Phrite, une âme déchirée
Publié : 05 févr. 2006, 21:20
Il est des histoires qui, lorsqu'elles nous sont contées, nous font frémir le coeur.
D'autres, loin de l'attendrir, nous attristent profondément.
D'autres histoires encore nous glacent le coeur, serrent nos tripes à nous couper toute envie. Ces histoires, lorsqu'elles nous sont contées, semblent nous toucher si profondément qu'après, nous ne sommes plus le même, marqué par sa noirceur.
Suite à une grande conversation avec Phrite, et à sa demande, je m'aprête donc, le coeur serré, à vous conter ces événements ... son histoire.
Quelqu'un crie, il a l'air de terriblement souffrir. Ça a l'air d'être ici, tout près.
Que ce passe t'il ? Où suis-je ? Comment se fait-il que j'entendes ces cris ?
Je suis en train de dormir ... ? Quelqu'un m'appelle ?
Je me réveille, petit à petit, et ce cri, d'abord lointain, semble se rapprocher. De plus en plus intense, il en finit par être assourdissant. Il me remplit la tête et les oreilles. Il hâte mon réveil, tant l'envie de fuir cette souffrance devient obsédante.
Avec le réveil, des sensations me gagnent, le corps, brisé ... mal partout, j'ai mal, qu'est-ce qui m'arrive ?
Le ... Les ... non, je ne peux pas, c'est horrible, j'ai mal, j'ai mal au coeur !
Ce cri, il doit cesser, mais par les Démons Inférieurs, il sort de ma bouche ... C'est moi qui hurle !
Le cri cesse immédiatement. si seulement la douleur pouvait elle aussi cesser.
Avec le réveil, la conscience de mon corps ... Je sombre dans l'inconscience.
--------
Un bruit de verrou, une porte, une voix.
- Alors ma gueuse, on roupille ? On pense aux dernières douceurs que je t'ai prodiguées ?
Pas le temps de bouger, de répondre, de réagir, je me sens ballottée, malmenée, une volée de baffes me sort totalement du sommeil, de l'inconscience et me plonge dans l'hébétude, sous le choc.
Ma tête projetée contre le mur, sans précautions. Une douleur, entre les jambes, que me fait-il ?
- Aaarrrhhh, ma gueuse ...
- Nnnhh !
Non, il me, non, je ne peux pas, je n'arrive plus a m'exprimer, c'est donc tout ce que je suis capable de dire pour ma défense ? Nnnhh ? Est-ce donc tout ce qu'il reste de moi ? Ça me fait mal.
D'un mouvement du bassin, j'arrive à me dégager et, un instant, un quart de seconde, j'en suis fière mais il m'attrape par les épaules et me projette contre le sol, sonnée. Plus aucune velléité de défense. Je souffre, point, je ne suis plus que souffrance. Je voudrais mourir, disparaître, fondre à travers le sol et m'écouler entre les grains de poussière ... disparaître. Mais je n'ai pas droit à cela, je vis, une explosion de sensation en moi, a travers la souffrance, c'est odieux, comment cela est-ce possible ? Ce n'est pas la première fois, j'ai mal, j'ai mal au coeur, comment peut-il faire ça ? Me faire ça ?
- Mmmmhh ma gueuse, c'est fini, mais je vais revenir, bientôt, tiens, mange.
Hébétée, en larmes, je sombre a nouveau dans l'inconscience.
--------
Un songe, un appel, qui m'appelle ?
Je ne comprends pas, ce ne sont pas des mots, mais c'est doux, et fort. Réconfortant.
Je m'éveille, endolorie, mais en paix.
Je songe, les yeux grand ouverts, dans le noir de ma cellule.
Je vivrais ...
Je souffre, mais je vivrais.
--------
Une porte qui s'ouvre, violemment, la porte de ma cellule.
- ILS NE M'ONT PAS ÉCOUTÉ, LES SALAUDS !
Moi, projetée contre un mur par des bras, j'atterris comme un sac sur le sol, brisée, non, entière. Je n'arrive plus à respirer, un pied ? Contre mon ventre, j'ai mal, je suffoque.
- ILS NE M'ONT PAS ÉCOUTÉ.
Un bruit, il s'assied ?
- Je leur ai dit, mais ils n'ont pas voulu m'entendre, ils ont rit !
Un mouvement, une traction soudaine, par les cheveux, ça fait mal.
- ILS ONT RIT DE MOI !
Son haleine me donne envie de vomir. Il me lâche, ma tête heurte le sol ... l'inconscience.
--------
Encore cet appel, je vois quelque chose, une île ... Les landes, ce sont les Landes, le rêve me le souffle.
De doux, cet appel devient fort, insistant, omniprésent. Cet appel me porte, comme des vagues qui traversent mon corps, ce n'est plus un appel, c'est le sang qui coule dans mes veines.
Mon esprit s'éveille, mon corps, comme jamais auparavant. La douleur m'abandonne, pour laisser place à autre chose : une fureur, une fureur immense m'habite, quelque chose de nouveau. Une fureur sans limite empli mes veines.
