Etory, fils de la Horde Sauvage

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
Répondre
Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Etory, fils de la Horde Sauvage

Message par Etory »

La brise marine caressait doucement le visage du jeune Galdur.

C'était avec soulagement qu'il voyait la terre se profiler à l'horizon. Ce voyage en bateau fut réellement un calvaire pour ce fils de la terre du Nord, terre des Galdurs de la Horde Sauvage.

Lui le nomade, cavalier émérite malgré son jeune age, se trouvait maintenant sur le pont de ce navire pour une destination inconnue. L'heure de l'émancipation était venue. Il fallait prouver au reste de sa tribu que lui, Etory, était le digne fils de son père, un véritable guerrier Galdur.


Hé, le Galdur ...

Etory se retourna et regarda le nain assit à côté du mât.

... Je n'aime pas le tatouage de Dragon qui se trouve sur ta poitrine et arrête de me toiser comme ça ou tu tâteras de ma hache.

Le nain se leva en brandissant sa hache finement ouvragée.

Du calme l'ami, je ne vois pas pourquoi tu t'emportes, répondit calmement Etory.

Je ne te toise pas, ce n'est pas ma faute si je fais plus de 2 fois ta taille. Et ce tatouage, c'est le signe d'appartenance à ma tribu.

Une tribu d'assassins sanguinnaires. Oui, par ma barbe je reconnais bien cet emblème d'assassin.

Le nain avanca vers Etory en ajoutant

A l'époque de la destruction de Luminea, ta tribu massacra traitreusement les valeureux nains de la forge du gouffre d'argent et crois moi, nous les nains, nous avons la mémoire longue pour ces choses là.

Etory fronça les sourcils et posa la main sur le pommeau de son épée.

Cela suffit je ne tolèrerai pas ce genre de dispute sur mon navire, lanca le capitaine du navire, un elfe à la peau sombre, en arrivant sur le pont.

Nous arrivons à l'ile du Trépond, ce que vous ferez à Séridia ne me regarde pas mais sachez que les Landes seront vos principales ennemies et que vos disputes internes sont totalement puériles. Le passé ne peut pas être changé mais vous pouvez changer l'avenir

Les landes ? Que sont-elles ?

Le nain baissa sa hache et répondit

L'elfe a raison, les landes sont dangereuses et traitres. C'est la terre que tu fouleras bientôt et elle jouera avec toi comme elle l'a fait avec ceux qui ton précédé.

Je me suis emporté, jeune Galdur, et une fois débarqué je te propose un duel pour savoir qui est le plus fort.


Un duel ?

Oui celui qui descendra le plus de bière. Les nains sont plus fort que les Galdurs à ce jeu là.

Le nain éclata de rire puis tapota le manche de sa Hache avec un sourire en coin.

Il faudrait que tu boives de l'eau, cher Nain, pour que tu puisses battre un Galdur à ce jeu là, ajouta Etory en riant.

Allez viens, nous sommes arrivés et je connais une excellente auberge ici sur Trépond. Il n'y a pas mieux partout dans Séridia, c'est normal elle s'appelle la taverne du Nain Joyeux.

Le Capitaine regarda les 2 compères débarquer du navire et ajouta à son second

Eh bien, c'est pas avec ça que l'on va être sauvé. Tiens regarde, en plus nous avons des passagers prestigieux qui vont embarquer. Ceux-là nous aurait été plus utile mais les Landes rongent leurs coeurs et ils nous quittent.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

Je regardais le ciel, le temps se couvrait.

Encore un jour de pluie sur Nord Thyl.

Le sang qui coulait encore de mes blessures. Le feu brillait dans le noire et l'odeur de la viande cuite embaumait l'atmosphère. Devant moi Doragun me parlait de Corren la cité où il vivait.

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que mon père m'avait envoyé dans les Landes. C'était l'heure de l'émancipation et je devais prouver au reste de la tribu que j'étais un guerrier digne de Lui. Je devais être sa fierté et ramener Le trophée, celui qui forcerai le respect de mes frères et soeurs de la Horde.

