Prologue
Sur la plage de l’île du Trépont
Il y a deux semaines j'ai ouvert les yeux dans une tente près d'un feu. A côté de celui-ci était assis un homme à la peau verte. Il nettoyait des peaux de loups d’une main experte. M’entendant bouger il s’arrêta et se tourna vers moi, un sourire bienveillant aux lèvres. « Comment va mon petit ami bleu ? », me dit il d’une voix qui n’exprimait pas la compassion que je voyait dans ses traits. Aucun son ne sortit de ma bouche, je lui fis donc un signe de la main. Il éclatât de rire et me tendit une coupelle de feuille de palme dans laquelle fumait un liquide à l’odeur âcre. Après l’avoir bu, je retrouvais ma voix et je pu me lever.
Le Galdur se nomme Zacharie. Nous avons discuté longtemps ce jour là. Il dit m’avoir trouvé sur la plage Nord de l’île du Trépont ; je gisais là inconscient à côté des débris d’une embarcation de misère. Je n’avais plus aucun souvenir, ni de mon naufrage, ni de l’endroit d’où je venais. Il riait en me confiant que sa première intention était de fouiller mon corps et de le renvoyer de là où il venait, afin que les Landes ne compte pas un Homme Bleu de plus dans sa population. Il ne cachait pas son aversion pour ma race. Son attitude fût plus évasive quand je lui demandais la raison pour laquelle il n’avait pas mis une si sage décision à exécution. Il me parla alors de la voix qu’il avait entendu dans sa tête en s’approchant de mon corps. Cette voix douce mais impérative, lui avait ordonné de me porter en lieu sûr, de me soigner, et de me protéger…
L’instinct m’a poussé à chercher des livres sur l’alchimie et la magie. C’est étrange, j’ai une impression de « déjà-vu » à chaque étape de mon apprentissage. J’ai l’impression que ces savoirs je les ai déjà possédés. Plusieurs fois ces derniers jours j’ai rêvé et j’ai senti qu’une part de mon esprit connaissait encore mes origines, mais j’ai senti également que ces origines comportaient quelque chose de sombre, de funeste… Quelque chose en moi a peur de se rappeler… Quelque chose en moi ne veut pas savoir d’où je viens et la raison de ma présence dans les Landes… Mais moi je veux savoir…
Quelques jours plus tard j’ai rencontré un Kultar nommé Harback. Je lui ai fait part de mes tourments et il m’a amené derechef au Palais de Fingel pour que je puisse consulter les ouvrages de la Grande Bibliothèque. Un elfe à la taverne du Trépont m’avait prévenu que le vieillard qui gardait l’endroit ne laissait pas n’importe qui accéder aux livres qui racontent l’histoire de Landes. J’exécutais donc la mission qu’il me confia afin d’y être autorisé. J’appris qu’un Homme Bleu avait eu une part importante dans cette histoire. C’était un architecte, chose rare pour nous autres qui sommes nomades. Je revis Harback et je lui ai demandé si il était possible que je sois lié à cet Homme Bleu. J’avais fait un rêve troublant à ce sujet avant d’avoir eu connaissance de ce personnage. Il me répondit que l’histoire était très ancienne et que, compte tenu de mon âge, il était peu probable que nous soyons liés.
Je vais bientôt prêter serment au Dieu du vent et rentrer en religion. Mes recherches semblent ne pas aboutir, je suppose donc que c’est par sa volonté que mon esprit me cache la vérité. Je commence donc une nouvelle vie en espérant un jour connaître l’ancienne. J’ai juré de me racheter si cela doit être fait, et de payer mes fautes quelque en soit la nature…
Gluimh, naufragé amnésique...
Gluimh, naufragé amnésique...
Dernière modification par Gluimh le 16 mai 2006, 16:05, modifié 1 fois.
Chapitre 1
La Force de la voix
Les jours passèrent, et le santé du Naufragé s'améliorait. Il repris la chasse, mais uniquement pour se nourrir et se vêtir, sentant que sa nouvelle vie devait l'éloigner du mal et de la l'avidité. Il n'avait d'ailleurs aucun désir de puissance. Ses découverte (ou re-découvertes) était une source de joie intrinsèque et non l'objet d'un orgueil ou d'une fierté ronflante. Son âme s'apaisait au fur et à mesure que se multipliaient les occasions de mettre en pratique un chant qu'il avait à l'esprit depuis son réveil... être en paix avec soi même pour être en paix avec les autres ; être en paix avec les autres pour être en paix avec soi même .
