A la lueur des flammes

[Polka]

*Dans l'obscurité des flammes jaillissent. Une jeune Elfette assise près du feu sort un calepin et de sa plus belle écriture commence à rédiger ses mémoires *

Je suis née dans un village tout près de ces Landes, de l'union de deux Sombres. On raconte que ma mère, Matriarche renommée, ne donnait naissance qu'à des mâles. Les années passant, la fin de son reigne approcha et sa succession n'était toujours pas assurée. Sous les conseils de sa soeur, elle implora le feu, élément du changement et passa toute la nuit à prier. Elle mit tant d'ardeur à la tâche qu'au petit matin une voix se fit entendre : "Ton souhait sera exhaucé Elfe Sombre. Tu mettras au monde deux filles mais tu devras me sacrifier la première.". C'est donc avec impatience qu'elle attendit la naissance de sa première fille sans se douter un seul instant du terrible sort qui l'attendait.

Quelques mois plus tard, ma mère me donna la vie sous un soleil de plomb et ce qui devait être un heureux événement finit en tragédie.
Mon teint blanc et mes cheveux dorés éveillèrent immédiatement la suspicion des villageois. Quelques jeunes prêtresse, voyant là une occasion inespérée de prendre le pouvoir, prétendirent même que j'étais la fille d'un Pâle et se mirent à comploter contre leur propre Matriarche.

Ma mère fut assassinée la nuit même et mes frères aînés, humiliés, m'abandonnèrent au beau milieu des bois. Le lendemain, un terrible incendie ravagea le village et ne laissa aucun survivant. Un groupe de Hauts Elfes, intrigué par l'immense panache de fumée qui se dégageait des lieux du sinistre, se rapprocha des ruines et me trouva endormie sous un arbre, serrant un médaillon dans mes mains.

Croyant que j'appartenais à leur peuple ils me recueillirent et m'élevèrent comme l'une de leur propre fille.

J'ai donc eu une enfance heureuse et j'ai longtemps ignoré mes origines. Rien ne me distinguait des autres Elfettes de mon âge si ce n'est mon goût et ma prédisposition pour l'alchimie.

Un jour cependant, au cours d'un entraînement au maniement d'arme, mon médaillon de naissance fut brisé par un coup d'épée maladroit et un parchemin chiffonné, rempli d'inscriptions glissa à mes pieds. Le doyen du village, connu pour sa grande sagesse, fut le seul capable de le déchiffrer.
C'est donc lui qui me conta ma propre histoire qui m'apprit également qu'une autre Elfette au destin similaire se trouvait à Draïa.
Au petin matin ma décision était prise : il me fallait retrouver cette elfe. Je pris donc la route pour rejoindre le port le plus proche et embarquer sur le premier bâteau en direction des Landes.

*Epuisée, la jeune Elfe s'endort près du feu, apaisée.*