Journal Intime d'une Eldorianne

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Flovixy
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Journal Intime d'une Eldorianne

Message par Flovixy »

Lentement mais surement, sous le soleil tapant des ruines d'Eldorion, vous marchez. Vos pieds, s'enfonçant un peu plus dans le sol meuble à chaque fois que vous faites un pas, sont de plus en plus difficiles à soulever, et vous caressez d'un réflex nerveux la cape d'un vert émeraude qui pend à vos épaules, et veille sur votre salut. Par un moment d'inattention plus poussé que les autres, vous buttez sur un petit muret de pierre, vestige de l'ancienne cité, et votre corps, par un arc de cercle presque gracieux, finit étalé sur le sol. Vous vous redressez, un peu sonné par le choc, maudissant le petit muret de pierre, et vous promettant sourdement d'être plus attentif. Vous jetez rapidement un coup d'oeil en arrière, et près du muret, là où votre chute s'est amorcée, vous remarquez que la terre n'est pas tout à fait de la même couleur. Votre instinct de chasseur de trésors prenant le dessus sur votre objectif initial, vous saisissez la pelle que vous avez toujours dans votre sac, et commencez à creuser, non sans précaution, au dit endroit. Après à peine trois coup de pelle, vous heurtez brusquement quelque chose de plus dûr. Posant votre pelle, vous saisissez le dit objet, qui se révèle après l'avoir nettoyé être un petit carnet. Vous vous asseyez sur le petit muret que vous aviez auparavant maudit, ouvrez le petit livre aux couleurs rosées, et commencez à lire les lignes qui y sont couchées.

Fingélien 367

12 du Kamarien

J'ai décidé de laisser une trace écrite de tous les éléments importants de ma vie en Séridia. Et en Irrilion aussi d'ailleurs. J'essayerai d'être régulière, d'écrire le plus souvent possible, mais les Landes ne me donnent pas toujours cette opportunité. Elles sont cruelles, et il est toujours important d'apprendre à les connaître.

Je vais commencer par raconter une découverte importante que j'ai faite il y a peu.

Il y a maintenant environ un mois, je suis partie à la recherche de mes origines. J'ai laissé Séridia, et suis retournée dans mon village natal, enfin, plutôt dans celui où j'avais grandi. J'ai retrouvé quelques personnes que je connaissais, mais toutes semblaient m'avoir oubliée. Je pense que les Landes influencent les personnes, et les font changer. Moi même j'ai beaucoup changé. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi difficile, enquêter. Les gens sont si... étranges, froids... Ils préfèrent rester discrets, et éviter les problèmes.

Pourtant, après quelques jours de recherches, alors que je me promenais dans l’orphelinat où j'avais passé plus de 50 Fingéliens de ma vie, j'ai découvert une lettre, parmi d’autres, écrite par un Eldorian, à une femme que je pensais connaître. Cette lettre parlait d'une petite fille, qui avait été abandonnée. J'ai remarqué que l’émetteur semblait... stressé, apeuré. Quelque chose le tracassait : des phrases courtes, informatives... Il tachait de ne montrer aucun sentiments, mais les mots ne mentaient pas.

Cette lettre était apparemment de première importance, et mes espérances se confirmèrent quand, au bas de la lettre, je vis inscrit « Tinna ». Tinna avait été comme ma mère. Elle aussi orpheline, elle avait décidée à sa majorité de rester à l’orphelinat. Elle s’occupait de moi, et rapidement, des liens très forts nous unirent.

Par un soir d’automne particulièrement froid, je devais avoir 64 Fingéliens, alors que nous marchions pour rentrer vers grande bâtisse, un horde de loups se dressa devant nous. Une épaisse fourrures noire recouvrait leurs corps, faits presque uniquement de chair et de muscles, des crocs acérés sortaient de leurs gueules, leurs grognement démontrant l’envie de manger. Un frisson parcourut tout mon corps, et la panique me pris. A cet instant précis, j’ai réalisé à quelle point je tenais à Tinna, et, la regardant apeurée, je compris quelque chose de terrible dans son regard. Elle m’ordonna de courir vers la demeure, sans me retourner. Elle s’avança d’un pas, puis d’un autre, et les loups attaquèrent. Je ne pus rien faire d’autre que lui obéir, et ses hurlements, lancinants, déchirèrent le silence de la nuit. Tinna... Je l'avais perdue, je l'avais laissée là bas...

Ma vie se brisa comme si elle n’avait jamais existée que grâce à elle. Les après-midi dans le parc, les baignades dans le lac… Tout me semblait loin à présent. Je mis longtemps avant de réussir a affronter la dure réalité de la vie en face. 8 Fingeliens passèrent sans que je ne réussisse à envisager un avenir. 8 Fingéliens durant lesquels je passais mon temps à regarder par la fenêtre, l'obscure forêt dont je n'osais plus m'approcher...

Puis, un soir, en rentrant, un parchemin attira mon attention, sur la place du marché. « Départ vers Séridia, une contrée fabuleuse, pour seulement 5000 pièces d’or! » C’était tentant. Très tentant. Oublier tout ceux que j’avais connu jusqu’à présent, et repartir à zéro.

Tinna était morte, et c'était cette même mort qui m‘avait décidée à partir… Je suis donc partie après avoir travaillé pour gagner la somme, et suis arrivée à Trépont.

Cela m’a fait réfléchir. Voulais-je toujours découvrir qui étaient mes parents, voulais-je vraiment savoir qui j’étais? J’avais peur d’être déçue. Pourtant, je ne voulais pas arrêter mes recherches. C’était le seul moyen de ne pas penser à Séridia, à mes amis, à tout ce qui me manquait là bas.
Je suis restée longtemps dans mon village, à fouiller les lieux que Tinna fréquentait, questionner ses amis…

J'ai finalement découvert autre chose. L'émetteur de la lettre se nommait Jirend. Étrangement, Tinna ne m’avait jamais parlée de lui. Il habitait dans une ville, à quelques lieues d‘ici et j'ose espérer qu'il y habite encore. Le prochain bateau vers Séridia était dans deux jours, et j’eus juste le temps de préparer mes affaires, et de me reposer, avant d’embarquer.

J'avais découvert suffisamment de choses pour le moment, et les aventuriers de Séridia me manquaient. En montant sur la passerelle, je me suis remémorée tout ce que j’avais appris : Jirend, la ville voisine… Une chose était certaine : je reviendrais.


17 du Kamarien

Que de choses se sont déroulées pendant mon absence! Ifritgf a finalement créé sa gilde, les Mercenaires. Ce nom ne m'a jamais convaincu, mais j'ai foi en nos objectifs. Je me doutais qu'il y aurait une grande polémique à la création, et l'agitation à la Taverne du nain joyeux m'a donnée raison.

Si certains ne veulent pas d'une telle gilde, si d'autres la trouvent prétentieuse... Il faudrait peut être qu'ils pensent aux autres, car certains ont vraiment besoin d'un soutient supplémentaire. On peut nous accuser de vouloir remplacer les ~P~, ou de vouloir nous affirmer comme les nouveaux templier... Mais nous cherchons d'abord à apporter notre aide, et les templiers sont un bon exemple de la lutte contre les landes. Est-ce donc un crime que de vouloir suivre leur chemin, de vouloir nous inspirer du meilleur de ce qu'ils on fait?

La gilde a donc été créée, et Zurin a finit par montrer que nous n'étions pas inutiles, faisant taire la polémique. Je ne me suis pas mêlée à ce"débat", je préfère éviter les conflits.

Aujourd’hui, je me suis promenée en Irilion. J'ai croisé Dhurin, qui concoctait des potions, et Neofutur, qui semblait faire un peu d‘alchimie. J'ai salué Tanit, et nous avons commercé un peu.
Tanit est une galdure exceptionnelle! Je suis contente que nous soyons amies.

J'avais pensé à rendre visite à Lianna, mais si elle s'est "exilée" en Irrilion, c'est qu'elle veut être seule. Je l'ai donc laissée, sans doute endormie contre un arbre...

Puis j'ai contacté Ifritgf par télépathie. Il est tellement gentil... Nous nous sommes promenés, et il m'a même accompagnée pour que je combatte des chimériens. J'étais contente : il m'a dit "Je couvre tes arrières", même si c’était plutôt moi qui couvrais les siennes! J’ai encore un peu de difficultés, ces fléaux des Landes sont redoutables. Un jour viendra ou je les affronterais avec facilité, et ce jour arrivé, les Landes seront déjà plus sûres!

J'ai donc passé toute une journée en Irilion, c'était reposant.
Juste avant de rentrer, j'ai trouvé (merci Ifritgf) le traité de la bague de l'île des oubliés, et j'ai fait un heureux. Ces livres sont très difficiles à trouver, seuls quelques animaux les donnent, à leur mort. Sans doute un présent pour nous aider à vaincre celles qui les contrôlent. Ou peut être une aide des Landes elles mêmes, pour rendre leurs combat plus intéressant. Qui sait?

J'arrête d'écrire pour aujourd'hui, je commence à être fatiguée les démons lapins, c'est épuisant à force...


Jour 20 du Kamarien

Il s'est passé quelque chose d'important aujourd'hui, même plusieurs choses!

Tout d'abord, j'ai demandé à TonyFlow de me forger un bouclier en Titane, chose qu'il a faite avec un simplicité déconcertante... C'est quelqu'un de très bien, TonyFlow, et je suis plus que fière qu'il soit notre représentant. Il m'a demandée de lui trouver le traité des médaillons stellaires... J'essayerais de lui dénicher.

Je ne me souviens pas exactement de quand date cette journée, mais je crois bien que c'était aujourd'hui. Ou Hier. Cela n'a pas d'importance.

Aujourd'hui, donc, j'ai fait un premier encadrement. J'ai accompagné Burno, villageois, à Kilaran Sud, pour lui offrir le premier service des Mercenaires. Nous avons commencé petit à petit, le faisant combattre contre des cyclopes affaiblis, et à la fin, il a vaincu une bonne dizaine de démons lapins! C'était très plaisant, et j'espère du fond du cœur que cela lui a plût. Je ne suis pas Mercenaire pour l'argent, ni même pour recevoir dons, ou autre manifestations matérielles, et c'est là que ce nom me déplait... Mais je le redis, j'ai foi en nos objectifs, et c'est un moyen comme un autre de s'affirmer dans le combat contre les Landes.

La deuxième partie de cette journée a été la très attendu journée d'instruction au Combat! Je ne devais pas être enseignante, au départ, mais la situation a changé quand Samouk, le grand guerrier Galdur est tombé malade... Tanit avait donc tort, les Galdurs peuvent tomber malades... Sans doute est-elle plus résistante que les autres...

J'ai donc enseigné l'art du combat, guidée par le Maître nain Kargorm. Dans des équipements de Titane brillants, nous avons abordé le cours. Kargorm a commencer en grognant, les équipements portés par les aventuriers étant tous plus farfelus les un que les autres... Parmi les plus originaux, la cape grise qu'avait sur ses épaules une Eldorianne, et la bleue qu'avait apporté Tosh.

Un nain est aussi arrivé tout vêtu d'acier, et Kargorm l'a envoyé au dépôt changer d'équipement. Pour ma part, j'ai trouvé cette partie très amusante. Cela m'a permis de découvrir comment s'entraînent les autre aventuriers. Certains font leurs essences sur le lieu même de leur entraînement, d'autre profitent des quelques minutes de repos entre deux monstres pour récolter...

J'ai ensuite parlé des duels, des équipements, des armes... Nous avons finis pas un petit entraînement, contre des gargouilles, et quelques ours. Puis Kargorm a affronté Zerty, qui ne l'a même pas touché. Je pouffais de rire à côté, et Kargorm m'a attaquée, pour voir si je me débrouillais mieux... J'ai réussi plus d'une fois à toucher le nain, alors qu'il était dans une armure en Titane, et, pour finir, il a montré comment fuir face à un brigand aux élèves. J'ai dû le frapper, pour l'affaiblir, et que sa seule issue possible soit la fuite... J'ai trouvé cela très simple, mais j'ai réalisé qu'il avait arrêté de combattre vraiment...

Le soir de la journée d'instruction, a eut lieu le quarante et unième conseil. Je n'ai pas pu y assister...


23 du Kamarien

J'ai du temps pour t'écrire en ce moment, les Landes sont clémentes. Excepté quelques invasions lancées par Véreux, rien de grave ne s'est produit. Ce matin, Ysuna a repensé au conseil, et une discussion a commencée sur le canal télépathique.

J'ai ainsi appris que cette chère Atekel avait encore monopolisée la parole, et qu'on ne semblait pas avoir accordé le moindre crédit à la Kultare. Mais Atekel semble avoir dit des choses intéressantes, alors bon... Valiant a déposé le compte-rendu de ce conseil dans la salle politique, et je me suis empressée d'aller le lire. Il était fort bien rédigé, et le Sinan avait du y passer plusieurs heures. Aucune décision n'a été prise pour changer le nom de la monnaie Séridienne, et les peuples ont donc, si j'ai bien compris, jusqu'au prochain conseil, pour donner le nom qu'ils ont retenue. Celui ayant le plus de "voix" sera adopté. J'espère que ce nom saura refléter la véritable valeur de l'argent. De toute façon, il y en aura toujours qui vivront pour...

Sur une note plus gaie, Sk_aat, un galdur, a organisé une tombola, ou loterie. Le principe est simple : chaque aventurier achète des petits billets, avec des numéros, je crois. Chaque billet coûte 10 pièces d’or, et il est possible d’en acheter autant que l’on souhaite. A la fin, Sk_aat tirera un billet au sort, et celui qui aura le bon numéro sur son billet remportera l’argent qui a été misé! J’ai acheté une cinquantaine de billets, et j’ai voulu offrir quelques billet à la petite Kaora, qui n’avait pas une seule pièce dans sa bourse… Mais Tanit lui a ordonnée de travailler, et l’elfette a récolté quelques légumes pour gagner de l’argent. Pour le moment, le Galdur a déjà vendu 1500 billets! J’espère ne pas rater le tirage.


30 du Kamarien

Aujourd’hui, je suis retournée en Irilion. Ah, Irilion… Continent mystérieux et tellement attractif… J’ai fait mes emplettes dans la région de Zirak-Inbar, et TonyFlow m’a acheté quelques essences, la native de la boutique de magie refusant catégoriquement de me parler… J’ai quelques différents avec les Natifs, et aucun n’accepte de me vendre, même la plus insignifiante des essences… C’est à cause d’Illumen, je crois. Enfin, de l’Esprit…

Puis je me suis rendue au dépôt de la ville-forge, ou j’ai marchandé avec Grizzmo. Mémorable marchandage… J’ai obtenue une vingtaines de fourrures d’ours polaires de plus que ce qui était prévu au départ… Puis j’ai demandé au Maître Forgeron Eldorian de s’essayer à la difficile bague de l’île des oubliés. Il n’était pas encore assez expérimenté en Artisanat, et s’est brûlé les doigts…
J’ai préféré me téléporter avant qu’il ne vide son dépôt pour tenter de créer une seule bague…
Malheureusement, j’ai… comment dire… confondu le signe de l’île des oubliés avec celui de Saonar Kraw…
Je me suis retrouvée en pleine tempête de neige, et, cherchant un endroit où m’abriter, je suis pénétrée dans une grotte… Encore de la malchance : la grotte était un terrible labyrinthe, j’ai mis au moins 1 heure pour trouver la sortie… J’ai alors croisé Kargorm, qui s’entraînait sur des Démons lapins… Enfin, s’entraînait… « Faisait de la purée de Démons » est plus approprié…

Je me souviens…. Un soir, vers Mynadar, le maître nain m’avait accordée le privilège de porter la fameuse « Claymore Énergétique » forgée par Achilleis. Au moment où ma main s’en est saisie, une décharge d’énergie a parcourue mon corps, et j’avais la sensation bizarre d’avoir dormi 2 jours de suite, après avoir fait beaucoup d‘entraînement… Je me sentais… bien!
Cette claymore améliore l’endurance et l’éther de celui qui la porte… Propriété étonnante. J’aimerais bien avoir une lame de ce type.

Ah, encore une chose importante… ce soir a eut lieu la nomination Tosh comme maître Invocateur des )M(… Et de Zerty comme maître d’armes. Je suis fière d’eux deux, ils l’ont bien mérité.

Maître d’armes… Cela me fait penser à la fois où Choubaba, le célèbre Elfe Noir Forgeron, avait endossé un nombre considérable d’équipements magiques, comme une lame d’jhi Royale, et des bottes de Persée… Je n’avais pas résisté longtemps à la magie des armes enchantées… Comme quoi, ce n’est pas l’armure qui fait le combattant, mais elle l’aide bien quand même!
Dernière modification par Flovixy le 07 juin 2008, 14:56, modifié 2 fois.
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Flovixy
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Message par Flovixy »

3 du Thyllion

Thyllion est arrivé!
Aujourd’hui, j’ai commercé avec Enelia. C’est une Elfe Noire je crois. Contrairement à ce que l’on pourrait penser des Elfes Noires, elle était très généreuse, et débordait de gentillesse. Elle a fait le voyage jusqu’en Irilion pour m’apporter quelques essences. C’est une villageoise, maintenant que j’y pense… Dire qu’ils m’avaient refusée, à une époque, parce que j’étais une fille… Je vois que tout cela à changé.
Tout change, tout évolue…

D’ailleurs, aujourd’hui, je me suis reperdue dans un labyrinthe à Kial Krow… Et, en trouvant finalement la sortie… Je me suis retrouvée nez à nez avec un Yeti! L’énorme créature m’a assommée d’un puissant coup de poings, et ce n’est que par une chance extraordinaire que j’ai réussi à fuir, me téléportant sur l’Ile des oubliés. J’ai marché, et parcouru Irilion.

Pendant ce temps, une vive conversation a commencée sur le canal télépathique. Bakuryu parlait de poésie, et Grenouille s’est demandé si la fonction de juge pouvait aller avec celle de poète. Selon lui, les sentiments et la politique ne devaient pas être mélangés… Étrange façon de penser… La conversation a commencé à dériver, et le sujet de « Grenouille chambellan » est arrivé. Pas de chaos, pas de bruits incessants… Peut être ses méthodes étaient plus… musclées que celles de Numa. Kargorm et Lamaril s’étaient fait expulsés par des gardes, si j’ai bien comprit. Lamaril en avait même blessé un. Puis Lianna nous a parlé des gardes… Elle semble très attachés à eux, et avait soigné celui blessé par Lamaril. Après tout, il ne sont pas si mal, ces gardes…

En passant à l’île des oubliés, j’ai croisé Dhurin, il semblait épuisé par son travail, et ne m’a presque pas remarquée quand je suis passée à côté de lui… J’ai ensuite croisé Yorwan, la fondatrice de l’ANGE. C’est quelqu’un d’exceptionnel… Elle dégage une aura… C’est très particulier. Nous avons discuté un peu, puis sommes allées dans le temple situé au sud de l’île des oubliés. L’architecture était très particulière, et Yorwan s’est laissée dire qu’il s’agissait de Kultars anciens. Un livre de magie était posé sur une table, visiblement gelé. Sa couverture azure semblait ne pas être atteinte par le temps, et on pouvait y lire quelques runes anciennes. Destiné à resté piégé du froid, sans pouvoir être lu… Bien triste fin pour un livre.

Puis, la fatigue m'a peu à peu envahie, et après avoir saluée Yorwan, je me suis assoupie dans le fauteuil. Juste avant de me laisser, Yorwan (je pense que c’est elle) m’a recouverte de ma cape, pour que je n’ai pas froid. Quand je me suis réveillée, la cape me tenait chaud… C’était tellement gentil de sa part. Ça m’a fait chaud au cœur, une personne aussi gentille… Puissent tous les aventuriers déborder de gentillesse un jour, eux aussi...!
Juste avant de m’endormir, Yorwan m’a promis une autre promenade… J’ai hâte!


10 du Thyllion

Aujourd’hui, j’ai de nouveau discuté avec Yorwan. Je comprends de plus en plus pourquoi les autres ANGE la considère autant. Nous sommes allées dans la Taverne de l’île des oubliés, et nous sommes assises près du feu. Il faisait bon, et le repas était excellent. Nous avons longuement parlé. Yorwan m’a questionnée, elle voulait en apprendre plus sur moi.

J’ai du mal à comprendre qu’on s’intéresse autant à moi, elle était très méticuleuse… C’était encore une fois une marque de sa gentillesse.
Nous avons parlé de mon passé, de mon présent… et de mon avenir… Les hommes, les hommes… La discussion était très intéressante. Je lui ai ensuite parlée de l’invocation bleue, et demandée si elle connaissait quelques hommes bleus qui la pratiquaient.

A ma plus grande surprise, elle même connaissait les chants bleus permettant d’invoquer. Elle m’a dit qu’à une époque, les hommes bleus s’étaient disputés avec Arpac, qui invoquait près du mémorial de Fingel. L’invocation bleue est une discipline très mystérieuse. Personne ne semble savoir vraiment en quoi elle consiste, ni quelles en sont les règles… Seuls certains ouvrages citent les chants bleus qu’il faut connaître, mais je n’ai pas appris grand chose d’autre… Il faudra que je me renseigne, je crois que Thar_Varth l’a pratiquée, il faudra que je lui demande, s’il est encore ici… Personne ne semble l’avoir vu depuis longtemps.

L’invocation… « Connaît en les secrets, et tu auras le monde à portée de ta main… » Je ne veux pas le monde… Est-ce que certains la pratiquent pour cela, posséder le monde? Le cours de Nécromancie m’avait semblé être au dessus de cela. Mais quand Grenouilles a, en triturant de la viande ensanglantée, et des ossements, invoqué un Yeti, je me suis demandée pourquoi il pratiquait cet art… Pour suivre ses ancêtres? Pour respecter la tradition? Pour être le meilleur? Certains se basent sur des choses aussi futiles pour justifier leurs actions. « Je veux être la meilleure » Non, je ne veux pas… Pour le moment, je veux me retrouver, découvrir qui je suis vraiment… Pour Grenouille, il doit s’agir d’autre chose. Peut être par plaisir? Je devrais lui demander...

Je pense que je vais retourner dans le village où j‘ai grandi, d’ici quelques mois. Après les fêtes du nouveau Fingelien, peut être…


15 du Thyllion

Je me suis exilée en Irilion, depuis maintenant 2 semaines. Je pense que j’ai bien fait. Ici, tout est tellement plus tranquille… Je suis lasse des combats perpétuels entre les aventuriers, se tuant sans pitié pour quelques pièces d’or, ou morceaux d’équipement. J’apprécie surtout la compagnie de Kargorm. En plus d’être un combattant hors-normes, c’est quelqu’un de fantastique. Toujours serviable, généreux… Ah, je pourrais vanter ses mérites longtemps.

Je m’améliore en tant que combattante, en ce moment, c’est excitant. J’ai affronté le Yeti, il se reposait dans une grotte, et n’a pas entendu mes pas. Je me suis approchée discrètement, et lui ai donné un violent coup d’épée. Sa fourrure semblait avoir amorti le choc, il n’avait rien sentit… Enfin, pas eut mal, car il s’est réveillé. Un combat dont l’issue était déjà décidée a commencé. Esquivant à droite, parant à gauche… Je me suis rapidement épuisée, alors que le monstre était encore en pleine forme… Pas un coup d’épée mieux placé, je l’ai touché, et il a poussé un cris qui m’a donné froid dans le dos… J’en ai profité pour me diriger rapidement vers la sortie, et éviter ainsi une visite dans le Styx.

Dehors, un véritable Blizzard se déchaînait… J’ai voulu courir vers une grotte, mais à chaque pas que je faisais, je reculais de deux autres… Je me rapprochais inexorablement de l’eau, glacée, et n’aurais pas survécu si j’étais tombée dedans. Avec les quelques forces qui me restaient, je me suis téléportée à la salle des portails, et allongée à même le sol, épuisée. Ces promenades en Irilion sont de plus en plus… Dangereuses…

L’autre jour, encore, j’ai évité de justesse la griffe d’un chimérien, et ai même dû me cacher dans une flaque de boue… Pouaaark. C’était horrible.
Je me suis précipitée vers l’Oasis de Kial Krow, et me suis lavée. L’eau était chaude… Je me serais avec joie endormie, mais le troupeau de chimériens, et les 4 cyclopes énervés ne m’inspiraient pas confiance…

Lentement, j’ai remis une tenue de cuir, neuve, et toute propre. J’ai lassé mes bottes, enfilée mon casque en fer… L’équipement… à la fois décisif, et bien pathétique dans un combat…

Les habits, eux, sont plus intéressants. Chapeaux, gilets, bandeaux… Il faudrait organiser un concours des plus beaux vêtements!
Idée intéressante... A essayer!


15 d’Elouenien

Un mois que je n’écris pas… Un mois que rien de vraiment important ne s’est produit…

Je suis rentrée en Séridia. Irilion me plaisait bien, mais la solitude n’est pas un état dans lequel on doit se plonger trop souvent. J’avais envie de revoir Molgor, de discuter avec Reca…Avant de partir, j’ai affronté un Yeti, aidée de Tosh, et cette fois, j’ai vaincu la terrible bête…

Puis j’ai repris l’entraînement, mais avec moins d’intensité. Ysuna a organisé une chasse au trésors, et la première énigme était fort simple. La deuxième par contre… J’ai traversé tout Séridia à la recherche du fameux puit protégé par mère nature… Galein’th, Corren… Rien! Tous les puits que j’ai trouvés étaient parfaitement normaux (ce qui me fait penser que je n’ai toujours pas trouvé la solution de l’énigme…)…

En rentrant de Corren, j’ai croisé Valiant, le Sinan. Je l’ai embêté, en lui disant qu’il avait grossit… Le pauvre était un peu vexé… J’espère qu’il ne l’a pas trop mal pris… Le cuir Sinan lui donne un certain charme! Je l’ai discrètement suivis jusqu’au désert des hommes bleus, et me suis baignée dans l’oasis. L’eau était chaude, et le sable doux… Il fait bon prendre quelques instants de plaisir. J’ai discuté avec le Sinan. Récolteur à temps perdu, Alchimiste… Il doit avoir des journées bien remplies! C’est quelqu’un de très gentil. Peut être incarne-t-il le visage des nouveaux Sinans.

Il n’y a pas eut de conseils depuis longtemps… Les affaires politiques semblent se figer, en cette époque du Fingelien. Excepté quelques remous entre les Galdurs et les Eldorians, rien… La Monnaie des terre centrales n’a pas encore trouvée son nom. Lum, peut être… Ou Luminor… J’aime bien ces propositions. La politique se fige, donc, et le temps aussi… Les journées se ressemblent, avec le même commencement, la même fin…

Qui sait si un jour, cette fin aura un goût de victoire?



Fingélien 368

1 d’Archeno

Elouenien est passé à une vitesse folle! Et déjà voilà le nouveau Fingelien…! Une petite fête a été improvisée dans la Taverne, mais seule une poignée d’aventuriers a put être présente. Nouveau Fingelien veut aussi dire nouvelles résolutions, nouveaux objectifs… La question d’Acktar, relative à nos idées pour le Fingelien 368, m’a faite réfléchir…Je ne sais pas vraiment ce que je veux, enfin… ce que je voudrais faire de ce Fingelien.

Sans doute instaurée une paix constante dans les deux continents, en luttant contre Véreux, ou Ombre, par exemple. Ombre ne s’est pas montré depuis longtemps. Véreux non plus, d ‘ailleurs… Les territoires de Luxin sont plutôt calmes en ce moment, mis à part les quelques Gargouilles de Pierre-Blanche qui font des leurs… Première patrouille de l’année pour les patrouilleurs, première d’une longue série. Il faut cela, pour la protection de Séridia.

A part la paix, que vouloir d’autre? L’amour, peut être… Mais c’est une perle rare, qu’il faut garder précieusement si on la découvre. J’espère trouver finalement celui qui sera ma perle. Yorwan m’a dit qu’il faut préférer le changement à l’amour, enfin c’est ce que j’ai compris. Pour une fois, je pense qu’elle a tort. L’amour est une chose qu’il est impossible de contrôler, et qui donne naissance au changement, il ne faut pas le rechercher.