Un beau jour, un elfe l'interpella sur le marché d'Illumen. Il lui dit s'appeler Condor et vouloir lui parler en privé, dans une petite ferme non loin de là. L'Homme Bleu, ayant appris à se méfier de certains elfes aux noirs desseins et d'individus profitant de sa gentillesse et de sa naïveté apparente, alla se dévêtir, se préparant à mourir sous la lame de cet elfe en partant nu pour les enfers. Son âme lui semblait purifiée à présent et il était prêt à assumer la peine encourue pour ses fautes passées. Condor referma la porte derrière lui, et lui demanda si il connaissait une Femme Bleue dénommée Kanavel. Il se rappelait avoir longtemps parlé avec une de ses soeurs portant ce nom. C'était une longue et riche discutions, près du feu dans leur désert. Il se rappelait avoir mis en garde cette douce créature contre les courtisans à la langue de sucre qui, chez les elfes, se font appeler Drows. Il lui avait dit : « avec eux tu t'enrichira vite, mais chaque présent aura sa contrepartie. Sache négocier sans perdre ton âme, et préserve ton coeur de l'amertume qui si souvent, mène au Mal et à la Vengeance. ». Il repensa à cette discussion et eut un léger frisson de peur en répondant affirmativement à la question de l'elfe. Un grand sourire apparu sur son visage et il s'approcha de Gluimh sans manifester d'intention belliqueuses. Il remercia l'Homme Bleu comme si ce dernier l'avait sauvé de la damnation, lui expliquant qu'il était éperdument épris de Kanavel et que cette dernière l'avait ramené dans le droit chemin. Il avait failli prêter allégeance aux Drows et, par amour, avait renoncé. Il poursuivi en expliquant au Naufragé que c 'était grâce à ses sages paroles que Kanavel avait été si convainquante. Gluimh était partagé entre le soulagement de ne pas avoir à rencontrer le trépas après cette discutions, le bonheur pour sa soeur Femme Bleue d'avoir trouvé un homme bon comme compagnon, et la surprise d'entendre que ses paroles avaient eu autant de poids.
Cette rencontre changea son existence et lui ouvrit les yeux sur l'importance du prêche. Il se dit qu'à présent il ferait son possible pour partager ses méditations avec ses prochains, mais il se dit également, qu'à présent il mettrait beaucoup plus de sérieux dans ses propos, ayant réalisé que la voix d'un Homme Bleu parle directement au coeur de ceux qui écoutent. Cette pensé l'effrayait un peu, le Mal utilise parfois la parole du Bon pour se déguiser. Il ne pouvait plus, à présent s'accorder la légèreté du bavardage. Ses mots et ses chants devaient être le fruit de longues et profondes méditations.
La Force de la voix
Les jours passèrent, et le santé du Naufragé s'améliorait. Il repris la chasse, mais uniquement pour se nourrir et se vêtir, sentant que sa nouvelle vie devait l'éloigner du mal et de la l'avidité. Il n'avait d'ailleurs aucun désir de puissance. Ses découverte (ou re-découvertes) était une source de joie intrinsèque et non l'objet d'un orgueil ou d'une fierté ronflante. Son âme s'apaisait au fur et à mesure que se multipliaient les occasions de mettre en pratique un chant qu'il avait à l'esprit depuis son réveil... être en paix avec soi même pour être en paix avec les autres ; être en paix avec les autres pour être en paix avec soi même .
Un beau jour, un elfe l'interpella sur le marché d'Illumen. Il lui dit s'appeler Condor et vouloir lui parler en privé, dans une petite ferme non loin de là. L'Homme Bleu, ayant appris à se méfier de certains elfes aux noirs desseins et d'individus profitant de sa gentillesse et de sa naïveté apparente, alla se dévêtir, se préparant à mourir sous la lame de cet elfe en partant nu pour les enfers. Son âme lui semblait purifiée à présent et il était prêt à assumer la peine encourue pour ses fautes passées. Condor referma la porte derrière lui, et lui demanda si il connaissait une Femme Bleue dénommée Kanavel. Il se rappelait avoir longtemps parlé avec une de ses soeurs portant ce nom. C'était une longue et riche discutions, près du feu dans leur désert. Il se rappelait avoir mis en garde cette douce créature contre les courtisans à la langue de sucre qui, chez les elfes, se font appeler Drows. Il lui avait dit : « avec eux tu t'enrichira vite, mais chaque présent aura sa contrepartie. Sache négocier sans perdre ton âme, et préserve ton coeur de l'amertume qui si souvent, mène au Mal et à la Vengeance. ». Il repensa à cette discussion et eut un léger frisson de peur en répondant affirmativement à la question de l'elfe. Un grand sourire apparu sur son visage et il s'approcha de Gluimh sans manifester d'intention belliqueuses. Il remercia l'Homme Bleu comme si ce dernier l'avait sauvé de la damnation, lui expliquant qu'il était éperdument épris de Kanavel et que cette dernière l'avait ramené dans le droit chemin. Il avait failli prêter allégeance aux Drows et, par amour, avait renoncé. Il poursuivi en expliquant au Naufragé que c 'était grâce à ses sages paroles que Kanavel avait été si convainquante. Gluimh était partagé entre le soulagement de ne pas avoir à rencontrer le trépas après cette discutions, le bonheur pour sa soeur Femme Bleue d'avoir trouvé un homme bon comme compagnon, et la surprise d'entendre que ses paroles avaient eu autant de poids.
Cette rencontre changea son existence et lui ouvrit les yeux sur l'importance du prêche. Il se dit qu'à présent il ferait son possible pour partager ses méditations avec ses prochains, mais il se dit également, qu'à présent il mettrait beaucoup plus de sérieux dans ses propos, ayant réalisé que la voix d'un Homme Bleu parle directement au coeur de ceux qui écoutent. Cette pensé l'effrayait un peu, le Mal utilise parfois la parole du Bon pour se déguiser. Il ne pouvait plus, à présent s'accorder la légèreté du bavardage. Ses mots et ses chants devaient être le fruit de longues et profondes méditations.