Journal de Nivôse - Deuxième entrée
Quand je suis arrivé au pays des Landes éternelles, j’étais assuré d’en connaître la langue grâce aux patientes leçons de Loutre, une vénérable naine qui avait longtemps errer en ce pays dans sa prime jeunesse.
Nanti de ce précieux bagage, je ne pensais pas avoir de problèmes de compréhension et parvenir à me faire entendre assez facilement… mais que nenni ! les landais usent et abusent d’un patois des plus surprenants.
Je note ici quelques-unes de leurs expressions les plus courantes :
po, EVE, train, abm, popo (différent de po), tit, et j’en passe …
Certaines conversations sont des plus curieuses, voir affolantes, et souvent leur sens échappe complétement à mon entendement …
Que répondre à un énergumène en armure vous brandissant une épée sous le nez et vociférant : viens faire un train, viens faire un train, allez ! viens faire un train !! ???
Quel était donc ce mystérieux train que je ne voyais jamais nulle part et ce, où que me porte mes pas, mais dont tout le monde parlait avec ce qui me paraissait beaucoup d’enthousiasme ?
Me demandais-t-on de venir en construire un ? de le prendre pour faire un voyage ? en quoi une épée était-elle nécessaire pour faire un train ?? ce n’était pas très rassurant donc je déclinais poliment ces biens curieuses invitations, jusqu'à ce que enfin, le mystère soit éclairci… à mon plus grand soulagement…
Il s’agissait de pratiquer un entraînement aux armes… j’avoue avoir été un peu déçu tout de même… un train aurait été bien pratique et soulagerait grandement mes pauvres jambes rompues par les rudes chemins landais… je n’ai jamais autant marché… que la surface est grande… et je suis toujours perdu…
Un guide pratique du patois local serait des plus utile aux jeunes aventuriers…. et un train aussi :p
Journal de Nivose - Deuxième entrée
Note pour mémoire
Note pour mémoire
Ne pas oublier d'enlever ma pioche de mon sac avant d'aller à l'entrainement....
Ne pas oublier d'enlever ma pioche de mon sac avant d'aller à l'entrainement....
Journal de Nivose - Troisième entrée
Journal de Nivôse - Troisième entrée
Les landes éternelles sont pour moi l’objet d’un constant étonnement. Non seulement pour la richesse de sa faune et de sa flore -même si je trouve fort curieux qu’ils n’y ai aucune plante aromatique, tel le thym ou le laurier pourtant si commun en d’autres contrées- mais aussi par la diversité des peuples qui l’habitent.
J'avoue être bien en peine pour faire la différence entre les différentes races… Tous sont grands, très grands, bien plus grand que moi… sauf les kultars, qui, je viens de le découvrir, sont les plus petits en taille de tous les peuples landais… leur puissance spirituelle est, dis-ton, sans commune mesure avec leur petitesse…
En définitive, les nains sont assez peu nombreux (sans parler des naines qui sont d’une triste rareté)… pourtant les mines et les caves abondent et sont toutes plus intéressantes, fascinantes, passionnantes, les unes que les autres. Certaines sont dans un état d’abandon navrant, cela me serre le cœur… oui il y aurait du travail utile pour de nombreux nains en Séridia.
J’ai même visité une mine qui avait des escaliers !! ce qui prouve bien que ce n’est pas une mine naine… quel mauvais goût d’installer des escaliers dans une mine… aucun nain de bon sens ne ferait une chose pareille… des escaliers, quelle hérésie…
Explorer les entrailles de Séridia reste mon grand plaisir, même si j’ai bien peu le loisir de m’y livrer car je suis très occupé ….
Croisé Craquelune ce matin….
Je suis vivement impressionné par les femmes landaises. Quel que soit leur race, ce sont toutes de remarquables personnes, aussi belles que féroces… des roses aux épines de métal… leur intrépidité, leur détermination, leur bravoure m’apparaît chaque jour davantage… jamais je n’ai connu de femmes pareilles à celles-ci… Rosee la guérisseuse, la fière Panatella, la spirituelle Craquelune, la sage Zouille, Minoa la généreuse, l’astucieuse Poulpow, l’imprévisible Elfy …
J’éprouve un profond respect pour elles toutes.
Les hommes landais apprécient-ils leur chance ? J’en doute, parfois… Il est vrai, à leur décharge, que ce sont des cœurs bien difficiles à gagner…
Il est temps d’aller chasser quelques peaux….
Je suis devenu maintenant assez efficace dans la chasse à la peau… une fois par jour j’y consacre une petite heure… faucher un loup d’un coup de pied est assez satisfaisant en soit, mais pas autant que l’idée qu’avec sa dépouille je pourrais confectionner un vêtement fort utile…
Les landes éternelles sont pour moi l’objet d’un constant étonnement. Non seulement pour la richesse de sa faune et de sa flore -même si je trouve fort curieux qu’ils n’y ai aucune plante aromatique, tel le thym ou le laurier pourtant si commun en d’autres contrées- mais aussi par la diversité des peuples qui l’habitent.
