Jeux de Nains, jeux de vilains

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Karnok
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Jeux de Nains, jeux de vilains

Message par Karnok »

Un jeune homme aux vêtements de couleur chatoyant et bigarré s'avance vers la foule et commence a déclamer:


Oyez ,Oyez, Damoiselles et Damoiseaux,
Laissez moi, une histoire vous conter.
Celle de Karnok le nain, dit le Sot,
qui fut contraint de partir s'exiler,
Pour éviter qu'au fondement il n'ai chaud
Si son père parvenait à l'attraper.

Au fond de sa mine, Karnok vivait heureux,
Sous la montagne, doucement allait la vie,
Faite de travail, de fêtes et de bières a l'envie,
Mais toujours avec un désir de l'or, impérieux.

Depuis toujours fasciné par le métal doré,
Depuis toujours occupé à l'amasser,
Le Nain n'en finissait pas de creuser
Dans l'espoir d'un nouveau filon à trouver.

Dans tous les couloirs et les grottes,
Armé de sa pioche on le croisait,
Tout le monde riaient de sa marotte,
Qui faisait que jamais il ne s'en séparait.

"On ne sait quand on trouve de l'or",
A tous les moqueurs il répondait,
"Je ne m'en sépare pas même quand je dort"
"Si dans mes songes l'envie de creuser me prenait."

Les Nains aimaient ce compagnon original,
Qui de tout temps était rieur et joyeux,
Faisant toujours montre d'un humour peu banal,
Qui leur faisait venir les larmes aux yeux.

Mais tout changea un jour, de bon matin,
Revenant de la taverne de Golid le Vieux,
Dans les pierres qui bordaient le chemin,
Il entrevit un scintillement lumineux.

Enivré de bon vin et de bière,
Il cru reconnaître de l'or,
Il creusa alors dans la pierre,
Ne ménageant pas ces efforts.

Il travailla tant et si bien,
Que sur lui s'écroula la paroi,
Et il se retrouva si malin,
Que aussitôt il en resta coi.

A tous les Nains, trois jours il fallut,
Pour de sous cette roche,enfin le dégager.
Une fois libre, la plaisanterie lui plût,
Mais personne d'autre n'eut envie de rigoler.

Par sa bêtise un étage s'était écrouler,
La réserve du vieux Golid avait disparu,
Tous les tonneaux de bière irrémédiablement brisés,
Il faudrait une année avant d'en remettre en fût.

Le père de Karnok par la honte accablé,
Condamna séant son fils a l'exil,
Dans le centre des Landes tu iras erré,
Et n'en reviendra que plus sage et docile.

Dés lors "Le Sot" comme sobriquet il gagna,
Car de sa cupidité découla sa bêtise,
Mais gardez vous de l'appelé comme cela,
Car sa rage tous les jours il aiguise.


Le jeune conteur passa alors dans la foule en quête de quelque pièces en échange de sa bonne histoire, mais déjà tout le monde s'éloignait et il se retrouva, sans le sou, seul au milieu de la place. C'est alors qu'il remarqua un Nain a la barbe rousse qui émergea de l'ombre, l'air ombrageux et tenant fermement une lourde pioche dans la main...
Depuis l'on se demande encore ce qu'il est advenu du jeune conteur et plus jamais personne n'eut le désir de raconter cette histoire en public.

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