Lorsque je découvris Nord-Thyl, j'y ai reconnus un lieu semblable à celui de mon enfance. Un lieu riche pour la chasse et pour l'entrainement. Je décidais donc de m'y installer.

Mon entrainement fut intensif et fructueux. Je découvris également la présence de frères et soeurs Galdurs. Ils n'étaient pas de ma tribu mais qu'importe, le temps de la guerre n'étant pas encore venu, je découvrirai bien assez tôt s'ils sont amis ou ennemis.

Un ancien m'aborda un soir, son nom, Darklight, enfin je crois. Il me conseilla sur mes techniques de chasse et grâce à lui ma progression fut rapide. Je ne le revu plus par la suite mais quelque chose me dit que nos chemins se croiseront encore.

J'ai également rencontré ce drôle de personnage, Neofutur. Drôle de nom pour un drôle de personnage. Peut être un peu roublard mais attachant. Son truc c'est les affaires et il me parait bon.

Aujourd'hui, j'ai accompli mon émancipation, j'ai ramené mon trophée. La tête d'une peau verte, un gobelin, créature répugnante qui peuple également les Landes.


Tu vois, Doragun, cette terre me plait et je vais y rester encore. Allons chasser le loup.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

Etory s'asseya près du feu, ces dernières lunes furent riches en bouleversement.

Il sortit son parchemin et son encre puis commenca à écrire d'une écriture encore maladroite.

Père,

Cela fait maintenant longtemps que je ne t'ai pas envoyé de nouvelles et je profite de ce moment de repos pour t'envoyer cette missive.

Depuis mon émancipation, j'ai vécu à Nord-Thyl et les choses évoluent vite.

D'abord tu peux voir que j'y ai appris la lecture et l'écriture grâce à l'aide du bibliothécaire du Palais de Taarsengard. Un jour, ne sachant que faire d'un livre, je suis allé le voir et il m'enseigna les bases de la lecture. J'ai beaucoup progressé et maintenant je sais même écrire.

Comme tu le sais j'ai eu l'immense honneur d'assister au combat des chefs Galdurs de Seridia. Le combat entre les guerriers Samouk et Darklight avait confirmé ce dernier comme chef incontesté de notre peuple, aucun des autres prétendants ne pouvant faire mieux. Lors de cette cérémonie il y a également eu la démonstration de puissance du grand Guerrier Coucoune qui malgré son refus de participer à l'élection démontra à tous qu'il était un des plus grands Galdurs de Seridia.

Puis il y a eu le mariage de Neofutur, je t'en ai déjà parlé rappelles-toi, et de la grande Galdure Tanit. Une grande fête, ce mariage.

Je sais que ce qui va suivre ne va pas te plaire mais ne crains rien, je ne tomberai pas dans l'oisiveté et le confort des humains et des elfes. J'ai l'âme d'un guerrier et je progresserai encore dans cette voie.

Tanit a accepté de me prendre comme apprenti et je suis maintenant un alchimiste débutant. C'est un grand honneur qu'elle a bien voulu me faire. Je sais que l'alchimie n'est pas considéré comme honorable chez nous mais, ici, nos frères et soeurs utilisent beaucoup la magie et ce serai un signe de faiblesse de dépendre des autres peuples.

Pour finir, notre chef Darklight m'a désigné comme trésorier du peuple Galdur. Un honneur certainement. Enfin je devrai le prendre comme ça. Heureusement que mon ami Rhulk, un autre jeune Galdur qui ma précédé ici, m'aide aussi dans cette tâche.

Ton fils dévoué
bien, bien, maintenant mon faucon porte ce messages au delà des mers et reviens moi vite

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

Tiens Etory, voici le livre dont je t'ai parlé

le vieil homme me tendit un livre poussiéreux.

C'est l'histoire d'un prêtre...

je l'interrompis brutalement.

Ah un prêtre, encore un de ces menteurs qui veulent nous faire croire en de ces créatures des Landes qui se disent être des dieux ...

