Lettres à Tioo

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Kaora
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Lettres à Tioo

Message par Kaora »

Mon adorable Tioo,

J’espère que tu recevras cette lettre. Je l’ai envoyée chez Reca en lui demandant de te la transmettre quand tu reviendras à Séridia car je ne serais sûrement pas là. Remercie-la de ma part s’il te plaît.

Je suis partie des îles centrales juste après t’avoir vu à Starenlith. Dans mon baluchon j’ai mis une copie de l’histoire de Fingel à étudier (comme monsieur Zalzini et toi m’aviez conseillé), trois fruits, beaucoup d’or et une essence volcanique enrichie pour me réchauffer. Le voyage a duré trois jours, le bateau était énorme, si tu l’avais vu !! (je pense pourtant que tu as sûrement dû monter dans un bien plus gros, comme tu connais beaucoup de choses). Ca s’est bien passé, mais ça faisait peur de voir partout autour de soi que de la mer.

Puis je suis arrivée au port. Un port immense, très grand, avec tellement de gens. D’un coup ça fait très bizarre car on descend au milieu de beaucoup de personnes inconnues. Je me suis sentie très petite, toute petite. En ce moment je suis dans une auberge, mais elle n’est pas aussi accueillante que celle de l’île du Trépont, parce qu’elle est toute sombre et un peu crasseuse. Néanmoins, les gens y sont gentils mais un peu bizarres : tout à l’heure, assise au comptoir, un monsieur tout poilu s’est approché de moi, m’a regardée de long en large et m’a sourit en disant que j’étais très jolie et que si je le suivais cette nuit, il me payerait bien. Drôle de chose, n’est-ce pas ? Ce monsieur avait sûrement peur de se perdre dans le noir alors il voulait que je le suive pour l’aider à se repérer. J’aurais bien aimé, mais j’étais trop fatiguée, alors je lui ai répondu que moi aussi je venais juste d’arriver, que je me perdrais autant que lui et que le voyage m’avait épuisée. Ensuite je suis remontée dans ma chambre.

Demain je vais visiter un peu la ville, elle doit être aussi grande que tout Séridia. Je sais pas trop ce que je dois faire ici, vu que j’ignore un peu pourquoi je suis partie. Je découvre tout mais je pense que je vais devoir travailler parce que j’ai dépensé tout mon argent pour le voyage. Donc demain soir après la visite je pars pour un village près d’une forêt (les arbres d’Alganiel me manquent déjà !) où l’aubergiste m’a assuré que c’est là-bas qu’on travaille le plus avec la nature ? Bref, ça m’enchante, et j’ai hâte de voir de nouvelles choses !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, je vais dormir tôt car demain j’ai de la route à faire. Les draps sont tout fins et j’ai un peu froid, mais sinon tout va très bien. Excuse-moi, j’ai envie de lire l’histoire de Fingel mais mes yeux se ferment tout seuls.

_____________________________________
Je t’aime très très très fort ! Prends soin de toi !

______________________________________________________________ta Kaora


PS: J'ai laissé l'adresse de l'auberge sur l'enveloppe pour que tu saches où je suis exactement, mais comme l'aubergiste parle bizarrement je sais pas si j'ai bien tout compris à l'adresse.
Kaora, coquette elfette désabusée.
Une comptine, d'au-delà des Landes et d'une langue ancienne aujourd'hui perdue, disait très justement :

The French are glad to die for love, they delight in fighting duels.
But I prefer a man who lives and gives expensive jewels.

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Kaora
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Message par Kaora »

Mon adorable Tioo,


Comme promis, j’ai visité la ville. Elle est immense ! Beaucoup de couleurs, de bruits, d’odeurs et… de gens. J’ai eu de la chance : c’était le jour de marché, j’ai découvert beaucoup beaucoup beaucoup de choses. Malheureusement, étant complètement fauchée, j’ai rien pu acheter, tant pis ce sera pour une autre fois. Ensuite j’ai fait le tour des différents artisans : bijoux, habits, pâtisserie, cordonnerie, boulangerie… j’ai du dire plus de cent fois « oh » tellement que j’étais émerveillée. Je n’ai pas pu voir la moitié de ce que je voulais, faute de temps. Je suis revenue à l’auberge me préparer pour mon départ vers la forêt. J’ai pris la route à la tombée de la nuit parce qu’une forêt sous la lune c’est si joli ! Mais à peine avais-je franchi les murailles qu’un vieux monsieur avec une charrette m’a interpellée et m’a traitée de folle, d’inconsciente tarée doublée d’un instinct suicidaire. Il m’a dit que sur les routes vers la forêt il y avait beaucoup de brigands la nuit et que s’ils me voyaient ils n’hésiteraient pas à me voler et à me tuer, ou pire. C’est vrai qu’ici, si on te tue, tu meurs pour de bon, c’est horrible. Alors le gentil vieux monsieur il m’a permis de dormir dans son étable et le lendemain on est allé ensemble à la forêt sur sa charrette. Mais parfois, quand il voyait des groupes de gens bizarres, je devais me cacher sous des couvertures et attendre que l’on s’éloigne.
C’était très drôle.
Ensuite nous sommes arrivés au village près de la forêt. C’est plus un bois, mais les arbres y sont très beaux et très grands. Le village est adorable, les maisons coquettes mais tu vois, les gens ils sont pas comme à Séridia, quand tu es nouveau ils ne t’accueillent pas comme-là bas. Oh ils ne sont pas méchants, mais un peu froid. Le vieux monsieur est parti, je suis toute seule maintenant. Mais tu sais quoi ?
J’ai un travail !
Toute la matinée j’ai cherché où travailler, et un fermier m’a dit qu’il cherchait justement de l’aide. Je travaillerai avec les fruits et les légumes en plus, c’est magnifique, non ? Je suis très heureuse et pressée de gagner mes premiers sous. Par contre je n’ai toujours pas de toit pour dormir, je dois chercher ce soir (là je suis dans une taverne pour t’écrire).

