Tu étais ma solution, même si elle était présente dans mon esprit, c’était toi que je tenais contre moi, elle me l’avait promis, je t’avais trouvé.
Il a fallu que tout s’effondre.
Je ne sais même plus comment ni pourquoi, le vent soufflait fort soulevant le sable du désert, le ciel annonçait l’orage comme le cor annonce la guerre, je sentais quelque chose en moi se rompre, à travers le cuir Sinan le sang s’écoulait.
La marque de ton nom me purifiait de ce qu’il y avait de plus sal en moi, et les lettres se resserraient, et mes cris ne se répercutaient qu’en moi, ils ne te touchaient pas, tu t’étais déjà envolée.
J’aurais dû mourir, ne serait-ce que pour nous.
Je l’ai espéré cette délivrance, mais le dernier souffle que tu m’as confié ne s’est pas essoufflé, au contraire, il m’a poussé à aller de l’avant.
Et j’irai déposer dans le Mémorial un bouquet de roses noires pour ce beau mensonge, je rêverai pour te faire subsister et je me battrai pour que dans l’avenir aucun couple n’ait de honte à se montrer en plein jour.
Tendrement.
Ton aimé, Valiant.
_________________________________________________________________________________Le 6 d'Archeno du Fingelien 370.
Tout est allé si vite.
Depuis le jour où nos regards se sont croisés, à cette étrange soirée dans le Mémorial du Divin Fingel où nos mains se sont jointes.
Et cette nuit où nous nous sommes connus sur ce simple carré d’herbe, tant de passion commune pour songer même à nous lier magiquement, éternellement, dans le secret de nos désirs.
De si longs Fingeliens côte à côte jusqu'à...
Jusqu'à ce decrescendo, cette chute, cette disparition, inattendue, subite.
Je pensais que nous ferions face au grand jour à la foule d'aventuriers et de Natifs nous crachant leurs préjugés et leur haine au visage.
Malgré mes souvenirs, mes plaies, mes doutes j'ai fini par croire à mes propres mensonges.
Tu étais là, penchée au dessus de mon torse balafré ; à essuyer chaque cauchemar d’une parole, à panser chaque blessure d’un regard, à balayer chaque incertitude d’un baiser.
Tu étais ma solution, même si elle était présente dans mon esprit, c’était toi que je tenais contre moi, elle me l’avait promis, je t’avais trouvé.
Il a fallu que tout s’effondre.
Je ne sais même plus comment ni pourquoi, le vent soufflait fort soulevant le sable du désert, le ciel annonçait l’orage comme le cor annonce la guerre, je sentais quelque chose en moi se rompre, à travers le cuir Sinan le sang s’écoulait.
La marque de ton nom me purifiait de ce qu’il y avait de plus sal en moi, et les lettres se resserraient, et mes cris ne se répercutaient qu’en moi, ils ne te touchaient pas, tu t’étais déjà envolée.
J’aurais dû mourir, ne serait-ce que pour nous.
Je l’ai espéré cette délivrance, mais le dernier souffle que tu m’as confié ne s’est pas essoufflé, au contraire, il m’a poussé à aller de l’avant.
Et j’irai déposer dans le Mémorial un bouquet de roses noires pour ce beau mensonge, je rêverai pour te faire subsister et je me battrai pour que dans l’avenir aucun couple n’ait de honte à se montrer en plein jour.
Tendrement.
Ton aimé, Valiant.
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___________________________________________________________________________________________A celle qui sera.
_________________________________________________________________________________Le 25 d'Elfist du Fingelien 370.
Il n'est plus temps de repartir.
Ce n'est ni le ton grisé de mon iris, ni les poils gris qui se glissent dans ma barbe et sur mon torse, ni mon corps douloureux qui me le disent
La lourdeur de ma démarche, comme le poids qui semble m'empêcher de porter une épée fiérement ne font que de bons prétextes.
La raison est simple. Je n'ai nullepart où aller. Ai-je seulement une porte qui s'ouvrira à moi si je m'en retourne, y aura-t-il ne serait-ce qu'un inconnu qui me reconnaîtra?
Je ne peux plus repartir.
Même ici je ne suis qu'un intrus, un nomade, quelqu'un de passage, qui s'efface déjà, peu à peu.
Encombrant, un boiteux qui ne sait pas croiser le fer.
Inutile, un Sinan qui renie ses orgines.
Embêtant, un grognon qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.
Je ne suis peut-être pas à ma place, parmi ces braves, criant au front, versant et déversant du sang...
Et pourtant... c'est ici que les seules personnes auxquelles je tienne encore sont là, vivantes grâce à Leur Malédiction.
Je ne veux plus repartir.
Je n'aurais rien laissé ici, pas même de femme pour me pleurer, ni d'enfants pour me succéder.
Piètre héritage que quelques Lumens, capes sans valeur, épées jamais souillées, minerais extraits avec patience, parchemins déchirés, jaunis, oubliés.
Mon dernier souhait est celui de reposer en paix, près d'une Femme qui ne posa jamais son regard sur moi que pour se moquer de mon air béat devant sa beauté et son intelligente arrogance. Ce voeu ne sera sans doute que murmuré et se perdra parmi les autres.
Des bûches et des essences pour le froid, de la viande et des légumes pour le repas, de l'amour et des amitiés pour ne pas se laisser abattre.
Que ma fuite n'ait pas été sotte, que mon voyage ait servi, que mon existence ne se résume pas qu'à quelques mots sur des parchemins qui finiront comme combustibles lorsque le bois se fera rare.
Valiant.
_________________________________________________________________________________Le 25 d'Elfist du Fingelien 370.
Il n'est plus temps de repartir.
Ce n'est ni le ton grisé de mon iris, ni les poils gris qui se glissent dans ma barbe et sur mon torse, ni mon corps douloureux qui me le disent
La lourdeur de ma démarche, comme le poids qui semble m'empêcher de porter une épée fiérement ne font que de bons prétextes.