Euh, enfin à l'époque seuls les prêtres et les nobles connaissaient l'art de l'écriture, Etory. Quoique tu puisses penser des Dieux et de leurs serviteurs ce livre te donnera un récit précis de l'histoire que tu recherches. J'ai mis une cordelette à la page qui t'intéresse.

Allez prends le


je pris le livre et j'allai s'installer au calme sur les remparts du palais de Finguel.

Un livre écrit par un prêtre, cela ne peut être que fadaise. Bon voyons ce que mon ami m'a trouvé.

Le livre était en effet très ancien, la couverture de cuir avait du être finement travaillée et, à l'époque, recouverte de pierres précieuses. Temps et les voleurs avaient si bien oeuvré que même le titre était difficilement lisible.

je le lus à voix basse,

Chroniques de l'ambassadeur du Divin Finguel chez les barbares Galdurs par, Humm, le nom n'est pas lisible

J'ouvris le livre et je m'aperçus que les premières pages avaient été très abimées. Le nom de l'auteur avait disparu.

Bien, voilà un prêtre qui ne laissera pas son nom dans l'histoire. Ce n'est que justice, il cherchait certainement gloire et vie éternelle et il n'est plus que cendre et pourriture comme son livre.

Je commençais à lire la première page presque lisible.
... Le seigneur Finguel sentait que cet humain nommé Tallikion et ses idées pernicieuses aurait de graves répercussions sur le devenir de Luminea. Il me chargea, moi son conseillé et néanmoins ami, prêtre du ...

... comme ambassadeur auprès de Glavius, Roi des Galdurs, ...
Hum cette partie là n'est plus très lisible. Allons directement à la page qu'il m'a indiqué
8ième jour de Félinien, Fingelien 149

La chaleur en ce mois de Félinien était insupportable mais aucun des Galdurs de mon escorte ne semblait ressentir la même gêne que moi. Le Roi Glavius m'avait convoqué dans sa tente, ses gardes me pressèrent d'avancer plus vite malgré les chaines qui m'entravait. Autour des guerriers préparaient armes et chevaux, une autre bataille s'annonçait.

Je fus introduit auprès du Roi, devant lui se tenaient plusieurs chefs de tribus. L'atmosphère dans la tente était encore plus lourde qu'à l'accoutumé et une forte tension y régnait. Chaque chef jaugeait ses adversaires. L'approche des périodes des épreuves de désignation du nouveau Roi n'arrangeait pas les choses. Glavius était roi depuis plusieurs Fingeliens maintenant et beaucoup pensaient être en mesure de le battre enfin.

Le Roi était accompagné de ses conseillés dont certains tenait visiblement à rester discrets. Je reconnus quand même plusieurs d'entre-eux dont le perfide ambassadeur Sinan qui lui pouvait aller et venir librement contrairement à moi. A mon arrivée une silhouette s'esquiva furtivement mais, hormis un dessin discret d'une araignée sur sa cape noire, je ne pus voir ni de qui ni à quelle race elle appartenait.

Mon arrivée dans la tente fut l'occasion de nombreux quolibets à mon encontre. Moi qui était toujours l'ambassadeur du Divin Finguel, j'étais traité comme objet de foire, un animal de compagnie du Roi. Un homme bleu soumis à la haine de mes tortionnaires. Enchainé depuis si longtemps que cela me paraissait être une éternité. Je savais que la tâche serait rude mais pas au point d'ébranler ma foi en mon maître et mon Dieu comme c'était le cas à cette époque.

Je fus jeté à terre devant le Roi qui ne m'accorda pas le moindre regard. Les discussions reprirent ça et là. Plus personne ne fit attention à moi. Encore une humiliation de plus pensais-je à ce moment là.

Soudain, tous se turent. Un Galdur à la taille impressionnante avait fait son entrée et tout le monde le regardait. Je ne l'avais jamais vu auparavant, sa prestance imposait le respect aux autres. Il était accompagnés par 3 autres Galdurs. Leurs habits étaient frustres mais ce qui me marqua le plus était le tatouage de Dragon qu'ils arboraient sur leurs poitrines nues, pratique inhabituelle chez les Galdurs.

