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Lettres à ma fille
Publié : 08 mai 2008, 19:10
par Kharya
Echk Dalharil,
Cela fait maintenant un mois et demi que j’ai quitté Draia. Mon voyage en bateau à été mouvementé. Je ne sais pas si ton jeune faucon a réussit à te revenir lors de la tempête. Il est toujours aussi difficile de quitter les îlots centraux. Nous avons finit par nous échouer au large des côtes de ce qui s’est avéré être le territoire Eldorian quelques jours après que je t’ai répondu. Ton faucon favori, que tu m'avais confié à mon départ, avait alors disparu mais il a réussit à me retrouver sur la plage. Tu l’as vraiment très bien dressé.
J’ai traversé ces terres, restant la plus discrète possible, attirée par le lien qui m’attache à Os’. Je ne sais plus si je t’avais parlé du maléfice que ton Ilharn m’avait lancé. Tu devrais trouver des traces sur cette histoire dans les archives sur un parchemin intitulé : coeur brisé. Il y a aussi certains poèmes du Recueil de la nuit qui traduisent l’état d’esprit dans lequel nous étions à cette période.
Je dois dire aussi que mes discussions avec Eskrok m’ont bien aidé pour ce voyage. Il m’avait parlé de ses terres natales, cela m’a permis d’éviter les endroits les plus exposés.
Os’ est venu à ma rencontre et m’a aidé à terminer le trajet avec son ami Yougha, le Galdur qui m’avait averti de la mort imminente de mon sombre. Nous sommes arrivés il y a trois jours. J’ai préféré me reposer avant de t’écrire. J’ai entamé mon septième mois de grossesse. Je ne sais pas combien de temps mettra ma lettre à te parvenir. Ta soeur sera peut être déjà née quand tu l’ouvrira.
A propos de ta soeur, je ressens ses mouvements, elle est très agitée, mais il n’y a pas que cela. Par moment j’ai l’impression que nos deux esprits communiquent. Pas par mots. Par sentiments, un peu comme l’empathie existante entre ton père et moi. Pourtant j’ai l’impression que c’est un peu différent. C’est étrange.
Les Galdurs sont très accueillants avec moi, en tant que femme de Os, qui s’est très rapidement fait accepter apparemment. Il est un apothicaire réputé dans le camp et dans les autres alentours. Les Galdurs apprécient davantage les potions que les sorts ici. Peut être me proposerai-je comme forgeronne quand ta soeur sera née.
Tu peux donner de mes nouvelles aux nôtres et aux Aventuriers qui le souhaitent. J’ai ajouter deux parchemins, sur l’un d’eux tu trouvera le nom de Muuriakh, il doit traîner quelque part en Irilion, l’autre est au nom d’Eskrok. Pourras tu leur transmettre ? J’utilise ton faucon favori pour un envoi commun car je n’ai que lui comme lien avec Draia.
J’attends de tes nouvelles.
Ton père et moi t’embrassons.
Que la nuit veille sur toi ma fille.
Kharya.
Publié : 20 mai 2008, 14:21
par Kharya
Dalharil,
J’ai bien reçu tes lettres. Je comprend tes doutes sur les décisions à prendre. Mais je sais que tu sauras faire au mieux. Il est important qu’une matriarche prenne de la distance par rapport à ses sujets, afin de conserver une réflexion pure de toute influence et donc de rester logique dans ses décisions. Ne reviens pas sur tes choix et affirme haut et fort ta volonté. Tu es celle qui mène notre peuple jusqu’à mon retour. Tu es celle dont la parole ne peut être mise en doute même si tu as tords. Il faut donc que tu réfléchisses à tout avant d’agir, avant d’entreprendre la moindre action car tu ne peux revenir en arrière. Si tu fais une erreur, acceptes en les conséquences mais n’en soit pas désolée. Tu es forte ma fille, tu ne peux pas échouer. Cependant je te conseille de ne pas t’isoler des nôtres, reste proche d’eux et ils accepterons mieux tes décisions. Du moins seront-ils moins méfiants. Certains te penseront faible pour cela, mais connaître son peuple est une façon de pouvoir le maîtriser et le manipuler. N’hésite pourtant jamais à montrer tes désapprobations sur des actes ou des paroles de tes sujets et à punir sévèrement les manquements aux égards qui te sont dus. Tu dois être tel un serpent : d’un calme placide en apparence mais avec une capacité de réaction et de cruauté sans limite dès qu’il le faut. J’espère que ces mots te permettrons de continuer sans interrogation la mission que je t’ai confiée.