La Taverne de Reca s’est donc remplie petit à petit, et même Orodreth est arrivé. Nous avons discuté, mangé (des fruits) et bu quelques eaux elfiques. Un nouvel arrivant nain, Gannel, était un peu perdu. Je lui ai présenté Molgor. Il commençait à faire tard, et Orodreth m’a raccompagnée à Mynadar. Nous avons fait un peu de magie, et le celui qui avait été le professeur de la journée d’instruction a été le mon maître d’un soir. Au menu, drains de mana, affaiblissements, soins… Je me suis amusée comme une folle.

Comme la fois où Kaora avait chanté à la Taverne. Une chanson magnifique, tintée d’une pointe d’ironie. C’était déjà bien, et ce qui suivit fut encore mieux : alors que nous jouions aux cartes, avec Orodreth, Selena, et Darkheim, Reca a apporté un énorme gâteau, que je me suis empressée de découper avec une dague propre. Kargorm est entré à ce moment là, s’est coupé un morceau du gâteau avec son sabre, et s’est précipité vers la sortie, un tonneau de bière sous la main.
J’avais du mal à respirer tellement je riais. Kaora, elle hésitait entre le rire et la colère, car la morceau de pâtisserie dérobé était plein de fruits, et débordait de crème. Elle choisit le rire, et une ivresse générale s’empara de la Taverne.

Ivresse… cela résume plutôt bien l’état actuel des choses. Un peu confuses, mais divertissantes. J’espère pouvoir en profiter!


15 d’Archeno

Avant hier a eu lieu le 43ème conseil. Finalement, la nouvelle monnaie des îlots centraux sera le « Lumen ». Ca sonne plutôt bien, même si je préférais le Luminor. Xargost a enfin des locaux pour les Villageois, sur la route entre la Cité du port et les Marais de Morcraven.

Le compte rendu d’Hasdrubal parlait aussi d’un banc spécial où s’assiéraient les aventuriers non représentants, et désireux de prendre la parole, avec appuie de leur représentant. Le calme sera donc à l’appel, pour le prochain conseil! J’irais voir si cette méthode est efficace.

Archeno défile à toute vitesse. Déjà 15 jours… 15 jours qui se ressemblent. La monotonie finirait elle par gagner le cœur des aventuriers? Les récolteurs sont dans les mines, les forgerons dans les forges… Les aventuriers ont repris leurs habitudes, et l’économie bat son plein. Tout le monde est débordé de travail, de commandes, de retards… Les Mercenaires aussi dont occupés… Si je ne croisais pas ArticsMonkeys de temps en temps, je finirais par manquer de compagnie, alors que je suis en Séridia! Les affaires sont confuses, les enquêteurs vont parvenir à la fin de leur enquête, et nous connaîtrons (peut être) le nom de l’assassin de Morumi!

Je redécouvre Séridia, en y portant un œil nouveau. Toutes ces choses, ces grottes cachées, ces passages mystérieux… Je me suis promenée à Tyrnim, avec Tosh et StacysMom, et j’ai tué quelques chimériens, puis une Cockatrice. Ces entraînements sont forts utiles, on ne sait jamais ce qui peut arriver. La compagnie des aventuriers est parfois très étrange. Soit ils vous manquent, soit ils vous énervent… Cela varie en fonction de mon humeur, à vrai dire...!

Vivement une prochaine fois...
Eldorian au grand coeur
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Flovixy
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7 d’Elfist

Je me suis évanouie. 3 jours inconsciente! Alors que je m’entraînais, un personnage agile, et discrète s’est avancée vers moi, enveloppée dans une cape de couleur sombre. Je n’ai pas eu le temps d’observer qui elle était. J’ai trébuché, sans doute à cause d’un maléfice, et suis tombée contre une pierre.

Je crois qu’il m’a droguée, pour m’avoir tenue tout ce temps dans un semi coma. Mais j’ai réussi à me réveiller, à un moment où il n’était pas là. J’ai appelé aux secours, en envoyant des messages télépathiques dans tout Séridia. Azhalvek est arrivé, avec Lebarbar, quelques minutes après mon appel. La personne qui m’a agressée avait du avoir peur, elle ne s’est pas montrée. Azhalvek a commencé à appliquer des soins à ma tête, sui saignait abondamment, avec une feuille, et un mélange elfique dont je ne connais pas les ingrédients.

Il a ensuite essayé de me soigner avec un sort magique, mais cela n’avait aucun effet. La blessure devait être magique! Lamaril et Selena sont arrivés, quelques temps après. Le vieux nain se moquait bien de moi, disant que j’avais trébuché contre une pierre, et que l’incapacité du « suceur de branches », comme il dit, justifiait le fait qu’il n’arrivait pas à soigner ma blessure par magie. Selena m’a aidée à me relever, petit à petit.

J’ai fais quelques pas, mais ma tête me faisait toujours très mal. Je ne voyais pas comment soigner cette stupide blessure à la tête, et Selena eut une idée de génie : le chant! Elle pris sa lyre, sculptée avec soin, dans un arbre sacré, et après s’être échauffée, entama un chant guérisseur. Au fur et à mesure qu’elle chantait, je sentais ma blessure se refermer, et le sang cesser de couler. La douleur avait presque disparut quand elle termina par une note enjouée. Elle vacilla quelques instants, et se reprit. Le chant avait consumé une grande partie de son énergie. Nous avons toutes deux regagnée un lit, dans l’auberge la plus proche, et avons dormi une bonne partie de la journée.

Dans la soirée, nous avons étés informés de quelque chose de terrible! Irilion va être envahie, les Féaux vont lancer des invasions, les pire jamais observées depuis l‘époque post-Fingélienne…

Tout à commencé lorsqu’Anthiel, un très vieil Elfe a dit avoir réussit à s’échapper d’Yrsis. Il y était enfermé depuis presque 100 Fingéliens, si j’ai compris. 100! Pendant tout ce temps, aucune nouvelle extérieure. Il ne connaissait même pas Kial, le dirigeant d’Irilion, et était complètement perdu. S’être échappée d’Yrsis. L’elfe avait été obligé de se cacher dans cette contrée, ancestralement protégée par la magie. Autrefois grande ville des Humains Anciens, les Féaux l’ont transformée en une zone de test, pour leur créatures.

C’est donc ici qu’était née la Cockatrice, et un monstre encore pire, d’après l’Elfe, le Démon D’jhi. Les Féaux semblent avoir découvert un Cimetière, ou reposent ces farouches guerrières. Après avoir utilisé leur magie noire, ils ont réussit à créer des Démons, mi morts mi vivants, d’une intelligence redoutable, et aux coups mortels. Et ce n’est pas le pire, une terrible nouvelle allait chambouler toutes nos habitudes.

Les Féaux allaient attaquer! Attaquer Irilion, avec des centaines de monstres, et essayer de tout ravager, de tout détruire. 4 levers de soleils, c’est ce qu’il nous restait. 4 levers de soleils, avant que le pire ne commence, 4 journées qui vont me sembler interminables.


21 d’Elfist

Ca y est, comme prévu, les Féaux ont lancé leur offensive. Des centaines de monstres, partout dans Fénégor. Nous avons essayé d’en retenir la majeure partie derrière le pont de l’ouest, mais ils sont puissants, trop puissants… Les Démons D’jhi sont capables, en 4 coups de leur lance mortelle, de tuer n’importe quel aventurier, excepté quelques puissants guerriers. Le pont a cédé, puis nous l’avons repris, et cette situation instable a durée plusieurs jours! Kial combattant à nos côté, aidé par le Garde d’Irilion, nous avons terrassé plusieurs de ces abominables créatures. Mais les guerriers, les mages, tout le monde était trop épuisé pour continuer un pareil combat pendant plus de 3 jours de suite. Les D’jhi ont pris l’avantage, ravageant tout sur leur passage, et le dépôt a été évacué.

La chose qu’il me fallait voir pour me donner confiance, c’est à ce moment que je la vis. Tous les aventuriers se sont rués en Irilion, et ont commencé à travailler bénévolement, usant de leurs ressources pour aider à l’effort de guerre. Alchimistes, Apothicaires, Récolteurs, Forgerons, Artisans… Tous sans exceptions ont commencés à faire ce qu’il savaient le mieux, et ce qui était le plus utile. Une lueur d’espoir a regagnée nos esprits, et nous avons récupéré Fénégor, lutant avec honneur pour sauver les somptueuses terre Irilionnaise. Essences de toutes sortes, bagues magiques, armes et équipements, matières premières… Les aventuriers ont compris que le seul moyen pour sauver la patrie de Kial était de s’allier à ses troupes, et de combattre autant que possible.

La bataille fait désormais rage depuis presque 2 semaines, et Fénégor a de nouveau était laissée aux en proie aux monstres, après que la moitié de l’armée du Seigneur Luxin ait évacuée les Natifs y résidant. Le 17, nous avons organisé une efficace défense de la ville d’Idaloran, et du cimetière. Plusieurs Mercenaires et Patrouilleurs se tenaient à chaque portes, d’autres s’assuraient de la sécurité des routes de la ville phare, et les derniers repoussaient des monstres arrivant d’Yrsis. Cette guerre est la pire des choses… Durant les moments de trêves, nous récoltons, pour aider les alchimistes qui nous fournissent les essences pour combattre. J’ai coordonné la récolte, pendant quelques temps, puis j’ai du retourner au combat quand des Cyclopes et des Démons lapins sont arrivés par dizaines. J’ai terrassée un Yeti, aidée par des mages, et des combattants.

Pourtant, la chose la plus atroce dans cette guerre, ce ne sont pas les monstres, non, loin de là. Ce sont les voleurs. Sans cesse, d’honorables combattants eurent au combat, et se retrouvent dans le Styx. Des aventuriers miséreux, infectes, abjectes, qu’aucun mot ne peut décrire, se jettent alors sur leurs dépouilles pour leur soutirer armures et essences… Cette lâcheté montre bien que les Mercenaires sont utiles! Éradiquer ce fléaux sera retirer l’épine qui nous empêche de gagner ce combat. Alors j’attend. Je me repose, je combat, je me repose.

Les jours ne se ressemblent plus. Pourquoi vouloir des jours différents? On a toujours envie de ce que l’on n’a pas, et je retire ce que j’ai écris : mieux vaut des jours monotones, que des jours où le soleil est rouge quand il se couche, des jours où la vie semble n’être qu’une bougie, que le vent peut souffler…


1 d’Illumen

J’ai repris le bateau. La guerre a épuisée mes ressources, je ne pouvais plus combattre. Je ne sais pas où en sont les aventuriers, et je ne peux plus le savoir. Je suis loin d’Irilion à présent. Un navire a accosté à Saonar Krow. Il semblait quelque peu perdu, sans doute une tempête…

Je suis montée à bord. Le capitaine était très chaleureux, et je n’ai pas eu à payer : je leur ai donné les informations nécessaires pour continuer leur voyage, et partir de Saonar, alors ils m’ont tout de suite acceptée à bord. J’étais la seule femme sur le navire, c’était un peu désolant… Après 3 jours de navigation, je suis arrivée à Léfiasos.

C’était une grande cité, bâtie dans une clairière, entourée par une forêt, et par un longue plaine à l’est. De grandes murailles défendaient le centre ville, et des Gardes étaient postés partout autour, à chaque porte, et sur chaque tourelle. La défense était remarquablement bien organisée, et même si je n’ai pas vu un seul monstre de tout mon voyage, cela supposait l’existence de nombreuses invasions barbares. Je suis rentrée sans encombre dans la ville, accompagnée du capitaine. J’ai commencé à chercher Jirend.

Je me suis renseignée dans 3 Tavernes, à la place du marché, questionné de nombreux habitants… Mais aucun ne semblait connaître ce Jirend. Pourquoi avait-il fallut que Tinna ait des amis comme lui… Fantomatique. Personne ne semblait l’avoir jamais vu ici…

La chance me sourit au 3ème jour de mon voyage. Je me promenais dans la ville, quand j’aperçut un homme, enveloppé d’un long manteau noir. Il marchait discrètement, et se faufila dans une ruelle déserte. Je l’ai donc suivi, décidée à lui poser quelques questions. Sitôt rentrée dans le sombre cul de sac, une voix a raisonnée derrière moi.

C’était un bandit! Et il avait l’air plutôt doué. Il ne tremblait pas, était sûr de lui… Erreur fatale! Les apparences sont parfois trompeuses. Le sabre attaché dans mon dos glissa sans bruit, et le pauvre bandit n’eut pas le temps de réagir, il était déjà sous la menace de mon épée. Aucune retraite ne lui était possible… J’allais pouvoir questionner!

C’est ainsi que j’appris où habitait Jirend. Sa maisons était une petite construction en bois, à l’extérieur de la ville, située un peu plus profond dans la foret. La cheminée fumait, signe de vie intérieure. J’ai toqué 3 fois, et un homme âgé d’une quarantaine d’années m’ouvrit la porte. C’était Jirend! Finalement, j’allais avoir des réponses à mes questions. Je lui expliquai rapidement qui j’étais, et pourquoi j’étais là. Son air renfrogné s’effaça alors pour laisser place à un sourire. Il me fit rentrer, et m’offrit un verre d’eau. Assise au coin du feu, j’écoutais son récit, les oreilles grandes ouvertes, les yeux écarquillés.

Il m’avais trouvée, emmitouflée dans une couverture en peau, dans un chariot a moitié détruit, loin d’ici, à l’ouest : sur une route désertique, où le sable remplaçait peu à peu l’herbe, et où l’eau devenait rare. Il revenait d’un long voyage commercial, avec une caravane, et les restes du chariot révélaient qu’une bataille avait eu lieu. Pourtant, ils n’avaient découvert aucun cadavres, ce qui selon lui ne pouvait signifier que deux choses : soit ceux qui avaient étés attaqués avaient étés mangés, soit leurs corps avaient été déplacés. De toute façon, cela ne voulait rien dire de bon.

Il m’avait donc trouvée, dans une couverture de peaux, et m’avait ramenée à Léfiasos. Il m’avait élevée, jusqu’à ce qu’une femme vienne troubler sa vie. Cette femme, c’était Tinna. Il était tombé amoureux d’elle, et avait passé 2 ans de bonheur dans sa compagnie. Jusqu’à ce que la réalité les rattrape. Jirend ne faisait pas partie de ceux que l’on pouvait appeler les « gens honnêtes ». Il était Sinan, et vivait de trafiques de marchandises, et de brigandage. Un jour, les gardes sont venus taper à sa porte, et l’ont emmené. Il n’a jamais revu Tinna depuis ce jour, mais ils s’écrivaient, presque 1 lettre par semaine, depuis la prison.

Il appris ainsi qu’elle m’avait emmenée à l’orphelinat où elle même avait grandi. Tinna n’avait pas osée s’approcher de lui, et Jirend avait confirmé ses craintes : on aurait pu la prendre pour une complice. Finalement, après être resté enfermé près de 50 Fingéliens, il avait réussit à s’échapper. Il était revenu s’installer dans cette maison, et avait essayé de se faire oublier. Il avait bien tenté de contacter Tinna, mais elle ne lui répondait plus, et il ne pouvait pas prendre le risque de se montrer en public.

Je lui ait tout raconté, ensuite. La mésaventure des loups, la mort de Tinna, le reste. Il était choqué, profondément attristé, mais il n’a pas versé une larme. Il est resté, à m’écouter, jusqu’au bout. Quand j’eus fini mon discours, il me proposa de rester dormir ici, dans sa maison. J’ai accepté volontiers, et me suis endormie. J’ai passé 4 jours chez lui, pendant lesquels nous avons fait connaissance, et il m’a précisé la géographie des lieux, et les directions à suivre pour aller là où il m’avait trouvée.


12 d’illumen

Je suis à bord du bateau pour rentrer en Séridia. Je n’avais plus assez de Lumens pour continuer mon voyage. Après avoir bien étudié la géographie, et avoir acheté une carte de la région, j’ai commencé à marcher vers l’ouest. J’ai longé la mer, pendant plusieurs jours. Nous ne sommes plus en hiver, mais il neigeait abondamment, rendant les prairie semblable à un Océan de froid. Des lapins blancs sautaient hors de leur terriers, et se cachaient à mon approche. Mon voyage était long, et après 5 jours de marche, j’ai commencé à fatiguer.

Je me nourrissais essentiellement de fruits et légumes récoltés pendant les quelques heures de trêve que je m’accordais. La viande m’écœure toujours autant. Tuer des monstres, certes, tuer des animaux menaçants, ou pour se vêtir, passe encore, mais les tuer pour manger leur chaire, et profaner leur mort, alors qu’on peut se nourrir de végétaux! Mon voyage a changé d’allure quand j’ai croisé un ours polaire.

J’avais lu dans la bibliothèque du palais du divin Fingel, quelques jours après mon départ, que l’invocation bleue permettait aussi de calmer le tempérament agressif de certains animaux, et de les rendre dociles, de sorte à ce qu’ils puisse nous aider dans nos quêtes. Je me suis rapidement souvenue du chant bleu, et l’ai entonné. Il ne valait pas le chant d’une femme bleue, encore moins un chant de Fingel! Mais l’effet désiré se réalisa, j’étais contente de moi. L’ours, qui m’avait regardée d’un œil mauvais juste avant, s’était approché de moi, et frottait calmement sa tête contre la mienne.

Je m’en suis servi de monture, et en seulement 2 jours me suis approchée d’une grande ville portuaire. Malgré tous mes efforts, l’ours polaire ne s’était pas habitué aux légumes et aux fruits. Je l’ai donc libéré de mon chant, à quelques pas de la ville. La ville était en territoire Sinan. Le garde, qui tenait la porte est, m’a fait débourser un droit d’entrer dans la ville de 2500 Lumens. J’étais choquée! On aurait dit Grenouille.

Il faisait tard, et suis entrée dans une auberge pour passer la nuit. Encore pire! 500 Lumens la nuit, et je dormais par terre! Le repas a achevé ce qu’il restait dans ma bourse, et je n’avais plus les moyens de me joindre à une caravane marchande qui partait vers le désert des hommes bleus…

J’ai cherché dans le port, jusqu’à trouver un navigateur prêt à me faire voyager pour de maigres frais. J’ai travaillé 2 jours, vendant des fruits et légumes à l’aubergiste, puis ait pu payer le voyage. J’ai embarqué le lendemain, et après 3 jours de voyage, ai accosté à l’île des Oubliés.
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Flovixy
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17 d’Illumen

Encore une fois, il se sera passé des choses, pendant mon absence!
Je ne vais faire que réécrire une nouvelle fois le récit des évènements en Irilion, sauf qu’en plus, cette fois, je n’aurais pas assisté à la scène… Toutefois, j’ai une idée assez claire du déroulement de ces derniers, et me suis rendue sur place après la bataille, ce qui me laisse une bonne vision géographique des lieux.

A mon départ, les combats ont continué. Les démons d’jhi ont peu à peu progressé, et finalement, on pris Thélinor et Irissadith. Les aventuriers se sont repliés à Nagraw Sud, et suite à une dernière découverte de Dyvros, le grand chef Kial a réuni les aventuriers prêts à courir le risque d’aller dans le volcan pour atteindre l’Orbe. Ernek se trouvait avec eux, et je crois qu’il les a accompagnés tout au long du voyage. Après quelques minutes de préparations physiques, et morales, et un discours des dirigeant que je suppose, tous ont marché en direction du volcan.

L’Orbe avait déjà était découverte. Dans cette contrée mystérieuse, des Galdurs hors la lois, et sauvages, avaient découvert l’Orbe et lui avaient confié des pouvoirs mystiques. Ils l’avaient donc mis sous la protection d’un Gardien magique, quelque peu semblable à un Leprechum. Les aventuriers ont donc entrepris l’ascension du volcan, pourchassés par des hordes de monstres envoyées par les Féaux. Samouk fut, si j’ai bien compris, je premier arrivé. A la vue de l’orbe, il blêmit, et fut pris de folie. Il s’en empara, une hargne se dessinant dans ses yeux. Mais le gardien magique réagit avant qu’il ne soit trop tard, et envoya Samouk au styx.

Après cette petite mésaventure, de nombreux aventuriers ont défilé devant l’Orbe, et d’autres ont rejoint Samouk au styx. Puis, la situation a été expliquée au Gardien, et il a demandé un volontaire pour apporter l’Orbe où il fallait. Orodreth s’est proposé, et est devenu le porteur de l’Orbe. Tous les aventuriers l’ont accompagné et « escorté » à Yrsis. C’est dans cette contrée que le groupe d’aventuriers a découvert une énorme main qui se dressait vers le ciel. Cette main incarnait la prompte et forte poigne, et d’après ce que l’on m’a dit, dégageait une puissance semblable à celle de l’Orbe. Orodreth a finalement déposé l’Orbe dans cette main, et un éclair venu du ciel a frappé l’Orbe. Une lumière aveuglante de blancheur a inondé tout le continent. Quand la lumière a disparut, les monstres l’étaient aussi. Et la prompte et forte poigne est apparue détruisant l’Orbe, avant de disparaître, sans doute à tous jamais.
Cet événement marqua la fin des invasions en Irilion, et le retour à la tranquillité. Les restes du dépôt commun ont étés donnés aux Natifs, afin de reconstruire les villes qui avaient été ravagées, et les aventuriers sont retournés à leurs occupations normales.

Finalement! L’événement que j’attendais le plus s’est produit pendant mon absence… Près d’un mois durant lequel batailles et combats ont défilés, sans cesse plus difficiles, jouant sur les ressources des aventuriers, leur moral, leur forces…Un mois qui aurait pu être un an tellement il m’a semblé interminable. Un mois qui restera gravé dans la pierre, gravé dans les mémoires, un mois qui deviendra un mythe!


14 d’Ulitavar

Un nouveau mois a passé. Le temps semble filer à une vitesse folle, depuis que les invasions ont cessé, mais pourtant, chaque jour dure aussi longtemps, chaque heure comporte le même nombre de minutes… J’ai une perception du temps qui varie en fonction de mon degré d’occupation, je pense.

J’ai de nouveau repris l’entraînement, et je me sens bien meilleure à présent. Les démons lapins passent sous ma lame avec plus de facilité, et je me suis même entraînée sur des chimériens, à un moment.
Il y a eu un jour de la concorde, durant lequel le combat est interdit par les Landes. J’ai donc aidé Lianna à faire sa récolte de fer, en faisant des aller-retours jusqu’au dépôt de Nord-Thyl. Nous avons emmagasiné plus de 3000 minerais de fer, si ce n’est 5000... De quoi faire de belles barres! Lianna est devenue une excellente alchimiste en plus d’être la meilleure apothicaire des Îlot centraux!

J’ai recroisé Yorwan, de nombreuses fois à l’île des oubliés, ainsi qu’Eskrok, Kargorm, et de nombreuses autre personnes. Je n’ai plus entendu Yorwan chanter, depuis les invasions, mais son chant pour invoquer les ours polaires est mille fois plus beau que le mien… J’espère un jour pouvoir m’approcher de cette beauté…

Il y a eu un autre conseil, mais plutôt ennuyeux, je dois dire. Une partie qui a duré presque une heure a parlé des combats en Irilion, le Seigneur Luxin nous a remercié, et tout le blabla… Nous avons parlé d’un dépôt commun, ou d’un dépôt par race spéciale, prévu en cas d’invasions ; mais rien de concret n’a vu le jour, et je me suis… assoupie… pendant le reste du conseil. Les sujets annoncés par Numa ne concernait que Morumi (pour ne pas écrire encore) et le renouvellement de certains mandats… Rien de nouveau, pour ainsi dire…

J’allais oublier! Juste avant le conseil, Aura, journaliste pour le magLE m’a posé des questions sur les Mercenaires, leurs rôles, et le rôle que j’ai dans la gilde. L’interrogatoire était très posé, et tout s’est déroulé dans le calme. Acktar accompagnait Aura dans sa tâche, car il débutait (on ne me l’aurait pas dit, je ne l’aurais pas deviné!), et a fait une peinture à la fin des questionnaires. J’ai taché de répondre sincèrement à tous leurs questions, et ai fait de mon mieux. Nous verrons ce que ça donnera!

Pendant toute la semaine dernière, Eskrok et Genghis ont organisé des duels entre aventuriers, pour s’amuser, s’entraîner, et permettre aux nombreux spectateurs de lancer des paris! Je ne comptais pas y participer, trop occupée en Irilion pour faire le détour par Pierre-Blanche, mais Eskrok m’a contactée par télépathie pour me demander si j’accepterais un combat contre Beld. J’ai évidemment accepté, et le lendemain, me suis mise en route vers Pierre-Blanche. Passant une bague de la cité au doigt, cela ne me prit qu’à peine une minute, laissant incrédule Chaosmaster. J’ai affronté Beld, pendant un combat très serré, usant magie, et potions de mana pour me soigner. J’ai surpris mon adversaire, par je ne sais quel miracle, et ai pu le vaincre. J’ai eu de la chance, et il faudra refaire un duel de ce genre!

Je me repose à présent dans une chambre d’auberge, à Pierre Blanche, dans la cité de la rive. Je vais certainement reprendre le bateau pour Irilion, après avoir acheté quelques potions à Bakuryu.
Un moi bien remplis, en quelque sorte! Je reprend goût à la vie, et la croque à pleine dents, mais comme dirait Thermorisk, il faut faire attention aux pépins!


28 d’Ulitavar

J’ai retrouvé le temps d’écrire. Ma plume glisse avec plus d’aisance sur le papier rugueux, je commence à m’habituer à l’écriture. Cela me permet d’évacuer mes tensions, mes peines, mes joies aussi! Je poursuis mon entraînement. J’ai fait un peu de chasse, aussi, pour trouver des fourrures pour Lianna. Mais alors que je me promenais à Nukavuri, il y a 6 jours de cela, Argonn a commis une « tentative de meurtre » sur Selena. Mon amie dormait tranquillement sous une tente dans le désert des hommes bleus, et le Sinan s’est approché en douce. Malaxant de la viande crue et des peaux de serpents, il fit revenir à la vie une Serpent brun particulièrement dangereux, qui la mordit profondément au poignet et lui injecta une dose considérable d’un venin rare, et mortel. Le Sinan partit aussitôt, et Romir arriva juste à temps pour lui faire boire une des potions de Lianna, qu’elle gardait précieusement dans une bourse. La potion fit effet rapidement, et Selena se remit petit à petit. Argonn, bien décidé a achever son œuvre de mort, provoqua Selena en duel, qui, pour préserver son honneur, accepta. L’issue du duel était jouée d’avance : Selena, affaiblie par la morsure, ne pourrait pas tenir longtemps. Argonn l’envoya donc en Archeron, dépouilla son cadavre de quelques objets de valeur, et la vola, sans états d’âme.

Avant hier, le poison injecté dans son sang par le serpent s’est de nouveau manifesté. La femme bleue s’effondra à Nukavuri, et heureusement, j’étais encore une fois sur la petite île. Je l’ai trouvée étendue, juste devant une maison, inconsciente. Son poignet saignait abondamment, et était noircit au niveau de la morsure du serpent. Le poison était en train d’agir à nouveau. Irae, une Elfe noire je crois, ancienne soigneuse dans son village natal, dicta sur par télépathie générale une liste d’ingrédients nécessaires pour réussir un potion capable de soigner Selena. Soriemirhil possédait déjà tous les Ingrédients, et tachait de nous rejoindre au plus vite à Nukavuri. L’état de la femme bleue se dégrada toutefois trop vite, et elle se réveilla en Archeron. Son frère bleu se dépêcha donc de se rendre au cimetière, où Kargorm, qui a des talents d’apothicaire, se portait volontaire pour préparer la dite potion.