Le Roi se leva pour accueillir ce nouvel arrivant. C'était assez rare pour le souligner, jamais je ne l'avais vu faire cela pour un autre Galdur, mais son regard était empreint de méfiance et de haine. Les deux guerriers se faisaient face maintenant, le Roi avait au moins deux têtes de moins. Ils s'assirent et commencèrent à discuter à voix basses. Aucun autre Galdur ne parla, tous regardaient la scène comme si ils attendaient un évènement important. L'atmosphère était glaciale, visiblement Etarion était assez agacé et mécontent de sa discussion avec le Roi.

Le Roi parla enfin à l'assemblé, présentant son hôte, comme étant Etarion, chef de la tribu de la Horde. Une tribu de Galdur nomade vivant au dans les plaines du Nord. Celui-ci avait répondu à l'appel du Roi et avait joint ses forces à celle du Roi.

Les deux Galdurs s'approchèrent de moi et le Roi m'adressa enfin la parole. Il me ridiculisa comme à son accoutumé puis annonça aux autres chefs Galdurs qu'il était temps de donner une leçon de guerre à mon maître le Divin Finguel. Que par mes yeux mon maître verrait la puissance des Galdurs et qu'il en tremblerait. Glavius connaissait mes liens spirituels et affectif avec le Divin Finguel. Il croyait que mon maitre ressentait mes souffrances, mes humiliations et mes pensées.

Etarion ordonna à ses gardes de m'emmener à son campement. Je me rappellerai toujours du regard froid et calculateur de l'ambassadeur Sinan mais je ne compris la raison de sa présence ce jour là que bien plus tard. Etarion était beaucoup plus fort que son Roi mais aussi plus réfléchit et moins brutal. Tallikion n'aurait pas aimé un changement aussi incertain à la tête du peuple Galdur à cette époque là.

A mon arrivée sur le campement d'Etarion, on m'ôta mes chaines et son chaman soigna mes blessures. Il y avait près de 300 cavaliers et 1000 fantassins, tous bien armés.

En fin de journée, il m'annonça que nous partirions à l'aube et que n'ayant pas la force de marcher ou de monter à cheval je l'accompagnerai sur son char de guerre. Il ordonna à son chaman de me rendre aveugle le temps du voyage. Il ne savait pas si les dire de son Roi à mon sujet était vrai et ne voulait pas prendre de risque.
Etory replaça la cordelette à la page où il était arrivé et referma le livre.

Bon, je n'ai pas que ça à faire, je continuerai un autre jour

La nuit tombait sur Tarsengaard, il était temps d'aller chasser les Gargouilles.
Dernière modification par Etory le 05 sept. 2007, 09:20, modifié 1 fois.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

Etory sortit de l'auberge, saluant Reca de la main.

Impossible de lire ici, se disait-il.

De l'extérieur, on entendait encore Darklight, Choubaba et Sathia se disputer à propos d'une alliance rompue depuis des lustres.

Etory fouilla dans son sac et en sortit un vieux parchemin jaunie par le temps.

Image

C'était un dessin qu'il avait fait de son père à l'époque insouciante de son enfance. La vie y était certes rudes mais au moins il n'avait pas survivre seul comme maintenant.

Enfin, la nostalgie passa car il n'était pas si seul que cela et se rappela qu'il devait livrer une grosse quantité d'essences curatives à son ami Rhulk.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

Le jeune Galdur décida d'aller se reposer sur les remparts du palais du Divin Finguel. Il avait brillamment passé les épreuves de Perdur et ressentait le besoin de faire une pose.

Il ressortit de sa besace le vieux livre que son ami le bibliothécaire lui avait donné et l'ouvrit à la page de la cordelette.
15ième jour de Félinien, Fingelien 149

Le voyage avait duré plusieurs jours, cette cécité l'avait rendu pénible mais j'appréciais quand même de ne plus être soumis à mes tortionnaires et délivré de mes fers. Les Galdurs d'Etarion n'étaient pas très bavards mais au moins ils n'étaient pas brutal avec moi. Le temps s'était considérablement rafraichi, nous devions être remonté vers le Nord, loin de Luminéa.