La raison est simple. Je n'ai nullepart où aller. Ai-je seulement une porte qui s'ouvrira à moi si je m'en retourne, y aura-t-il ne serait-ce qu'un inconnu qui me reconnaîtra?
Je ne peux plus repartir.
Même ici je ne suis qu'un intrus, un nomade, quelqu'un de passage, qui s'efface déjà, peu à peu.
Encombrant, un boiteux qui ne sait pas croiser le fer.
Inutile, un Sinan qui renie ses orgines.
Embêtant, un grognon qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.
Je ne suis peut-être pas à ma place, parmi ces braves, criant au front, versant et déversant du sang...
Et pourtant... c'est ici que les seules personnes auxquelles je tienne encore sont là, vivantes grâce à Leur Malédiction.
Je ne veux plus repartir.
Je n'aurais rien laissé ici, pas même de femme pour me pleurer, ni d'enfants pour me succéder.
Piètre héritage que quelques Lumens, capes sans valeur, épées jamais souillées, minerais extraits avec patience, parchemins déchirés, jaunis, oubliés.
Mon dernier souhait est celui de reposer en paix, près d'une Femme qui ne posa jamais son regard sur moi que pour se moquer de mon air béat devant sa beauté et son intelligente arrogance. Ce voeu ne sera sans doute que murmuré et se perdra parmi les autres.
Des bûches et des essences pour le froid, de la viande et des légumes pour le repas, de l'amour et des amitiés pour ne pas se laisser abattre.
Que ma fuite n'ait pas été sotte, que mon voyage ait servi, que mon existence ne se résume pas qu'à quelques mots sur des parchemins qui finiront comme combustibles lorsque le bois se fera rare.
Valiant.
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________________________________________________________________________________A celui qui ne fut jamais un père.
_________________________________________________________________________________Le 15 Ullitavar du Fingelien 370.
Tu pourrais être dans le Monde Inférieur comme une âme errante, ou encore un mort-vivant, ou peut-être une invocation réduite à l'état de serviteur par l'un de nos confrères.
Cela importe-t-il réellement aujourd'hui?
Je ne suis pas devenu celui que tu espérais, mais as-tu été celui que j'attendais?
Est-ce que cette nuit-là tu t'es seulement demandé ce qu'il adviendrait de moi quand dans ta folie tu as tout dévasté?
Ils m'ont jeté dehors.
J'ai cru devenir fou.
Je ne me souviens plus que du désert à perte de vue, de la soif, des mirages, et puis un jour sans savoir comment j'étais arrivé là, je me suis retrouvé dans une forêt elfique.
Tu as emporté avec toi, mes souvenirs, et ce que j'étais.
Si tu me verrais, tu me cracherais au visage, me renierais, me tuerais de tes propres mains.
Comment un Sinan peut-il être.. ainsi?
Ton fils ne peut pas être comme moi, n'est-ce pas?
Je te suis si inconnu et tu me sembles si étranger.
Je n'irai pas rejoindre le Monde Inférieur quand Elles me laisseront m'en aller, je n'en suis pas digne. Je ne serais même pas apte d'être invoqué. J'errerai si Elles me laissent tout juste trouver ce repos qui n'en sera pas un.
J'aimerais que tu m'appelles encore Fils, comme ce jour où je suis rentré au village avec cet air froid, cette détermination fougueuse.
Mais, Père, je ne suis plus même invocateur, encore moins assassin ou voleur. J'ai le regard rêveur et ma voix ne fait trembler que les coeurs qui savent entendre la tristesse. Je n'ai plus le buste droit, et je ne suis plus fier.
Je ne suis pas devenu quelqu'un, mais plutôt une personne.
Et je regrette parfois ce temps passé assis près du feu à écouter la voix ennivrante du conteur.
Pardonne-moi de ne pas être à la hauteur.
Ton Fils, Valiant.
_________________________________________________________________________________Le 15 Ullitavar du Fingelien 370.
Tu pourrais être dans le Monde Inférieur comme une âme errante, ou encore un mort-vivant, ou peut-être une invocation réduite à l'état de serviteur par l'un de nos confrères.
Cela importe-t-il réellement aujourd'hui?
Je ne suis pas devenu celui que tu espérais, mais as-tu été celui que j'attendais?
Est-ce que cette nuit-là tu t'es seulement demandé ce qu'il adviendrait de moi quand dans ta folie tu as tout dévasté?
Ils m'ont jeté dehors.
J'ai cru devenir fou.
Je ne me souviens plus que du désert à perte de vue, de la soif, des mirages, et puis un jour sans savoir comment j'étais arrivé là, je me suis retrouvé dans une forêt elfique.
Tu as emporté avec toi, mes souvenirs, et ce que j'étais.
Si tu me verrais, tu me cracherais au visage, me renierais, me tuerais de tes propres mains.
Comment un Sinan peut-il être.. ainsi?
Ton fils ne peut pas être comme moi, n'est-ce pas?
Je te suis si inconnu et tu me sembles si étranger.
Je n'irai pas rejoindre le Monde Inférieur quand Elles me laisseront m'en aller, je n'en suis pas digne. Je ne serais même pas apte d'être invoqué. J'errerai si Elles me laissent tout juste trouver ce repos qui n'en sera pas un.
J'aimerais que tu m'appelles encore Fils, comme ce jour où je suis rentré au village avec cet air froid, cette détermination fougueuse.
Mais, Père, je ne suis plus même invocateur, encore moins assassin ou voleur. J'ai le regard rêveur et ma voix ne fait trembler que les coeurs qui savent entendre la tristesse. Je n'ai plus le buste droit, et je ne suis plus fier.
Je ne suis pas devenu quelqu'un, mais plutôt une personne.