J'avoue être bien en peine pour faire la différence entre les différentes races… Tous sont grands, très grands, bien plus grand que moi… sauf les kultars, qui, je viens de le découvrir, sont les plus petits en taille de tous les peuples landais… leur puissance spirituelle est, dis-ton, sans commune mesure avec leur petitesse…
En définitive, les nains sont assez peu nombreux (sans parler des naines qui sont d’une triste rareté)… pourtant les mines et les caves abondent et sont toutes plus intéressantes, fascinantes, passionnantes, les unes que les autres. Certaines sont dans un état d’abandon navrant, cela me serre le cœur… oui il y aurait du travail utile pour de nombreux nains en Séridia.
J’ai même visité une mine qui avait des escaliers !! ce qui prouve bien que ce n’est pas une mine naine… quel mauvais goût d’installer des escaliers dans une mine… aucun nain de bon sens ne ferait une chose pareille… des escaliers, quelle hérésie…
Explorer les entrailles de Séridia reste mon grand plaisir, même si j’ai bien peu le loisir de m’y livrer car je suis très occupé ….
Croisé Craquelune ce matin….
Je suis vivement impressionné par les femmes landaises. Quel que soit leur race, ce sont toutes de remarquables personnes, aussi belles que féroces… des roses aux épines de métal… leur intrépidité, leur détermination, leur bravoure m’apparaît chaque jour davantage… jamais je n’ai connu de femmes pareilles à celles-ci… Rosee la guérisseuse, la fière Panatella, la spirituelle Craquelune, la sage Zouille, Minoa la généreuse, l’astucieuse Poulpow, l’imprévisible Elfy …
J’éprouve un profond respect pour elles toutes.
Les hommes landais apprécient-ils leur chance ? J’en doute, parfois… Il est vrai, à leur décharge, que ce sont des cœurs bien difficiles à gagner…
Il est temps d’aller chasser quelques peaux….
Je suis devenu maintenant assez efficace dans la chasse à la peau… une fois par jour j’y consacre une petite heure… faucher un loup d’un coup de pied est assez satisfaisant en soit, mais pas autant que l’idée qu’avec sa dépouille je pourrais confectionner un vêtement fort utile…
Réflexions
Construction
Je ne savais pas pourquoi j’avais accepter si rapidement d’apporter ma modeste contribution au grand projet de construction du peuple nain.
Cette acceptation a jaillit en moi, irrépressible et immédiate.
C'est pourtant une lourde charge pour moi… beaucoup de travail beaucoup de souci… cependant je suis pleinement en accord avec cette décision si peu réfléchie… elle est juste et bonne je le sais, je le sens, du fond de mon coeur.
J’ai réfléchi depuis… longuement… pour ordonnancer mes idées et enfin comprendre ce qui avait motiver pareille décision.
J’aime construire. J’aime créer. J’aime contribuer, j’aime aider. Cela me rend heureux… si heureux.
Je n’aime pas la guerre. La bataille, les combats… destruction, douleur, désolation, mort… pas de création là dedans… pas de bonheur… cela n’apporte rien… cela ne contribue pas… cela ne rends pas heureux…
Le seul ennemi véritable c’est le Pays. Les Landes sont l’Ennemi j’en ai la certitude.
Landes Eternelles mon Ennemi… et celui de tout les autres peuples.
Nous sommes tous frères devant un ennemi commun… nos destins sont liés, indissolubles.
Participer à la création de la cité naine c’est créer et c’est, aussi, contribuer à quelque chose de plus grand que moi.
C’est aider tout un peuple, mon peuple, les nains, mais aussi c’est aider tous les autres peuples et c’est aussi aider tout le pays… car ce qui améliore un améliore tous… c’est d’une telle évidence…
Jamais je ne pourrai haïr, détester ou mépriser les autres peuples landais.
Cela m’est impossible… quand je rencontre une autre personne je suis émerveillé qu’elle soit autre et vivante et différente.
J’apprécie cela comme le meilleur des vins, le plus doux parfum de la plus belle des roses, le plus doux baiser de la plus belle des femmes…
Que les autres existent et qu’ils soient différents m’est aussi indispensable que créer et que respirer… sans doute plus encore.
Créatures, création et créateur…
oui.... de tout mon cœur
Je ne savais pas pourquoi j’avais accepter si rapidement d’apporter ma modeste contribution au grand projet de construction du peuple nain.
Cette acceptation a jaillit en moi, irrépressible et immédiate.
C'est pourtant une lourde charge pour moi… beaucoup de travail beaucoup de souci… cependant je suis pleinement en accord avec cette décision si peu réfléchie… elle est juste et bonne je le sais, je le sens, du fond de mon coeur.
J’ai réfléchi depuis… longuement… pour ordonnancer mes idées et enfin comprendre ce qui avait motiver pareille décision.
J’aime construire. J’aime créer. J’aime contribuer, j’aime aider. Cela me rend heureux… si heureux.
Je n’aime pas la guerre. La bataille, les combats… destruction, douleur, désolation, mort… pas de création là dedans… pas de bonheur… cela n’apporte rien… cela ne contribue pas… cela ne rends pas heureux…
Le seul ennemi véritable c’est le Pays. Les Landes sont l’Ennemi j’en ai la certitude.