Mais, étant une potion extrêmement complexe, le nain demanda si quelqu’un connaissait un laboratoire dans lequel il pourrait disposer de tous les outils nécessaires. J’en connaissais un à Zirak-Inbar, celui de l’apothicaire Galdur, et j’ai donc accompagné Kargorm jusque là bas. AngeShiva prenait soin de Selena, et, l’apporta dans une petite maison à Nukavuri, où elle pourrait se reposer tranquillement. Kargorm eu rapidement terminé la potion, après que Soriemirhil lui ait apporté des polypores pour s’en servir de filtre. J’ai aussi aperçu le Féal Nati, assis paisiblement sur un banc dans le dépôt de Zirak-Inbar. Le temps pressait, et je me suis téléportée à Nukavuri pour voir où en était l’état de Selena.

De nouveau allongée par terre, Argonn invoquait des Serpents qu’AngeShiva combattait avec courage. C’est à ce moment qu’Orodreth arriva, et chassa le Sinan de la maison. L’état de Selena se stabilisa quand Kargorm lui administra la potion, mais elle ne semblait pas guérie pour autant. Il fallait la faire sortir, et éviter le contact avec Argonn, qui souhaitait la voir. Belegondil, arrivé entre temps, a donc fabriqué rapidement 6 bagues de téléportation vers Irissadith. Il en passa une au doigt de Selena, et nous nous sommes tous retrouvés dans la ville. Les effets d’une fatigue accumulée depuis plusieurs jours commençaient à se faire sentir, et je ne pu les accompagner jusqu’à la maison où ils déposèrent Selena sur un lit. Je suis rentrée au dépôt, et me suis assoupie.

Selena m’a par la suite raconté comment s’est finit son supplice : Acktar est arrivée, et a essayé des incantations Kultares pour soigner son amie Ange. Les incantations semblant inefficaces contre le poison, Yorwan est arrivée à son tour, et a chanté. Enfin, je suppose qu’elle a chanté, car ce moment est resté flou dans la mémoire de Selena. Le chant de Yorwan, une des meilleures de son peuple dans ce domaine, éradiqua le poison d’une manière extra ordinaire. Selena s’endormit, bercée par la douce mélodie. Depuis maintenant 2 jours, elle ne peut plus boire d’alcool, ce qui lui attire de moqueuses plaisanteries, mais excepté cela, tout est rentré dans l’Ordre.

Aujourd’hui, elle m’a pourtant annoncé une terrible nouvelle. Elle compte partir, partir pour un voyage dont elle ne rentrera sans doute jamais. Cela me fait penser que je dois me rendre à la frontière entre le territoire Sinan et le désert des hommes bleus. Peut être pourrais-je l’accompagner? Il faudra que je lui demande, quand elle partira, et où elle souhaite se rendre… Si elle accepte, cela promet d’être un voyage haut en couleurs!


8 du Nuona

Je m’étais assoupie dans la grotte où vit le Yeti de Saonar Kraw, et me suis réveillée avec un violent mal de tête. Me traînant doucement vers la sortie, butant contre un rocher, et manquant de rentrer dans un Orc armé, je pu contempler émerveillée un spectacle fascinant. J’ai l’habitude de me lever à des horaires parfois étranges, quand je m’entraîne, profitant parfois d’une seule heure de sommeil, parfois de 4...

Mais cette fois, je me suis réveillée en même temps que le soleil se levait. Les rayons, frais comme l’aurore, frappaient les corniches de glaces, et se fondaient en un arc-en-ciel de couleurs. J’avais déjà entendu parler de ce phénomène, que l’on aperçoit parfois dans les zones glacées, mais c’était la première fois que je le voyais… Je fis quelques pas en avant, puis un en arrière, émerveillée par ce que mes yeux peinaient à voir. De grandes vagues de couleurs montaient vers le ciel, et semblaient danser dans l’air. Du Pourpre au Mauve, en passant par l’Or, et l’Azur… L’aurore boréale qui se dessinait devant moi était splendide, irradiant de lumière le sud des îlots. Ajouté au rose pâle dont se teintait l’Océan, cela donnait à cet endroit d’ordinaire si peu accueillant un charme digne des plus beaux paysages…

Je suis restée là longtemps, jusqu’à ce que l’aurore se transforme en une fin de matinée, et que le Soleil eu grandement commencé sa montée dans le ciel. Je suis retournée dans la grotte du Yeti, afin ide récupérer mon épée, et mon bouclier. Pourtant, quelque chose n’allait pas. Le Yeti saignait au bras gauche, et poussait de petits cris apeurés. Là, posé sur le sol, un morceau de guenille arraché à ce qui devait être une longue cape noire semblait me narguer. Je me suis approchée du Yeti, pour regarder la forme de sa blessure. La même vaguelette que j’avais à l’arrière de la tête était profondément marquée dans sa chair. Celui qui avait essayé de me tuer avait-il retrouvé ma trace? Je ne pouvais pas rester ici, il pouvait revenir. La magie n’avait aucun effet sur me blessure, et affronter un adversaire maîtrisant aussi bien les arts obscures, même si je ne risquais qu’un détour au Styx, ne me plaisait guère.

Je suis donc rapidement partie pour Irissadith, laissant le Yeti agonisant dans sa grotte. Une conversation avait entre temps démarrée par télépathie générale, et je m’y suis intéressée, passant sous silence ce qui venait de m’arriver. On parlait du représentant des hommes bleus, ou plutôt, Selena parlait de lui. Le vote était en cours, et je l’ai proposée comme future représentante, la taquinant. Je crois que de toute façon, il était trop tard, si le vote était en cours, les inscriptions étaient terminées.
Par contre, elle m’a proposée moi comme future représentante Eldorianne. Je dois avouer que j’avais envisagé cette possibilité. TonyFlow se débrouille bien, et son organisation interne n’est pas tout à fait terminée. Je pense qu’il faudrait qu’il se présente à nouveau, afin de finir ce qu’il a commencé, et éviter les retards.

Si jamais ce n’est pas le cas… Alors peut être. Gilgalad a suggéré que le cumul du poste de représentant et de celui de maître de gilde n’étaient peut être pas cumulables, car trop prenants, mais je pense que je pourrais y arriver. Je devrais demander à TonFlow ce que fait concrètement un représentant. La théorie est parfois différente de la pratique…

Puis, Tanit est arrivée, affolée, apeurée, agressive. Quelque chose n’allait pas, on le sentait. Ses pensées télépathiques étaient encore plus brèves que d’habitude, ne se surchargeant d’aucun détail. « Où est-il? ». Elle cherchait Etory. Yorwan l’avait emmené quelque part, dans un jardin de roses, afin qu’il puisse se soigner, et ne souhaitait dire à personne où il se trouvait afin de garantir sa guérison. Acktar a finalement conduite Tanit jusque là bas, et cette dernière a arrêté tout contact avec les autres, fermant son esprit. Le combat aura été rude, entre les deux fortes têtes! Yorwan ne voulant rien dire, Tanit l’insultant presque, parlant de sorcières et de Sathia… Mais tout cela s’est bien terminé, c’est le principal.

Cette semaine, j’ai fait la connaissance d’une nouvelle humaine. Elle est très gentille, mais un peu timide! La pauvre était assise par terre, contre un tonneau, les vêtements trempés dans la Taverne de Réca. Cette dernière aurait été vexée, si elle avait vue sa cliente. J’ai apporté un repas chaud à Niniel, et lui ait proposé un chambre pour la nuit, une petite bourse pour débuter, et mon aide, et mes conseils. Je crois que je lui ait fait peur, au lieu de la rassurer. Elle ne réussissait presque pas à parler, effrayée par tout ce qui l’entourait… Le passage à la Taverne, la première fois, est toujours intimidant… Mais je crois qu’elle va mieux à présent. Je l’ai recroisée à l’île des oubliés, récemment, et elle semblait légèrement plus confiante. Un aventurier l’avait conduite ici, et c’est fort aimable à lui. L’île des oubliés est vraiment un endroit remarquable…
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Flovixy
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13 du Nuona

La présente journée a été assez éprouvant pour moi...
Je me promenais dans Zirak, quand, décidant d’aller voir à la Crypte pour m’assurer que les honnêtes combattants qui s’entraînaient là bas n’étaient pas dérangés pas un quelconque bandit, je fut surprise par la présence d’Argonn. Ce perfide Sinan qui avait empoisonné Selena osait me parler. Il ferma les yeux, quelques instants, et ne prononça pas un mot. Je suis habituée à l’invocation bleue, par le chant, et le fait qu’il ne fasse pas de bruit m’a déstabilisée. Il avait déjà dans sa poche un morceau de viande, des ossements, et un peau de serpent… Un serpent brun d’une taille conséquente apparut devant moi.

Enfin devant moi… Derrière, plutôt! Avant que je n’ai eu le temps de réagir, il m’a mordue à la cheville. Je l’ai coupé en deux juste après, mais c’était trop tard… Je sentais son venin bouillant remonter dans mes veines, la tête me tournait… Ma main se leva pour gifler le Sinan, mais il disparut en enfilant une bague de téléportation… Je ne voyais plus très bien, et… Je suis tombée, je crois. Je ne me souviens plus de ce moment, il est très flou dans ma mémoire… Belegondil est arrivé le premier, je crois. Après, plus rien.

On m’a dit qu’ArticsMonkeys, Selena, et Valiant ont accouru pour me soutenir. J’étais inconsciente, tout ce temps, mais je me suis réveillée à Irissadith. Ils ont du me téléporter avec une bague, comme pour Selena. J’étais allongée sur un lit, et Selena, Belegondil, et Kaora me regardaient, anxieux… Puis, un nouveau trou noir. Je me serais levée, j’aurais voulu partir, je serais restée, puis je serais partie… Ce n’était pas moi… Je ne m’en souviens plus… On m’a dit que j’avais couru dans Irissadith, puis que j’étais revenue… Belegondil m’a assommée, ça, je m’en souviens... Il n’y est pas allé de main morte, avec le pommeau de sa dague! Je me suis réveillée, quelques minutes après. Les potions qu’on m’avait administrées me permettaient de lutter contre la douleur avec efficacité, je pense.

On m’a dit que j’étais ensuite passée par Kial Kraw, avant de me téléporter par magie vers la salle des portails. J’ai fouillé rapidement la Taverne de Fénégor, je crois que je cherchais Argonn… Je me souviens de brefs moments, sous forme de flashs. Je marchais vers Yrsis. Puis j’étais assise en face d’Argonn. J’ai finalement repris connaissance assise sur une chaise de la Taverne d’Yrsis. Que de monde, que de monde assis là à me regarder… Argonn avait invoqué un nouveau serpent, et j’avais de nouveau été mordue au même endroit. Puis le Sinan m’avait sauté à la gorge, et forcée à boire son sang… Je me sentais toute souillée…!

Kargorm m’a donné 10 potions à boire une fois par jour, pour clamer la douleur. Une grosse cicatrice, ayant la forme des crochets du serpent, barrait ma cheville gauche. J’ai eu un peu de mal à marcher, mais après 3 ou 4 tentatives, c’est allé. J’étais fatiguée, je ne comprenais pas tout… On m’a accompagnée dans une maisonnette, non loin de là, et je me suis assoupie une petite heure. Je me suis ensuite réveillée, et j’écris, j’écris ce qui m’arrive, pour ne pas oublier à nouveau... Je…


Une grande tache d’encre salie la feuille du carnet à cet endroit.

Je viens d’être attaquée! Argonn… Il est revenu, et a voulu m’examiner… Il a arraché mes jambières… C’est un pervers! Un monstre! Ce coup là est de trop… Mon esprit s’embrouille… s’embrume… Thermorisk, Valiant et Romir ont voulu l’attraper, mais il s’est échappé…!
Je vais arrêter d’écrire pour aujourd’hui, je suis trop faible… Puissent les jours suivants être plus chanceux…


10 D’élavrion

Et un mois de plus s’écoule, aussi inlassablement… Le temps est bien l’une des rares choses que l’on ne peut arrêter… Peut être que parmi ces choses se trouvent les Landes? Toujours là pour nous rappeler leur présence, toujours là, et quand on semble les oublier, elles réapparaissent, comme pour nous dire « si tu vis, c’est parce que nous le voulons »…

La blessure du serpent d’Argonn cicatrise peu à peu, et Kaora m’a offert un onguent quand je l’ai croisée à l’île des oubliés. Une petite fiole, contenant un liquide argenté, qu’elle déposa avec précautions dans mes mains. Je me suis massée la jambe quelques minutes, et la douleur qui me tiraillait la cheville depuis maintenant presque un mois s’est apaisée. La tache noire, qui restait assez conséquente, est peu à peu devenue une simple cicatrice en forme de crochets… Pour remercier Kaora, je lui ai offert mon médaillon porte bonheur, celui que je portais quand Selena m’a soignée… Il semble normal, à première vue, mais en regardant mieux, on peut voir que la pierre précieuse brille plus qu’à l’accoutumée, et la chaîne et également plus brillante. Le chant de mon amie bleue l’a sans doute épuré…

En parlant d’elle, je l’ai croisée quelques heures plus tard, assise à la place qu’occupait Kaora. Elle mangeait des petits biscuits, en compagnie d’Anoukis… Je suis très (trop?) gourmande, et n’ai pas pu m’empêcher de leur demander si je pouvais me joindre à ce petit repas. Nous avons donc dégusté les petits gâteaux, et bu de l’eau Elfique, en discutant de ce qui se passait, en prenant des nouvelles… J’ai chanté, également… La mélodie était loin d’atteindre la beauté de celle de Selena, mais j’ai tout de même réussit à ne pas faire de fausses notes… En finissant ma chanson, un tigre est apparut… Ce fut fort plaisant, et je ne serais pas contre une autre fois! Je tacherais de faire les gâteaux, si Reca accepte de me faire part de sa recette secrète…

J’ai ensuite croisé Golbargounet, et nous avons fait affaire… Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu… Il est devenu chasseur, pour la Confrérie d’Illumen, et passe la grande majorité de son temps dans les plaines d’Irilion, à la recherche d’animaux sauvages…
Je suis ensuite repartie vers ma grotte fétiche, quand une conversation animée sur le canal télépathique a commencé. Il s’agissait des enquêteurs, de leur rôle… La conversation a finit par parler des peines envisageables pour si jamais on arrêtait des malfrats… La question, qui avait été soulevée durant un conseil, semble ne pas avoir encore trouvé de solutions… J’ai proposé à nouveau mon idée d’un prison en Archeron, mais elle me semble de moins en moins envisageable… comment amener des matières premières nécessaires à la fabrication en Archeron? Il faudra trouver autre chose… Et Bakuryu nous a rappelé que c’était du ressort des juges, qui, en plus de décider si un accusé était coupable ou non (enfin, décider… vérifier plutôt) décident de la peine encourue par le mécréant…

Quelques heures plus tard, Zurin a annoncé qu’il n’était plus le maître de la confrérie d’Illumen, et qu’il laissait cette place à Belegondil. Il reste cependant membre de la confrérie, et ce choix semble avoir été apprécié des autres membres…
Le sommeil me prend, je vais aller me reposer… La nuit porte conseil, et je prie pour qu’elle illumine tous les aventuriers de sa sagesse…!


23 d’Elavrion

Je m’étais assoupie dans la grotte, et me suis réveillée alors que Kargorm s’entraînait. J’ai encore une fois pu admirer ses talents de maître d’arme, et lui ai demandé un petit entraînement ensemble, juste pour voir… Pour voir, j’ai vu… Il est encore bien meilleur combattant que moi! Il esquive mes coups avec facilité, alors que j’ai du mal… Après quelques minutes, je l’ai laissé s’entraîner, et suis repartie vers l’île des oubliés…

Hier, j’y ai croisé Aura, qui vaquait à ses occupations, et lui ai proposé d’aller récolter du fer, ensemble… Je suis encore incapable de ramasser ce précieux minerais, et je me suis chargée de faire des allers-retours pour transporter le minerai jusque dans mon dépôt. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de tout ce fer, mais Aura semblait très satisfait! Il pourra faire des barres d’acier en grandes quantités…!

Fatigué, il s’est endormi, et je suis partie récolter du charbon, toute seule. Après quelques 7000 minerais récoltés, j’ai pris le bateau vers Séridia. Je me suis dirigée vers les marais de Morcraven, où j’ai vendu mes minerais à Lianna, et lui ai donné quelques fourrures de léopards… En échange, elle m’a offerte une caisse remplie de potions d’invisibilité… Elle est trop généreuse avec moi... J’ai discuté avec ceux que je rencontrais, pris des nouvelles, et une heure après, suis repartie vers Irilion.

J’ai trouvé Kargorm, encore à s’entraîner. Je le soupçonne de ne pas avoir arrêté depuis la dernière fois, ou très peu… Ce qui est énorme! Je veux bien croire que ce soit un nain, mais il devrait penser à se reposer… Nous avons discuté un peu, puis il m’a proposée d’aller faire un tour dans Glakhmor pour continuer notre discussion… Nous avons marché, et j’ai découvert la ville-glace… De grandes arches de glace et de neige encerclaient de bâtiments, sous la forme de grotte.

Je suis restée plusieurs minutes à contempler le somptueux paysage qui se dressait devant moi. Je n’arrivais pas à croire qu’après être restée si longtemps en Irilion, je n’étais jamais allée visiter cette ville… Ce qui me semblait être une fontaine reflétait le ciel azur, et les bâtiments avoisinants. Une rampe pareille à du cristal entourait le bassin, et les rayons du soleil qui frappaient les murs gelés des grottes-maisons illuminaient ce spectacle. Après ces quelques minutes de contemplations, Kargorm m’a fait visiter un petit palais, demeure d’une des gildes d’alchimistes d’Irilion.

A peine entrée, j’ai touché Kargorm à l’épaule en criant « Chimérien » et me suis précipitée dans l’un des couloirs, sans savoir où j’allais. Le nain m’a poursuivie sans savoir ce qui se passait, et m’a finalement retrouvée assise à un bureau, dans un salle de classe. Je lui ai expliqué ce qu’était le jeu Chimérien, et lui ai parlé de l’Orphelinat. Il ne connaissait pas ce mot : en langage nain, il n’existe pas… Je lui ai expliqué, et après avoir fait le tour de la salle, il m’a touchée, et a crié « Chimérien » à son tour… Nous sommes ensuite allés vers la Taverne, où nous avons commandé un repas, et discuté longuement en mangeant. Je lui ai raconté mon enfance, et il m’a raconté son passé… C’était très… Émouvant.

Nous nous sommes quittés alors que la nuit commençait à tomber, avec la promesse de revenir discuter ensemble…


5 du Félinien

Après avoir discuté avec Kargorm, j’ai réfléchit, et… J’ai décidé de repartir dans mon village pour continuer mon « enquête ». J’ai réussit à trouver un navire marchand, qui souhaitait partir avec hâte, et moyennant quelques piécettes, on m’a acceptée à bord. Je n’étais pas la seule femme, cette fois, il y avait également la femme du capitaine. C’était une personne un peu ronde, au teint foncé, et au regard sévère. Ses cheveux pendaient en une longue natte blonde sur son dos, et elle ne pouvait qu’inspirer le respect. Elle n’était pas très grande, moins que moi en tout cas, mais elle dégageait une aura impressionnante, que je n’ai cessée d’observer tout au long de mon voyage…

Nous avons pris la mer 4 heures après que je fusse acceptée à bord, mais le faiblesse du vent nous empêchait d’avancer aussi rapidement que l’on aurait pu le souhaiter. Aussi, après 2 jours en mer sans avoir même réussit à nous éloigner considérablement des côtes, j’ai commencé à discuter avec Viviane, la femme du capitaine. C’était une femme exceptionnelle, qui en plus de posséder une autorité déconcertante, savait faire de nombreuses choses utiles. J’ai appris à cuisiner, presque aussi bien que Tinna. Je me souviens encore des petits plats qu’elle préparait aux orphelins, il n’en restait jamais… La cuisine, donc! Mais les provisions en fruits et légumes ont commencés à pourrir, et j’ai dû me contraindre à avaler des fruits sec pendant presque une semaine… Sauf un événement inattendu changea complètement mes plans…

A l’aube du 6ème jour, un grand navire de guerre est apparu, à quelques lieues de nous. Ses voiles, noires comme l’encre, faisaient tache dans l'infini bleu qui nous entourait, et l’allure à laquelle il l’avançait ne laisser rien prévoir de bon… Le capitaine a ordonné à l’équipage de se préparer au combat si nous n’arrivions pas à les distancer dans l’heure, et nous a montré, à Viviane et à moi un lieu où nous réfugier pendant la bataille. Je voulais répliquer, lui dire que j’étais une excellente combattante, mais je ne savais pas. Je ne savais pas si, en dehors des îlots, là où la mort n’est pas qu’un passage en Archeron, là où la magie ne m’était pas pleinement disponible, j’aurais pu me battre convenablement, et au risque de mourir sur un navire marchand… Je n’ai pas dit un mot. J’ai récupéré mon sac de voyage, et l’ai déposé dans la soute, puis j’ai attendu avec Viviane. Encore une fois, son sang froid m’a impressionnée…

Elle n’avait sans doute jamais manié une arme, mais avait pleine confiance en son équipage, en son mari, et en nos chances de gagner. De mon côté, je doutais sérieusement. Comment affronter un navire de pillards et de truands armés jusqu’aux dents alors qu’à bord de ce navire, il n’y avait que quelques marchands, et marins…? Après ce qui m’a semblé être plus de 3 heures d’attente, un grand bruit me fit sursauter. Il faisait noir, dans la soute, et je n’arrivais même pas à voir si Viviane était toujours là. Des bruits d’épées qui s’entrechoquent résonnèrent, suivis de cris, puis un grand silence s’est instauré. Je percevais de temps en temps quelques ordres brefs, quand la trappe qui menait à nous s’est ouverte… 5 pirates sont descendus lentement, et je suis restée là, sans rien faire…

Je ne trouvais pas mon arme, et me jeter face à 5 hommes battis pour le combat ne me semblait pas une bonne idée… Ils nous ont regardées brièvement, avant de nous pousser, et nous forcer à monter à bord de leur navire. J’aperçus dans l’eau, du côté droit du bateau marchand, un radeau sur lequel devaient se trouver tous les membres de l’équipage… Nous sommes toutes deux montées à bord du grand bateau. Grand… Et beau! Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce bateau n’était pas un vieux rafiot. Le pont, presque 2 fois plus vaste que celui d’avant, était aussi propre que si l’on n’avait jamais marché dessus, et la cabine principale, aux vitres de verre, et aux tableaux accrochés sur les murs, démontraient l’étonnant intérêt pour la culture et l’art du capitaine.
A moins que ce navire n’ai été volé à quelqu’un de plus… Recommandable…

En descendant les 4 marches pour arriver à la cabine, j’ai pu admirer des peintures navales, de petites sculptures en bois, un grand instrument de musique noir, placé dans un angle, et une longue table sur laquelle se dressaient de nombreux mets appétissants. Le capitaine, un homme barbu d’une cinquantaine d’année, était assis sur une grande chaise dorée, et me regardait. Il s’est levé, approché de moi, et m’a regardée, comme on regarde un fruit au marché, pour savoir lequel choisir…

Je l’ai regardé, et j’ai mis dans mon regard toute la haine que je pouvais ressentir à ce moment. M’ignorant, il a passé sa main dans mes cheveux, pour les sentir… C’en était trop. J’ai crié. Un cri strident, qui fit sursauter les pillards restés derrière. Le capitaine me tira violemment les cheveux, et ordonna d’une voix sans âme qu’on prenne Viviane pour en faire ce qu’on voulait. Ignorant la douleur de mes cheveux, j’ai levé ma main et giflé aussi violemment que possible le capitaine. Aussitôt, il pris le glaive attaché à sa ceinture, et le porta contre mon cou. Ne résistant plus, je l’ai provoqué en duel. Au moment où ma phrase tomba, l’hilarité des pillards derrière, et la grimace tirée par Viviane me laissa penser qu’ils ne connaissaient pas ma maîtrise du combat. J’avais l’effet de surprise avec moi! Si encore en quittant les îlots je n'avais pas perdu mes capacités...

Le Capitaine refusa, au départ, mais je fini par le convaincre. Un pirate me donna une simple dague, et le capitaine pris sa rapière… Je me demandais à quel point il était doué, mais je ne pouvais plus revenir en arrière, alors… Sans magie, en plus… Avais-je fait le mauvais choix?
J’allais le découvrir très bientôt. Je suis montée sur le ponton avant, hésitante, précédant l’homme barbu. Il se retourna, s’inclina… Et se jeta sur moi.

Sa lame siffla suffisamment près de mon visage pour que je sente le métal froid contre ma joue. J’avais à peine eu le temps de me ressaisir que mon adversaire je jetais sur moi, bras tendu, la lame pointé à la hauteur de mon estomac… Je me suis contrainte à rester immobile, à me concentrer, et à attendre le dernier instant… Pivotant, j’abattis le plat de ma dague sur le poignet du capitaine, qui pousse un grognement de douleur et recula. Viviane me souffla un encouragement, et ce temps suffit à mon adversaire pour revenir à l’offensive. Je réfléchissais, utilisant presque plus d’énergie pour penser que pour combattre. « Fluidité et harmonie »…

Étrangement, ses gestes me semblaient plus lents à présent, imprécis. Je réussissais à éviter, parer chacun de ses coups d’épées… Je fléchit les jambes, apaisai ma respiration… « Entrer dans le cercle de mon adversaire, devenir maîtresse de sa force et de son équilibre… » Croyant en mon calme retrouvé une erreur de ma part, l’homme fendit l’air de sa rapière. Glissant le long de son arme, je pu sans trop de difficultés attraper son bras, et le lui retourner dans le dos. Je vis le sol se dérober sous les pieds du capitaine, qui tomba lourdement et percuta le sol avec sa tête en un bruit sourd. Approchant ma lame de sa gorge, je dit d’une voix posée, et claire, que je souhaitais rentrer en Irilion, immédiatement.

Le capitaine m’a regardée, comme pour juger l’importance de mes paroles. Puis, après une minute de silence, il cria à son équipage de nous ramener en Irilion. Le vent était de retour, et nous ne mîmes pas plus de 3 jours pour atteindre les côtes. A peine débarquée, Viviane s’est mise à courir vers un petit radeau, échoué sur la plage. Le radeau des marchands! Ils étaient là, assis autour du dépôt d'Isclarith, à se réchauffer mutuellement. Cette terre leur faisait peur, ils ne souhaitaient pas y rester plus longtemps, et se mirent à la recherche d’un bateau pour rentrer. Ils sont donc partis. Je n’ai pas encore de leurs nouvelles, mais je suis certaine qu’il trouveront un moyen de rentrer. En regardant l’horizon, je pouvais apercevoir, derrière un coucher de soleil somptueux, une grande voile noire, avancer vers l’inconnu…

A peine rentrée, j’ai discuté avec Kargorm, et lui ai raconté ce qui s’était passé. De son côté, il avait abusé des entraînement, et se trouvait fort affaiblit… Chacun aura vécu quelque chose d’important, car les Landes ont attaqué! Kilaran et la vallée d’Illumen ont été envahis, et cette invasion avait pris fin juste avant que je ne revienne… Elle n’aura pas duré longtemps, mais aura fait des dégâts… Je ne suis pas certaine de ce qui s’est passé exactement, mais l’invasion semble avoir eut une certaine ampleur… Je rentrerais bientôt en Séridia pour voir ce qui s’est réellement passé…
Dernière modification par Flovixy le 11 juin 2008, 16:34, modifié 1 fois.
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2 du Mundia

Je passe encore mes journées entre Saonar Kraw et l’île des oubliés. Étonnamment, plus je visite cette île, plus je l’apprécie. J’en redécouvre les traces de pas déposées dans la neige pas les animaux, la chaleureuse Taverne, le Galdur qui tient le dépôt, même pendant les tempêtes de neiges… J’aime particulièrement observer les allées et venues des aventuriers. Chacun de leur mouvement, les endroits qu’ils fréquentent le plus, ce qu’ils récoltes, quelles sont leurs techniques… Je me suis rendue compte avoir mes propres manières de faire, parfois bien différentes de celles de mes camarades. Selena récolte toujours avec un petit gilde, et parfois même avec son chapeau. Cela lui évite d’avoir froid, et de devoir soigner son corps par magie entre deux récoltes, mais rend ses mouvements moins fluides qu’en tenue légère, et récolte moins facilement. Certains apportent avec eux des potions nutritives, au cas où la fin les tiraille, d’autres ont toujours une petit plat acheté à la Taverne sur eux.