Et je regrette parfois ce temps passé assis près du feu à écouter la voix ennivrante du conteur.
Pardonne-moi de ne pas être à la hauteur.
Ton Fils, Valiant.
- Valiant
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Les parchemins semblent avoir été une dernière fois carressés par le regard d'un vieux Sinan.
Une feuille vierge s'est glissé -sans doute pas par hasard- entre le parchemin où s'est arrêté votre lecture et les autres.
______________________________________________________________________________________A cette Utopique Union.
____________________________________________________________________________________Le 30 Ullitavar du Fingelien 370.
Je ne te verrai pas, toi que j'eusse glorifié jusqu'à devant la face des Féaux, toi qui me voyais t'attendre.
Tant de Fingeliens, à espérer que Fingel lui-même -pourquoi pas?- vienne sonner l'heure de ma délivrance... de notre délivrance.
Tu aurais été l'amante de mon esprit, celle que j'aurais étreint jusqu'à ce que mes yeux se ferment.
Mais Toi, Cruelle comme les Landes Elles-mêmes, tu es ma rivale, celle que jamais je n'égale, celle que je n'aperçois pas.
Cette fois-ci, le joug des Landes aura eu raison de moi, les pensées des aventuriers m'auront trop éloigné de toi, tu me touches une dernière fois, au coeur.
Je ne veux plus t'espérer, Mère de Joie et de Beauté, Fille de Sang et de Souffrances.
Je veux m'éloigner de cet Espoir que tu m'insuffles, des conflits que tu sèmes, je n'en puis plus.
Alors, quand le vent porteur de nouvelles vient, j'entends, j'entends l'appel... Est-ce toi qui me le souffle?
Je tends la main et te saisis éternellement.
Valiant.
Une feuille vierge s'est glissé -sans doute pas par hasard- entre le parchemin où s'est arrêté votre lecture et les autres.
______________________________________________________________________________________A cette Utopique Union.
____________________________________________________________________________________Le 30 Ullitavar du Fingelien 370.
Je ne te verrai pas, toi que j'eusse glorifié jusqu'à devant la face des Féaux, toi qui me voyais t'attendre.
Tant de Fingeliens, à espérer que Fingel lui-même -pourquoi pas?- vienne sonner l'heure de ma délivrance... de notre délivrance.
Tu aurais été l'amante de mon esprit, celle que j'aurais étreint jusqu'à ce que mes yeux se ferment.
Mais Toi, Cruelle comme les Landes Elles-mêmes, tu es ma rivale, celle que jamais je n'égale, celle que je n'aperçois pas.
Cette fois-ci, le joug des Landes aura eu raison de moi, les pensées des aventuriers m'auront trop éloigné de toi, tu me touches une dernière fois, au coeur.
Je ne veux plus t'espérer, Mère de Joie et de Beauté, Fille de Sang et de Souffrances.
Je veux m'éloigner de cet Espoir que tu m'insuffles, des conflits que tu sèmes, je n'en puis plus.
Alors, quand le vent porteur de nouvelles vient, j'entends, j'entends l'appel... Est-ce toi qui me le souffle?
Je tends la main et te saisis éternellement.
Valiant.
- Valiant
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___________________________________________________________________________________________A mes bourreaux.
__________________________________________________________________________________Le 28 d'Elfist du Fingelien 370.
A vous, bourreaux, ceux qui m'accablent de tous les maux et font ressortir de moi ces facettes qui ne m'inspirent pas, je vous écris; et c'est trop d'honneur que d'adresser cette lettre à des êtres d'aussi peu de coeur.
De paroles blessantes, en serpents venimeux, en dagues croisées, qu'avez vous fait?
Si peu de choses.
Vous n'avez qu'alimenté la rancoeur d'un Sinan déjà fatigué, fait ressortir des rides et des cernes que la monotonie masquait, et engendré la volonté par-là même de cet aventurier d'avancer vers l'Union.
De mains tendus, en crachats au visage, en coups derrière le dos, qu'allez-vous devenir?
Si basses choses.
Vous n'avez par votre félonie qu'alliés les aventuriers contre vous et signé notre Union, vos désillusions.
Masquez-vous, Hommes de l'Ombre, et au crépuscule venez m'arracher à la vie, je reviendrai, narquois, vous cracher mes entrailles sur vos dagues effilées.
Car si vous êtes Tout Puissants et Immortels, je ne suis pas moins Maudit que vous, et vous serez toujours arrêtés par les Eternelles, celles qui de par Leur Volonté vous ont offert ce don, vous le retireront.
Si ce n'est l'Histoire, les parchemins et ma chair s'en souviendront: trahison.
Vos discours et vos sourires se perdront, comme cette joie de vivre et cet amour que vous m'avez oté.
L'Heure de ma sentence était peut-être arrivée: le Monde Inférieur n'est pas pour mon corps déchiré. Mais quand le Jugement sera venu pour vos âmes en lambeaux, Sinan et Erham eux-mêmes vous condamneront à l'errance.
Soyez bénis.
Valiant, Celui qui ose rester stoïque devant vos dagues.
__________________________________________________________________________________Le 28 d'Elfist du Fingelien 370.
A vous, bourreaux, ceux qui m'accablent de tous les maux et font ressortir de moi ces facettes qui ne m'inspirent pas, je vous écris; et c'est trop d'honneur que d'adresser cette lettre à des êtres d'aussi peu de coeur.
De paroles blessantes, en serpents venimeux, en dagues croisées, qu'avez vous fait?
Si peu de choses.
Vous n'avez qu'alimenté la rancoeur d'un Sinan déjà fatigué, fait ressortir des rides et des cernes que la monotonie masquait, et engendré la volonté par-là même de cet aventurier d'avancer vers l'Union.
De mains tendus, en crachats au visage, en coups derrière le dos, qu'allez-vous devenir?
Si basses choses.