Je suis heureuse d’apprendre que nous avons acquis le siège au conseil de séridia. Mon but a été atteint. Je me demande à présent si elle va vouloir reprendre le pouvoir. J’ai toujours été persuadée qu’une fois accomplit ce sur quoi elle avait échoué, elle reviendrait récupérer son dû. Comme je te l’ai dit avant de partir, si jamais elle ou sa soeur tente quelque chose pour reprendre le pouvoir, ne t’y oppose pas. Car moi même je ne m’y opposerai pas. J’ai conscience de n’avoir été qu’un pion sur l’échiquier de la vraie Matriarche. J’espère seulement qu’elle reconnaîtra mon utilité et qu’elle ne me jettera pas comme un déchet. Et j’espère surtout qu’elle ne s’en prendra pas à toi. J’ai un goût amer dans la bouche rien qu’à ces idées.
Je suis déçue que Muu’ ne vienne pas me voir. Draia me manque tellement ! Os’ est toujours très présent, très attentionné, mais je m’ennuie. Oh oui, je m’ennuie à en mourir ! Je suis plus ronde qu’un tonneau de bière naine, il m’est difficile de me déplacer. Tout ce que je peux faire c’est regarder la lune et soupirer. Je n’ai même plus l’envie de continuer les travaux de couture pour les vêtements de ta soeur que j’avais commencé à mon arrivée ici. Je crois que la vie au calme ne me convient pas. Je ne peux même pas me passer les nerfs en chassant. Os ne veut pas que je prenne une arme pour égorger un animal quelconque, pas même pour cuisiner. Il a peur de la moindre égratignure que je pourrai me faire. Cela m’exaspère au plus haut point. Je suis très désagréable avec lui en ce moment. Pourtant il ne réplique pas. Comme d’habitude il me trouve des excuses. Il dit que c’est à cause de la grossesse que je suis énervée pour des choses insignifiantes. J’ai tellement envie de le voir se crisper, de le voir me répondre méchamment. Mais rien. L’ennui total. Au moins avec l’eldorian les engueulades fusaient, c’était distrayant. Os’ ressemble de plus en plus à un pâle. C’est insupportable.
A propos de sentiments, ce que tu dis de MageInvok m’inquiète. Aurais-je eu tors d’accepter qu’il puisse finir le rituel d’union ? Car il a un fingelien pour démontrer le contraire. Cela commence bien mal. N’hésite pas à lui rappeler son serment à l’arène. Rappelle lui l’essence vitale enrichie et ce qu’elle implique pour moi. S’il me déçois, le rituel sera non seulement annulé, mais lui sera châtié pour son incompétence. Il ne faut pas qu’il se croit tout permis juste parce qu’il est le mâle de celle qui règne. Je n’ai accepté que ce rituel ait lieu que pour toi. Que parce que tu avais l’air sure de toi. Tu es ma fille, tu as ma confiance. Comme tu le sais dans mon clan les unions ne sont pas consacrées. Et personnellement je ne tiens pas à être unie à un mâle. Tu ne peux pas imaginer à quel point je regrette d’avoir subit le sort que m’a lancé Os’. Je ne veux plus qu’un mâle pense que je lui appartiens parce que je l’aime. Je suis libre de choisir mes amants, de les aimer ou non, et plus jamais un rituel ne viendra m’enchaîner à quelqu’un. Je ne dis pas que tu eu tords, ne t’inquiète pas. Je me sens si isolée que j’écris toutes mes pensées. J’ai besoin de discuter. Tu me manques ma fille.
Sinon, pour ce qui est de ma santé, je me sens fatiguée au moindre geste. Je ne marche presque plus, je me contente de me relever pour m’asseoir et d’attendre que Os’ m’amène de quoi manger. Je ne bouge pas de la grotte où nous nous sommes installés, sauf quand l’ennui est trop fort. Quand il fait nuit je vais voir la lune et je médite. Je ressasse mes pensées, mélancoliques le plus souvent. Plus que quelques semaines avant l’arrivée de ta soeur. Elle sera sûrement née d’ici que tu aies reçue ma lettre. Elle a cessé de s’agiter, n’ayant plus vraiment la place pour bouger à l’intérieur. Par contre, je sens toujours ces étranges émissions télépathiques. Parfois quand je suis énervée et que je m’apprête à houspiller son père, elle m’envoie de la joie et je souris à Os’. J’essaie de combattre cela avec les préceptes sur le contrôle des sentiments que j’avais reçu au clan. Si elle a vraiment une telle capacité, elle sera un être dangereux. Il faudra quelqu’un pour lui apprendre à maîtriser ce don. Quelqu’un qui ne se laissera pas manipuler par elle. Je me demande si cela ne viens pas du maléfice d’empathie que j’ai avec Os’. Au moins maintenant je suis sure que ta soeur est bien la fille de mon sombre et non pas de l’eldorian. Ce qui me rassure beaucoup. Cela lui aurait donné bien trop d’ambition par rapport à moi. D’ailleurs, je te remercie d’avoir accepté de transmettre notre correspondance par ton faucon. J’ai une autre lettre jointe à celle-ci pour lui.