C’est lors d’une des mes nombreuses promenades qu’Hahrneogwh m’a contactée par télépathie. Je l’avais déjà entendu, dans la salle commune Eldorianne, et sur le canal télépathique, mais c’était la première fois que je lui parlais directement. Il m’a parut bien sympathique, et m’a demandée si je vendais toujours une cape verte. Il m’en restait une à la vente, et lui ai proposé de me rejoindre à l’île des oubliés. Comme je m’en doutais, il n’y était jamais allé, et avait seulement entendu parlé de l’île mystérieuse. Je lui ai brièvement expliqué la route, mais l’ai laissé découvrir le plus important, le plus intéressant, comme m’a appris Lianna.

Il a tout de même mis une heure et demi pour arriver, sous un soleil caniculaire. Un soleil caniculaire qui avait commencé à faire fondre les pics de glaces au noms qui m’échappent, et qui retirait peu à peu de l’île sa beauté. Il ne venait pas au bon moment! J’ai discuté, et appris plusieurs choses de lui. Il était arrivé il y a 16 mois, et allait bientôt atteindre son 70ème Fingelien. Alchimiste, si je me souviens bien, et récolteur, il occupait ses journées, et gagnait suffisamment de Lumens pour manger à sa faim tous les jours, et se permettre des capes onéreuses. Il ‘a donc acheté ma cape, et j’en ai profité pour la lui faire découvrir. Je l’ai conduit à Saonar Kraw, lui ai montré Démons Lapins, Ours Polaires et Yetis, regardant sa frimousse étonnée avec amusement. La cape lui aura été utile! Il est reparti, et a du comme ma première fois se perdre dans le labyrinthe… Enfin, cette fois, je ne vais pas l’aider. Il y perdrait le plaisir d’en sortir seul!

Je me suis remise à l’entraînement, et Kargorm est arrivé quelques minutes plus tard. La fatigue qui s’était peinte sur son visage n’avait pas encore complètement disparue, et je devinais encore dans ses mouvements une hésitation, qui lui retirait momentanément le titre de maître d’arme. Cette fatigue était coriace... Sans doute était-ce parce qu’il avait continué l’entraînement malgré elle… J’en ai profité pour lui demander de se joindre à moi pour un petit entraînement. Nous sommes allés au palais des combattants de Trassian, et le nain a même du enfiler son armure de Titane pour résister à mes coups. Même en me retenant, les réflexes acquis pendant mon entraînement lui étaient fatals… Tout aurait pu bien se passer, s’il n’était pas subitement tombé à la renverse.

Cela faisait tout juste 10 minutes que nous étions là bas, quand il s’est évanouit. Je n’avais jamais été confrontée à un telle situation, excepté quand Selena avait été empoisonnée, et encore.. Cette fois ci, je n’était pas seule, et je connaissais les raisons, maintenant… J’ai appelé au secours via le canal télépathique, et Tosh et NicoKyosuke ont accourut pour me soutenir. L’homme bleu a amené une bière, tandis que l’Elfe s’occupait de prodiguer des soins au nain. En attendant leur arrivée, un autre imprévu a eu lieu. La cuirasse de Kargorm s’est mise à cuire, à rougir. Elle devenait brûlante, et le nain suffoquait; J’ai entrepris de la lui retirée, mais je me suis moi aussi brûlée…! Je ne savais pas quoi faire, alors que la solution me paraît évidente, à présent : refroidir l’armure.

Avec toute la glace que j’avais autour de moi, c’était plus que facile, et pourtant, j’ai mis plusieurs minutes avant d’y arriver… Finalement, l’homme bleu et l’Elfe noir sont arrivés, et la situation est allée de mieux en mieux. En attendant son réveil, nous avons émis plusieurs hypothèses sur les causes possible de ce mystérieux évanouissement, et nous en sommes arrivés à conclure qu’il s’agissait certainement d’un mauvais sort lancé par un puissant mage. J’ai subitement repensé au Yeti, qui avait été attaqué, et à mon propre évanouissement d’il y a plusieurs mois. Il n’y avait presque pas de toute, ce mage noir m’avait retrouvée, et il espérait se débarrasser de Kargorm avant d’en finir avec moi…! Au réveil du nain, j’ai raconté ce qui s’était passé, et ai vérifié si Kargorm avait la même marque que le pauvre Yeti, et que la mienne. La marque était là, noirâtre, toute neuve, comme si à peine inscrite avec un fer chaud. Le nain a sursauté, essayé de faire disparaître la trace par magie, mais rien n’y a fait. Il n’a pas prononcé un mot, et est sortit du temple des combattants.

J’ai remercié NicoKyosuke et Tosh, et ai couru à sa poursuite. Il s’est engagé dans le passage vers la bibliothèque d’Irilion, et je l’ai suivit. Il n’était pas essoufflé, et une fois entré dans la bibliothèque, a continué à vive allure, cherchant dans plusieurs étagères. Il s’est assis, et a commencé à lire. Je n’ai pas prononcé un mot, respectant l’épais silence qui régnait dans la grande pièce. J’ai observé au mieux cet endroit qui m’avait toujours fascinée. Je n’y étais allée qu’une ou deux fois, mais j’avais été émerveillée par l’architecture grandiose et provocatrice du bâtiment. A l’intérieur d’une grotte, ou à l’extérieur… Enfin, je ne sais pas très bien. L’endroit est compliqué, difficile d’accès… Je ne me souviens jamais.

J’avais à peine eu le temps d’observer tous ces petits détails que percevaient mes yeux que le nain s’est levé, furieux. Il m’a regardée, et a crié : « Un rituel de puissance…! Rhaaa! » Il a jeté le livre par terre, et m’a dit ne plus jamais vouloir me voir. Il pensait que je l’attirais. Il n’avait sans doute pas tort. Puis il a disparut dans un éclat lumineux. Je suis restée là, quelques minutes. Puis j’ai compris que je ne pouvais pas rester ici seule, isolée, avec ce monstre qui me cherchait. Je me suis également téléportée, espérant retrouver Kargorm. Ce n’est que le lendemain que j’ai revu le nain. Il ne me parlait pas, ne me saluait pas… Il essayait de m’ignorer… Je lui ai parlé, expliqué, demandé, me suis même énervée…!

Et il a fini par répondre. Par me dire que ce rituel prenait la puissance de celui sur qui il était appliqué pour la donner au lanceur du sort. Cela n’avait certainement pas amélioré l’état de Kargorm, déjà affaiblit. Il été frustré de ne rien avoir pu faire, je pense. Enfin, frustré de ne plus être capable de se défendre dans des situations comme celles-ci.

Un peu plus tard, alors que le soleil entamait sa longue descente vers l’horizon, un sujet de conversation intéressant a attiré mon attention. Sur le canal télépathique, on discutait de la création d’un mémorial pour les Natifs et Aventuriers morts contre les Landes. Les noms de Freyja et Morumi sont ressortis, mais on pouvait distinguer deux « clans ». Ceux pour, qui pensaient ainsi pouvoir honorer les défunts, et se confier à eux au travers de ce mémorial, et ceux contre, qui affirmaient ne pas avoir de temps ni d’argent pour cela, car il préféraient faire la guerre aux Landes. Je suis personnellement pour ce mémorial, et après une longue discussion, j’ai fait part de l’idée (que j’ai certainement volée à quelqu’un) de la création d’une Stèle à Trépont, dédiée à tous les morts contre les Landes.

Quoi qu’il en soit, cette idée mérite d’être étudiée en profondeur!


4 du Kamarien

Un mois. Un mois sans contact avec les aventuriers. Je suis allée réfléchir. Je me suis réfugiée dans les grandes plaines d’Irilion, dans les grandes forêts, respirant l’air pur des montagnes, visitant des lieux qui m’étaient inconnus. Je me suis amusée à éviter tout signe de vie humaine. Enfin, amusée…! Je me suis entraînée, plutôt. J’ai aiguisé mes sens, amélioré mon ouïe… Je dois pouvoir prévoir quand l’Elfe Noir m’attaquera une nouvelle fois. Je dois être fin prête à m’en protéger…! J’ai appris à vivre dans la nature, sans acheter de repas à la Taverne, à dormir dans les arbres, à sentir les pas légers des tigres, à écouter pendant mon sommeil…

Ce mois est passé très rapidement. J’ai appris à me mettre en accord avec moi même, avec la Nature, et à ne faire plus qu’une avec ma lame. J’ai appris à danser la mort, j’ai appris à chanter la vie. Le chant a toujours été une passion pour moi. Une passion secrète, sans laquelle ma vie n’aurait pas de sens… J’ai chanté avec les oiseaux, j’ai chanté avec la mer, j’ai chanté avec les cascades, avec la pluie, j’ai chanté sous le soleil, et… J’ai découvert une nouvelle partie de ma personnalité qui sommeillait en moi. Le chant me rend forte, me rend confiante! Il sèche mes peines, avive mes sentiments...

Aussi bénéfique fut cette alliance, les Landes elles, ne furent pas absentes. Au contraire! A mon retour, de nouvelles invasions avaient lieu. Kilaran se voyait infestée de Géants, de Cockatrices, de Chimériens, de Cyclopes, et de monstres en tout genre! J’ai récupéré mon équipement de cuir renforcé, enfilé mon heaume, et me suis rendue utile dans la défense de la contrée. Alors que l’invasion se calmait, un appel à l’aide nous provint depuis Fénégor, et de nombreux aventuriers sont venus voir ce qu’il se passait. Des Démons d’jhi étaient pénétrés dans la Taverne, et des Ogres et Trolls tournaient autour de la caravane-dépôt. Nous avons réussit à repousser une première vague de monstre, et nous sommes reposés à la Taverne.

Grenouille, voulant jouer aux malins, s’est téléporté derrière le comptoir, et y est resté coincé! Il a du mendier d’autres essences de téléportation, et sans compter sur l’aide de Tanit, il aurait du danser et chanter sur l’estrade pour obtenir les essences. L’invasion a repris juste après, et nous avons continué à combattre pendant plusieurs heures.

Après cette bataille, je suis rentrée à l’île des oubliés, pour continuer mon entraînement, et veiller à respecter ma promesse à Tinna. Là, j’ai rencontré Argoroth. Je ne sais pas ce qu’il était venu faire ici, ni pourquoi mais… Je lui ai dit l’avoir… enfin, que… que je l’avais aimé. J’ai pris de ses nouvelles, nous avons discuté un peu, mais je lui ai dit, et… Je ne sais pas vraiment comment il l’a pris. Il m’a regardée, étonné d’abord, puis sont étonnement a brièvement disparu, laissant apparaître… le vide. Il s’est téléporté. Ma fiole vide ayant contenue une potion de mana quelques instant auparavant failli me glisser des mains. Il s’était téléporté, ne laissant là que… que deux gouttes. Deux larmes. J’ai tendu la main avant que les gouttes ne retombent, et… elles se sont glissées dans ma fiole. Je n’ai pas parlé à Argoroth depuis, je ne sais pas s’il m’en veut, rien… Je sais juste que j’ai gardé deux de ses larmes dans une fioles, deux larmes que je laisserais contre mon cœur.


14 du Thyllion

Juste après qu’Argoroth soit parti, je suis allée me promenée à Irissadith, pour me faire changer d’idées. Depuis quelques heures que je marchais, je n’arrivais toujours pas à me débarrasser de son incessante présence dans mon esprit. Quoi que je fasse, où que j’aille, un détail me faisait penser à lui, une odeur me rappelait des moments que nous avions partagés, un son me rappelaient la première fois où nous nous étions vus, et… Je crois que je suis retombée amoureuse. Retombée amoureuse, ou fait ressortir mes sentiments? Je ne crois pas avoir un joue cessé d’avoir un petit faible pour lui, et maintenant que je m’en rendais compte… Je lui avais dit ne pas l’aimer! Quelle idiote que je fais… Pendant ma promenade, j’ai croisé Sidwell, un aventurières très aimable, qui m’a acheté quelques traités.

Pendant les trois jours suivant, je n’ai pas cessé mes promenades. Allant de Trassian à Yrsis, de Nagraw à Glakhmor, j’ai visité à nouveau le continent Irilionais. C’était un moyen -comme un autre- d’évacuer la tension que j’avais accumulée quand Argoroth était parti, quand il s’était téléporté loin de moi. Je l’avais fait fuir… Je fais donc fuir tous ceux que j’aime?

C’est ce que je croyais, jusqu’à ce que… Argoroth revienne. Alors que le soleil descendait de plus en plus bas dans le ciel, et que la mer commençait à regagner sa couleur rougeoyante que j’aime tant, j’ai senti ses pensées atteindre mon esprit. Des pensées douces comme le miel, des pensées qui ont fait naître en moi un sentiment de panique. Il voulais que nous nous rencontrions, en tête à tête… Un rendez-vous! Je n’arrivais pas à me retenir, je ne savais pas quoi faire, comment faire, et… J’ai discuté avec Lianna. Je ne voulais pas décevoir celui que je considérais après ces 4 jours de réflexion, comme l‘élu de mon cœur. Après cette petite discussion, et grâce à Lianna, j’ai récupéré confiance en moi : j’allais le rencontrer. J’ai marché longuement, cherchant un moyen de franchir la barrière montagneuse qui sépare la plage d’Idaloran de la petite plaine située à l’arrière du cimetière. Après avoir cherché un peu, je suis tombée sur une souche, creuse, et en m’aidant de ses racines, solides comme des cordes, j’ai pu rejoindre une petite grotte. Je l’ai traversée sans encombre, mouillant mes bottes, un énième fois, et j’ai débouché sur le plage.

Là, un Elfe était assis dans l’eau, et regardait le couché de soleil. Je me suis approchée discrètement de lui, et me suis assise à ses côtés pour admirer le spectacle que Dame Nature nous offrait. J’ai posé ma tête sur son épaule, et… il m’a embrassée… Je suis restée là, et la minute durant laquelle nos lèvres se sont touchées m’a parue durer une éternité. 60 secondes pendant lesquels l’assombrissement constant du ciel, et la chaleur de sa cape m’ont enivrée de bonheur, 60 secondes pendant lesquelles mon cœur aurait pu aussi bien s’arrêter tellement j’étais heureuse. Nous avons continué à discuter un peu, avons marché sur la plage, traversé de nouveau la grotte, sommes grimpés aux racines, et nous nous sommes dis au revoir.

Juste après son départ, des pleurs sont parvenus au travers du canal télépathique, les pleurs de Lianna. Elle ne nous a pas dit ce qui se passait, et les deux mots qu’elle a prononcé m’ont donné une grande claque, me faisant revenir à la dure cruauté des Landes. « Je pars », suivi d’un « au revoir », et j’ai paniqué. Après 3 jours d’absence, je me suis décidée à afficher une petite pancarte à la Taverne du nain joyeux pour lui dire, si jamais elle passait par là, à quel point nous tenions à elle : je n’étais pas la seule à me faire un sang d’encre…

Après 8 jours, elle a finit par apparaître à la Taverne, et nous l’avons tous regardée avec des yeux ronds. Elle n’avait pas disparu, et était simplement allée explorer le val d’Iriliel… Ange_Shiva lui a parlé pendant quelques minutes, et Lianna a avoué s’être sentie mal. J’espère au moins que cette annonce lui aura redonné le sourire, et qu’elle aura compris que nous tenons à elle…!

J’ai récolte un peu de Charbon, explorant par la même occasion le sud de l’île des oubliés. Je vais finir par bien la connaître! J’admire à chaque aller-retour la grande colonne de pierre transparente qui se dresse au sud du dépôt, et les 4 statues prisonnières dans la glace qui l’entourent. Ce lieu doit avoir eu une histoire, un passé, et il est maintenant gelé, prisonnier de la volonté des Landes…
Par la même occasion, j’ai croisé Aura, qui m’a informé que le nouveau magLE était finalement paru, et il m’en a donné un inventaire. Je savais déjà plus ou moins ce qu’il allait contenir, et les résumés sur les journées d’instruction m’ont beaucoup plus.

A propos de journée d’instruction, Ysuna est actuellement en train d’en organiser une autre. Je vais peut être me proposer comme professeur, encore une fois… Ou peut être pas. Dois-je laisser la place à la « nouvelle génération » de combattants? Je verrais avec Kargorm, sans doute…
J’ai également croisé Yorwan, qui m’a proposée de m’entraîner pour progresser dans la compétence magique avec elle, mais j’ai refusée, trop occupée. Je continue à m’entraîner, je chasse un peu de temps en temps, je m’occupe de la Gilde… J’ai même pensé me présenter au poste de Chambellan, j'en ai discuté avec Selena, mais après en avoir [longuement] discuté avec Lianna, puis Numa… Je ne me suis plus considérée prête à assumer un tel rôle, et j’ai abandonné. A présent, j’attends avec hâte le résultat des élections. Après tout, il en va de l’avenir des aventuriers!
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Flovixy
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Message par Flovixy »

20 d’Elouenien

Je suis récemment rentrée en Séridia, et ai pu voir à quel point le continent principal est resté… sensiblement le même. Il y a toujours des petits voleurs qui se promènent à Kilaran, espérant profiter de l’erreur d’un combattant pour piller son cadavre, toujours des apothicaires, allongés à l’ombre de l’arbre du dépôt des Marais de Morcraven, qui préparent leurs mixtures, toujours les alchimistes bleus, qui malgré le soleil cognant fabriquent leurs essences volcaniques, ou fondent leurs barres d’acier, toujours les nains qui récoltent leurs minerais dans les grottes de leurs cités…

Toutefois, le continent progresse, évolue. Je n’irais pas jusqu’à dire que cette évolution est positive, mais elle est bien là, personne ne peut la nier. Le continent évolue, mais reste lui même. Ca peut paraître étrange, mais c’est la sensation qu’il me donne… La nouveau Chambellan a finalement été choisi, InGodWeTrust. Je ne sais pas s’il sera à la hauteur de la tache qui l’attend mais je l’espère sincèrement. Le conseil a abordé de nombreux sujets, mais n’a pas fait réellement avancer les débats.

Quelques temps après le conseil, je suis allée voir Selena au désert des hommes bleus, et nous sommes allés nous promener dans le conseil bleu. Nous avons marché pendant quelques minutes, et sommes finalement arrivées devant le mémorial dédié à Fingel. Le lieu était beau à couper le souffle. La statue de Fingel chevauchant un animal ailé, sculptée dans une pierre translucide bleuté, était placée au centre d’un massif de roses noires, toutes plus resplendissantes les unes que les autres. Au pied de la statuette, un parchemin, désormais vieilli par le temps , semblait vouloir montrer la gloire de celui qui avait un temps uni tous les peuples, malgré le fait que l’encre était à présent illisible. Une flamme, certainement éternelle, illuminait le tout, donnant à la petite cavité une allure de temple. Nous avons continué notre chemin, et sommes finalement arrivées sur une sorte de petite îlot, par lequel on ne pouvait arriver que par un petit pont blanc.

Le petit îlot respirait la tranquillité, et de petites fleurs, prenant tous les coloris existant, irradiaient de leur beauté une deuxième statue. Semblable à la première, cette dernière représentait également un animal ailé. Nous nous somme assises sur un petit banc, à côté d’une fontaine d’où jaillissait de l’eau, et quelques minutes de silence plus tard, Selena s’est agenouillée devant moi :
« - Sindy?
- Oui?
- Veux tu m’épouser? »

Ces trois mots ont donné le thème à la soirée. Selena jouait les Galdurs possessifs, et je me faisais passer pour son épouse soumise. Je ne crois pas avoir déjà autant rit de ma vie… Je n’arrivais presque plus à respirer, et chacune de nos respirations donnait naissance à un nouvel éclat de rire… Selena se roulait par terre, et après deux heures pendant lesquelles ce fou rire ne nous a pas quittées, nous sommes finalement ressorties de la grotte, et nous sommes saluées.

J’ai ensuite filé vers Kilaran, où une invasion de taille avait lieu depuis bientôt une demi-heure. Orcs, Trolls, Démons lapins, Géants, et Chimériens ont défilé devant nous, obligeant de nombreux aventuriers à se retirer de la batille, et d’autres à faire quelques aller-retours dans l’Archeron. La Landes ne nous ménagent pas, ces derniers temps! Après l’invasion (qui aura duré le reste de la nuit), je suis repartie pour Irilion et ses glaciers, Irilion et ses déserts. J’ai aperçu Rhulk, à Idaloran, qui concoctait comme à son habitude des potions, et ArticsMonkeys, qui passe de plus en plus de temps à s’entraîner. Je me suis reposée un peu, et j’ai commercé un peu avec Khonrad, prenant ainsi de ses nouvelles.

Environ une semaine plus tard, des hordes de gobelins ont peu à peu (pour ne pas dire à nouveau) envahi la vallée d’Illumen, sortant de la grotte où ils se réfugient d’habitude, suivis de près par les Orquesses du temple en ruine de Mynadar. Puis, ce fut au tour des gobelins de Thyl-Dur, et de tous les monstres de Kilaran Sud. Les morts du cimetière de Tarsengaard se sont réveillés, et les trolls de la crypte, juste en dessous, se sont agités. Toutes ces monstrueuses bébêtes se sont ensuite avancées vers le Palais, malgré tous les efforts fais par les aventuriers pour les repousser. Après plusieurs heures de combat acharné, les aventuriers ont finalement par leur nombre écrasés les monstres qui assaillaient les portes du palais.

Mais tout cela me laisse penser nous ne sommes plus vraiment en sécurité. Depuis quelques semaines, les attaques sont de plus en plus fréquentes, de plus en plus fortes, de mieux en mieux organisées. Que cela veut-il dire? Est-ce une mise en garde? Un moyen pour les Landes de nous rappeler qu’elles sont les plus fortes? Quelque chose me dit que nous le saurons très bientôt…

Vient ensuite la question du mémorial aux morts face aux Landes. Depuis plusieurs semaines, la question est débattue du mieux que possible, sans pour autant porter à un avis définitif. Quelques idées ont été proposées, et celle qui me plaît le plus reste la deuxième proposition d’Acktar. Elle sait rester modeste, et incarne parfaitement ce que nous recherchions au départ. Qui sait… Peut être que la prochaine fois que j’écrirais, sur une des terres de ce continent, se dressera, modeste et fière, la stèle des disparus.


Une petite feuille de parchemin est glissée dans le journal à cet endroit là, et en regardant avec attention, vous remarquez que l'écriture est légèrement différente de la précédente, autant par le style que par la couleur.
L'inconnu a écrit :Songe, rêve, illusion.
Images colorées sur fond noir.
Noir sur fond coloré.

Un songe se déploie, un rêve m’enveloppe, mais tout n’est qu’illusion.
Partie de moi qu’on ensevelit, je me ferme, je suis un papillon.

Tache blanche dans une nuit étoilée.
Goutte de sang sur ma peau nacrée.
Je perd un sens, je suis aveugle.

Dune de sable, chaleur mortelle.
Couleurs veloutées douces comme le miel.
Je suis à nue, je ne vois plus.

Doux chant de la forêt, hululement des oiseaux.
Rugissement des chimères, croassement des corbeaux.
Je perd un sens, je suis sourde.

Tintement cristallin d’une goutte d’eau
Froissement des feuilles bercées par le ruisseau
Je suis à nue, je n’entend plus.

Chant bleu au lever du soleil.
Chant bleu au coucher du soleil.
Je perd un sens, je suis muette.

Éclat de rire, cris de douleur.
Triste chanson du malheur.
Je suis à nue, ne parle plus.

Touché glacé d’un pommeau d’épée.
Lame sur ma peau transpercée.
Je suis à nue, je ne sens plus.

Acidité parfumée d’un fruit peu mûr.
Légère odeur portée par la brise.
Biscuit sucré, biscuit trop dur.
Saveur désirée d’une bise.
Je suis à nue, je ne sais plus.

Sombre nuage de fumée. Pétales brillants sur une eau de saphir. Champs d’émeraudes baignés par des mers de rubis. L’air est solide comme du diamant.. Passage : je vole. L’eau devant le feu, le froid devant le chaud, le vent devant le fort, l’amour devant la haine : je vie.

Long tunnel aux courbures argentées : je vois.
Mélodie du vent, chanson des vagues : j’entends.
Bruissement de ma gorge, chuchotement: je parle.
Chaleur des draps, douleur des muscles : je sens.
Saveur sucrée d’une poire, parfum étouffé de l’espoir : je ne sais toujours pas.
J’ouvre les yeux. Je ferme les yeux. J’ai oublié. Tout oublié.

Fingélien 369


4 d’Elfist

Quelle entité mystique s’est donc acharnée contre moi? Qu’ai-je donc fait de mal pour mériter cela…? Lorsque j’ai découvert ce carnet, ce qui ne me semblait pouvoir être qu’un mensonge m’a éclaté à la figure comme une vérité bien triste. Je ne voulais pas continuer à écrire ma vie, à la suite de celle d’une personne que je ne croyais pas connaître, aussi bien soit elle. Mais les premières lignes sont trop fortes pour que je ne continue pas ce qu’elle a entrepris. Ce que j’ai entrepris. Elle et moi ne faisons qu’une, j’ai finit par l’assimiler. Je n’ai pas encore eu la force de lire ce que j’ai fait, ce qu’elle a fait pendant ces 5 Fingéliens que j’ai perdu, et je ne suis toujours pas prête. Peut être un jour serais-je prête…
Plutôt que de commencer par la fin, je vais tout raconter depuis le début, depuis le mystérieux accident.

Cela fait à présent 1 mois que je me suis réveillée dans cette petite maison, sur une île gelée qui se nommerait l’île des oubliés. Oublier… Lorsque je me suis réveillée ici, j’ai cru que le capitaine du bateau sur lequel j’étais pour rejoindre la terre nommée Séridia m’y avais déposée pendant mon sommeil. J’avais déjà payé mon voyage, il n’avait rien à perdre à s’occuper de moi, ni à me faire plaisir. C’était un honnête homme, assez âgé, et cela lui ressemblait. Toutefois, j’ai su que quelque chose clochait dès que j’ai commencé à exploré l’île. Il n’y avait pas de port, et les côtes étaient trop petites pour permettre à un navire aussi grand que celui dans lequel je m’étais embarquée d’accoster. Je me suis interrogée : le capitaine m’aurait il portée aussi loin de là où ils avaient accosté? Ou le navire était-il encore au large, et m’avait-il déposée grâce à une chaloupe?

Je me posais ces questions, quand j’ai croisé un nain. Oui, un nain, un certain Kargorm. Il m’a dit me connaître, il m’a dit qu’il n’était pas le seul ici, il m’a dit que je le connaissais. Pourtant, je ne le connaissais pas. Enfin, je ne m’en souvenais pas. J’ai perdue la mémoire. Aussi stupidement que l’on peut oublier la date d’un rendez-vous, aussi négligemment qu’on peut perdre une pièce de monnaie qui a roulé sous un meuble. Je ne me souviens de rien, et pourtant… Cela fait 5 Fingéliens que j’ai accosté sur l’île du trépont. 5 Fingéliens dont je n’ai aucun souvenirs.