Vous n'avez par votre félonie qu'alliés les aventuriers contre vous et signé notre Union, vos désillusions.
Masquez-vous, Hommes de l'Ombre, et au crépuscule venez m'arracher à la vie, je reviendrai, narquois, vous cracher mes entrailles sur vos dagues effilées.
Car si vous êtes Tout Puissants et Immortels, je ne suis pas moins Maudit que vous, et vous serez toujours arrêtés par les Eternelles, celles qui de par Leur Volonté vous ont offert ce don, vous le retireront.
Si ce n'est l'Histoire, les parchemins et ma chair s'en souviendront: trahison.
Vos discours et vos sourires se perdront, comme cette joie de vivre et cet amour que vous m'avez oté.
L'Heure de ma sentence était peut-être arrivée: le Monde Inférieur n'est pas pour mon corps déchiré. Mais quand le Jugement sera venu pour vos âmes en lambeaux, Sinan et Erham eux-mêmes vous condamneront à l'errance.
Soyez bénis.
Valiant, Celui qui ose rester stoïque devant vos dagues.
- Valiant
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___________________________________________________________________________________________A un Fils, un héritier.
___________________________________________________________________________________Le 1 d'Ullitaver du Fingelien 370.
Je crois qu'il est temps de te le dire, ou plutôt non, de te l'écrire.
Demain il sera déjà peut-être trop tard...
Comme le jeu du hasard te mit sur mon chemin, il pourrait bien nous séparer, et puis, même si je ne veux pas m'en aller, tu le sais, Elles m'en iront.
Alors; voilà, tu représentes cette jeunesse, cette fougue, et ce guerrier que je ne suis pas, que je n'ai pas pu être, faute de volonté.
Je sais, il y a tant de combattants qui ont les yeux qui reflètent le fer qui se croise et la guerre... Mais non, tu n'as pas tout compris...
Oui, tant de jeunes insolents qui me donneraient des baffes plus fortes que les tiennes... Mais lis-donc...
Ah, c'est différent...
On ne donne pas une lame aux mille reflets enchanteurs à n'importe qui, on ne met pas d'espoir en un inconnu.
Si je n'avais pas entraperçu en toi cet éclat, je ne te le dirai pas.
Ces promesses, ces choses que tu as dites juste parce que j'allais mal, je n'y tiens pas...
C'est impossible, tu le savais déjà, tu n'y croyais pas, mais pourquoi frustrer un Sinan têtu?
Je te fais don de tes paroles, gardes-les pour les aventuriers qui auront besoin... de réconfort.
Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin que tu me jures sur la tête de Fingel de mettre fin au règne éternel des Landes... Paix à son Âme à ce Divin... Te savoir aventurier suffit.
Et puis, tu sais, je ne verrai pas le peuple se relever ou du moins, je ne me reléverai pas.
Je pense.
Je suis fatigué, mais j'ai cette amère impression de n'avoir rien laissé.
J'ai fait s'écrouler une bancale tranquilité, et puis personne ne continuera sur mes pas.
A moins que...
Toi, le seul que je puisse considérer comme Fils...
Non, je n'ose même pas l'écrire, la pensée me déchire, et si tu redevenais comme avant?
Sous l'Arbre de l'éternité... tu te souviens?
Je t'en prie... accepte du moins ceci... c'est tout ce que je puis te léguer, une dernière fois...
Libère-toi, n'oublie pas ces mots que tu n'as pas du prendre au sérieux. J'aurais essayé...
As tu-entendu les conseils qu'un vieux Père aurait pu prodiguer...?
Va où bon te semble.
Valiant.
___________________________________________________________________________________Le 1 d'Ullitaver du Fingelien 370.
Je crois qu'il est temps de te le dire, ou plutôt non, de te l'écrire.
Demain il sera déjà peut-être trop tard...
Comme le jeu du hasard te mit sur mon chemin, il pourrait bien nous séparer, et puis, même si je ne veux pas m'en aller, tu le sais, Elles m'en iront.
Alors; voilà, tu représentes cette jeunesse, cette fougue, et ce guerrier que je ne suis pas, que je n'ai pas pu être, faute de volonté.
Je sais, il y a tant de combattants qui ont les yeux qui reflètent le fer qui se croise et la guerre... Mais non, tu n'as pas tout compris...
Oui, tant de jeunes insolents qui me donneraient des baffes plus fortes que les tiennes... Mais lis-donc...
Ah, c'est différent...
On ne donne pas une lame aux mille reflets enchanteurs à n'importe qui, on ne met pas d'espoir en un inconnu.
Si je n'avais pas entraperçu en toi cet éclat, je ne te le dirai pas.
Ces promesses, ces choses que tu as dites juste parce que j'allais mal, je n'y tiens pas...
C'est impossible, tu le savais déjà, tu n'y croyais pas, mais pourquoi frustrer un Sinan têtu?
Je te fais don de tes paroles, gardes-les pour les aventuriers qui auront besoin... de réconfort.
Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin que tu me jures sur la tête de Fingel de mettre fin au règne éternel des Landes... Paix à son Âme à ce Divin... Te savoir aventurier suffit.
Et puis, tu sais, je ne verrai pas le peuple se relever ou du moins, je ne me reléverai pas.
Je pense.
Je suis fatigué, mais j'ai cette amère impression de n'avoir rien laissé.
J'ai fait s'écrouler une bancale tranquilité, et puis personne ne continuera sur mes pas.
A moins que...
Toi, le seul que je puisse considérer comme Fils...
Non, je n'ose même pas l'écrire, la pensée me déchire, et si tu redevenais comme avant?
Sous l'Arbre de l'éternité... tu te souviens?
Je t'en prie... accepte du moins ceci... c'est tout ce que je puis te léguer, une dernière fois...
Libère-toi, n'oublie pas ces mots que tu n'as pas du prendre au sérieux. J'aurais essayé...