La brume se levait doucement tout comme le voile noir qui obscurcissait ma vue. Je me trouvais au côté d'Etarion et celui-ci scrutait l'horizon. Derrière nous, le soleil commençait doucement son ascension dans le ciel. Dévoilant une immense plaine traversée par une route et au delà de celle-ci une forêt de conifère. Autour de moi je ne voyais plus que les cavaliers Galdurs, le reste de la troupe d'Etarion étaient absentes. Ils s'étaient déployés durant mon sommeil et à ce moment là je ne pouvais imaginer le piège impitoyable que ceux-ci allaient constituer.

Lentement, nous vimes apparaitre le long de la route une colonne de chariots et de nains. Le visage d'Etarion était froid et ne montrait aucune émotion. Il s'adressa enfin à moi et m'expliqua la raison de ma présence. Devant nous avançait une colonne des Nains de Tar-Elm-Gart, la Forge du Gouffre d'Argent dans la langue des hommes, chargé de ravitailler en armes les troupes de Finguel. Etarion connaissait bien ces nains car il commerçait régulièrement avec eux avant la révolte de Tallikion. Maintenant, les amis d'antan se trouvaient face à face et le sang coulerait. Je devais assister à cela par ordre de son Roi, celui-ci espérant atteindre à travers moi mon maître le Divin Finguel.

Etarion me fit monter à côté de lui sur son char et je fus entravé. Le char était maintenant équipés de ses faux et de ses piques. C'était une arme redoutable à la mesure de ce Galdur. Lers cavaliers se déployèrent en ligne et commencèrent à trotter sur la plaine. le soleil éblouissant du matin cachait l'arrivée des Galdurs aux Nains. Etorian ordonna l'attaque et fit sonner les cors. Les cavaliers s'élancèrent au galop et commencèrent la charge.

Surpris les Nains, déroutèrent leurs chariot vers la forêt et se mirent en ligne pour faire face aux 300 cavaliers Galdurs. Il y avait à première vue 2000 nains mais leur situation en terrain découvert était assez précaire. Les chariots approchaient de la forêt quand d'un coup l'infanterie Galdure en sortie. Les Nains furent pris en étau et une partie d'entre eux rompirent leurs rangs pour porter secours aux chariots. Erreur fatale, la cavalerie brisa les rangs des nains restant. Epées et haches s'entrechoquèrent dans une danse macabre. Les lances Galdures transpercèrent bon nombre de Nains et le champ de bataille fut rapidement rouge de sang.

Etorian ne laissa aucun adversaire vivant sur son passage, fauchant les uns avec son char, décapitant les autres de son épée. J'étais terrifiée, une telle violence était inconcevable pour moi. Je n'avais jamais participé de si près à un combat mais celui-ci me marqua à vie.

Un à un les Nains tombaient, un à un les chariots furent incendiés et détruits. Les Galdurs perdirent également nombre d'entre eux mais ils restèrent maître du champ de bataille. Alors que la victoire semblait acquise aux Galdurs, un flèche noire transperçât la nuque d'Etarion. Pas une flèche Naine, non pas un flèche Naine. Mortellement frappée, Etarion tomba lourdement sur le sol.

A cet instant retentirent les tambours et cors de l'armée de Glavius. La cavalerie royale entra sur le champ de bataille regroupant les survivants Nains qui n'opposèrent plus de résistance. Glavius arriva avec à son côté l'ambassadeur Sinan et s'approcha de la dépouille d'Etorian. Il fit l'éloge de ce grand guerrier et ordonna aux survivants de la Horde d'emmener son corps pour que celui-ci soit inhumé selon les rites Galdurs. Les Galdurs de la Horde abasourdis par la mort de leur chef s'exécutèrent et quittèrent ce lieu de mort.

J'avais été le témoin d'un meurtre. Oui, c'est bien de cela qu'il s'agissait un meurtre. La flèche qui avait frappé le Galdur n'était pas celle d'un Galdur, ni d'un Nain. Glavius se retourna vers moi et, avec un sourire de contentement, se mit à se targuer de s'être débarrassé du seul adversaire dangereux pour le combat des Chefs. Puis il ordonna de tuer tous les prisonniers.