Je me suis promenée sur les grandes étendues gelées que le nain nomme Irilion. Je me suis reposée à l’ombre d’un grand arbre à palmes, dans une région qui semble appartenir au même continent. Irilion est le deuxième continent des îlots centraux. Les mers sont agités entre les deux, et il a fallut de nombreux Fingéliens aux aventuriers pour en découvrir l’existence même. Mais alors que je suis là, je me demande comment il aurait été imaginable de passer à côté d’une telle merveille…

Irilion est de glace, Irilion est de feu, de vent, de terre, d’amour et de haine. On y croise des aventuriers appartenant à différents peuples, qui s’entraident, sans rancune et sans racisme. On y croise aussi d’autres aventuriers qui vous insulte dès qu’ils vous voient, et seraient près à tout pour vous sauter à la gorge. Les Landes semblent interdire aux bandits et aux malfrats de s’attaquer aux autres dans certains régions. A moins qu’ils n’aient que peur des autorités judiciaires…
Irilion est belle. Forêts luxuriantes et rivières d’eau pure, oasis tièdes et plages ensablées… Le charme de l’îlot m’a conquise. Je crois que j’ai bien fait de venir.

Peu à peu, je me suis rendue compte que je connaissais beaucoup de monde. Beaucoup beaucoup de monde. Un peu trop à mon goût. Tout le monde semble me connaître, et… Je n’aime pas vraiment ça. Encore eusse-t-il été réciproque, mais là… Je suis entourée par des gens qui se disent mes amis, et que je n’ai jamais croisés, par des gens qui… La sensation est assez étrange, mais j’ai finit par m’y faire. Je ne peux pas aller contre l’état des choses : j’ai perdu la mémoire, et je devrai m’y faire.

D’ailleurs, je commence à chercher. Chercher pourquoi j’ai oublié, chercher pourquoi je ne me souviens pas des couchers de soleils sur l’infini bleu de l’Océan. ArticsMonkeys, un Kultar, une sorte de nain avec la peau noire et toute fripée, se dit être mon ami. Je ne peux que le croire sur parole. Il m’a enseigné à utiliser des runes pour concentrer mon énergie spirituelle et ainsi pouvoir lancer des sors. La Magie. Ici, la magie est à la portée du premier idiot venu. Il lui suffit d’avoir les runes, de connaître la formule, et… Tadaaa… Il sera capable de devenir invisible, de se téléporter… Tant de choses différentes avec ma terre natale… Tant de choses qui me font dire qu’ici, j’ai peut être une chance de devenir celle que j’ai promis de devenir à Tinna.

Pouvoir me défendre… Une promesse sans vrai sens… Les loups qui lui sautaient à la gorge, un cri d’agonie qui déchirait le silence de la nuit… Ces images me reviennent sans cesse à l’esprit. Sans cesse, je l’entend me hurler ses derniers mots. Sans cesse, je la vois mourir et mourir encore devant mes yeux, et cela me fait mal.

Le nain, Kargorm, m’a enseignée à combattre. Je crois que j’en avais déjà fait beaucoup. Je suis capable d’affronter des monstres puissants, très puissants. Des monstres qui n’auraient fait qu’une bouchée de moi avant. Et qu’aujourd’hui, je peux maîtriser avec facilité à l’épée. Je manie l’épée, oui. J’ai appris à enfiler une armure, et ma garde semble avoir une certaine assurance. J’ai gardé des réflexes. Même si j’ai tout oublié, mon corps, lui, se souvient.

Le Kultar m’a conduite jusqu’à Selena, une femme bleue. J’ignorais ce que voulait dire « femme bleue », et j’ai rapidement compris. Sa peau était entièrement bleue, du haut de son crâne au bout de ses orteils. Ce n’était pas une maladie, mais… C’était un peuple. Tout un peuple, appelé le peuple bleu, qui a en commun cette particularité physique. Nous avons discutés, et je l’ai trouvé gentille, aimable… Je crois que je vais bien m’entendre avec elle. Comment pourrais-je ne pas m’entendre avec quelqu’un avec qui je semblais tout partager avant?

Après de longues recherches, j’ai finit par trouver la route vers Séridia. Sarma, un autre Kultar, a accepté de me conduire là bas à bord de son bateau, le navire Éperon. J’ai débarqué après à peine quelques minutes de voyage. La route n’est pas longue, mais l’incroyable brouillard a du empêcher les aventuriers de remarquer l’autre continent. Je n’y trouve pas d’autres explications. Je suis donc arrivée, et aussitôt un pied posé sur les docks… Et bien rien. Je ne me souvenais toujours pas de cet endroit que j’avais pourtant déjà du fouler des centaines de fois. J’ai marché, petit à petit, et j’ai finalement rejoint l’île de trépont. Après une rapide inspection de l’île, ma mémoire ne se décidant pas à s’activer, j’ai pris un autre navire vers la cité nommée Pierre-Blanche. Là, je ne savais pas où aller. Il y avait trop de choix, trop de lieux que je pouvais visiter…

Alors j’ai… Oui, je me suis concentrée, et après quelques minutes de tentatives échouées, je suis parvenue à faire entendre aux aventuriers alentours que j’avais besoin d’un guide. J’ai eu de nombreuses réponses. Très nombreuses, même. Tout monde se demandait si j’étais folle, si j’avais un problème… Et finalement, ce sont deux guides qui sont venus jusqu’à moi. Sorie, un homme bleu, et Elwen, une Elfe. Ils sont tout deux très gentils, et semblaient encore une fois me connaître.

Tout d’abord, ils m’ont guidée à la Taverne du nain joyeux, une Taverne chaude, accueillante, et presque toujours bondée. Un nain était accoudé au bar, et buvait tranquillement une bière quand nous sommes entrés dans la petite bâtisse. Il nous a salué rapidement, ignorant Elwen - les nains semblent avoir un différent assez poussé avec les Elfes - et nous sommes allés nous assoir à une table. Nous avons longuement discuté, de mes souvenirs, surtout, puis Elwen a proposé de m’examiner pour vérifier que je n’avais pas de cicatrices, ou de marques visibles qui pourraient être à l’origine de ce problème. Finalement, elle a remarqué deux cicatrices semblables : une première en forme de vague, sur mon cou, très large, très grande, mais cachée par mes cheveux et l’aura malfaisante qui s’en dégageait. Puis, une autre, semblable à la première, mais nettement plus petite, et sur la nuque cette fois.

Après environ une heure de discussions, Elwen s’est assoupie, exténuée sans doute par l’heure avancée de la journée, ou peut être encore par les récents évènements. Il ne restait plus que Sorie, l’homme bleu, et il m’a guidée vers Galein’th Aseyis, un petit campement où les hommes bleus ont élu domicile sur les îlots centraux. Il m’a également informée que bientôt devait se tenir un procès, et qu’il comptait y assister. Ne pouvant me résoudre à rester seule encore longtemps, je me suis assise à une des places disponibles dans la salle, et ai attendu. Après une demi-heure d’attente sans que le procès n’eut débuté, je suis allée me dégourdir les jambes en marchant dans le désert.

Là, j’ai rencontré Lianna. Lianna, une Elfe à la longue chevelure blonde, qui elle aussi semblait me connaître. Lianna, une Elfe qui m’a appelée Grande Sœur. Une Elfe qu’à une époque j’appelais Sœurette. Dans mon chapeau, elle m’a montré un petit mot sur « comment dépecer un léopard des neiges », petit mot écrit à la main qu’elle m’avait donné pour que je n’oublie pas de lui en ramener de mes longues escapades en Irilion. Puis, un autre mot. Un mot mieux caché, cette fois, logé dans ma botte en bronze. Un mot qui était plus une promesse. Un mot qui nous liait. J’ai versé ma première larme. Depuis que j’avais accepté que j’avais oublié, que j’avais perdu la mémoire, je n’avais pas pleuré. Je me retenais à un rêve fou, à un espoir peut être. Là, j’ai compris. J’ai compris qu’en oubliant, j’étais passée à côté de quelque chose, et qu’il fallait absolument que je me souvienne. Au plus tôt.

Le procès s’est peut être terminé, mais je ne m’en souviens pas. Cette fois, cela me laisse indifférente. Je me suis assoupie, et à mon réveil, la salle était presque vide.
Vide. Je ressens un vide immense, qui prend peu à peu place dans chacun de mes membres, dans chacune des parties de mon corps. Un vide qui ne laisse place qu’à deux mots. Deux simples mots qui vont à présent rythmer ma vie : « Souviens-toi ».
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Flovixy
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Message par Flovixy »

8 du Fingel

Un mois s’est à nouveau écoulé, marqué par des découvertes, des batailles, et de la joie.
Des découvertes. J’ai rencontré des Mercenaires, membres de la gilde à laquelle j’appartiens. J’ai appris à les connaître, et leur présence me fait chaud au cœur. Ils sont honnête, serviables… Je leur trouve d’innombrables qualités, mais celle que je retiendrais, c’est… Qu’ils sont là pour moi. Ils me soutiennent, et comprennent ce que je ressens. Enfin, j’espère qu’il en est ainsi. J’ai découvert des Aventuriers, aussi, au delà des membres de la gilde. Des gens honnêtes, serviables, et très gentils eux aussi. Je ne vais citer personne en particulier, et citer tout le monde serait trop long. Je vais me contenter de ne pas les oublier. De ne pas oublier qui ils sont.

Des Batailles. Véreux est un sinistre personnage. Quelqu’un que j’aurais préféré ne pas connaître. Mais comment faire autrement? Comment faire pour ignorer celui qui a dévasté une énorme partie de Séridia en y envoyant « ses minions »… Je ne peux pas l’ignorer, alors je me suis résolue à en savoir le plus possible sur lui. A connaître un moyen de lui échapper. A connaître un moyen de lui tenir tête. A connaître un moyen de lutter contre lui, et contre ses créatures. Il y a eu de nombreuses pertes parmi les aventuriers, mais à chaque mort, ces derniers plutôt que de rejoindre le ciel, se retrouvent prisonniers de l’Archeron sous forme spirituelle, et n’ont alors plus qu’à en trouver la sortie pour regagner leurs corps, et tacher de se rendre au plus vite sur le lieu de leur décès.

Des batailles, et des découvertes… Sur les lieux des batailles, là où traînent les cadavres des victimes, et les équipements qui n’ont pas réussis à rejoindre l’Archeron se promène, presque innocemment, la pire vermine qu’il puisse exister en ces terre. Des monstres de la pire espèce. Presque plus redoutables que des loups chimériens envoyés par ce Véreux. Des voleurs. J’ai appris à m’en méfier, à les repérer, et… Je n’aurais de cesse que de lutter contre ce fléau.

La joie, enfin. La joie de pouvoir aider quelqu’un. La joie de pouvoir me rendre utile. La joie de relier des liens que j’avais du déjà lier par le passé. Des liens dont je n’ai malheureusement aucun souvenir.
Soriemirhil, le jeune homme bleu qui m’avait conduite à la taverne de Trépont, avait besoin de conseils. Nous nous sommes promenés partout en Séridia, même dans la région de Taharaji. Et nous avons discuté. Discuté longuement, non pas de poésie, ou de la beauté du paysage, comme je l’aurais tant aimé, mais d’un sujet qui méritait tout autant d’attentions. Le combat. Oui, le combat. Sorie me savait une combattante expérimentée, et il me posa de nombreuses questions. Sur l’entraînement, sur les techniques à adopter, sur un peu tout, en fait.

C’est comme cela qu’il est devenu mon apprenti. Oui, je sais, c’est étrange. A vrai dire, je ne voulais pas qu’il le devienne, au début. J’aurais préféré rester son amie, plutôt que d’être sa « maître », comme il se plaît à m’appeler. Mais je pense que c’est également mieux ainsi. Il y a tant de choses qu’un combattant apprend, au long de ses entraînements, tant de choses qui finissent par devenir des réflexes… Tant de choses que je n’ai pas eues à apprendre, et que je me devais bien d’enseigner. Je l’ai donc suivit, pendant plus ou moins 2 heures, pour parfaire ses techniques d’entraînement, et lui apprendre… les bases. Si son avenir dans le combat contre les Gargouilles me semble bien douteux… Une chose est certaine : il peut devenir un très bon combattant. Le courage dont il fait preuve à chaque fois qu’il entame un combat, la concentration qu’il s’applique à se donner même contre un simple gobelin… Son avenir sur les Gargouilles est compromis, oui : il va vite devoir se trouver des adversaires plus à sa hauteur!

Les deux semaines suivantes, j’ai à maintes reprises fait le voyage entre Séridia et Irilion. 4 fois au total. Les deux premières, pour satisfaire d’honnêtes commerçants, les deux suivantes, pour aider à la défense des aventuriers contre les Landes.

Nous devions être à la toute fin du mois d’Elfist, et le soleil commençait son cercle perpétuel d’ascension et de descente dans le ciel. Si mes souvenirs sont exacts, le Navire Éperon avait fortement tangué, et j’avais finit par me mettre à l’abri dans la cale pour éviter de passer par dessus bord.

Une mer agitée, cela ne présage jamais rien de bon. Tinna m’avait enseigné, tandis que je n’étais encore qu’une petite fille, que lorsque la mer se déchaînait, et que les vagues atteignaient la hauteur de plusieurs maisons que l’on aurait empilées les unes sur les autres, elles fêtaient une victoire ou une défaite. Plus la tempête était violente, plus la victoire était belle, et plus la défaite était retentissante. Dans mon village, la mer se soulevait rarement. Mais quand c’était le cas, cela correspondait toujours avec une mort, ou une naissance. Je me doute bien qu’il ne s’agit de là que d’une superstition, et que les vagues dépendent certainement plus de la force du vent que de la mort d’un ancien, mais j’ai toujours eu du mal à être à l’aise pendant les tempêtes. Encore une fois, je me suis sentie très faible, et j’ai bien versé une ou deux larmes de peur.

Certains trouveront cela enfantin, d’autres ridicules… Mais j’ai peur des tempêtes. Les éclairs, le tonnerre… Je ne supporte pas ces bruits et ces lumières qui fendent un ciel qui par un autre jour a été bleu. Le bleu immense que l’on retrouvait dans les yeux de Tinna. Ce n’est pas sans peine que j’écris ces lignes. Même après 8 Fingéliens (ou 12, mais je ne me souviens pas des 4...), Tinna me manque. Je sens son aura protectrice qui m’entoure, je sens qu’elle est quelque part, autour de moi.

Je le sais, j’en suis sûre. Elle veille sur moi. Sinon, comment expliquer la chance? Comment justifier que le bateau n’a pas terminé par le fond…? Comment justifier qu’en arrivant finalement en Séridia, et sur une bonne partie de l’île, je n’ai pas eu le moindre incident…? Enfin… Jusqu’à mon arrivée au désert des hommes bleu, Galein’th Aseyis. Là, j’ai croisé un Sinan. Oui, un de ces êtres vils et sans scrupules qui ne pensent qu’à leur bourse. Mais celui-ci était différent. Je l’ai remarqué tout de suite : par son regard. Il regardait les choses avec… avec émerveillement, en sachant y voir la beauté. Il grognait de temps en temps, enfin, je l’ai bien entendu pousser quelques soupires sonores… Mais… Il était particulier.

Il était gentil, tout d’abord. Il m’a saluée. D’ordinaire, lorsque je croisais un Sinan, et qu’il me savait Eldorianne, il crachait par terre. Celui-ci m’avait saluée, et m’avait même regardée dans les yeux, abandonnant un instant la lecture de parchemins qu’il avait étalés sur ses genoux. Il y avait Selena, juste à côté de lui, et le cri qu’elle a poussé en me voyant fit sursauter le Sinan, qui renversa son flacon d’encre partout sur ses parchemins… Étrangement, il ne connaissait pas la technique qui consiste à appliquer du jus de citron sur de l’encre humide, et il s’apprêtait à déchirer tout son travail… 8 pages de parchemin à réécrire par ma faute…? Il n’en était pas question. J’ai rapidement attrapé un citron dans mon sac, et ai proposé mon aide au Sinan, un peu bouleversé par la tournure des évènements. Comme je m’y attendais, le jus de citron fit peu à peu disparaître la tache d’encre humide, redonnant au parchemin l’allure qu’il méritait, et à Valiant un joli sourire.

Quelques temps après cet incident, Névros, ou du moins, je suppose que c’est lui, a de nouveau attaqué Séridia. J’étais rentrée en Irilion, et j’ai du une fois de plus embarquer sur le Navire Éperon pour aider à la défense de Séridia.

Et ça en valait la peine! Pour une fois, le champ de bataille n’était pas bondé de voleurs sans scrupules, ni de mécréants. Sorie, qui n’en pouvait plus de rester assis sans rien faire, m’a demandé mon accord pour venir participer à l’invasion. En fait… Je n’y voyais pas d’inconvénients. Pas de charognards, pas de monstres gigantesques, ni de bêtes affreuses…

C’était une occasion rêvée pour lui de se préparer à ce à quoi il risquait par le futur d’être confronté. Je lui ai donné quelques conseils sur l’équipement qui lui était le plus adapté, me souvenant de ce que m’avait rapidement dit Kargorm là dessus, et nous sommes partis au combat, pour quelques minutes. Les vagues de monstres qui déambulaient dans le désert de Starenlith étaient de plus en plus puissantes, et juste après avoir croisé un chimérien des montagnes, nous avons abandonné le combat, laissant Kargorm et Layti se défouler sur ces énormes loups.

Après ce événement, si je puis dire, je suis rentrée en Irilion. J’apprécie vraiment les étendues glacées du Sud de l’îlot, et les forêts luxuriantes qui poussent sur une grosse partie du continent. Malheureusement, je n’ai pas pu rester très longtemps. Les invasions ont reprises, incessantes, de plus en plus violentes… La Vallée d’Illumen s’est vue envahie par prêt de 10 chimériens Arctiques…! Les autres aventuriers parlaient de Féaux, et moi, je pensais à l’homme. L’homme qui, alors que je partais tranquillement m’entraîner, est apparut devant moi, et a fait apparaître 5 démons lapins, tous plus agressifs les uns que les autres, qui se sont jetés sur moi. Il m’a sourit, d’un sourire malin, presque provocateur… Et il a disparut comme il été apparut, redevenant fumée.

Je me suis renseignée, et… Il s’agissait bien d’un de ces mêmes Féaux auxquels les autres aventuriers faisaient allusion. Leurs pouvoirs n’avaient donc pas de limites? Ils sont la volonté des Landes… Cela veut-il dire que la volonté des landes réside dans la mort des aventuriers? Non, bien sûr que non. La volonté des Landes doit être autre. Sinon, pourquoi serait-elle incarnée par des humains? Par des gens, comme moi, qui ont donné leur âme à ces cruelles tentatrices? Leur volonté est bien plus complexe qu’une quelconque destruction. Qui sait… Un jour peut être la découvrirons nous?!


10 d’Illumen

Alors même que je couche ces lignes sur mon journal, je sais que le même papier contient des informations clés. Des informations qui sont peut être le seul moyen de me souvenir, des informations qui ne peuvent être qu’utiles. Peut être que, dans mes mains, dans ce petit journal que j’ai gardé avec moi tout au long des deux derniers mois, se trouve le nom de la personne qui m’a fait ça…? Peut être que j’ai fait une description? Peut être qu’il me harcelait depuis longtemps, et que j’ai eu le temps de savoir qui il était avant de… avant qu’il ne m’ai. Avant qu’il ne me fasse cette horrible cicatrice, qui me fait frémir à chaque fois que je vois mon reflet…

Mais peut être aussi qu’il n’y a rien. Peut être cette personne m’attaquée par derrière, et n’a pas raté son coup… Peut être celui qui est derrière tout ça est-il encore là, près de moi, peut être qu’il m’observe, m’examine… Peut être qu’il va recommencer…?
Je ne veux pas tout perdre à nouveau. Je ne veux pas encore une fois oublier ce qui s’est passé. Je ne veux pas détruire des amitié, détruire des sentiments, détruire un possible amour…

En observant attentivement mon journal, en relisant chacun des passages, en voulant voir entre les lignes… J’ai finalement compris. J’ai compris qu’il manquait 6 mois de journal, approximativement. Au début, j’ai crut que j’avais abandonné ce journal, que j’en avais pris un autre… J’ai cru que j’en avais eu marre d’écrire tout ce qui m’arrivait. Mais je me suis souvenue. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, c’est un souvenir qui m’a permit de trouver ce qui n’allait pas. J’avais caché mon journal dans une petite fente, sous une pierre…

Pourquoi l’aurais-je laissé là en sachant que n’importe quel récolteur pouvait le découvrir? Pourquoi aurais-je fait part de mes sentiments, de tout ce que je pensais au premier venu…? Peut être parce que ce qu’il lirait serait passé. Peut être parce que j’aurais eu le temps de prendre du recul par rapport aux différents évènements, et que j’assumais entièrement ce que l’on pouvait lire dans mon journal, et ainsi que le révéler ne me posait pas de problème. Il n’y avait qu’une seule façon pour que j’arrive à ce point. Un seul moyen… Une seule et unique méthode… dont je me souvenais. Une méthode que j’avais emportée avec moi depuis mon village. L’encre à pensées. J’ai expliqué ce dont il s’agissait aux autres aventuriers. L’encre qui se révèle d’elle même.

L’encre qui permet d’oublier, et de se souvenir. L’encre qui me permettait d’être confiante, et de donner aux curieux lecteurs de mon journal des informations vieilles de… 5 mois… L’encre à pensées est une encre qui est invisible. Il n’existe aucun moyen à ma connaissance de faire réapparaître l’encre, si ce n’est attendre. Attendre qu’elle revienne d’elle même, et qu’elle nous livre des secrets enfouis.

Alors que j’écris, je continue à utiliser cette encre. Je crois que c’était une bonne idée, finalement, de l’utiliser. Je ne sais peut être toujours pas qui est le monstre qui m’a mutilée, mais… Je suis certaine à présent que si jamais mon carnet me livre ses secrets… Je serais prête.
Prête. Il faut que je le sois. J’ai oublié des choses, perdu des connaissances, mais… j’ai surtout perdu mes sentiments. Oublié mes amis… Je ne sais pas si cet affront est récupérable. Comment réagirais-je, moi, si Tinna m’oubliait du jour au lendemain? Ou comment aurait-elle réagit, plutôt? Je crois que Lianna m’en veut. Enfin, non. Je crois que c’est à elle qu’elle en veut. Elle était triste, quand je lui ai parlé de mes découvertes. Triste que ce qui soit écrit dans mon journal ne me parle pas. Triste aussi, que je ne sache pas quel était son métier, tout comme j‘ai oublié celui de tous ceux que je connaissais... Apothicaire.

Son métier, c’est apothicaire. Je le sais, maintenant, et je suis certaine que je le savais avant. Je veux réapprendre tout ceux que j‘ai connus auparavant… Je veux refaire chaque chose que j‘ai faite avec les autres personnes... Je ne sais pas encore à quoi me serviront les différents potions qu’elle veut m’offrir… Je ne sais pas encore si je vais accepter… Mais une chose est certaine : un jour, je saurai. Un jour, je me souviendrai. Un jour… Je pourrai lever la tête, regarder l’horizon, et me dire que finalement, la vie est belle. Que finalement, même si j’ai souffert… Ça en valait la peine. Et ce jour venu, je n’oublierai pas.

Véreux, Véreux, et encore Véreux! On dirait qu’il marque nos journées, ces derniers temps. Ses attaques sont incessantes, ses apparitions de plus en plus nombreuses… C’est triste. Triste de devoir voir tant de morts, triste de devoir sans cesse s’opposer à un fou qui ne se bat même pas, et envoie des chimériens manger de pauvres Natifs. Manger, oui, c’est le mot : les chimériens ne se contentent pas de tuer leur proie, ils la déchiquettent, broient ses os, lui arrache les membres, et la mangent. Ils avalent, avalent, avalent, et se nourrissent encore, tels les grillons ravageurs qui vont de récoltes en récoltes semant la misère et la famine sur leurs passage. Sauf que contrairement aux Grillons, il y a un moyen de leur échapper. Un moyen de sauver tous les aventuriers, un moyen de finalement les détruire. Ils ont beau revenir incessamment, ils ont beau revenir toujours plus nombreux, je sais qu’il est possible de les vaincre.

De les renvoyer à la folie de Véreux, de les expédier définitivement dans un monde meilleur. Oui, je crois que c’est le terme. Les Chimériens de Véreux sont asservis, ils ne sont pas libres. Ils font ce que leur ordonne leur maître, avide de sang et de monstruosités. Les chimériens ont beau sembler des monstres reflétant les Landes, il n’en restent pas moins… Des animaux. Des animaux sauvages, qui mangeraient le premier venu pour se nourrir, mais des animaux qui chassent sur leur territoire, des animaux qui ont des petits, des animaux qui savent reconnaître un adversaire plus fort qu’eux et ne pas le provoquer. Oui, ils ne provoquent pas ceux qu’ils considèrent à leur mesure. Comme s’ils craignaient la mort, comme si, malgré leur crocs acérés, malgré leur soif de sang et de viande… Ils pouvaient craindre de ne pas revoir les leurs.

Véreux marque nos journées, à tous, alors je continue mon entraînement. Je continue ce que j’avais commencé il y a très longtemps, je tiens ma promesse. Une promesse parfois pesante, mais une promesse à laquelle je tiens. Je crois que sans cette promesse… Je n’aurais pas de raisons de continuer dans ce sens. De continuer à vivre, tout simplement. Enfin… En y réfléchissant, si. Selena, Sorie, Lianna, Garen… J’en oublie tellement… Ces personnes qui me donnent la joie dont je manque au quotidien, ces personnes toutes plus remarquables les unes que les autres, et qui par leur présence, illuminent mes journées.

Il y a peu a eu lieu un conseil. J’ai passé de nombreuses heures dans les bibliothèques à chercher à comprendre le fonctionnement politique de Séridia, et finalement… Je m’y habitue. Le système des conseils, le système des représentant, le corps d’enquête, le système judiciaire… C’est complexe, mais je crois m’être faite une bonne idée de la situation politique actuelle, et de toutes les instances qui la régissent. Un conseil, mais d’après tous ceux qui y ont assisté… Un conseil chaotique, dont le couronnement aura été le départ du seigneur de Séridia excédé par le comportement des aventuriers. J’apprécierais participer au prochain conseil. J’espère que je serais en Séridia, cette fois là, et que je pourrais arriver à temps au Palais, pour voir les aventuriers réunis parlant de politique. Ca promet d’être une belle expérience.
Eldorian au grand coeur
Maniant l’Épée et les Runes
Libre comme le Vent.

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Flovixy
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6 d’Ullitavar

Pas encore le moindre conseil à l’horizon…! Par contre, Véreux, lui, est toujours là. Il a de nouveau donné signe de vie, mais cette fois… Il a discuté. Il était caché, comme à son habitude, mais cette fois, il a pris le temps de parler avec les aventuriers, soit pour se moquer d’eux, soit pour les insulter, soit pour leur dire qu’ils ne comprennent rien à rien. Mais cette fois, nous avons réussit à lui soustraire des informations précieuses! Nous savons désormais qu’il n’aura de cesse de nous attaquer, tant que nous n’aurons pas quitté les Landes. Il veut notre départ, oui, il veut que nous abandonnions Séridia et Irilion et repartions le plus loin possible des Landes Éternelles. Ce qu’il semble oublier, c’est que ce sont ces mêmes landes qui nous interdisent la mort et nous empêchent de quitter les îlots.

D’après les autres aventuriers, c’est presque impossible… Mais d’après mon journal, je suis repartie. Je suis rentrée dans mon village pour enquêter sur mes parents, sur mes vrais parents. J’avais fait une découverte, je crois, mais le journal n’en dit pas beaucoup plus. Une lettre, que j’aurais trouvée à l’orphelinat. C’est bien vague, tout cela. J’espère y être retournée, j’espère avoir continué mes recherches…! J’en suis certaine, même. Je me connais suffisamment bien pour penser que je ne serais pas restée sur ma faim, et que je serais retournée là bas… Mais vu ce qu’on dit de la difficulté à quitter les terres… La suite de mon journal me le révèlera.