As tu-entendu les conseils qu'un vieux Père aurait pu prodiguer...?
Va où bon te semble.
Valiant.
- Valiant
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___________________________________________________________________________________A la seule princesse des dunes.
___________________________________________________________________________________Le 2 d'Ullitavar du Fingelien 370.
Tu sais princesse,
Vous savez bien, ils nous tiennent à la gorge, on ferme la porte, ils passent au travers, on ne peut pas se cacher d’eux.
Eux sont le temps, mais aussi le passé et les origines.
Vous savez bien, nous cherchons toujours à nous enfuir, nous nous réfugions sur des terres maudites, nous nous croyons immortels.
Nous sommes les aventuriers, mais aussi vous et moi.
Vous savez bien aussi que les épines et les serpents tout au long du chemin sont dangereux, et que la moindre égratignure nous afflige, et que la moindre morsure nous change.
Mais c’est le seul chemin qu’ils nous laissent prendre.
Et nous nous enfonçons chaque jour un peu plus, cachant nos faiblesses dans l’ombre et la nuit, nous dérobant derrière de faux visages et des armes.
Cependant, tu le sais, princesse,
Quand nous arrivons à ce point de non-retour, quand les ronces nous entourent et que les serpents nous ont à leurs mercis, alors…
Alors vous savez que nous pouvons espérer que quelqu’un entende nos prières et vienne nous libérer.
Quand nous n’avons plus de larmes pour pleurer plus de forces pour crier, pour se faire entendre, et que le silence enveloppe les ronces, les serpents et l’esprit, alors…
Alors vous savez que nous ne sommes pas Eternels et les prières deviennent vœux.
Quand nous n’avons plus d’armes pour trancher et que nos masques sont tombés, alors…
Alors vous savez que nos vœux seront exaucés et que quelque soit l’issue, nous serons libérés.
Enfin, tu le sais, princesse,
Nous sommes debout, l’arme à la main.
Et tant que nous marcherons, boitant ou pas, nous serons immortels et nous vivrons.
Et vous le savez, si nos chemins sont proches, alors les ronces et les serpents devront nous affronter, nous tous, unis.
Et je te le dis, princesse, parce que je le sais.
Rien, rien ne nous enlèvera nos sourires si nous poursuivons le chemin côte à côte.
Alors ne pliez pas le genou et je ferai de même, levez votre bouclier, revêtez votre cape et ajustez votre médaillon, embarquez vos potions, battez-vous, battons-nous.
Lorsqu’ils nous laisseront un peu de répit, soignez vos blessures et protégez vos mains des petites piqûres.
Car demain je vivrai et vous vivrez, tant que le vent nous en laissera le temps.
Valiant.
___________________________________________________________________________________Le 2 d'Ullitavar du Fingelien 370.
Tu sais princesse,
Vous savez bien, ils nous tiennent à la gorge, on ferme la porte, ils passent au travers, on ne peut pas se cacher d’eux.
Eux sont le temps, mais aussi le passé et les origines.
Vous savez bien, nous cherchons toujours à nous enfuir, nous nous réfugions sur des terres maudites, nous nous croyons immortels.
Nous sommes les aventuriers, mais aussi vous et moi.
Vous savez bien aussi que les épines et les serpents tout au long du chemin sont dangereux, et que la moindre égratignure nous afflige, et que la moindre morsure nous change.
Mais c’est le seul chemin qu’ils nous laissent prendre.
Et nous nous enfonçons chaque jour un peu plus, cachant nos faiblesses dans l’ombre et la nuit, nous dérobant derrière de faux visages et des armes.
Cependant, tu le sais, princesse,
Quand nous arrivons à ce point de non-retour, quand les ronces nous entourent et que les serpents nous ont à leurs mercis, alors…
Alors vous savez que nous pouvons espérer que quelqu’un entende nos prières et vienne nous libérer.
Quand nous n’avons plus de larmes pour pleurer plus de forces pour crier, pour se faire entendre, et que le silence enveloppe les ronces, les serpents et l’esprit, alors…
Alors vous savez que nous ne sommes pas Eternels et les prières deviennent vœux.
Quand nous n’avons plus d’armes pour trancher et que nos masques sont tombés, alors…
Alors vous savez que nos vœux seront exaucés et que quelque soit l’issue, nous serons libérés.
Enfin, tu le sais, princesse,
Nous sommes debout, l’arme à la main.
Et tant que nous marcherons, boitant ou pas, nous serons immortels et nous vivrons.
Et vous le savez, si nos chemins sont proches, alors les ronces et les serpents devront nous affronter, nous tous, unis.
Et je te le dis, princesse, parce que je le sais.
Rien, rien ne nous enlèvera nos sourires si nous poursuivons le chemin côte à côte.
Alors ne pliez pas le genou et je ferai de même, levez votre bouclier, revêtez votre cape et ajustez votre médaillon, embarquez vos potions, battez-vous, battons-nous.
Lorsqu’ils nous laisseront un peu de répit, soignez vos blessures et protégez vos mains des petites piqûres.
Car demain je vivrai et vous vivrez, tant que le vent nous en laissera le temps.
Valiant.
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___________________________________________________________________________________A l'orgueil et à la beauté.
___________________________________________________________________________________Le 3 d'Ullitavar du Fingelien 370.
On m'efface, on m'enterre, je disparais.
A la beauté!
Mes muscles en frémissent encore, de ces heures passées à essayer de porter une épée fièrement, de ne pas ployer sous le poids de l'épaisse armure et à assortir ma cape à mon médaillon.
Je les envie tant ces guerriers qui avec un sourire, d'un coup d'estoc défendent villes et cités face à l'ennemi qui revient en nombre, c'est le sang qui les rend glorieux, c'est le sang qui les rend beaux.
Ma barbe en frémit encore, de ces fois où on a voulu me l'arracher.