J’espère que la naissance me changera les idées. Une chose est sure cependant, je ne tarderai pas à revenir en Draia par la suite dès que mes forces seront suffisantes. J’ai déjà repéré parmi les galdures certaines qui pourront servir de nourrices pour ta soeur. Cela ne me réjouie pas de devoir la laisser ici, mais c’est mieux ainsi. Tout ce que j’espère c’est que Os’ l’éduque correctement en sombre et non en pâle. Je serai presque prête à risquer de l’envoyer au clan Norhen Dagha, sachant pourtant que la mort m’y attend. Peut être ne réserveront-elles pas le même sort à ma fille. Je réfléchis encore.
Pour ce qui est de la dague que demande Muuriakh, qui appartient à l’une de nos soeurs, je ne l’ai pas avec moi. Je l’ai laissée sur Draia au Temple, cachée près de l’autel. Elle est vitale pour cette soeur, j’espère que Muu la trouvera rapidement.
Ma prochaine lettre sera sûrement celle t’annonçant la venue de ta soeur.
Donne moi des nouvelles de toi Dalharil, que la nuit te protège.
Ta mère qui t’embrasse, Kharya.
Publié : 03 juin 2008, 15:26
par Kharya
Dalharil,
Je t’écris en cette nuit pour t’annoncer la naissance d’Arhada il y a quatre lunes, le 29 Illumen 369. Il y a quatre fingeliens à cette même date je débarquais sur Trépont. Ton petit frère est un bébé magnifique à la peau parfaitement sombre. Les rares cheveux qu’il possède sont argentés comme ceux de son père et ses petites oreilles pointues sont adorables. L’accouchement fut long et difficile mais tout s’est bien déroulé. J’ai été assistée par Os’ et deux galdures. Ce n’est qu’en cette superbe nuit sans lune que j’ai retrouvé suffisamment de forces pour me lever.
Je passe à présent mon temps à regarder Arahda. Ma nervosité et ma mauvaise humeur semblent m’avoir quitté. Ton père devait avoir raison sur leur cause. Cependant je sens que je me détache de Os’. La seule chose désormais qui m’empêcherait de revenir sur Draïa est ton petit frère. Durant les dernières semaines de ma grossesse j’ai essayé de trouver des solutions pour son avenir. Sa survie. Son éducation. Je ne peux rester dans ce camp galdur. Je dois retourner au plus vite sur les îlots pour mon peuple. Je ne peux confier Arahda au clan Norhen Dagha. Et je ne veux pas le laisser seul avec Os’. Il lui faut grandir et suivre les préceptes d’une communauté Elfe Noire. Aussi ai-je une demande à te faire, ma fille. Y a-t-il parmi les nôtres quelqu’un dont le clan natal serait susceptible d’accueillir ton frère et ton père ? Ou même seulement ton frère ? J’espère que ta réponse sera rapide. Plus elle le sera, plus mon retour le sera. Je pense que tu en comprends l’importance.
Pour en revenir à la politique. Je pense que n’importe quel territoire que nous aurions réclamé, Luxin aurait trouvé une raison pour nous le refuser. J’aurai, je pense, attendu encore quelques conseils avant d’en faire la demande. Je ne sais pas en détail ce qui se passe sur Draïa, mais avons-nous fait suffisamment nos preuves à leurs yeux pour que cet humain daigne nous accorder de l’intérêt ? J’avais toujours pensé que nous ne devions pas nous montrer plus prétentieux que Luxin et croire que si cette place nous était accordé tout nous serait dû. La patience, ma fille, est la qualité la plus essentielle dans la quête de pouvoir.
J’apprécie de savoir que tu trouves du soutien parmi les nôtres et que tu as pu te reposer sur eux pour porter le poids de la mission qui était la mienne. J’ai réfléchit à l’organisation de notre communauté. Je pense apporter quelques changements à mon retour.
J’attends avec impatience ta prochaine lettre. Dès que j’aurais la réponse, je me mettrais en chemin pour les cavernes Elfes Noires, en espérant trouver le clan de la sœur ou du frère qui t’aura répondu à propos de ma demande.
Deshmal ma fille, que la Nuit veille sur toi et sur notre peuple.
Publié : 09 juin 2008, 10:01
par Kharya
Dalharil,
Merci pour ta réponse rapide. Arahda ira au clan Rahâl, la description que tu en fait me conviens. L’éducation y est apparemment stricte. C’est ce que je recherche pour ton frère. La seule chose que j’espère c’est que Os’ ne décidera pas de partir en voulant surprotéger Arahda de corrections sévères lors de ses entraînements. Je discuterai avec la Matriarche Illandra afin de déterminer comment il doit être pris en charge.
Je profite de mes dernières semaines avec ton frère. Me séparer de lui va être dur, mais je pense qu’il est préférable que cela se fasse tôt sinon je risque de ne pas revenir en Draia.
J’attendrai ta confirmation de l’acceptation du clan Rahâl pour me mettre en route. J’emmènerai ton fidèle faucon avec moi, je l’habituerai à Os’ pour garder un lien et avoir des nouvelles d’Arahda.
Je serai bientôt de retour, que la Nuit t’accompagne Dalharil.
Ta mère, Kharya.