En parlant de lettre, j‘en ai découvertes de biens étranges… Suite à une conversation avec Sorie, je me suis dirigée vers les ruines qui se trouvent au nord de Pierre-Blanche, dans l’espoir de trouver un endroit à la fois sablonneux et solide. Sablonneux, parce que Sorie pense que le sable permettra à l’encre de mon carnet de se révéler plus vite… Solide, pour que mon journal ne finisse pas par disparaître dans une étendue de sable infinie… J’étais entrain de marquer sur ma carte en peau l’emplacement exact de mon journal, quand un bruissement de feuilles attira mon attention.Il faisait sombre, et je n’ai pas découvert de quoi il s’agissait, ou de qui il s’agissait, peut être. Un ombre, encore un ombre… Je vais finir par croire que j’ai attiré les foudres d’une entité mystique…! Mais pour une fois, cette ombre m’a porté chance.

Enfin, chance… Elle m’a conduite à une jolie découverte. Je me suis avancée précautionneusement vers le grand arbre où, quelques secondes plus tôt, l’ombre s’était certainement trouvée, et… mon pied s’est pris dans une racine. Je suis tombée douloureusement sur le ventre, la tête la première. A moitié assommée, j’ai mis un certain temps avant de reprendre complètement mes esprits. Quand, finalement, j’ai ouvert les yeux, j’ai remarqué qu’il y avait une sort de cavité sous l’arbre. J’ai tout d’abord pensé qu’il devait s’agir d’un nid à serpents, ou de quelque chose de semblables, mais… C’était trop étrange pour que je ne vérifie pas. J’ai lentement et précautionneusement enfoncé ma main dans l’étrange trou, puis mon avant bras… Et j’ai du enfoncer mon bras en entier pour que finalement mes doigts entrent en contact avec une sorte de… tapis de feuilles couvert de poussière. Au premier touché, j’aurais pu penser qu’il s’agissait simplement du sol, mais en passant la main de droite à gauche, j’ai déniché… Une liasse de parchemins. Ou plutôt, ce qu’il en restait. Les Parchemins étaient jaunis par le temps, et semblaient ne pas appartenir à la même époque que celle dans laquelle nous nous trouvons. De plus, ils n'étaient pas tous identiques, variant par leur taille et leur structure.

J’étais assise en tailleur, le dos posé contre le tronc de ce arbre, un sapin je crois, mais il faisait nuit, et… la chute m’avait faire perdre le peu de repères qu’il me restait. J’ai jeté un coup d’œil rapide sur ma carte, afin de m’assurer que je retrouverais sans trop de difficultés l’endroit où j’avais enterré mon journal, et je me suis mise en route vers Irilion. Sarma, énervé par mon retard qu’il qualifiait de fréquent, désormais, m’a longuement sermonnée, et après les quelques minutes de trajet, le bateau a accosté aux docks d’Anitora. J’ai longtemps marché, pour une fois. D’ordinaire, je voyage à l’aide de la magie, c’est peu économe, mais tellement plus rapide… Mais ce jour là, c’était différent. J’avais besoin de faire le point, de regarder où j’en étais arrivée après presque 5 mois à chercher mon passé. Je vais finir par croire que la recherche de mon passé est la quête de ma vie… D’après mon journal, je cherchais mes parents, je voulais retrouver mes origines… Et là…! Je me recherche moi même. Me serais-je perdue…?

Assise dans la neige de l’île des oubliés, un léopard des neiges essayant d’attraper un lapin non loin de moi, je regardais les parchemins que j’avais découverts, avec une certaine appréhension. S’agissait-il de documents importants? Ou simplement les racontars d’un vieux nain vous…? Les lettres étaient toutes plus ou moins de la même longueur, et l’écriture était sensiblement la même : de vieilles runes naine. Enfin, je crois que ce sont des lettres, par leur forme : je n’arrive pas à en déchiffrer un mot. J’ai demandé à Selena si elle connaissait quelqu’un dans ces contrées capable de déchiffrer de telles écritures, et un nain, un certain Olgor, le bibliothécaire de Thélinor, en serait capable. Je lui enverrais une missive, très prochainement. J’aimerais bien que pour une fois, nous ne nous retrouvions pas encore dans une impasse, encore face à une énigme… J’ai eu ma dose d’enquêtes et de mystères pour toute ma vie…! Et je suis certaine que ça n’est pas prêt de se terminer.

J’ai rencontré un autre nain, il y a quelques jours. Il se nomme Lamaril. Mais je ne crois pas que nous soyons partis du bon pied. Zerty a été pris de folie, une vengeance, un passé, dit-il. Il a tué Lamaril alors qu’il se trouvait dans la grotte de Nord-Thyl, ce qui a porté à des… eh bien, à une dispute, une dénonciation publique, et finalement, un accord. Zerty s’est excusé et a reconnu sa faute, et il nous a demandé s’il pouvait de nouveau être un Mercenaire, promettant de faire des efforts… Nous avons délibéré, et la présence de tous les membres a facilité la chose. Zerty de nouveau Mercenaire, oui, mais les Mercenaires vont définitivement changer. Ou plutôt, il vont être ce qu’ils ont toujours du être, des défenseurs de Séridia, des défenseurs des gilde, de défenseurs d’Irilion… État qu’ils ont toujours eu, mais que vraisemblablement personne n’a remarqué, ou du moins reconnu.

Je suis récemment rentrée en Séridia, pour… En fait, je ne sais plus vraiment pour quelle raison. Commerciale, sans doute… Enfin, l’important est que j’ai croisé Dhurin, et qu’en nain cultivé qu’il est, il a pu m’éclairer sur les runes que j’avais découvertes. Les connaissances chez les nains se passent de générations en générations, et sont jalousement gardées. De plus, les runes naines aujourd’hui sont plutôt rares, et les nains n’en font plus réel usage… Je lui ai exposé l’idée de Selena, d’aller voir Olgor, et il m’a répondu que la tache la plus ardue serait de le convaincre à m’aider, et non celle de traduire en elle même. Un problème de conviction plutôt que de connaissances…? Je lui montrerais les parchemins, et il pourra juger de leur importance… Après, libre à lui de m’en offrir une traduction…!

Quelques jours plus tard, le 3 d’Ullitavar exactement, des cris d’une épouvantable cruauté et monstruosité ont résonné dans nos esprits… Il s’agissait de Nuzak, une créature qui d’après le magLE… avait déjà était occise par Azerty! Comment était-ce possible…? Le Sieur Ernek, frère du roi Luxin, nous a éclairé dès le début sur cette étrangeté : d’après les recherches du palais, Nuzak ne serait pas un nom, mais un titre, comme général ou officier. Avec cette information, la « réapparition » du gobelin intelligent ne semblait plus une aberration de la nature ou un tour des Landes, et Les aventuriers ont tour à tour défilé dans la Cité du Port pour affronter les hordes de monstres dirigés par ce « gobelin » intelligent.

Sauf qu’en plus d’être un gobelin intelligent… Il est un redoutable combattant. Sa garde était… presque parfaite, empêchant toute lame, même expérimentée de l’érafler d’une estocade… Kargorm, le vaillant combattant nain a rapidement du abandonner l’idée de le combattre au corps à corps, tellement il était agile et résistant. Ses coups de poings sont comparables à ceux des Yeti, oui pas moins : un Gobelin capable d’occire un Yeti! Sans compter qu’il maîtrisait parfaitement les arts magiques, et que par de nombreuses reprises, il a refermé ses blessures, et récupéré son énergie vitale…
Pour continuer, on peut rajouter à sa panoplie du parfait monstre qu’il était… Général! Il expédiait sans arrêt des monstres, du simple gobelin à l’Orc armé, partout dans la cité du port. Même pendant les attaques de Véreux, je n’avais jamais vu autant de monde réunit dans un même lieu… Combattants, Mages, explorateurs… Tous imaginaient une approche du Nuzak différente… Sauf que le Nuzak, lui, ne voyait qu’une seule approche des aventuriers possible : la manière forte. Il désarmait les plus habiles combattants d’un simple revers de lame, il savait dénicher les failles des meilleurs armures, et porter des coups d’estoc plus dangereux les un que les autres…

A vrai dire, après deux confrontation avec lui, je sursautais à chaque fois que je voyais un petit monstre vert… Un gobelin hors du commun, oui, mais qui a finit, après presque deux heure de traque incessante de la part des aventuriers, par fuir dans les montagnes! Comme quoi au delà de la force, il faut surtout parfois la persévérance.


10 du Nuona

Le vent. Le vent pour seul compagnon. Un vent frais et porteur de nouvelles. Un vent qui pourrait geler le fines gouttelettes d’eau qui commencent à perler du ciel. Je suis assise dehors, pour le moment, et le pommier qui se dresse, fier et éternel, au bord de l’eau, m’abrite des intempéries. D’ici quelques minutes une tempête va se lever, et je devrais aller m’abriter dans une maison, ou dans une grotte si je ne tiens pas à me retrouver dans le Styx. Irilion possède en effet ce qui correspond à l’Archéron Séridien, et c’est cet endroit que l’on nomme « Styx ». Contrairement, à l’Archéron, dans lequel il suffit de marcher vers le nord pour sortit, le Styx offre… Plus de choix, si je puis dire. Il faut faire preuve d’ingéniosité pour en sortir, et arpenter au total une dizaine de passages secrets. Je dois dire que je ne m’y attendais pas. Mon premier voyage en Archéron remonte à l’assaut d’un Yeti, monstre qui malgré son embonpoint, dispose d’une bien meilleure maîtrise du combat que moi… Le Styx a toutefois des similitudes avec l’Archéron. Un long fleuve de lave y coule continuellement, et la chaleur y est étouffante, presque dangereuse, et ce n’est qu’après plusieurs longues minutes de recherches que j’ai finit par atteindre l’arche. L’arche, qui, une fois franchie, nous fait retrouver notre aspect physique, et nous permet de revoir la lumière du soleil. La mort ne serait-elle qu’un passage?
Ce mois a été riche en événement, positifs comme négatifs. La vision de la chose est somme toute, largement subjective, mais tenter d’en aborder une autre serait idiot, et prétentieux.

Nuzak, probablement le même gobelin qui a attaqué la cité du port le mois dernier, a lancé deux nouvelles offensives « éclair ». La première, à Mynadar, visait directement Molgor, et si j’ai bien compris ce que le nain Romir m’a raconté, sans les prodigieux talents guerriers du gérant du dépôt, un Natif aurait pu perdre la vie… La deuxième attaque a été plus radicale. Alors qu’à Mynadar, le gobelin général s’était contenté d’une escouade de Gobelins armés, cette fois ci, le dépôt de la cité Galdure a été assiégé par des monstres allant du simple gobelin, à l’Orc armé, en passant par les maudits « hobgobelins » d’Irilion.

Le dépôt, assiégé, donc, et le Gobelin lançant des Ordres par télépathie incompréhensibles. Enfin, pas complètement : de son langage monstrueux, nous avons pu retenir un mot : Uelaf, le nom du natif qui s’occupe du Dépôt. Le combat a fait rage pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’un Géant débarque. Oui, un Géant, et de ses 5 mètres de haut, il aura fallut prêt de 20 minutes aux aventuriers pour l’abattre. 20 minutes que le Nuzak aura utilisé pour s’enfuir. Nous n’aurons pas pu l’avoir, pas pu l’assommer, pas pu le questionner…

Toutefois, on peut retenir de toute ces attaques quelque chose : à chaque fois, le Nuzak s’en prenait à un Natif. Qu’il s’agisse de Mira, Brogan, Molgor, ou Uelaf, le Nuzak s’en prend toujours à un Natif. Pour le moment, il n’a pas réussit, et nous devons tout faire… pour que ce ne soit jamais la cas! Romir pense la même chose que moi : des attaques rapides visant à tuer un Natif, ou à lui voler quelque chose. Le Nuzak dépouille les aventuriers qu’il tue sans pitié, et n’hésite pas à s’en prendre à bien plus fabile que lui… Chose après tout normale, étant donné… que tout le monde est plus fable que lui!
Suite à toutes ces attaques, la Kultare Ysuna a proposé une réunion visant à établir au mieux l’Organisation de guerre étudiée depuis déjà fort longtemps. En effet, les Landes, au lieu de cesser de nous attaquer continuellement, envoie leur hordes de monstre presque en continue, obligeant les aventuriers à jouer sur la justesse de leurs stocks… Cette réunion a ensuite donné lieu à un important débat en salle politique, relatif à la position des Gildes dans cette dite Organisation.

J’ai repris l’entraînement que j’avais laissé de côté ces derniers temps. Je me dois de tenir ma promesse, je me dois de continuer ce que j’ai commencé… Continuer sans relâche… C’est un peu le sens que l’on donne à la vie, dans les îlots centraux. Forger sans relâche, concocter des potions sans relâche… Tuer. Voler la vie et faire couler le sang… Je le fait par promesse, mais certains semblent le faire par plaisir… Égorger sans pitié, regarder avec sadisme la vie quitter le corps de pauvres innocents. Tuer des animaux, non hostiles, qui passaient là pour chercher un coin d’ombre… Tuer, encore, pour voler. Que peut on voir de pire en ces terres…? Tuer pour le plaisir, et tuer pour voler… Deux actes si ignobles qui m’écœurent rien que par le fait qu‘ils existent… Deux actes privés d’émotions, privés de sentiments… Deux actes inhumains. Les Landes nous rendraient-elles comme cela? Heureusement, les personnes comme Selena et Lianna me laissent penser que non. Romir, aussi.

Je l’ai croisé à l’île des oubliés , et nous avons discuté. Plus j’apprends à le connaître, plus je l’apprécie… Il déborde de générosité, de gentillesse… Puisse tous les aventuriers qui ne savent pas quoi faire se calquer sur lui… Et même ceux qui savent quoi faire! Il fait des efforts énormes pour le « RBI », les ramassages de sacs pendant les invasions. A la moindre occasion, il n’hésite pas à risquer sa vie pour aller récupérer les affaires laissées par les aventuriers, se frayant un chemin parmi cyclopes et chimériens… Juste après, j’ai croisé ArticsMonkey, qui s’entraînait. Il passe beaucoup de temps dans la grotte de Saonar Kraw, et je commence à le connaître de mieux en mieux. Lui aussi, est très gentil, et très amoureux. Il a une compagne du nom de Goulmiche, je crois. Encore une personne très gentille… Que ferai-je sans tous ces gens à qui donner ma confiance?

Un mois marqué par des combats, oui, mais aussi par des moments plus festifs. La confrérie d’Illumen a organisé un grand marché, où chacun pouvait venir pour vendre ses propres affaires. De nombreux Natifs ont défilé, et le Seigneur Luxin en personne, accompagné de sa Garde est venu faire un tour. Guiborg, le teinturier Galdur de Tarsengaard, a vendu avec Vola de somptueux bandeaux, que le seigneur lui même a qualifiés de « comparables à ceux de Ghita  ».
Le marché n’a pas été troublé par la moindre invasion, et les membres de la confrérie d’Illumen en étaient presque étonnés. Il faut dire que le sinistre Véreux avait fait un tour dans le marché. Sa longue cape blanche flottant au vent, il est pénétré dans la cité, ignorant les Patrouilleurs qui montaient courageusement la garde, et s’est approché jusqu’à Belegondil, pour lui acheter ses bagues. Au grand étonnement de tous les aventuriers, le grand maître de l’illustre confrérie… semblait prêt à lui vendre. Il a commencé à négocier, comme il l’aurait fait avec n’importe quel aventurier ou natif respectable, et lui a tendu les bagues. Véreux, de son côté, a tendu une bourse… Et au dernier instant, Belegondil a retiré sa main, en proclamant haut et fort que jamais il ne s’abaisserait à ce genre de pratiques sournoises. La tension qui avait enflé l’air jusqu’alors s’est peu à peu retirée, accompagnée par le départ de Véreux.

Le marché s’est poursuivit, jusqu’à ce qu’un aventurier Galdur, répondant au nom de DarkLight, vienne semer le trouble. Enfin, semer le trouble, c’est un grand mot. Il était pénétré armé dans l’enceinte de Pierre Blanche, acte que les Patrouilleurs avaient totalement interdit, même à l’intérieur des ruelles les plus sombres… 6 des dits Patrouilleurs l’ont donc contraint à sortir de la cité, l’aventurier ne souhaitant pas ranger son arme à sa ceinture… Des troubles inutiles, en somme, mais qui ont agacé Belegondil. Lui qui avait passé tant d’heures à organiser un tel événement était dégoûté que son beau marché puisse être dérangé par des choses aussi puériles que celles là… J’ai tout de même réussit à faire affaire, pendant ce marché! J’ai vendu une cape de l’Artificier à une aventurière, pour quelques lumens. Lumens dont j’aurais aussi bien pu me passer, rien que pour avoir regardé le sourire qui a illuminé son visage lorsqu’elle s’est enroulée dans sa cape.

Quelques jours après (ou quelques jours avant, je n’ai pas vraiment de bon repères temporels ces derniers temps), des monstres ont envahit la côte ouest de Séridia : Naralik, Morcraven, et le Val d’Alganiel couverts de monstres furieux, détruisant tout sur leur passage. Le val a même reçut la visite de Cockatrices. Et moi, assoupie pendant tout ce temps, je n’ai rien pu faire. Comme je m’en serais voulue si un seul Natif y avait laissé la vie!

Heureusement, grâce à l’intervention d’une grande majorité des aventuriers, aucune perte grave n’a été relevée. C’est le Kultar Awark qui m’a tiré du profond sommeil dans lequel j’étais tombée. Sa petite voix timide m’a fait chaud au cœur, et ce qu’il disait encore plus : il souhaitait rejoindre la gilde des Mercenaires! C’était bien la dernière chose à laquelle je m’attendais. Finalement, tous mes efforts pour que la gilde soit reconnue comme elle doit l’être ont peut être portés leurs fruits!

Je me suis réveillée, donc, et je suis allée faire un tour à la petite grotte dans les montagnes de Fénégor. Heureuse surprise que j’y fit : un nain, Xanmo. Il était lui aussi très sympathique, et m’a même proposé de me laisser un Orc ou deux pour m’entraîner. Refusant avec un petit sourire sa proposition, je me suis ensuite dirigée vers la somptueuse cité d’Yrsis, admirant sa remarquable architecture, et ses somptueux dédales de rues, aux pavés blanc comme la neige. Le haut mur qui protège l’entrée de la cité, les murailles de la forteresse, les petites bâtisses et leurs hautes cheminées, les ponts qui surplombent de petits ruisseaux… tout dans cette cité respire la magie. Une magie ancienne et mystérieuse. La ville des Féaux nous révèlera-t-elle un jour ses secrets?
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Flovixy
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Message par Flovixy »

1 d’Elavrion

La couverture n’est plus tout à fait rose, les lettres non plus. Pourtant, les pages ont su garder la couleur blanche qu’elle doivent avoir depuis le début. Un blanc qui en dit beaucoup, et tellement peu à la fois. Je me connais. Je sais qu’un jour, quel que soit ce jour, je retrouverais celui qui m’a marquée comme on marque une bête que l’on va vendre au marché. Celui qui a puisé mes souvenirs, celui qui m’a traquée pendant longtemps…

Selena n’était pas au courant pour mon journal : j’avais complètement oublié de lui parler de l’encre invisible, de l’encre à pensées. Les conversations par télépathie ont beau être pratiques, elles ne valent en rien une bonne conversation orale. Selena m’a confiée que Valiant était triste. Triste à un tel point qu’il sentait l’espoir s’évanouir, et qu’elle redoutait son proche départ. Un départ hors des contrées, ou un départ définitif… Un départ, quoi qu’il en soit, et qui blesse son cœur aussi fortement qu’une épée peut blesser un corps.

Une blessure au corps peut se soigner, cicatriser… La magie accélère ces processus, les potions aussi… Mais n’a-t-on jamais pensé à inventer une potion qui soigne l’esprit? Un sort qui guérirait de l’amour? Ou tout simplement est-ce impossible…? Voir Selena et Valiant blessés, sans la moindre possibilités de les soigner… Je crois que je les rejoindrais. L’espoir; Ce grand mot qui fait écrire des poèmes, ce grand mot qui fait s’allier des peuples… Ce grand mot que tout le monde prétend posséder, ce grand mot que pourtant seuls certains approchent.

Je me suis rendue en Séridia, pour discuter de plus près avec Selena, et nous sommes allées chercher mon journal là où je l’ai enterré, dans les ruines d’Eldorion. En y allant, nous avons croisé une Licorne, la créature de la chance… Pour une fois, la légende a eu une partie de vrai. Je venais de trouver mon journal, ou plutôt, Selena venait de le trouver, et, alors que je croyais que rien n’était apparu… L’encre s’est révélée. D’invisible, elle est devenue visible, nous délivrant ses secrets.

La personne qui m’a effacé la mémoire, car il s’agit bien d’une personne, s’y est prise à plusieurs reprises. La première fois, elle a été interrompue par quelqu’un ou quelque chose, et n’a pu terminer son ouvrage ; la deuxième fois, elle a attaqué Kargorm au lieu de s’en prendre à moi, sans doute après avoir mal visé en lançant son sort, ou peut être aussi pour l’éliminer ; la troisième fois, elle avait été attaquée par le Yeti, et contrainte à s’enfuir…La dernières fois, elle avait réussit. Une chose est certaine, elle était bien organisée. Elle m’a tenue en vie pendant 1 mois, dans une sorte de coma léthargique duquel je ne pouvais m’évader. Elle a effacé ma mémoire, ou plus vraisemblablement d’après mon journal… L’a absorbée. Kargorm parlait d’un « rituel de puissance » qui transmettait l’énergie de la victime au lanceur du sort. Un sort bien sinistre.

Ysuna m’a parlé du projet qu’elle essaye de mener à bien ces derniers temps : l’organisation de tournois et d’entraînements, pour que les savoirs des plus expérimentés soient transmis aux moins habiles. Elle m’a demandé si les Mercenaires pourraient s’occuper de la sécurité de ces tournois et entraînements, et c’est avec un profond plaisir que j’ai accepté. Des entraînements et des tournois, en y réfléchissant, pourraient peut être pallier au manque d’organisation que nous avons en ce moment. J’ai proposé quelque chose, en salle politique, une organisation hiérarchique… J’espère que ma proposition saura se montrer utile.

J’ai commercé, il y a quelques jours : cela se fait rare ces derniers temps, de tomber sur d’honnêtes marchands…Surtout lorsque les honnêtes marchands se font agresser par les Landes alors qu’ils sont en train de travailler…! A ce titre, le campement de Galein’th a été sauvagement mis en péril par une offensive de Chimériens, et plus récemment par ces nids de serpents. Comme je l’ai dit sur le canal télépathique, il faudra penser à les brûler… SI seulement c’est possible. Les Landes sont démoniaques, et sans pitié, leurs créations peuvent être éternelles…

Suite à la découverte que j’ai faite dans mon journal, j’ai questionné Kargorm. Nous sommes allés sur la petite plate-forme à l’abri des tempêtes de Saonar Kraw, et il m’a expliqué.

Il ne connaissait qu’une seule personne capable d’agir ainsi, et cette personne, un elfe noir, il l’avait emprisonnée il y a longtemps, dans une glace éternelle de laquelle il ne pouvait se défaire… Quelle désillusion… J’étais si sûre qu’il pourrait m’apporter de précieuses informations, si certaine qu’à la fin de notre discussions, j’en aurait su d’avantage…
Mes derniers espoirs étaient sur le point de s’envoler quand je me suis souvenue du petit bout de tissu que j’avais trouvé dans mon journal, la toute première fois que j’avais ouvert ses douces pages. Un morceau de tissu d’un noir profond qui contrastait avec cette blancheur des pages que j’ai décrite un peu plus haut… Ce même noir profond que celui qui barrait mon cou en une vague terrifiante, une vague respirant le malheur.

J’ai tendu le petit morceau de tissu à Kargorm, et j’ai vu ses yeux pétiller pendant un bref instant. Le reste est un peu flou dans ma mémoire. Il m’a dit que nous parlerions plus tard, il semblait avoir reconnu ce tissu… C’était la promesse d’explications futures.

Quelque peu après cet événement, je suis rentrée en Séridia, où j’ai croisé Romir. Nous avons discuté pendant quelque temps, et c’est ensemble que nous avons vu Molgor - qui avait disparut depuis la dernière invasions des Nuzaks - revenir occuper sa place. Nous sommes ensuite allés nous promenés, dans une destination… exotique : Kilaran Sud. La contrée, hostile, dans laquelle monstres de tout types se retrouvent, et tuent sans pitié les aventuriers de passage…

Nous avons discuté, de l’organisation militaire, du RBI, et pendant tout ce temps, je discutais avec Selena. Romir a abattu son premier Cyclope, et son premier Démon Lapin à l’occasion de cette promenade, les monstres avaient beau l’air affaiblis, ça n’en demeure pas moins un exploit…!
Je discutais avec Selena par télépathie, donc, et nous avons pensé tendre un piège aux envahisseurs… Je vais tacher d’expliquer le tenant de ce piège en détail, même si à l’heure qu’il est, il n’a pas encore été parfaitement définit…

J’ai contacté rapidement Zurin et Rol par télépathie, et nous nous sommes tous 5 retrouvés dans la Taverne de Tarsengaard. Selena a rapidement expliqué notre idée, qui consistait en tendre un piège à l’un des Nuzaks, ou à Thiassi au mieux, afin de les capturer, et de pouvoir soit les emprisonner, soit les assommer pour les emmener par la suite dans un lieu sécurisé. L’objectif est donc d’avoir un moyen de pression sur l’ennemi, et au mieux de réussir à faire parler Thiassi… Divers moyens d’agir ont été exposés, comme l’idée d’un filet en maillage de Thyl, ou encore celui d’un trou. Selena est chargée d’exposer cette idée aux représentants, Rol de discuter avec Molgor - car il a été convenu que pendant la durée du piège, il serait remplacé par un aventurier - a Romir de se charger de l’Organisation militaire du piège, car le Nuzak, ou le Thiassi, ne viendra évidemment pas seul pour se jeter dans la gueule du loup ; Zurin de vérifier la possibilité d’utilisations et de création des divers pièges, et moi même de prévenir le Général Ernek de notre entreprise, et de trouver, s’il existe, un Natif Trappeur capable de nous aider dans la réalisation du piège physique.

Juste après cette réunion a eu lieu le Haut conseil. Je l’avais déjà vu de loin, et j’étais déjà rentrée dans ses murs épais, mais la même sensation d’émerveillement qui m’avait engourdie à ma première venue me fit frissonner. La lumière, qui passait par de petites ouvertures à proximité du plafond baignait le long couloir d’un blanc laiteux, ce qui augmentait encore une fois le charme du lieu. En gravissant les quelques marches qui me séparaient de la grande porte du palais, j’ai aperçut Tanit, qui m’a aimablement dit que nous devrions discuter d’ici quelques temps. C’est donc en sa compagnie que j’ai regagné une chaise confortable, un peu à droite de la salle, mais d’où j’avais une vue remarquable sur le Chambellan et le Seigneur Luxin. Le conseil s’est déroulé sans encombre, et tous les sujets prévus ont été abordés, certains trouvant leur réponse, d’autres pas. Ah, que j’aime la politique Séridienne. Chacun est libre de donner son opinion, de présenter des avis nouveaux, des opinions opposées… Cela change, de se sentir vraiment libre.

Libre comme l’air, libre comme le vent. Pouvoir passer au travers des barreaux qui se dressent devant nous, et planer au dessus des prisons dans lesquelles on veut nous enfermer. La liberté a-t-elle seulement un prix? Parfois, je me dis qu’elle devrait en avoir un, et à d’autres moments, que seuls certains devraient pouvoir en profiter pleinement. Mais en y réfléchissant… Tout le monde a le droit, même s’il a commit les pires infamies, d’un jour vouloir voler avec les oiseaux, et libérer son âme du joug continue qu’exerce la vie sur son corps.