Je n'ai jamais compris pourquoi les imberbes se disaient charmants.
Ma tête s'alourdit encore d'entendre ses voix parlant de beauté...
La virilité me laisse-t-elle une place? Hélas.
Ah! Panache...
Il n'est que deux beautés que j'apprécie.
Celle d'une femme, les cheveux lâches, son corsage défait et son visage crispé, brandissant son épée, celle qui vous donne du courage pour conquérir cette beauté... et celle qui après le combat vient panser vos blessures et qui est à votre merci.
Celle des mots, celle qui fait revivre après la défaite et qui fait rire après la victoire. Cette beauté là ne pourrit pas, ne vieillit pas et reste.
Mais seul Fingel sait l'apprécier...
A l'orgueil!
Ambition qui a causé ma perte, ma longue descente au Styx.
A vouloir tout s'approprier, on finit aveuglé et on ne sait plus bien la frontière entre le soi et l'autre.
A vouloir grimper les marches du palais quatre par quatre, on en redescend quatre fois plus et quatre fois plus vite.
Il n'y a que l'orgueil qui fait se relever qui vaille la peine.
Celui là-même qui dans un sursaut vous réveille et vous murmure... vous hurle à l'oreille.
Les autres ne sont que sources d'ennuis.
C'est peut-être à toi que je m'adresse finalement.
Tu sais, je crois que je ne regrette rien, même si j'avoue que tout à commencer par convoitise.
Tu es loin maintenant, mais je te comprends, à présent. Ou peut-être que non, et que tu es là terré dans un coin et que tu rigoles bien.
Jalousie, j'ai compris le sens de ce mot à présent.
Tout aura été de ta faute, finalement.
Je ne comprendrai jamais...
Pourquoi n'as-tu rien fait?... Prodige?
Valiant.
___________________________________________________________________________________Le 3 d'Ullitavar du Fingelien 370.
On m'efface, on m'enterre, je disparais.
A la beauté!
Mes muscles en frémissent encore, de ces heures passées à essayer de porter une épée fièrement, de ne pas ployer sous le poids de l'épaisse armure et à assortir ma cape à mon médaillon.
Je les envie tant ces guerriers qui avec un sourire, d'un coup d'estoc défendent villes et cités face à l'ennemi qui revient en nombre, c'est le sang qui les rend glorieux, c'est le sang qui les rend beaux.
Ma barbe en frémit encore, de ces fois où on a voulu me l'arracher.
Je n'ai jamais compris pourquoi les imberbes se disaient charmants.
Ma tête s'alourdit encore d'entendre ses voix parlant de beauté...
La virilité me laisse-t-elle une place? Hélas.
Ah! Panache...
Il n'est que deux beautés que j'apprécie.
Celle d'une femme, les cheveux lâches, son corsage défait et son visage crispé, brandissant son épée, celle qui vous donne du courage pour conquérir cette beauté... et celle qui après le combat vient panser vos blessures et qui est à votre merci.
Celle des mots, celle qui fait revivre après la défaite et qui fait rire après la victoire. Cette beauté là ne pourrit pas, ne vieillit pas et reste.
Mais seul Fingel sait l'apprécier...
A l'orgueil!
Ambition qui a causé ma perte, ma longue descente au Styx.
A vouloir tout s'approprier, on finit aveuglé et on ne sait plus bien la frontière entre le soi et l'autre.
A vouloir grimper les marches du palais quatre par quatre, on en redescend quatre fois plus et quatre fois plus vite.
Il n'y a que l'orgueil qui fait se relever qui vaille la peine.
Celui là-même qui dans un sursaut vous réveille et vous murmure... vous hurle à l'oreille.
Les autres ne sont que sources d'ennuis.
C'est peut-être à toi que je m'adresse finalement.
Tu sais, je crois que je ne regrette rien, même si j'avoue que tout à commencer par convoitise.
Tu es loin maintenant, mais je te comprends, à présent. Ou peut-être que non, et que tu es là terré dans un coin et que tu rigoles bien.
Jalousie, j'ai compris le sens de ce mot à présent.
Tout aura été de ta faute, finalement.
Je ne comprendrai jamais...
Pourquoi n'as-tu rien fait?... Prodige?
Valiant.
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___________________________________________________________________________________A la Plume.
___________________________________________________________________________________Le 4 d'Ullitavar du Fingelien 370.
A mes plus belles, mes sempiternelles qui jamais ne me décevront, à celles qui me furent fidèles et qui le resteront.
Même si le fruit de leur travail est vain, elles restent dignes de toute confiance.
Une glissée dans mon manteau, une autre sur mon chapeau, et une à la main pour parfaire le tout.
Ah... Vous n'avez aucune valeur aux yeux de ces ingrats, mes douces, mais qu'importe les langues de vipères des plus indignes, je vous chérierai jusqu'à ma mort et ne vivrai que par vous.
Ils n'ont pas encore compris qu'ils sont là grâce à vous, qu'ils ne se souviendraient pas si vous n'aviez pas tant fait couler d'encre.
Et toi, dis-moi, quelle est ton histoire petite plume?
D'où viens-tu?
Sûrement de ces lointaines terres au delà des mers, à moins qu'un aventurier ne t'ai arraché à un aigle ou faucon passant par là, es-tu une plume d'oie ou bien une de celles qui semblent être tombées des ailes d'un quelconque être divin vivant au dessus des étoiles?
Je ne sais, personne n'a songé à écrire ton histoire...
Personne ne songe même à écrire l'Histoire.
J'ai rêvé, oui, j'ai rêvé qu'un jour des aventuriers avaient compris, hélas, de silence en déception, le rêve est devenu aussi léger qu'une plume, et la plume s'est envolée.