Suite à cette bataille, la tribu d'Etorian fut surnommée, par les nains, la Horde Sauvage.


20ième jour de Félinien, Fingelien 149

Je fus ramené au camp du Roi Glavius et ...
Etory ferma le livre se jurant de ne plus laisser un Galdur tuer un autre Galdur. La colère montait en lui et il jeta ce livre maudit à la mer.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

La brise caressait de nouveau la joue d'Etory. Assis sur le ponton du Trépond, il regardait le bateau arriver lentement.

Il avait espoir qu'enfin il aurait des nouvelles des siens, les derniers évènements avait été éprouvant. La fatigue et la lassitude avait empli son cœur et son esprit.

Beaucoup des nôtres avaient, ces derniers temps, pris le bateau et quitté les Landes mais le dernier départ avait bousculé les Galdurs plus qu'à l'accoutumé. Darklight était parti pour un long voyage au retour incertain.

Son départ avait été précédé de nombreux combats et disputes. Nous pensions même que nous avions atteint le fond avec le bannissement de l'un des nôtres par le peuple Galdur. Le sang avait coulé plus que de raison et la folie meurtrier ne semblait pas vouloir s'arrêter.

Pour certains un espoir était né avec la nomination de mon maître, Tanit, comme suppléante du peuple Galdur. Cet espoir s'est transformé en cauchemar pour d'autres car ils ne voulaient pas que les traditions soient mises à mal. Le départ précipité de notre chef avait aiguisé les appétits les plus féroces, on parla même de nouvelles élections.

Pourquoi précipiter les choses !

La situation commençait à évoluer lentement quand la traitrise d'un espion à la solde d'un être méprisable, nul doute que son sang entachera à l'avenir encore plus le nom des Galdurs, vint jeter le trouble et la suspicion envers l'une des nôtres. Quelles étaient ses intentions, nous ne savions pas mais il valut mieux que nul le sache car la réaction des Galdurs pourrait être terrible à son encontre.

Certaines blessures peuvent mettre plus de temps à guérir que celles causées par les armes.

Perdu dans ses pensées, Etory fut surpris par une voix familière.

Ch'Wark, mon trésorier! que fais-tu ici ? mon retour avait-il été annoncé ou toi être devin ?

Etory vit Darklight descendre du navire qui venait d'accoster entre temps.

Non non, j'attendais le capitaine pour savoir si il avait des messages de ma tribu pour moi. Ah je le vois là !

Le capitaine fit un signe négatif de la tête à Etory, lui signifiant qu'aucun des messages ne lui était destiné.

Bah pas grave cela Etory. Allons à la pièce Galdure j'ai une annonce importante à faire.

Ah laquelle ?

Mon retour Etory. Raconte moi ce qui c'est passé pendant mon voyage.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

De passage à Trépond, Etory regardait le navire des Terres lointaines déverser son lot de nouveaux arrivant mais comme à l'accoutumée, aucune missive ne lui était destiné.

Cela faisait maintenant des lustres qu'il n'avais pas sortie sa plume pour écrire à son père. De toute façon aucunes de ses lettres n'avait eu de réponse.

Il profita du court répit que lui laissait sa belle guerrière pour écrire un nouveau parchemin à son père.
Père,

Il serait bon que tu daignes m'envoyer quelques nouvelles cette fois-ci.

Ici je ne suis plus seul, plusieurs vagues de nouveaux migrants sont arrivés récemment. Certains ont même eu l'audace de me traiter de "vieux". Cela m'a fait rire, vu l'altercation que j'ai eu avec cet Eldorian. Celui dont je t'ai parlé dans ma dernière lettre. Comme quoi on est tous des vieillards pour plus jeunes que nous.