Ah, tu me portes chance j’en suis sûre, une dame viens juste de venir à ma table et elle a deviné que je suis nouvelle ! Et encore plus fort : elle me propose de loger dans sa grange pour un petit moment contre « des tous petits services de rien du tout ». Elle m’offre même le repas, quelle chance !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, je t’écrirai le plus tôt possible, mais comme je commence à travailler demain je sais pas si j’aurais le temps.

Prends bien soin de toi !





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Ta Kaora qui t’aime très tendrement.

PS : j’ai toujours pas commencé le livre de Fingel, je suis désolée.
Kaora, coquette elfette désabusée.
Une comptine, d'au-delà des Landes et d'une langue ancienne aujourd'hui perdue, disait très justement :

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Message par Kaora »

Mon adorable Tioo,

Excuse-moi, ça fait plus de deux semaines que je ne t’ai pas écrit, et je te promets je suis vraiment désolée je voulais vraiment.

Je crois que c’était une grosse bêtise de partir, Séridia me manque vraiment. Mais bon, je dois gagner l’argent pour revenir, et c’est long. Voici ma journée de travail. Le matin, je me réveille très tôt pour aller chercher de l’eau au puit qui est très très loin. Quand je suis revenue, je dois nourrir les animaux, mais ça encore c’est rigolo parce que les animaux ils sont très gentils et j’ai l’impression qu’ils m’aiment bien. Après y’a la récolte des fruits et des légumes sous le soleil de midi, quand les rayons ne tapent pas mais frappent. Mais le pire c’est tout l’après-midi, quand il faut labourer les champs. Avant y’avait un bœuf qui le faisait, mais ils l’ont vendu je sais pas pour quoi. Alors j’ai dit qu’on pouvait utiliser le cheval (parce qu’ils en ont un grand et robuste aussi), mais le fermier m’a ri au nez et m’a dit qu’un bel animal comme son cheval n’avait rien à faire dans la boue des champs et qu’il y avait un instrument pour labourer tout à fait à ma taille. Je sais pas si tu as déjà labouré tout un champ grand comme… comme je sais pas mais immense immense comme tout, mais c’est très long et très dur. La soleil en haut, la fatigue et qu’est-ce que c’est lourd comme engin. Hier je l’ai fait tomber parce qu’il a glissé (à cause de la boue) et ça m’a écorché le dos sur toute la longueur jusqu sang. Y’a pas d’apothicaire dans le coin pour me soigner, le fermier il m’a dit de rincer ça dans l’eau de la rivière mais pas d’utiliser celle du puit qui est trop précieuse pour lui. Donc voilà, je suis allée à la rivière hier pendant la nuit pour calmer mes bobos, et sur le chemin j’ai vu des voleurs s’en prendre à un Elfe qui avait la même couleur de cheveux que toi. Quand j’ai vu cette scène, j’ai tout de suite couru pour l’aider (mais j’avais très peur tu sais) mais j’ai trébuché sur une racine et je suis tombée. Tout ce que j’ai vu c’est un des brigands enfoncer un poignard dans la poitrine de l’Elfe et il est mort. Définitivement. J’en ai pleuré toute la nuit.
Enfin, j’en ai vraiment assez d’ici, je gagne très peu d’argent et, en plus, je mange presque rien (je vole quelques légumes parfois, mais tu le dis pas hein j’ai un peu honte). Ah et puis je t’ai pas raconté : la dame de la première fois qui m’a offert la gîte et le couvert de la première nuit : le lendemain elle était plus là et mon essence enrichie non plus. Je me suis bien fait avoir mais c’est la dernière fois promis !

Voilà, je te laisse, je suis vraiment navrée mais je ne peux plus du tout écrire, parce que je tombe de fatigue et que mon dos me brûle tellement ça me fait mal. Bientôt j’aurai rassemblé la somme pour rentrer, j’espère te revoir à Séridia.


_____________________________________________________________Tu me manques horriblement tu sais. Câlins.

_________________________________________________________________________Ta Kaora
Kaora, coquette elfette désabusée.
Une comptine, d'au-delà des Landes et d'une langue ancienne aujourd'hui perdue, disait très justement :

The French are glad to die for love, they delight in fighting duels.
But I prefer a man who lives and gives expensive jewels.

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