J'ai cru un jour lire de l'admiration dans des yeux, entendre de la compassion, de l'intêret dans une voix. Cependant le chant n'a pas survécu, tel le feu de camp dont il ne reste rien après l'orage, les mots se sont perdus dans des parchemins sans réponses, dans des discours profonds sans coeurs pour les entendre, dans des paroles amères qui ne valaient pas grand chose.
Dis-moi, petite plume, dis-moi, est-ce de ma faute s'ils n'ont pas compris?
T'aurais-je mal employé? N'aurais-je pas écrit les bons mots?
Non, je ne suis pas dignes d'en porter, ni même d'écrire.
Six plumes pour se souvenir, six capes pour se couvrir quand la pluie viendra, six bâtons pour marcher encore quand le passé nous accablera.
Et un parchemin pour qu'un jour peut-être, d'autres relèvent la tête et écrivent pour la gloire du présent.
Valiant.
___________________________________________________________________________________Le 4 d'Ullitavar du Fingelien 370.
A mes plus belles, mes sempiternelles qui jamais ne me décevront, à celles qui me furent fidèles et qui le resteront.
Même si le fruit de leur travail est vain, elles restent dignes de toute confiance.
Une glissée dans mon manteau, une autre sur mon chapeau, et une à la main pour parfaire le tout.
Ah... Vous n'avez aucune valeur aux yeux de ces ingrats, mes douces, mais qu'importe les langues de vipères des plus indignes, je vous chérierai jusqu'à ma mort et ne vivrai que par vous.
Ils n'ont pas encore compris qu'ils sont là grâce à vous, qu'ils ne se souviendraient pas si vous n'aviez pas tant fait couler d'encre.
Et toi, dis-moi, quelle est ton histoire petite plume?
D'où viens-tu?
Sûrement de ces lointaines terres au delà des mers, à moins qu'un aventurier ne t'ai arraché à un aigle ou faucon passant par là, es-tu une plume d'oie ou bien une de celles qui semblent être tombées des ailes d'un quelconque être divin vivant au dessus des étoiles?
Je ne sais, personne n'a songé à écrire ton histoire...
Personne ne songe même à écrire l'Histoire.
J'ai rêvé, oui, j'ai rêvé qu'un jour des aventuriers avaient compris, hélas, de silence en déception, le rêve est devenu aussi léger qu'une plume, et la plume s'est envolée.
J'ai cru un jour lire de l'admiration dans des yeux, entendre de la compassion, de l'intêret dans une voix. Cependant le chant n'a pas survécu, tel le feu de camp dont il ne reste rien après l'orage, les mots se sont perdus dans des parchemins sans réponses, dans des discours profonds sans coeurs pour les entendre, dans des paroles amères qui ne valaient pas grand chose.
Dis-moi, petite plume, dis-moi, est-ce de ma faute s'ils n'ont pas compris?
T'aurais-je mal employé? N'aurais-je pas écrit les bons mots?
Non, je ne suis pas dignes d'en porter, ni même d'écrire.
Six plumes pour se souvenir, six capes pour se couvrir quand la pluie viendra, six bâtons pour marcher encore quand le passé nous accablera.
Et un parchemin pour qu'un jour peut-être, d'autres relèvent la tête et écrivent pour la gloire du présent.
Valiant.
- Valiant
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___________________________________________________________________________________Aux éphémères.
___________________________________________________________________________________Le 5 d'Ullitavar du Fingelien 370.
Ah cette chaleur qui fait palpiter chaque parcelle de ma peau.
Elle me rappelle, la caresse d'une femme, la caresse du vent de la région de Roche...
Et pourtant... déjà la nuit vient m'enlever cette douceur, ce dernier privilège.
Et les râles ont remplacé les sourires, et les larmes ont remplacé les soupirs.
Et l'absence qui ne comble pas le manque.
Quand viendra-t-on me les prendre à leur tour, les dernières choses qu'il me reste?
Et j'écoute le chant des dunes, et j'entends le cor résonner, et je reconnais chacunes des voix rencontrées, chaque visage...
Ne pourrai-je jamais les posséder éternellement?
Pourtant je les garde au plus profond de mon coeur aigri et de mon âme déchirée, ses instants de bonheur passés à leur côté.
Les roses noires se sont fanées, les bateaux ont accosté et sont repartis, et un jour, la malédiction se rompra...
Et seules restent, alors que les flammes de l'âtre de la taverne tressaillent, les images de quelques gens de passage, de quelques mots épars et de vies éphémères.
Elle me rappelle au delà des Landes et de l'Océan, et je l'écoute, silencieux, car...
Je suis déjà parti...
___________________________________________________________________________________Le 5 d'Ullitavar du Fingelien 370.
Ah cette chaleur qui fait palpiter chaque parcelle de ma peau.
Elle me rappelle, la caresse d'une femme, la caresse du vent de la région de Roche...
Et pourtant... déjà la nuit vient m'enlever cette douceur, ce dernier privilège.
Et les râles ont remplacé les sourires, et les larmes ont remplacé les soupirs.
Et l'absence qui ne comble pas le manque.
Quand viendra-t-on me les prendre à leur tour, les dernières choses qu'il me reste?
Et j'écoute le chant des dunes, et j'entends le cor résonner, et je reconnais chacunes des voix rencontrées, chaque visage...
Ne pourrai-je jamais les posséder éternellement?
Pourtant je les garde au plus profond de mon coeur aigri et de mon âme déchirée, ses instants de bonheur passés à leur côté.
Les roses noires se sont fanées, les bateaux ont accosté et sont repartis, et un jour, la malédiction se rompra...
Et seules restent, alors que les flammes de l'âtre de la taverne tressaillent, les images de quelques gens de passage, de quelques mots épars et de vies éphémères.
Elle me rappelle au delà des Landes et de l'Océan, et je l'écoute, silencieux, car...
Je suis déjà parti...