Quand je dis que je ne suis plus seul, je ne parle pas que de mon intégration dans la tribu des Galdurs de Séridia. Je parle aussi de ma rencontre avec cette guerrière, je t'en avais déjà parlé dans une de mes lettres. Un guerrière belle et farouche qui te plaira sans aucun doute. A deux nous ne craignions rien, pas même les cyclopes qui pullulent dans certaines régions. Ne crois pas, tout de même, que je suis devenu un si grand guerrier que ça même si mon entraînement avance grandement. Nous avons simplement mis en pratique des techniques militaires capables de faire mordre la poussière même à ces monstruosités. J'ai rit quand un guerrier abasourdit a vu à mes pieds le cadavre d'un cyclope que je venais d'achever. Une réputation ne tiens qu'à peu de chose, les apparences sont parfois trompeuses.

Enfin, tout ça pour te dire que mon retour dans la Horde n'est pas prévue de ci tôt. De toute façon, vu que tu ne prends pas la peine de me donner de nouvelle, je suppose que cela ne te gênera pas.

Ton fils, Juge du peuple Galdur de Séridia.
Etory, roula le parchemin, fit fondre la cire et la marqua du signe du Dragon de la Horde.

La rage au cœur, il jeta le parchemin dans le feu de Trépond.

« Pour ne pas avoir de nouvelle de mon père, autant que les flammes consument mes lettres directement ici plutôt que là-bas », pensa-t-il tout bas.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

La nuit tombait, Etory regardait cette ombre s'éloigner. Celle d'un homme, non ce n'était plus un homme mais une créature aussi répugnante que mortelle, mortelle dans tous les sens du terme.

Les paroles de cette créature revenaient sans cesse dans son esprit. Etory savait, pour l'avoir menacé, qu'il avait signé son propre arrêt de mort mais il n'avait nulle crainte. Plus maintenant.

La créature lui avait déposé une chose. Non pas pour lui mais pour une autre personne. Enfin, soit disant une autre personne. Une chose de grande valeur. La chose lui avait été maintenant rendue car refusée.

Un piège, un vulgaire piège pour une vengeance qu'elle n'avait pas su assouvir. Un piège insidieux destiné à jeter le trouble et le doute. Etory souriait, cela n'avait plus d'importance car il n'avait plus de doutes.

Certainement l'une des dernières irrévérences d'une figure corrompue par les landes avant de disparaître enfin dans le chaos quelle aura elle même créée.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

Etory se tournait et se retournait, la nuit lui semblait interminable et ses pensées vagabondaient empêchant tout repos.

« GrrrGGGGrrr Etory !!!! Tilaaa wuirk !!! rrRRRRRrrr », grommela sa compagne excédée par les mouvements incessant d'Etory.

Il se releva doucement en prenant soin de recouvrir le corps dénudé de sa belle guerrière. Puis sortit discrètement de la tente.

La lune brillait dans le ciel et donnait un effet surréaliste en reflétant sur la longue chevelure blanc lait du Galdur. Nu, sa peau claire l'aurait fait apparaître tel un spectre aux yeux des curieux présents mais il n'y avait nul curieux. L'ombre spectrale s'estompa lors du passage d'un nuage puis disparue d'un coup en direction de la jungle.

Non loin de là, le félin avançait prudemment en quête de son dîner. La chasse n'avait pas été fructueuse jusqu'alors, tout au plus une de ces ragoûtantes créatures vertes. Des restes indignent d'un tel animal. Son pelage noir, le rendait invisible et la chasse était ouverte. Ce soir, il serait repus comme un roi.

La proie passa devant lui, mue par son instinct, elle stoppa nette et se retourna pour faire face à son prédateur. Le Galdur regardait maintenant le félin droit dans les yeux et ce dernier compris que son destin était à présent scellé. Le Galdur bondit le premier, la proie était devenue prédateur, le prédateur était devenu proie.

« Aaaseglet !!!!», cria le Galdur lorsque les deux corps commencèrent leurs étreintes mortelles. L'appel au sang lancé par le Galdur retentit dans la jungle faisant s'envoler une nuée d'oiseaux endormis aux environs. L'issue du combat ne faisait guère illusion, le puissant Galdur eu vite fait d'écraser le félin.