Libre… Si une personne m’a semblée tout, sauf libre, c’est bien le Garde du palais. Obéissant au doigt et à l’œil au Seigneur de Séridia, ne pouvant pas agir de son propre chef, obligé de risquer sa vie… Ca ne m’a pas empêchée de le prendre à part dans un des couloirs du palais, et de lui parler du piège que nous contions organiser avec Selena. A mon grand désespoir, il est resté très succinct, et m’a simplement conseillé d’en parler par missive avec le Seigneur Ernek… Chose que j’ai faite quelques heures à peine après.

Je viens de finir un nouveau flacon d’encre à pensées. Il ne m’en reste plus que 7... Je vais finir par devoir rentrer dans mon village pour en acheter d’autres, ou mieux : trouver la recette, et demander à Lianna de m’en fabriquer ; après tout, ça ne doit pas être plus difficile qu’une potion d’invisibilité.


29 d’Elavrion

Que d’invasions, mais que d’invasions! Thiassi a dirigé ses ardeurs vers Mira, et la cité de Pierre-Blanche, cette fois ci. La pauvre Elfe s’égosillait - si je puis dire, puisque c’était télépathique - sur le canal, et presque la moitié de la population aventurière a accourut pour la sauver. Enfin, la sauver… Une fois arrivés sur place, des hordes d’Orcs ont défilé, tuant sans relâche, et faisant tomber bon nombre d’entre nous : même Selena, ma belle copine bleue y est passée. L’Orc qui a enfoncé son épée dans son ventre risque de se souvenir longtemps de sa mort. Ou peut être pas… En voyant Selena tomber… Je crois que j’ai perdu le contrôle, comme lorsque Véreux avait tué grâce à un Minion Argoroth, et j’ai sauté à la Gorge de cet énorme et abject personnage vert, le lacérant de toutes parts. Même pour un Orc, aujourd’hui, je trouve cela ignoble. Enfin, je ne peux changer ce qui a été accomplit.

Mira, pendant ce temps, était parvenue à se réfugier dans la Forge d’un de ses amis Natifs, bien qu’il fusse nain, et s’était recroquevillée, terrifiée, derrière le comptoir… Puis, elle est à nouveau sortie dans les rues de la cité, alors que les Orcs traînaient toujours, à la recherche d’une Taverne ou manger et boire quelque chose. C’était assez terrifiant : une native sans défense qui se promène consciemment dans des rues infestées de monstres… Belegondil, Orodreth, et Bakuryu l’ont poursuivie, essayant d’abattre les Orcs Armés avant qu’ils ne l’atteignent, et moi, partagée entre le devoir d’aider Mira qui risquait sa vie, et celui de sauver tous les aventuriers qui avaient des difficultés au front… Ne pouvant réaliser les deux en même temps, j’ai alterné, courrant dans les grandes avenues et les petites ruelles de la villes, allant de la place du marché à la forge naine. Mira, épuisée par toutes ces courses, ne pensait plus qu’à regagner une Taverne pour boire un coup, et se reposer… Seulement, déambuler comme elle l’avait déjà fait dans les rues était hors de question. Je suis allée à la forge, où elle s’était déjà cachée la dernière fois, et où je la retrouverais peut être. En effet, elle y était, de nouveau accroupie derrière le comptoir, et je lui ai tendu deux fioles contenant ce délicieux sirop de poire que je fais quand j’ai le temps…

Thiassi est parti, à peine quelques minutes après que Mira fusse placée en sécurité… En lâchant des chiens! Une horde de Chimériens se sont rués sur la cité, du simple chimérien du désert au presque invincible chimérien arctique. C’est Selena qui a abattu ce dernier, avec l’ingéniosité qu’est l’alliance de la magie et des sorts offensifs. Finalement, les monstres se ont quittés la ville, et je suis rentrée, exténuée, auprès de Raven qui avait assisté à toutes ces attaques de loin. Quelques minutes avant, en sortant de la ville, j’étais tombée sur la dépouille d’Argoroth. Une somptueuse lame d’jhi, des potions d’un rouge éclatant, son armure en fer… Il avait été terrassé par un Orc, sans doute, et j’ai apporté ses affaires à un de ses confrères Elfes, Belegondil, le vaillant membre de la confrérie d’Illumen qui à cette occasion m’a fait rapidement jeter un coup d’œil aux plans de Mynadar. La ville sera somptueuse, si les travaux sont menés à bien, j’ai vraiment hâte de pouvoir me promener dans cette cité!

Quelques jours après, Zurin a annoncé à la Taverne le nom des Grands gagnants : Orodreth a gagné le premier prix! Une bague de pouvoir, ce qu’il était heureux. J’aimerais le voir jovial comme cela plus souvent. Après le tirage, une petite fête a été improvisée à la Taverne, avec musique et danses à la clé. Je m’y suis rendue, mais les vapeurs de l’alcool ont vite eu raison et moi, et je me suis évanouie sur l’un des bancs de la Taverne. A mon réveil, la Taverne était vide, et tout le monde était parti se coucher. Il faut dire que la nuit était déjà très avancée. Pourtant, j’ai retrouvé Argoroth.

Il était tranquillement assis au coin d’un feu, à attendre et à écouter. Il me semble de Kharya, la matriarche des Elfes Noirs avait fait des révélations croustillantes sur son passé et sa vie, mais je n’y ai pas vraiment fait attention. Argoroth s’est endormit, et Gilgalad est arrivé auprès du feu. Argoroth dormant, j’ai accepté de bon cœur sa proposition de faire une petite promenade dans le désert des hommes bleus, et nous nous y sommes donc rendus.

Malgré la nuit déjà avancée, et la fraîcheur du vent qui balayait le désert, l’Oasis avait conservé sa température journalière, ce qui faisait penser plus à un grand bain chaud qu’à une source d’eau froide pour les animaux. Aussi, je m’y suis baignée, l’eau douce réchauffant ma peau. Au sortir du bain, j’ai aperçut, pour la première fois, Kharya. L’Elfe Noire était telle que je l’imaginais : assez grande, une longue natte rousse descendant dans son dos, elle dégageait l’aura d’une personne sûre d’elle, qui sait parler ouvertement et avec le cœur. Une personne digne de confiance. Je l’ai saluée, et me suis présentée, avant d’aller récolter quelques myrtilles et quelques poires pour préparer ce délicieux sirop que j’aime tant. Il n’est pas très compliqué à faire, il suffit de presser les poires, et les myrtilles, de rajouter un peu d’eau elfique, et le tour est joué. Pas de quoi me lancer dans le métier d’apothicaire pour autant, ce serait trop prenant.

J’ai continué ma récolte, ensuite, à Morcraven, cueillant les petites fleurs que Lianna prise tant pour ses potions. J’en ai accumulé une certaine quantité, il faudra que je pense à tout lui donner. Sitôt ma récolte terminée, je suis retournée au « feu de trépont », comme on le nomme, pour vérifier si entre temps Argoroth ne s’était pas réveillé. C’était le cas, il était réveillé, mais rien qu’à regarder son visage, on pouvait y déceler la trace d’une fatigue accumulée depuis plusieurs jours, et ne cherchant pas à l’épuiser davantage, je suis repartie à pas feutrés.

Le surlendemain de cette agréable nuit, le désert des hommes bleus, Galein’th la belle s’est retrouvée en proie à des attaques de serpents, dirigés par un serpent de feu plus coriace que les autres… Après vérification, ledit serpent s’est avéré être un Minion envoyé par Véreux, et c’est le Galdur Samouk, si je ne m’abuse, qui l’a achevé à l’aide d’un glaive de glace en acier. Cette attaque a vérifié un point important : Minion n’est pas seulement un chimérien, mais il peut occuper plusieurs formes, ou peut être même existent-ils plusieurs Minions, tout comme il existe plusieurs Nuzak. C’est un détail d’importance, qu’il ne faudra pas oublié d’évoquer dans les rapports sur les attaques, et même dans les recherches pour vaincre ce fléaux.

Je n’étais pas présente à cette attaque, et j’ai toujours ce un soupçon de remords qui me hante. Pendant ce temps, j’étais en Irilion, à commercer tranquillement avec le Awark et Jegege. Il faut dire que Sarma a beau nous offrir son service de transport, cela me coûte 1800 lumens à chaque fois, et faire des aller-retours en continue aurait vite fait d’anéantire la totalité des piécettes de mon dépôt. De Fénégor, où avait eu lieu l’échange, je me suis rendue à Irissadith, afin d’offrir quelques objets à Eric pour le dépôt commun.

Ah, le dépôt commun. Cela fait presque un Fingélien que l’on en parle, je crois, cela fait une éternité qu’il a été mis en place, mais je ne sais toujours pas comment il fonctionne réellement. Enfin, je croyais l’avoir compris, mais en discutant avec Dame Sidwell, une nouvelle facette du dépôt est apparue, facette que je ne soupçonnais même pas d’exister, ajoutant un degré de complication dans leur gérance…

Une semaine après cet événement, je me suis de nouveau rendue en Séridia, à cause d’une invasion. Au début, on avait repéré un Nuzak, et je voulais essayer de le capturer, mais il s’est vite enfuit vers les hautes montagnes de Starenlith, et les invasions sont allées de pire en pire.. Quelques Orcs, d’abord, puis des hordes de cyclopes, de chimériens, et de Cockatrices ont déferlées, causant de nombreuses victimes - Sorie s’est d’ailleurs fait écraser par la massue d’un cyclope. L’invasion continuée, comme le flux continue des vagues que la mer dépose sur le sable, et la cité de Nord-Thyl a été envahie à son tour. Devant tant de difficultés, les Natifs sont venus « à notre secours », Chaneoul faisant jouer de son épée, TinLath faisant pleuvoir les sorts, et Angdar invoquant dans la cité Naine des Géants par dizaines. A force de persévérances, les monstres se sont retirés, et les Natifs - Chaneoul tout particulièrement - nous ont grassement remerciés pour nos efforts, même si je trouve que c’était à eux que revenait le mérite de la réussite de notre entreprise.

Juste après cette attaque des Landes, Romir nous a annoncé son départ. Un départ un peu précipité, un départ assez tendu, un départ rapide, si rapide que je n’ai pas pu lui dire au revoir. Il me manque déjà…
Zerty, Argoroth et moi même avons commencé la réalisation des dessins pour l’entrée de notre salle de gilde, alors qu’Ifritgf de son côté avait auparavant déjà dessiné l’intérieur de la dite salle. Les dessins sont prometteurs, même s’il faudra sans doute de nombreuses modifications avant que les Natifs - et le Seigneur Luxin - ne nous donnent leur accord pour la construction d’un tel ouvrage.

Pour une fois, je peux crier haut et fort que j’ai hâte. Hâte de pouvoir, en regardant au-delà des lacs de Pierre Blanche, admirer un somptueux bâtiment, bâtiment sur lequel, en regardant mieux, on pourrait voir un gracieux « M » briller dans la nuit.
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Flovixy
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Re: Journal Intime d'une Eldorianne

Message par Flovixy »

31 du Félinien

Le fin morceau de tissu. Fin comme du cuir, souple comme du cuir, rigide comme du cuir, mais tellement différent. C’est une étoffe déchirée. Un morceau arraché, délicat comme le touché du vent, mais comme indestructible. D’où vient-t-il? Qui portait un pareil enchevêtrement de mailles et de tissu? Qui donc en portant un pareil outillage, a pu se le faire déchirer? Quelque chose d’aussi parfait…
Dense comme la nuit, beau comme le jour, vivant des étoiles, se noyant sous le soleil. Comme un chant, parfait, cristallin, qui vient se heurter contre une paroi trop résistante et épaisse pour porter son écho. Suis-je cette paroi qui a brisé le chant? Je ne crois pas.
Si j’ai perdu ma mémoire, si j’ai perdu cette partie intime de moi, c’est certainement à cause de ce qui se cache derrière cet obscure étoffe.

J’ai montré la fameuse découverte à Burno, mon frère Eldorian, mais lui non plus ne semble pas vraiment savoir de quoi il s’agit. Une chose dont je suis certaine, cependant, c’est qu’il n’a pas été cousu par un tisserand des Îlots centraux. Cela veut donc dire que mon assaillant a réussit à pénétrer en Séridia, à reforge sa maîtrise du combat, et surtout… à retrouver ma trace. Me suit-il depuis longtemps? Et pourquoi diable me suit-il… Je me repose sans cesse les même questions à son sujet, quitte à me demander s’il n’essaie pas de me rendre folle. A première vue, on pourrait penser que c’est de la paranoïa, mais en y réfléchissant bien! Une attaque pendant un entraînement, une autre pendant une sieste, à deux endroits opposés, sur une île différente ; et il réussit à me maintenir dans un coma profond pendant près d’un mois, sans que personne ne s’en rende compte, et surtout, sans que ce coma ne finisse par un voyage au Styx… Il n’y à pas à dire, j’ai à faire avec quelqu’un de dangereux. D’ailleurs, en y repensant, sa première attaque date de plusieurs Fingéliens après mon arrivée sur les îlots, ce qui pourrait confirmer l’hypothèse qu’il vient d’ailleurs aussi, et a pris du temps pour s’entraîner avant de passer à l’offensive, et maintenant que c’est chose faite, tout me souffle qu’il ne va pas s’arrêter de si tôt.

Reprenons sur une note plus joyeuse…! Un nouveau bleu a fait son apparition à la Taverne du Nain Joyeux, et il me semble plutôt sympathique, à première vue… Varn (un Sinan, lui aussi fraîchement débarqué) a fait des siennes pendant que Selena et moi même mettions le petit nouveau aux couleurs des îlots, mais rien de bien méchant, juste de la rancœur.

Si seulement les monstres avaient moins de rancœur… Ils ne pourraient pas rester calmement dans leurs grottes ou dans leurs tombes, parfois? Une autre invasion a recouvert un gros morceau de Séridia, mais l’effort des aventuriers a payé ses fruits, et elle n’est pas restée bien longtemps. Et pendant cette invasion, j’ai pu observer les progrès de mon « élève », et vu la manière dont il a défait un squelette, il se débrouille drôlement bien. Finalement, je retrouvais un peu de ma sérénité habituelle, alternant récoltes et entraînements, brouillons blancs et chimériens, plaines désertiques et vertes forets. C’est dans l’une de ces vertes forets que j’ai croisé Lianna, qui m’a parut bien occupée. Sans doute un travail pour les Elfes! Mais bon, je l’ai rencontrée, et c’est ce qui compte, cela faisait une éternité. En signe d’amitié, j’ai voulut lui offrir une sublime Jusquiame Noire, trouvée quelques instants plus tôt, sans compter qu’elle aurait aussi pu s’en servir pour attacher ses cheveux, mais rien n’y a fait, elle n’a pas voulut l’accepter, ni même la ramasser alors que je l’avais posée à ses pieds. Sur le coup, j’ai trouvé sa réaction un peu exagérée. Si l’on fait des cadeaux à quelqu’un, c’est pour lui faire plaisir, et surtout, pour voir la curiosité briller dans les yeux au moment où l’on ouvre le paquet, et l’éclat de joie se dessiner en sourire quand on découvre toute émoustillée le présent. Offrir, c’est avant tout tacher de rendre heureux, même si le présent n’a aucune valeur physique. On a beau dire ne pas aimer les cadeaux, on ne peut pas prétendre ne pas aimer en faire. Qui donc pourrait ne pas aimer rendre heureux?

Sans doute Jegege ne l’était-il pas, heureux. Dernièrement, il faut reconnaître que la gilde n’est pas au mieux de sa forme, et l’un des plus prometteurs de tous les Mercenaires nous a quittés. Son départ m’a beaucoup attristée, et j’ai tout fait pour tacher de le convaincre de revenir. Il m’aura bien fallut mettre au tapis tous les arguments imaginables pour qu’il accepte - et encore, sous conditions - d’accorder une seconde chance. Il faut dire que l’ensemble des aventuriers ne porte pas un très bon œil sur les Mercenaires, depuis leurs création. Préjugés? Jalousie? Méfiance…? Mais au moins, cela me donne l’envie de lutter, pour voir dans quelques mois une gilde forte et reconnue!

Mon cher représentant TonyFlow m’a rapidement informée par télépathie qu’il ne pourrait pas assister au prochain conseil, et comme Arpac ne le pouvait pas non plus, il souhaitait que je les remplace à leur poste. Quel honneur! Il avait pensé à moi… C’était vraiment très étrange comme sensation, malheureusement… Je n’ai pas pu m’y rendre non plus. C’était vraiment un comble, il ne restait personne pour nous représenter! Allait-on voir un siège Eldorian vide au conseil? Et bien non, pas tout de suite… TonyFlow, en apprenant que je ne pourrais pas y assister, a annulé ses activités, pour y participer. Comme quoi nous avons bien fait de l’élire à son rôle, et qu’il le tient très au sérieux : faire passer les affaires de son peuple avant les siennes… J’en connais plus d’un qui n’auraient jamais agit ainsi. Ainsi, le Haut Conseil se déroula sans encombre, et TonyFlow nous représenta, haut et fier… pour le dernier conseil de son mandat.

Politique, vie privée, batailles, récoltes… La vie est vraiment variée, la vie est vraiment riche en rebondissements, riche en questions. Mais alors que j’écris ces dernières lignes, et que je vais ranger ma plume pour rejoindre le royaume des rêves au chaud du lit d’une auberge, je me dis qu’elle n’est peut être malheureusement pas assez riche en réponses.


Ceux qui suivent auront remarqué qu'il manque la deuxième moitié du Fingélien 369 et la première moitié du Fingélien 370, qui sont en fait la durée du "voyage" de Sindy hors des îlots, et qui donneront lieu à une chronique séparée.

Fingélien 370

26 d’Elavrion

Cela fait presque un Fingélien que je n’ai pas caressé ces pages à l’ombre d’un poirier Irilionnais. Un Fingélien, cela prouve que les choses ont changées. Pourtant, malgré tout ce temps les aventuriers n’ont pas changés. J’ai retrouvé, en posant mon pied sur le sable doux de l’île du trépont, une once de souvenir. Pas un de ces souvenirs perdus. Un que j’avais déjà , un que je connaissais. Le jour où j’ai cru arriver ici pour la première fois. Ce jour là, le sable m’avait semblé moins doux qu’aujourd’hui. Était-ce la solitude? La peur de l’inconnu? Cette fois, je ne pouvais pas avoir peur de ces chimères qui vous poursuivent lorsque vous partez, seule. Cette fois, je ne partais pas, je n’arrivais pas. Je revenais.

Je ressentais, partout au plus profond de mon être, la magie revenir. Je percevais de nouveau les merveilleuses ondes télépathiques, et je savourais, respirant à plein poumons, l’air tiède des îlots.
La vie ici m’avait manquée, presque autant que les personnes que j’ai laissées, sans leur dire un mot. Lianna, Selena, Valiant, Romir, mes Mercenaires… Qu’étaient-ils devenus, après une aussi longue absence? Étaient-ils seulement encore là? Les Landes avaient elles rasé les murailles naines sous leurs vagues incessantes de monstres? La stèle des disparus brillait-elle de sa présence à Trépont?
Autant de questions que je me posais, et que je ne tardai pas à penser, le plus fort possible, sur le canal télépathique. Je ne me souviens pas exactement de qui vinrent les réponses, mais ce n’était pas une des personnes qui m’avait le plus manquées. Où étaient-ils tous, enfin?
Je ne marchais plus, à présent, je courrais. Je voulais trouver à tout pris la frimousse de mon amie bleue, de ma sœur de cœur Elfe, de ce Sinan grognon. Le désert. Il m’est semblé évident qu’ils s’y trouvaient tous, comme à leur habitude, lézardant sur le sable chaud auprès des alchimistes bleus et des quelques bijoutiers assez courageux pour fondre leurs bagues en plein soleil.

Personne. Le désert était vide, pas un souffle rauque ne venait troubler le silence effrayant du vent dans les feuillages.
L’invasion. Nord-Thyl était envahie, ce depuis plusieurs jours. Il fallait, et ce au plus vite, aller voir la situation de la cité naine. Les murs tremblaient-ils sous les assauts des Chimériens? Non. Ils vibraient sous les coups de queues des Cockatrices. Mon épée fut rapide, un geste que je n’avais pas exécuté depuis bien longtemps, du moins, pas avec autant de force et de précision. Mais la bête le fut plus encore. Parant un coup de dents qui m’aurait certainement paralysée toute entière, je n’avais pu éviter le puissant coup de queue lancé en même temps. J’alignai mes runes, je repris ma garde, j’entamai une danse. Chacun de mes muscles, chacun de mes os se souvenait, et se préparait à reproduire ces assauts feintés pratiqués pendant les longues heures d’entraînement.

L’épée décrivit un large cercle dans le ciel, étincelant un bref instant, avant de venir se planter, dans un bruit sec et cassant, dans le flan de la bête, qui lâcha un cri rauque lorsqu’une gerbe de sang s’échappa de la plaie. Le combat n’avait pas cessé pour autant. Coup de patte, coup de queue, coup de bec, mes blessures se refermaient sous l’effet bénéfique des runes. Un autre estoc. Un autre encore. Quelques coups plus tard, la bête s’écroula sur le sol, sans vie. Je reprenais mon souffle. Le combat avait bien duré quelques minutes, et avalant une potion de mana, je contemplais l’horizon. Des monstres. Cockatrices, chimériens, partout, descendant des montagnes, des hordes de bêtes cruelles et sanguinaires envahissaient la cité. Combattre ne servait à rien, il me fallait trouver un refuge. Retourner à Mynadar. Je n’étais pas encore assez remise de mon voyage pour affronter ce genre de choses. Et je cherchais toujours où pouvaient bien être mes amis.

La bibliothèque, peut être? Ils y traînaient parfois. Parcourant les différents ouvrages, du regard, et inspectant les différentes tables, j’aperçus une petite pile de feuilles. Des feuilles familières, des feuilles qui sentaient le citron. Valiant serait-il parti sans prendre ses parchemins? Il devait y avoir un mot, quelque chose…
En effet, parmi les différents parchemins, il y en avait un plus petit, ou plutôt, un petit bout déchiré, sur lequel étaient couchées quelques lignes.
« Parce que l'encre peut s'effacer quand elle est encore fraîche, Chaneoul aura su garder quelques objets vous étant destinés. Valiant, aventurier qui est sûr que vous en aurez plus l'utilité que lui. »
Valiant me laissait des objets? Pourquoi? En chemin vers Chaneoul, j’ai croisé Soriemirhil, et nous avons fait la route ensemble. C’est lui qui m’apprit la terrible nouvelle. Valiant était parti. Pour de bon. Sans doute à la recherche d’un monde meilleur, peut être parce qu’il avait cessé de croire en l’Union. Mais il était parti. Le reste de ma journée sembla s’écouler au ralenti. Je revoyais tous les moments passés avec ce Sinan qui m’était si sympathique, j’imaginais tous ceux dont je ne me souvenais pas. Et j’ai pleuré. J’ai pleuré longtemps.

Je devais mettre ma tristesse de côté. Pleurer ne le ferait pas revenir, j’en étais consciente, il me fallait honorer son souvenir, pour que son départ n’ait pas servit à rien. Vaincre les Landes. Je commençais à me dire que nous n’y parviendrions jamais, du moins, pas tant qu’un digne descendant de Fingel ne se présente à nous, pour nous guider. Nous illuminer. Ce que nous pouvions faire, en revanche, c’est gagner du temps. Du repos, un peu de calme dans au milieu de ces journées fastidieuses. Aussi, le projet d’Ysuna d’organiser un entraînement commun est revenu à l’ordre du jour. Ce serait vraiment une excellente chose!

J’errais dans le désert bleu, peut être à la recherche des fantômes du Sinan, mais plus probablement pour me reposer au calme et à l’abri. Le vent me soufflait des mots, des sons. Des cris, aussi. Nord-Thyl subissait toujours le courroux des Landes, et les aventuriers se battaient pour la maintenir. Pas moi ; j’avais le cœur à autre chose. A la cueillette, à la discussion, mais pas au combat. J’ai commercé, aussi, et j’ai rencontré Kallum, un homme bleu assez âgé. Il était bien sympathique, à première vue, si bien qu’il m’a semblé l’avoir déjà rencontré quelque part auparavant. Cette sensation si étrange, lorsque l’on rencontre quelqu’un pour la première fois, et que l’on a l’impression de le connaître depuis toujours. Les vestiges d’un passé que nous ne connaissons pas. Le seigneur Luxin a affirmé qu’il fallait réunir des ressources pour le dépôt de guerre, le combat allait commencer. Une épique bataille, qui resterait gravée dans les livres et dans les mémoires, allait bientôt avoir lieu. Et le vent, dans son infinie sagesse, me souffla de respirer un grand coup, avant de plonger dans les sombres abysses des batailles.
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Re: Journal Intime d'une Eldorianne

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24 du Félinien

Une complainte, un chant joyeux, un cri de haine, un cri de désespoir? Quel est ce sont qui se fait entendre de si loin? Si réel, si parfait. Froissant les droits de la nuit et réveillant les animaux ; qui ose donc se permettre?
Un sourire. J’en ai eu un sur le visage pendant presque toute une nuit. Était-ce un sourire de joie? Une récompense après tant d’efforts? Probablement. Le peuple Eldorian est sortit de sa torpeur. Du moins, j’ai cru le comprendre. Non, je n’ai pas cru. J’en suis certaine.

La nuit s’annonçait pour être comme les autres, lente et silencieuse. Monotone. Il fallait faire quelque chose. Trop de silence, trop de calme!
J’ai rapidement lancé l’idée d’un jeu, quelque chose pour nous faire réfléchir et nous divertir en même temps, sur le canal télépathique réservé aux Eldorians.

Cependant, après quelques minutes de jeux, Sorie a poussé - ou plutôt, a donné cette impression - un très large soupire mental. Tristesse, nostalgie? Quelle que puisse être l’origine de ce râle, il fallait faire sortir de sa tête ces idées nuisibles, et le divertir. Et nous qui nous amusions comme des fous, entre Eldorians. J’ai tout de suite trouvé l’idée un peu égoïste, et sans attendre la réponse de mes frères et sœurs, j’ai lancé la fameuse idée sur le canal général. A vrai dire, je ne m’attendais pas à autant de réponses, d’autant de personnes différentes! Selena était à l’appelle - et je dois dire que je m’en doutais - mais également Bujhki, Magazran, et tant d’autres que je dois oublier, sans parler des Eldorians qui nous ont suivis et m’ont aidée à consoler Sorie, si l’ont peut appeler cela une consolation.

Nous avons commencé par un jeu simple (du moins en apparence, étant donné que nous avons mis plus de 15 minutes pour en définir les règles), qui consistait en donner un mot ayant un rapport direct avec un thème donné, et commençant par une lettre annoncée par l’arbitre. C’est TonyFlow qui a endossé ce rôle, et excepté un évanouissement imprévu suite à ce qui dans mes souvenir était une chute de pierres, , il l’a fait avec brio. Le premier thème - soufflé par Selena - était la nourriture, et les noms de plats commençants par… B! Nous avons eu le droit à Brocoli, brochettes, et j’en passe! Ce fut ensuite le tour aux noms d’armes commençants par la même lettre et Magazran, en replaçant le mot brochette, m’a bien amusée.

Le deuxième jeu portait sur des questions de culture générale sur l’histoire des Landes, et je dois dire que c’est Sorie qui a très largement dominé cette épreuve. Il connaissait les réponses à toutes les questions! N’oubliant pas que le but du jeu était de lui remonter le moral, j’ai fait dériver le sujet sur la poésie, et Sorie avait l’air d’être vraiment heureux.

Il faut dire qu’il s’y connaît, en poésie, et qu’il est vraiment doué. A la fin du jeu, alors qu’il ne restait presque plus personne d’éveillé, Selena et moi même lui avons demandé une petite improvisation sur divers thèmes.

Personne n’aurait pu croire qu’il s’agissait d’une improvisation. Chaque vers était d’une sonorité merveilleuse, s’essayant à surpasser le précédent. Un poème magnifique oui. Mais malgré cela, ce ne sont pas les vers de Sorie qui m’ont le plus émue. Ce sont ceux de Selena.