- Valiant
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- Localisation : Petit point dans l'Océan Indien
______________________________________________________________________________________A ce Dernier Parchemin.
______________________________________________________________________________________Le 29 Ullitavar du Fingelien 370.
Une ultime fois, l’amour m’étreint et jamais il ne m’a été donné de le ressentir autant.
Je suis fou amoureux, oui, empli de ce sentiment jusqu’au plus profond et il me tient, ne me lâche pas, j’en jouirai presque.
Mon cœur bat si fort que je l’entends près de mes tempes. Mes yeux dévorent jusqu’à ce que la nausée me vienne. Mes mains tremblent…
Combien de fois avons-nous déçus, nous sommes-nous retournés et avons regardé ce paysage dévasté de larmes amères ?
Aujourd’hui encore et demain, le regret est là et sème ses graines de gangrène.
Et puis tu le sais, je t’aime.
Je le vis cet amour : mes bottes s’enfoncent dans la neige, ma main étreint ma dague et mes larmes se figent sur mes joues.
Ne crois pas que je te haïsse, ce ne serait qu’un mensonge…
Mais en cet instant où tu me déchires, ne serait-ce pas temps d’en finir ?
J’aime, et j’abuse de cet amour que tu me donnes.
La lame s’approche lentement, inexorablement et l’amour s’en va, s’éloigne, éperdument : je te viole une dernière fois, mon amour.
Quand soudain, image d’effroi, je me souviens, je me rappelle, je sens, et j’entends.
Au loin une horde de gobelins assoiffés de sang.
En moi, une horde de sentiments incontrôlés.
Et combien de fois n’avons-nous pas résisté, nous sommes-nous enlacés, mais avons-nous seulement cherché à cultiver ce bonheur ?
Hier déjà mais plus maintenant, ta caresse était là et parsemait ma peau de ses promesses.
Et puis je le crois aussi… que tu m’aimes.
Mon amour, nous allons tellement bien ensemble, n’est-ce pas ?
Mais la mort n’est-elle pas ta suite logique ?
Est-ce donc trop demander, cette ultime faveur que tu as à m’accorder, tu me dois bien ça, après m’avoir tant usé.
Tant de Fingeliens d’amour transit, tu ne m’as jamais aimé qu’en ce jour où je vais te rendre gloire.
La dague effilée et éclatante s’est arrêtée pourtant, car le glas des Landes me le rappèle, je ne déciderai pas du moment où nos chemins se sépareront.
Et combien de fois avons-nous tué, nous sommes-nous crachés au visage et avons constaté tous les carnages, impuissants ?
Toujours et jusqu’à jamais, les éclis de nos querelles se blessent de repenti.
Enfin, tu le vois bien… nous sommes partis.
Et je lâche l’arme qui allait me transpercer le cœur, encore une fois je te déçois, mais tu me pardonneras, et dès demain, mes pas s’enfonceront plus loin encore dans la neige, et nous partirons pour un dernier voyage en tête à tête, en amoureux.
Ce qui reste de moi et puis toi, mon amour, ma vie.
______________________________________________________________________________________Le 29 Ullitavar du Fingelien 370.
Une ultime fois, l’amour m’étreint et jamais il ne m’a été donné de le ressentir autant.
Je suis fou amoureux, oui, empli de ce sentiment jusqu’au plus profond et il me tient, ne me lâche pas, j’en jouirai presque.
Mon cœur bat si fort que je l’entends près de mes tempes. Mes yeux dévorent jusqu’à ce que la nausée me vienne. Mes mains tremblent…
Combien de fois avons-nous déçus, nous sommes-nous retournés et avons regardé ce paysage dévasté de larmes amères ?
Aujourd’hui encore et demain, le regret est là et sème ses graines de gangrène.
Et puis tu le sais, je t’aime.
Je le vis cet amour : mes bottes s’enfoncent dans la neige, ma main étreint ma dague et mes larmes se figent sur mes joues.
Ne crois pas que je te haïsse, ce ne serait qu’un mensonge…
Mais en cet instant où tu me déchires, ne serait-ce pas temps d’en finir ?
J’aime, et j’abuse de cet amour que tu me donnes.
La lame s’approche lentement, inexorablement et l’amour s’en va, s’éloigne, éperdument : je te viole une dernière fois, mon amour.
Quand soudain, image d’effroi, je me souviens, je me rappelle, je sens, et j’entends.
Au loin une horde de gobelins assoiffés de sang.
En moi, une horde de sentiments incontrôlés.
Et combien de fois n’avons-nous pas résisté, nous sommes-nous enlacés, mais avons-nous seulement cherché à cultiver ce bonheur ?
Hier déjà mais plus maintenant, ta caresse était là et parsemait ma peau de ses promesses.
Et puis je le crois aussi… que tu m’aimes.
Mon amour, nous allons tellement bien ensemble, n’est-ce pas ?
Mais la mort n’est-elle pas ta suite logique ?
Est-ce donc trop demander, cette ultime faveur que tu as à m’accorder, tu me dois bien ça, après m’avoir tant usé.
Tant de Fingeliens d’amour transit, tu ne m’as jamais aimé qu’en ce jour où je vais te rendre gloire.
La dague effilée et éclatante s’est arrêtée pourtant, car le glas des Landes me le rappèle, je ne déciderai pas du moment où nos chemins se sépareront.
Et combien de fois avons-nous tué, nous sommes-nous crachés au visage et avons constaté tous les carnages, impuissants ?
Toujours et jusqu’à jamais, les éclis de nos querelles se blessent de repenti.
Enfin, tu le vois bien… nous sommes partis.
Et je lâche l’arme qui allait me transpercer le cœur, encore une fois je te déçois, mais tu me pardonneras, et dès demain, mes pas s’enfonceront plus loin encore dans la neige, et nous partirons pour un dernier voyage en tête à tête, en amoureux.
Ce qui reste de moi et puis toi, mon amour, ma vie.