Sur le sol, ne restait plus qu'un amas difforme de chair et d'os brisés. Etory se redressa, son corps laiteux couvert de sang, et partit laissant les restes du félin aux charognards.

Il s'arrêta sur le bord de l'eau, se mit accroupi et nettoya ses plaies.

« Etory ! Que fais-tu là mon beau guerrier ? »

Elle était apparue derrière lui, sans bruit. Elle posa sur les épaules d'Etory une lourde peau de tigre.

« Tiens ! Couvre toi. », puis, enlaçant Etory, elle ajouta

« RrrrrrrrrRrrrrrr me laisser seule là ! Comme ça ! », et lui donna une forte tape sur le front.

Etory ria doucement

« Oui, dangereux de te laisser seule, je vois ça ! »

« Nan !!! GrrrrGrrrr te moque pas, hein !!! Ne restons pas ici. »

Les deux amants disparurent. La nuit reprit enfin ses droits et les landes redevinrent silencieuses.

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

La créature irrévérencieuse était réapparue. Cette fois-ci Etory était sorti de l'ombre et l'avait affronté pour la deuxième fois.

Affronté oui ! Mais pas comme l'on affronte un de ses démons, non pas comme cela.

Il l'avait affronté avec ses armes à elle, des armes qu'il connaissait mal car les armes des mots sont difficiles à maîtriser. A sa sortie de la salle des débats, il l'avait vu jubiler. Lui qui partait en laissant à cette créature, pensait-elle, la victoire des mots.

Etory se souvenait de l'époque du premier affrontement, privé celui-là. Celle où la créature, d'une manière condescendante, l'avait conseillée. Un sourire apparu sur son visage et satisfait il continua son chemin sans se retourner. Cette fois point de conseils, ce ne fut que justification et insinuation de part et d'autre.

Il n'avait rien à savoir, rien à dévoiler, pas de secret. Nul besoin de victoire non plus. La créature n'était qu'un instrument, un instrument mortel certes, mais un simple instrument. S'était-elle au moins posée la question, la vrai question ? Pourquoi ? Contre qui Etory avait-il mené son attaque ? ça il ne le saurait jamais mais qu'importe !

Et en quittant la salle, d'un regard il répondit à quelques unes de ses interrogations avant de disparaître dans les brumes de Tarsengaard.

(hrp edit : comprendra qui pourra, réponse quelque part dans le forum /hrp)

Etory
Messages : 1266
Inscription : 06 juin 2007, 13:46
Contact :

Message par Etory »

A genou, Etory avait pris soin d'étaler devant lui la peau du félin tigré, il y posa une à une les trois lames qui comptaient le plus à ses yeux.

La première posée fut Fléau, une lame aux reflets rougeâtres comme la couleur du sang. L'épée réveilla en lui le souvenir du combat avec le cyclope. Fléau avait tranché et emporté la vie lors de cette chasse aux cyclopes. Fléau sa première grande épée, celle qui lui permit d'offrir un traité rare à sa fière et farouche guerrière.

La deuxième posée fut Vipère, une lame lovante, rapide et précise comme un serpent. Première épée forgée par sa belle guerrière, compagnon de tous les instants, Vipère fendait l'air et les vies des ennemis de son maître.

La dernière posée fut Courage, une lame aux reflets rosâtres, prolongement parfait de son bras de guerrier. Terriblement meurtrière comme un guerrier Galdur, Courage rappelait à Etory le courage et l'amitié du premier maître de celle-ci, de son frère Galdur.

Etory sorti ensuite sa pierre à affûter, ses huiles, ses peaux et commença à affuter, à huiler, à astiquer, une à une, chacune de ses lames.

Une fois sa tâche terminée, il reprit ses épées, se releva et attacha Vipère à son côté.

« Le jour est arrivé Vipère ! » dit-il

Il sourit et ajouta

« Mon émancipation est maintenant loin derrière moi, très loin. Cette terre est maintenant mienne, la terre de mes pères n'est plus qu'un vague souvenir. »

et avec un sourire

« Maintenant je suis mon propre maître. Je suis prêt à suivre mon destin ! »

Répondre