Qui suis-je ? Je me souviens, Phrite Ap Gadrenn, et JE NE SUIS LE JOUET DE PERSONNE !
Le verrou ! J'entends le verrou qui se déclenche.
Loin de moi la peur, l'angoisse, elles ont laissé place à l'excitation, l'attente du prédateur. Je m'accroupi, prête à bondir, mes muscles frémissent, dans l'attente de l'action.
Un cri, un feulement ? S'échappe de ma gorge. La porte s'ouvre, un trait de lumière, une ombre. Mon agresseur, devenu proie, se dessine dans l'encadrement, une inspiration, une hésitation, il est surpris. Pas moi, je bondi !
- Eh ben ...
Mes jambes telles des ressorts, me projettent à son visage, et mes pouces, tendus, pénètrent dans ses globes oculaires, et chassent ses yeux. Hurlements, ce ne sont pas les miens, je glapis de plaisir. Mon visage, je le sens à la tension de mes muscles, doit avoir une expression démoniaque.
Je suis déjà en train de le mordre, j'ai senti craquer sous mes dents. Un liquide chaud coule sur mon visage, son sang. Il y a des parties de lui qui m'ont fait mal, je m'attache à tout détruire, des mains, des dents, je me saisi d'une pierre et frappe, frappe à le réduire en bouillie.
Cela fait longtemps qu'il ne crie plus.
Un moment plus tard, je me détends, m'assois, et contemple mon oeuvre.
Mes mains sont couvertes de lambeaux de chair, et la peau de mon visage poisseux me tire, du sang qui coagule. Un rire sardonique s'échappe de mes lèvres.
Mes muscles qui, quelques heures plus tôt, auraient été bien incapable de me soulever ont fait preuve, au contraire, d'une force que je ne soupçonnais pas.
Je suis fière ! Du sang partout, des os, des chairs en bouillie. Quelle fureur...
Il ne fera plus jamais souffrir personne.
Les gens ! N'ont-il donc rien que chercher à me détruire ? Ils me le paieront, ILS ME LE PAIERONT TOUS !
Qu'est ce que je faisais ici ? Je n'en sais plus rien, une cabane, un homme, ou ce qu'il en reste. Seule, abandonnée.
Phrite se lave et trouve des vêtements, des vêtements de couleur sombre, un châle, immense. Des bijoux, elle n'en porte pas, elle les trouvera au gré de ses chasses ... à l'homme.
La fureur coule encore dans ses veines, l'appel des Landes bat maintenant éveillée comme en sommeil, et n'aura de cesse qu'elle les rejoigne.
D'autres, loin de l'attendrir, nous attristent profondément.
D'autres histoires encore nous glacent le coeur, serrent nos tripes à nous couper toute envie. Ces histoires, lorsqu'elles nous sont contées, semblent nous toucher si profondément qu'après, nous ne sommes plus le même, marqué par sa noirceur.
Suite à une grande conversation avec Phrite, et à sa demande, je m'aprête donc, le coeur serré, à vous conter ces événements ... son histoire.
Quelqu'un crie, il a l'air de terriblement souffrir. Ça a l'air d'être ici, tout près.
Que ce passe t'il ? Où suis-je ? Comment se fait-il que j'entendes ces cris ?
Je suis en train de dormir ... ? Quelqu'un m'appelle ?
Je me réveille, petit à petit, et ce cri, d'abord lointain, semble se rapprocher. De plus en plus intense, il en finit par être assourdissant. Il me remplit la tête et les oreilles. Il hâte mon réveil, tant l'envie de fuir cette souffrance devient obsédante.
Avec le réveil, des sensations me gagnent, le corps, brisé ... mal partout, j'ai mal, qu'est-ce qui m'arrive ?
Le ... Les ... non, je ne peux pas, c'est horrible, j'ai mal, j'ai mal au coeur !
Ce cri, il doit cesser, mais par les Démons Inférieurs, il sort de ma bouche ... C'est moi qui hurle !
Le cri cesse immédiatement. si seulement la douleur pouvait elle aussi cesser.
Avec le réveil, la conscience de mon corps ... Je sombre dans l'inconscience.
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Un bruit de verrou, une porte, une voix.
- Alors ma gueuse, on roupille ? On pense aux dernières douceurs que je t'ai prodiguées ?
Pas le temps de bouger, de répondre, de réagir, je me sens ballottée, malmenée, une volée de baffes me sort totalement du sommeil, de l'inconscience et me plonge dans l'hébétude, sous le choc.
Ma tête projetée contre le mur, sans précautions. Une douleur, entre les jambes, que me fait-il ?
- Aaarrrhhh, ma gueuse ...
- Nnnhh !
Non, il me, non, je ne peux pas, je n'arrive plus a m'exprimer, c'est donc tout ce que je suis capable de dire pour ma défense ? Nnnhh ? Est-ce donc tout ce qu'il reste de moi ? Ça me fait mal.
