J'étais seul maintenant, à marcher à travers le petit sentier, contre la mer, menant au port. Le soleil illuminait mes pas, éclairait mon chemin et provoquait milles lumières étincelantes contre les vagues. Même si j'avais faim, je ne pouvais m'empêcher d'admirer l'œuvre naturelle de l'immensité marine, ne faisant qu'un avec le ciel.
Les mercenaires n'avaient pas lâchés un mot. Contrairement à tous ceux qu'avaient rencontrés mes amis auparavant, ces derniers semblaient des professionnels aguerris du banditisme.
Mardak avait décidé de terminer l'interrogatoire cette fois dans leur citadelle, à l'intérieur des terres, où il serait même possible qu'un de leur compagnons là bas reconnaisse au moins l'un des bandits faits prisonnier. Je devais donc terminer ma route seul. Certes, il ne me restait plus que quelques miles à parcourir, mais pour ainsi dire, je m'étais habitué à la compagnie de ces derniers. Les adieux avaient été bref, mais la simplicité est une qualité. Avant de partir quelques vivres m'avaient été donnés, ainsi que quelques sous.
"Comment peux tu t'imaginer pouvoir voyager sans un sous en poche?" m'avait on demandé.
Ainsi, après quelques tapes sur l'épaule, je me retrouvais en face de la ville portuaire.
Cette ville était entourée de remparts haute de plusieurs mètes, où patrouillaient de nombreux soldats. De ce que je pouvais en voir, cette ville était très moderne pour l'époque : les remparts étaient encadrés de plusieurs tours dominant la côte, ainsi que toute la vallée environnante. Le commerce de cette ville était florissant. On pouvait voir se presser à l'entrée des portes de la ville nombre de commerçants itinérants, ou simples agriculteurs y importer leur marchandise.
Il me fallut près d'une demi heure pour enfin pénétrer l'intérieur de la ville. Il me fallait manger, ou il ne me restera plus qu'à dépérir.
Je m'installai donc dans la première auberge que j'aperçu, et commandai de quoi me sustenter. Les auberges humaines sont particulièrement sales, pour moi il s'agissait d'un fait. Mais la crasse que j'y découvrit me permit d'élargir mon champs de perspective quant à la crasse que l'on pouvait trouver dans un endroit donné. Les verres noirs de suie et de poussière ne m'auraient pas paru aussi dégoutant s'ils n'avaient pas contenus dans leur fond le reste de la boisson du client précédent.
Pourtant, lorsque l'on a faim, ce genre de détail nous parrait insignifiant... L'aubergiste vint donc à moi avec un assiette qui ne m'inspirait rien de bon, plein d'une sauce rougeâtre et de légumes suspects.
C'est donc avec vigueur que j'entamais un repas inoubliable, dans le mauvais sens du terme.
Lorsque j'eu terminé ce repas typiquement humain, je vis un homme entrer dans l'auberge. Il me parraissait extraordinairement vieux, étant donné que nous les elfes vieillissons beaucoup plus lentement. Portant une canne fragile, cet homme était sans aucun doute un rescapé d'un naufrage particulièrement violent.
"Vieux loup de mer ! s'exclama-t-il en tandant le bras à l'aubergiste, ca faisait un moment c'est-ce pas? Tu me croyais mort?! Hahaha! Eh bien sache que les Bowen sont plus coriace que l'océan lui même !"
Ce dernier s'installa en titubant près de moi.
"Tiens? Voilà une créature qu'on ne voit pas souvent héhé ! Longue zoreille dit on chez moi. A ce que je vois tu n'as presque rien mangé... Aubergiste ! Une bière pour ce zoreillard"
Je le regardais d'un air perplexe, ce genre de personnage ne m'inspirant que de l'apréhension et de la méfiance. Pourtant lorsque je posai mon regard sur lui et sur son oeil unique, j'eu le sentiment qu'il avait un bon fond.
"Alors dit moi donc, qu'est ce qu'un zoreillard comme toi fait en dehors de sa forêt?"
Son sourire frelaté n'était composé que de la moitié des dents nécéssaire à un sourire qu'un elfe aurait pu qualifier de beau. Mais doté d'une dent en or, ce marin ne devait pas être aussi miséreux qu'il le paraissait...
"J'ai décidé de partir à l'aventure, loin des elfes, loin de tout ce qui pourrait me rappeler la forêt, la mort en somme... répondis je.
- Eh bien mon jeune ami, tu semble avoir vécu un épisode bien triste... Sache en tout cas que je suis le sous-commandant d'un navire solide et tout ce qu'il y a de plus étanche héhé. C'est des petits gars comme toi dont elle a besoin à son bord! Laurine qu'elle s'appelle. Bon, nous allons en direction de Port Royal, plein de belles fem.. elfettes, et de tout ce dont ton coeur peut rêver ! Si tu veux en être, soi là à huit heure ou nous aurons pris le large moussaillon !"
Sur ce, le vieil homme sorti de l'auberge, me laissant songeur. Le rêve du voyage m'envahissait. Le rêve du soleil se levant sur Laurine, de la lueur rosée qui étreindrait le ciel, la liberté.
En somme, tout ce que j'étais en train de perdre.
[hrp]Ceci est la première partie des aventures de Yoyo avant qu'il n'atteigne Séridia. En gros j'ai pas envi de donner trop de bouleau aux valideurs

Mais si ca plait je rédigerai la seconde partie. J'oubliais, je précise que toutes les aventures et tous les personnages de cette histoire sont fictifs.[/hrp]