Sous elle, le silence s’est fait,
Berçant l’air de ses bras d’airain.
Neige luisante et glacée ;
Poudre fine d’un blanc opalin.

Ces vers m’ont coupé le souffle. Ils étaient… irréels, comme guidés par une flèche invisible pour se planter dans mon cœur. Et la flèche a atteint sa cible. Je récite ces vers, tantôt dans ma tête, parfois en murmurant. Je n’ose pas les crier, leur retirer la musicalité qu’ils gagnent à être soufflés dans un chuchotement, à être portés par le vent.

Trouverais-je seulement un jour ma lumière? Une destination, un guide qui me dirait où aller?

Le jeu. La réponse s’y cache peut être. Dans le rire qu’il déclenche, dans les sourires qu’il créé. Dans le souffle chaud qui gagne nos cœurs, que l’air soit frais ou écrasant, et réchauffe nos âmes.

Il faisait plutôt froid. L’air des marais n’a jamais été bon pour ma santé, et y poser un pied en pleine nuit finit souvent par une bouillotte préparée par Reca, et une bonne infusion bien chaude au fond d’un lit de sa Taverne. Pourtant, le froid ne me déstabilisa pas ; les vers continuaient de chanter dans mon corps, se répétant à l’infini. TonyFlow était là, assis à même le sol, jouant de sa dextérité sur la couture de pantalons en cuirs. Contre l’arbre, juste en face, Magazran et Kharya conversaient tranquillement. Je ne tenais pas à les déranger, mais lorsqu’ils se turent en me voyant approcher, je n’ai pas pu résister à leur parler du projet d’aide à l’entraînement. A l’origine, tout le monde devait savoir de quoi il s’agissait, et être informé le mieux possible afin de pouvoir assurer sa disponibilité et participer à l’activité. Cependant, en y réfléchissant avec un peu de recul, je me suis dit qu’il fallait peut être mieux entourer cet organisation de mystère, afin d’attirer tous les curieux qui auraient été peu intéressés par l’entraînement en lui même. Ce sera plus qu’un entraînement! Beaucoup plus! Un véritable cours sur la pratique du combat contre les Landes, une préparation à ce que chacun devra affronter, un jour.

Kargorm et Tosh ont souhaité tester notre maîtrise des armes mutuelle, et nous avons improvisé un petit « duel », tachant de faire suffisamment vite afin que les Landes n’aient pas le temps de lancer une autre offensive sur la cité de Mynadar pendant notre absence. Et nos deux objectifs furent pleinement remplis, puisqu’à peine le duel finit, une horde de Cyclopes s’est abattue sur la Vallée d’Illumen. Je commence à faire connaissance avec Bujhki, un jeune nain récemment débarqué (mais je l’ai déjà dit, non?), et malgré quelques fautes d’humeur que l’on pardonne à tout nain, il est vraiment adorable.

Sur le chemin du retour vers Irilion, je me suis arrêtée voir Raven, cela faisait vraiment longtemps que je ne l’avais pas saluée. Aussi quelle fut ma surprise quand j’ai surpris Selena qui ronronnait doucement, bercée par un profond sommeil. J’ai posé contre son tabouret mon sirop de poire préféré, sachant qu’elle serait ainsi comblée à son réveil, et après avoir pris de rapides nouvelles sur les affaires Séridiennes, je suis retournée sur la petite île enneigée que je chéris tant.

Ce cri n’est qu’un songe. Un moyen d’échapper à ce qui nous oppresse. Et lorsque je quitterai le royaume des songes, pour retrouver mes sens, je pourrai peut être comprendre, que le cri qui m’a réveillée n’est pas un appel, ni un chant. Je saurai qu’il s’agi simplement de la vérité. Une vérité qui a besoin d’être criée pour être entendue.

Et je voudrai chanter.

Chanter pour chaque être qui nous quitte, chanter pour chaque être qui nous rejoint. Chanter pour les enfants, pour ceux qui ne connaissent pas encore ce qu’ils auront à affronter, et pour ceux qui l’aillant compris, préfèrent rejoindre un univers plus calme. Personnel, unique.
Je voudrai danser.

Danser sur chaque son qui existe, des cris des oiseaux à la mélodie des rivières. Danser, surtout, pour ne pas penser à demain.

Je voudrai apprendre à vivre. Pour de bon, pour que quelque soit la couleur du ciel le lendemain, je puisse ouvrir les yeux, ouvrir mes lèvres, sourire… Et me dire qu’aujourd’hui est la plus belle des journées.


22 du Mundia

Une brise folle pour guider mes ailes.

Le temps n’est plus le même. Je le sens passer, m’effleurer, ne pas m’atteindre. Je ne veux pas perdre mes attaches. Il me faut rester là, pour eux, mais aussi pour moi. Je ne veux pas me perdre. Il est trop de temps passé à penser aux autres, il est trop de temps passé à penser à sois même. J’aimerais passer mes journées à penser à ce qui n’est pas. A ce qui ne sera plus. En ai-je seulement le droit?
Perdre des paris fous pour changer ce qui a déjà été changé. Vouloir modifier ce qui ne pourra l’être. Nous nous donnons chaque jour des objectifs irréalisables. Sommes nous seulement conscients de ce à quoi cela nous mènera?

Une lumière pour guider mon regard.

Vers un horizon différent que celui qui semble s’être profilé. Si seulement je pouvais changer de direction, regarder ailleurs… Mais je ne vois qu’une lumière, qu’un seul phare à suivre. Je n’ai qu’à choisir le chemin pour l’atteindre.
Je ne veux pas qu’il soit trop facile. Que la marche y soit calme et reposante. Je ne veux pas non plus qu’il soit recouvert de ronces. Je veux pouvoir avancer, jusqu’au bout. Et une fois arrivée savoir que j’ai fait le bon choix. Comment savoir quel est le chemin à prendre, alors qu’ils sont tous semblables, à ce croisement?

Un parfum pour guider mes sens.

J’ai besoin de me retrouver, un peu plus. Lianna me manque. Cela fait une éternité que je ne l’ai pas croisée. Elle doit encore être partie se réfugier, méditer. J’aimerai tant savoir sur quoi. Un jour peut être la rejoindrais-je. En attendant, je fais le vœu qu’elle me revienne.
J’ai besoin de voir autre chose que la haine et la vengeance. Que le sang des innocents. Pourquoi faut-il que partent ceux à qui l’on tient le plus? J’ai besoin d’un retour, pour changer. Revenez.

Une idée pour guider mes pensées.

Selena obligée de se réfugier pendant des heures pour se protéger de Barbares sans pitié. La chance qui va et vient sans arrêt… Les Landes auront-elles bientôt terminé de jouer sur nos nerfs?
Romir jouant sa vie pour sauver ceux qui ne le remercieront peut être même pas. Tant d’esprits débordant de gentillesse et de raison, qui corrigent les erreurs de autres.

Quelque chose pour corriger mes erreurs.

Celles que je n’ose pas avouer. Chaque mort que je dois causer. Existe-t-il un remède à tous ces maux qui me rongent? Valiant est parti, sans remède. Il ne reviendra pas, chaque jour, je dois me convaincre de cela. Vais-je moi aussi partir, un soir brumeux, et ne plus revenir?
Partir pour oublier, et cesser de lutter. Est-ce vraiment une solution à ce que je cherche?

Un peu d’amour pour réchauffer mon cœur

Puis-je seulement trouver l’amour, à rester sans cesse en compagnie de guerriers brutaux, dans les steppes enneigées d’Irilion? Je ne crois pas. Peut être ne suis-je pas prête. Argoroth était parfait, lui. Mais il est parti, aussi. Nous ne devions pas être faits l’un pour l’autre. Le destin seul confirmera mes doutes. Je ne veux plus avoir à craindre de perdre un être cher.

Mais ce sentiment ne fait pas partie des îlots centraux. Ici, tout doit être malheur et combat. Une lutte sans fin, pour quoi? L’Union? Oh, Fingel, j’essaye de te comprendre. Que voulais tu vraiment, Fingel? Seul le vent pourra me confier cette réponse. Et un jour… Il le fera peut être. Un jour, je serais prête à savoir. C’est promis.


19 du Kamarien

Le vent ne m’a toujours pas soufflé de réponses aux questions que je me pose. Les autres aventuriers non plus. Je laisse au temps cette tâche, à présent. C’est certainement lui qui manque à mes pensées.

Peu d’évènements viennent troubler le calme et la tranquillité d’Irilion. Non pas que je m’en plaigne, mais un mariage ou une petite fête de temps en temps ne serait pas de refus!

Scorpionx m’avait fait part de son envie de rejoindre les Mercenaires, et cette envie est devenu réalité : nous avons récemment accueillit un autre frère parmi nos rangs. Il excelle dans l’art de la Forge, et puisqu’il nous a rejoins, c’est qu’il doit être capable de tuer un Ogre sans trop de soucis! Mais à cette entrée s’ajoute un départ, tout comme à chaque évènement heureux semble se coupler un autre empli de tristesse. Aoshi est parti, reprenant sa vie d’errance qui lui manquait. Il est de nouveau le rôdeur qu’il était, mais je ne doute pas pour autant de son courage et de sa loyauté. Il a beaucoup changé, depuis qu’il a cessé de croire en son dieu, et je suis certaine qu’il restera, pour toujours, un très bon ami.

Thiassi a de nouveau fait son apparition, à Tarsengaard. Enfin, si l’on peut dire. Il n’est resté qu’une heure ou deux, et seulement pour se moquer des aventuriers, sans même oser poser le pied dans la cité Galdure.

Il n’y avait pas grand monstre, au début. Quelques Orcs, puis deux ou trois Cyclopes. Soudain, la voix caverneuse de Thiassi se fit entendre, empreinte de son horrible accent, et ses mots résonnèrent partout dans la cité Galdure, et même dans les régions alentours. Puis, dans un vacarme assourdissant, aux quatre lieux énoncés par le général Orc, des Géants dévalèrent la montagne pour frapper, de leur massue, murs et aventuriers. Les Mages se sont alternés pour tacher de les vaincre, buvant parfois une potion d’invisibilité lorsque l’énorme monstre s’éloignait des remparts. Il aurait fallu beaucoup de temps pour affronter et défaire le Géant qui cernait le dépôt, et les aventuriers se sont organisé. J’aurais pu être un peu gênée, d’être choisie pour affronter le monstre alors que les autres soignaient mes blessures par magie, mais je n’en avais pas le temps : s’il continuait à frapper autant sur les toits des habitations, elles finiraient pas s’écrouler, tuant au passage les Natifs qui s’y réfugiaient peut être.

J’ai donc saisi mon cimeterre, et après une préparation minutieuse, et une fois le signal des autres lancé, je me suis jetée sous le marteau dévastateur du Géant. Je n’avais aucune chance. Chacun de mes coup d’estoc venait heurter la peau dure comme du Thyl du monstre, les siens me clouant littéralement sur place, si un coup de pied ne m’avait pas projetée plusieurs mètres plus loin. Les mages, eux, tenaient. Je sentais mes blessures se refermer sitôt elles s’ouvraient, la douleur ne durer qu’un instant,et la bête pliait son dos sous l’effet des sors d’affaiblissement. Une minute… Deux minutes… Le combat semblait ne pas avoir de fin, les aventuriers redoublant d’astuce, les Géant redoublant d’effort, et moi, épuisée, qui luttais pour ne pas m’écrouler et mener à bien ce combat. Tenir aurait relevé de l’exploit, ça n’était pas possible. Du moins, pas en étant si peu nombreux. Le Géant abaissa sa massue d’un mouvement plus rapide - ou du moins, qui me sembla plus rapide - leva son pied d’un geste d’une violence sans nom… Mon heaume vola, les mages s’éparpillèrent. Le Géant saignait abondamment, nous l’avions fortement blessé, mais cela ne suffisait pas, il ne paraissait pas en souffrir. Nous sommes partis, plus loin, et les Mages offensifs ont terminé ce que nous avions commencé. C’était un beau duel, qui aura permis de prouver quelque chose : unis, nous sommes capables du meilleur. Nous pouvons défaire un Géant, nous pouvons en défaire 10. 100. 1000! L’union, il faut finalement y croire. Aller jusqu’au bout, et suivre sa lumière. Puisse-t-elle un jour être le phare qui guide nos navires.

Nous pouvons aussi faire le pire. Tuer. Voler. Mourir. L’invasion eu beau scinder une amitié certaine entre les différents protagonistes, elle pouvait se résumer par ces trois mots. Thiassi qui en sait tant, perché sur son rocher, inaccessible. La Garde Royale qui ne trouve rien… Je pense que nous l’avons sous-estimé. Ce n’est peut être pas un mal, finalement, cela va nous rendre plus prudents, plus efficaces. Il cherche quelque chose, il a un objectif, c’est certain. Il nous faut encore trouver lequel, et accomplir la mission qu’il s’est donné avant lui, le prendre de vitesse ; ou l’empêcher de la réaliser.

Tarsengaard est de nouveau calme, et Nord-Thyl repose ses forteresses le temps d’une soir. D’une semaine, peut être. Je ne me dis plus, « Ca y est, c’est terminé..! », je n’y arrive plus, je sais que c’est faux. Je me dis « Vas te reposer ». Ménager ce qu’il te reste pour pouvoir reprendre le combat, continuer la bataille.

Une bataille de politesses, aussi. La politique, et tout ce qui va avec. Layti qui tue sans pitié une sœur, alors qu’elle est représentante, et annonce qu’elle a sombré dans la folie - enfin, c’est-ce que j’ai cru comprendre. J’espère que ce ne sera pas un prétexte pour retirer la plainte qui a été déposée, cela reviendrait à donner raison à une bien triste justice.

Il ne me reste plus qu’à refermer mon petit carnet. Caresser encore une fois sa couverture, que mes doigts ont appris à connaître par cœur. Refermer cette partie de moi à laquelle tous pourraient avoir accès. Cette partie de moi que je suis sûre de retrouver, un jour. J’aimerais juste être sûre, aussi, que je retrouverais toujours les autres. J’aimerais qu’ils vivent avec moi, et que, si j’ai choisi le mauvais chemin, ils soient là pour m’aider à retrouver le bon.
Dernière modification par Flovixy le 21 janv. 2010, 12:59, modifié 1 fois.
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Message par Flovixy »

29 du Thyllion

Mes rêves seraient-ils donc voués à demeurer rêves? Suis-je donc l’une des seules à croire en l’union salvatrice?

Peut être.

Je dois avouer que la réunion Eldorianne m’a un peu déçue. Je comptais sur elle pour raviver notre peuple, ses mots, ses gestes, ses idées. Mais elle n’a pas vraiment agit ainsi. J’ai tout d’abord réalisé à quel point nous étions peu nombreux. Tout juste une dizaine, un peu plus, en comptant les absents ; c’est déjà mieux que rien, mais j’aurais profondément aimé que toute notre communauté se rejoigne. Me faire une idée de ceux que j’aurais peut être à représenter bientôt. Sûrement, même, à ma grande tristesse. Des élections, alors qu’il n’y a qu’une candidate, ce ne sont pas de véritables élections. Devrais-je lire entre les lignes? Interpréter, feinter, mentir? On raconte tant de chose sur les hautes sphères de la politique. J’espère qu’elle est aussi belle que je me l’imagine. Je n’ai jamais vu la salle des représentants, et je ne peux pas cacher que j’en ai vraiment hâte.

Tous les sujets que j’avais prévus ont été abordés, avec un intérêt plutôt enthousiasmant de l’assemblée (si je peux la nomme assemblée). Ifritgf a également parlé un peu, annonçant dans quelles mesures il comptait pouvoir m’aider en tant que suppléant. Je suis certaine qu’il saura m’aider de son mieux. TonyFlow a conclue la réunion, en rappelant qu’il ne fallait pas oublier de voter, et en soulignant qu’il rajouterait un mois avant la clôture des urnes, pour permettre à tous de voter en s’étant fait une idée des ambitions de chacun.

Suite à cela, j’ai tout juste eu le temps de me reposer quelques heures avant que ne commence le Haut conseil de Séridia. Bien décidée à ne pas manquer ce dernier une fois encore, j’ai préféré aller m’endormir sur l’une des chaises du palais, afin d’avoir la certitude d’être là lorsque le chambellan ouvrirait la séance. Cependant, ce dernier ne se montrant pas, le Seigneur Luxin décida de commencer le conseil. Il faut avouer que, bien que le début fut enrichissant et intéressant, lorsque le thème de la justice fut abordé, j’ai commencé à ne plus comprendre grand-chose. Aussi, le conseil est presque devenu une discussion entre Hasdrubal et le Seigneur, et pour faire passé le temps, j’ai proposé par télépathie aux autres aventuriers de se faire passer mon chapeau au nez et à la barbe du Garde, pour pimenter un peu la soirée. Finalement, même les représentants ont joué le jeu, et mon chapeau a circulé dans la salle pendant une bonne demi-heure. Le conseil s’est ensuite conclu, et chaque aventurer est retourné à ses petites occupations.

Peu de choses dites, donc, si ce n’est que l’on a connu les résultats des votes pour les enquêteurs. Zerty s’est chargé de faire le compte rendu de la séance, et l’a affiché dans la salle politique dès le lendemain, afin que tous les absents puissent profiter de la séance.

Suite à cela, je suis de nouveau partie en Irilion, pour l’entraînement. Le sable de Kial Kraw était chaud et sec, presque brûlant, sous le plein soleil. Certes, j’aurais pu aller me rafraîchir à l’oasis, ou à la cascade, mais mon entraînement y aurait perdu de sa difficulté, de son intrigue. J’ai donc affronté les chimériens les uns après les autres, alignant parfois mes runes pour lancer un sort et récupérer mon énergie. Après de longues heures passées au soleil, une silhouette est apparue à l’horizon, et se rapprochant peu à peu, j’ai fini par reconnaître Sorie. Il était là pour aider une certaine Elfe, au nom qui m’échappe, et devait trouver du sable imprégné de sang Galdur. Bien étrange quête, dois-je dire, mais apparemment assez répandue : ce n’était pas la première fois qu’un aventurier passait en cherchant du sable ensanglanté… L’Elfe qui leur demandait cela devait certainement avoir ses manies. Ne jugeant pas de l’étrangeté de la recherche de mon « élève », je l’ai aidé à chercher quelques temps. Après plusieurs minutes à retourner le sable à la recherche du sang, j’ai finit par me lasser, et par dire au jeune bleu de me prévenir s’il trouvait quelque chose, ou si le moindre problème se présentait. Peu de temps après, un cri télépathique de Sorie me fit sortir de mes pensées, et accourant à l’Oasis, je le vis aux prises avec un Cyclope particulièrement énervé, qui agitait sa massue dans tous les sens.

Heureusement, Sorie était sain et sauf, et le Cyclope ne tint pas longtemps face à ma lame. Il s’en était fallu de peu, quelques secondes plus tard, et il serait peut être allé en Archeron. Suite à cette « aventure », nous avons commencé à discuter, et c’est là qu’il me proposa… De devenir son élève en poésie. C’était un peu comme dans un rêve : moi, élève d’un barde bleu connu pour ses vers? A cet instant, l’excitation pris les devant sur la concentration, et lorsqu’il me demanda d’essayer de composer quelques vers, je me retrouvai bien embêtée. En bon professeur qu’il est, il me prodigua des conseils, et m’enseigna à faire le vide autour de moi, à tout écouter. Ce fut un peu délicat, mais j’ai réussi à écrire quelque chose. Ça ne valait certainement pas ses vers, mais j’étais assez fière. Et à présent, en regardant Sorie, je pourrais voir un élève, et un professeur. En fait, avec ces cours, il m’a offert énormément plus : son amitié.

Quelques temps après, TonyFlow a clôturé les votes, officialisant ma position de représentante Eldorianne. Ah, quelle fierté d’avoir à assumer de telles responsabilités! J’espère parvenir à faire bouger les choses, a redynamiser la politique Eldorianne. Notre peuple doit avoir son mot à dire, mais s’il ne fait rien pour, il est évident qu’il ne se fera pas remarquer. Je n’ai toujours pas accès à la salle du conseil, et malgré ma missive envoyée à l’intendant, la réponse se fait attendre. Un oubli, certainement, mais je sais que bientôt, je pourrais déambuler tranquillement dans cette salle que, à l’heure qu’il est, j’imagine pleine d’avenir.




Fingélien 371


7 de Fingel

La vie présente ses aléas à ceux qui savent.

Le fils d’Adonis n’avait rien demandé, rien voulu. Sa naissance, son passé…? S’il avait su…
Il était venu proposer son aide, nous proposer son aide. Il aspirait à recommencer l’œuvre de son père, affronter le Féal Adrian, affronter les Landes, aider à progresser dans notre combat. Durant des Fingéliens, il s’était caché, demeurant dans l’ombre pour éviter de n’être découvert. Lisant à la lueur d’une bougie, enrichissant son savoir non pas par l’expérience, mais par la connaissance. Adonis deuxième du nom s’était présenté à nous, et l’un de nous l’a dénoncé, lâchement. Mais reprenons ce récit depuis le début, sans omettre d’évènement…

Tout a commencé par une belle après-midi comme il y en avait souvent, Orodreth avait aimablement accepté de m’aider pour exécuter une récolte de minerais, et avec une certaine complicité, nous avions commencé notre œuvre, dans l’une des galeries de Trassian. La neige fondait légèrement sous le soleil qui se voulait de plus en plus dominateur, et nous racontant mutuellement les derniers ragots des îlots, nous fumes interloqués par une discussion qui venait de commencer sur le canal télépathique. On y parlait d’Adonis, ou plutôt, quelque un affirmait l’avoir vu. Tous deux conscients de la mort du dit Adonis il y avait de très long Fingéliens, nous décidâmes de nous rendre immédiatement en Séridia pour prendre connaissance de l’état des choses, et laissant nos pioches et nos équipements de récolte au dépôt pour une tenue plus adaptée, nous primes le navire éperon en direction de Mynadar, annoncé comme le lieu de rencontre avec le mystérieux personnage.

Je n’avais jamais vu Adonis, ce dernier étant tristement mort avant que je ne perde la mémoire, et si jamais je l’avais connu, je n’en avais pas le souvenir. En revanche, j’avais lu moult livres à son sujet, et je pouvais prétendre connaître son histoire. L’homme qui se présenta à nous à Mynadar n’était pas le même Adonis que celui que tous connaissaient, évidemment. Il prétendait cependant être son fils, un fils resté caché des Fingéliens durant pour fuir la colère du Féal, et sauver sa vie. Il nous a ainsi raconté son histoire, que je ne vais point retranscrire ici, et nous a fait une bien étrange requête : nous devions lui dire, nous autres aventuriers, comment il pourrait nous aider dans le combat acharné que nous menons. Le plus grand défi n’était pourtant pas dans cette requête mais dans les délais qu’il nous imposait : 4 jours pour nous mettre d’accords, 4 jours pour choisir, en quelque sorte, quel serait son destin.

Nous nous sommes immédiatement mis en route pour le palais, histoire de décider ce qu’il en serait, et après plusieurs longues heures de réflexions, nous sommes arrivés à une liste de propositions à soumettre aux différents représentants, qui devraient ensuite, dans la plus grande discrétion, prendre connaissance des avis de leur peuple pour, un jour avant le rendez-vous, communiquer la réponse au Chambellan.
Pourtant, rien ne s’est déroulé comme prévu. Les Landes nous jouent bien des tours, et cette fois… C’est un Féal qui nous a joué un tour. Le Féal Adrian, celui là même que fuyait le pauvre Adonis, a été averti par un aventurier de l’heure et du lieu du rendez vous, et interceptant en chemin le Natif, en a fait son prisonnier. Alors que nous arrivions sur le fameux point de rencontre, nous sommes donc tombés sur le Féal, et il nous a guidés jusqu’à la petite maisonnette voisine de la Taverne du Trépont. Là, il nous a indiqué avoir enfermé Adonis, et a débuté les explications d’un jeu sordide auquel, malgré nous, nous allions devoir jouer. Les clés de la « prison » d’Adonis avaient été soigneusement cachées et enterrées quelque part en Séridia, et nous devions, grâce à des énigmes particulièrement difficiles, les retrouver. Aussi, les aventuriers présents se sont réunis dans la Taverne de Réca - qui avait particulièrement été choquée par l’entrée fracassante du Féal dans son établissement - pour réfléchir à la résolution des différentes énigmes. Petit à petit, unissant nos diverses connaissances, nous sommes parvenus à identifier le lieu de cachette de la première clé, puis de la deuxième.

Grâce à l’aide de Perdur, les deux clés ont permise ouverture de la porte, et par la même occasion la libération du jeune Adonis. Le soulagement avait beau nous envahir, le Féal ne devait pas être bien loin. Kargorm a tendu au Natif de quoi se téléporter ainsi que la missive que nous avions pris tant de temps à organiser.

Cependant, Adonis a refusé de partir ainsi, il désirait nous remercier, nous récompenser. Chose que j’ai eu bien du mal à comprendre, mais qui semblait ne pouvoir être évitée : Adonis s’est dirigé d’un pas rapide en direction du palais du Divin Fingel, et nous avons eu bien du mal à le suivre pour assurer sa protection. Finalement, nous avons rejoint le célèbre Palais, et là, caché derrière l’une de ses in nombrables briques se dissimulait une cassette contenant pas moins de 500 000 lumens, lumens remis à Hasdrubal pour avoir découvert la seconde clef.

La vie présente ses aléas à ceux qui ne savent pas.

Cette triste affaire, au dénouement plus ou moins heureux, s’est terminée ainsi, laissant à Adonis quelques instants de liberté, avant de prendre, une fois encore… La fuite.

Quelques jours après, alors que j’allais afficher en salle politique un parchemin résumant dans les grandes lignes cette « histoire », je suis passée en salle du conseil pour m’informer des dernières actualités, et un parchemin de CdW, représentant Elfe, très intéressant, avait été affiché. Il proposait un moyen simple et efficace d’organiser les aventuriers au combat, enfin, s’il ne s’agissait pas vraiment de les « organiser », il s’agissait quand même de leur permettre de prendre des repères et d’appliquer, s’ils le souhaitaient, des conseils prodigués par chaque aventurier expérimenté sur la manière de réagir face à une invasion. Le débat - court, mais débat tout de même - n’a mené à rien, le peuple bleu semblant étrangement opposé à cette idée. Si à chaque fois que quelqu’un propose quelque chose , un peuple dépose un opposition formelle, alors que tous les autres semblent intéressés, on n’arrivera jamais à rien!

J’étais assez énervée que ce projet ne mène à rien, alors qu’il débordait de simplicité, mais ne pouvant rien faire d’autre que bougonner dans mon coin, j’ai finit par accepter cette décision.

Kara est devenue recruteuse officielle des Mercenaire, et j’en suis ravie. D’ailleurs, les problèmes des Mercenaires semblent se résoudre rapidement et efficacement, depuis qu’elle est revenue, et un projet de rapprochement entre les Patrouilleurs et les Mercenaires est sur le point d’être mis en place. J’espère que ce projet mènera quelque part, lui.

Suite à tout ce mouvement, toute cette action, tous ces évènements… Un peu de repos était le bienvenue. Je suis de nouveau partie en Irilion, à la recherche de cette tranquillité perdue. Je compte organiser une petite fête, prochainement, en l’honneur d’Adonis, ce voyage risque d’être de courte durée. J’essaierais d’en profiter, autant que possible ; et je pose un regard sur cet avenir qui se dessine devant moi, à la fois si net, et si confus.



Le reste des pages sont blanches, et vous savez désormais pourquoi. Devinant la marque légère de la plume sur le papier, votre regard se perd sur la douce courbe de l'horizon. Les étoiles recouvrent à présent la voûte céleste, et la nuit rend encore plus difficile votre tentative de déchiffrage, aussi, vous reposez le petit livret en vous disant que, tôt ou tard, le temps en révèlera les secrets.
Eldorian au grand coeur
Maniant l’Épée et les Runes
Libre comme le Vent.

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