D'un mouvement du bassin, j'arrive à me dégager et, un instant, un quart de seconde, j'en suis fière mais il m'attrape par les épaules et me projette contre le sol, sonnée. Plus aucune velléité de défense. Je souffre, point, je ne suis plus que souffrance. Je voudrais mourir, disparaître, fondre à travers le sol et m'écouler entre les grains de poussière ... disparaître. Mais je n'ai pas droit à cela, je vis, une explosion de sensation en moi, a travers la souffrance, c'est odieux, comment cela est-ce possible ? Ce n'est pas la première fois, j'ai mal, j'ai mal au coeur, comment peut-il faire ça ? Me faire ça ?
- Mmmmhh ma gueuse, c'est fini, mais je vais revenir, bientôt, tiens, mange.
Hébétée, en larmes, je sombre a nouveau dans l'inconscience.
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Un songe, un appel, qui m'appelle ?
Je ne comprends pas, ce ne sont pas des mots, mais c'est doux, et fort. Réconfortant.
Je m'éveille, endolorie, mais en paix.
Je songe, les yeux grand ouverts, dans le noir de ma cellule.
Je vivrais ...
Je souffre, mais je vivrais.
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Une porte qui s'ouvre, violemment, la porte de ma cellule.
- ILS NE M'ONT PAS ÉCOUTÉ, LES SALAUDS !
Moi, projetée contre un mur par des bras, j'atterris comme un sac sur le sol, brisée, non, entière. Je n'arrive plus à respirer, un pied ? Contre mon ventre, j'ai mal, je suffoque.
- ILS NE M'ONT PAS ÉCOUTÉ.
Un bruit, il s'assied ?
- Je leur ai dit, mais ils n'ont pas voulu m'entendre, ils ont rit !
Un mouvement, une traction soudaine, par les cheveux, ça fait mal.
- ILS ONT RIT DE MOI !
Son haleine me donne envie de vomir. Il me lâche, ma tête heurte le sol ... l'inconscience.
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Encore cet appel, je vois quelque chose, une île ... Les landes, ce sont les Landes, le rêve me le souffle.
De doux, cet appel devient fort, insistant, omniprésent. Cet appel me porte, comme des vagues qui traversent mon corps, ce n'est plus un appel, c'est le sang qui coule dans mes veines.
Mon esprit s'éveille, mon corps, comme jamais auparavant. La douleur m'abandonne, pour laisser place à autre chose : une fureur, une fureur immense m'habite, quelque chose de nouveau. Une fureur sans limite empli mes veines.
Qui suis-je ? Je me souviens, Phrite Ap Gadrenn, et JE NE SUIS LE JOUET DE PERSONNE !
Le verrou ! J'entends le verrou qui se déclenche.
Loin de moi la peur, l'angoisse, elles ont laissé place à l'excitation, l'attente du prédateur. Je m'accroupi, prête à bondir, mes muscles frémissent, dans l'attente de l'action.
Un cri, un feulement ? S'échappe de ma gorge. La porte s'ouvre, un trait de lumière, une ombre. Mon agresseur, devenu proie, se dessine dans l'encadrement, une inspiration, une hésitation, il est surpris. Pas moi, je bondi !
- Eh ben ...
Mes jambes telles des ressorts, me projettent à son visage, et mes pouces, tendus, pénètrent dans ses globes oculaires, et chassent ses yeux. Hurlements, ce ne sont pas les miens, je glapis de plaisir. Mon visage, je le sens à la tension de mes muscles, doit avoir une expression démoniaque.
Je suis déjà en train de le mordre, j'ai senti craquer sous mes dents. Un liquide chaud coule sur mon visage, son sang. Il y a des parties de lui qui m'ont fait mal, je m'attache à tout détruire, des mains, des dents, je me saisi d'une pierre et frappe, frappe à le réduire en bouillie.
Cela fait longtemps qu'il ne crie plus.
Un moment plus tard, je me détends, m'assois, et contemple mon oeuvre.
Mes mains sont couvertes de lambeaux de chair, et la peau de mon visage poisseux me tire, du sang qui coagule. Un rire sardonique s'échappe de mes lèvres.
Mes muscles qui, quelques heures plus tôt, auraient été bien incapable de me soulever ont fait preuve, au contraire, d'une force que je ne soupçonnais pas.
Je suis fière ! Du sang partout, des os, des chairs en bouillie. Quelle fureur...
Il ne fera plus jamais souffrir personne.
Les gens ! N'ont-il donc rien que chercher à me détruire ? Ils me le paieront, ILS ME LE PAIERONT TOUS !
Qu'est ce que je faisais ici ? Je n'en sais plus rien, une cabane, un homme, ou ce qu'il en reste. Seule, abandonnée.
Phrite se lave et trouve des vêtements, des vêtements de couleur sombre, un châle, immense. Des bijoux, elle n'en porte pas, elle les trouvera au gré de ses chasses ... à l'homme.
La fureur coule encore dans ses veines, l'appel des Landes bat maintenant éveillée comme en sommeil, et n'aura de cesse qu'elle les rejoigne.