Landes Eternelles mon Ennemi… et celui de tout les autres peuples.
Nous sommes tous frères devant un ennemi commun… nos destins sont liés, indissolubles.
Participer à la création de la cité naine c’est créer et c’est, aussi, contribuer à quelque chose de plus grand que moi.
C’est aider tout un peuple, mon peuple, les nains, mais aussi c’est aider tous les autres peuples et c’est aussi aider tout le pays… car ce qui améliore un améliore tous… c’est d’une telle évidence…
Jamais je ne pourrai haïr, détester ou mépriser les autres peuples landais.
Cela m’est impossible… quand je rencontre une autre personne je suis émerveillé qu’elle soit autre et vivante et différente.
J’apprécie cela comme le meilleur des vins, le plus doux parfum de la plus belle des roses, le plus doux baiser de la plus belle des femmes…
Que les autres existent et qu’ils soient différents m’est aussi indispensable que créer et que respirer… sans doute plus encore.
Créatures, création et créateur…
oui.... de tout mon cœur
Note de marge
Note griffonnée à la hâte, dans la marge de droite
Pourvu qu’on découvre une belle mine quand on creusera les fondations !!
Pourvu qu’on découvre une belle mine quand on creusera les fondations !!
L' Appel de la Terre
L'Appel
J’ai le sentiment que les mines m’appellent à elles, qu’elles veulent que je les découvrent… parfois, je n’ai même pas besoin de les chercher… je me perds et elles me retrouvent…
Avant-hier encore je marchais en surface sans penser plus à rien, échantillonnant les fleurs que je rencontrais.
Lys tigrés, derrière le rocher en forme de rat…
Non loin, timides belladones au pied d’un fourré bleu…
Là, discrets chrysanthèmes au tournant du sentier…
Une peau rousse : deux coups de pieds, rapide déhoussage...
Merci pour ta fourrure j’en aurai grand soin et bon usage.
Soudain je lève les yeux, l’attention attirée par un flamboyant buisson de flammes rouges, et là, devant moi, l’entrée d’une mine… elle me souriait, sombre et mystérieuse, me lançant une si séduisante invitation...
Je l’ai visité, comment résister ?
titane !!… zigzaguer entre les monstres, surtout ne pas leur marcher sur les pieds …
séridium, très jolie pierre que pourrais-je bien en faire …
quel désordre dans cette mine, des os sans propriétaire partout jonchent le sol… consternant…
on ne devrait pas laisser des monstres traîner comme ça… ça n’est pas bon pour la santé.
Et hier encore. J'étais parti en surface pour aller acheter un livre.
Sur le chemin retour, je cheminait tout en lisant, je trébuche… devant moi béait obligeamment l’entrée d’une mine souterraine… j’ai répondu à son invitation comment résister ?
Ossements brillants, lave incandescente, araignées géantes, serpents …
je rêve, des émeraudes… j'en ai le souffle coupé...
et du fer, de bonne qualité…
obsidienne ? j’en avais entendu parler mais je n’en jamais vu…
orcquesement mal famée… grand besoin d’un coup de balai.
Ayant ma pioche dans mon sac, j’ai donc pu échantillonné un peu de tout… je ne me lasse pas de regarder les si belles émeraudes qui ensoleille mon sac… que vais-je pouvoir en faire ?? je pense trouver assez vite.
Les autres nains ressentent-ils cet appel ?… trébuchent-ils dans des mines régulièrement ?
je ne sais.... je l’espère pour eux…
j’aime bien cela… cela me plait beaucoup… c’est bien pratique… cela me plait vraiment beaucoup...
et j’aimerai croire que ça m’arrivera tous les jours.
J’ai le sentiment que les mines m’appellent à elles, qu’elles veulent que je les découvrent… parfois, je n’ai même pas besoin de les chercher… je me perds et elles me retrouvent…
Avant-hier encore je marchais en surface sans penser plus à rien, échantillonnant les fleurs que je rencontrais.
Lys tigrés, derrière le rocher en forme de rat…
Non loin, timides belladones au pied d’un fourré bleu…
Là, discrets chrysanthèmes au tournant du sentier…
Une peau rousse : deux coups de pieds, rapide déhoussage...
Merci pour ta fourrure j’en aurai grand soin et bon usage.
Soudain je lève les yeux, l’attention attirée par un flamboyant buisson de flammes rouges, et là, devant moi, l’entrée d’une mine… elle me souriait, sombre et mystérieuse, me lançant une si séduisante invitation...
Je l’ai visité, comment résister ?
titane !!… zigzaguer entre les monstres, surtout ne pas leur marcher sur les pieds …
séridium, très jolie pierre que pourrais-je bien en faire …
quel désordre dans cette mine, des os sans propriétaire partout jonchent le sol… consternant…
on ne devrait pas laisser des monstres traîner comme ça… ça n’est pas bon pour la santé.
Et hier encore. J'étais parti en surface pour aller acheter un livre.
Sur le chemin retour, je cheminait tout en lisant, je trébuche… devant moi béait obligeamment l’entrée d’une mine souterraine… j’ai répondu à son invitation comment résister ?
Ossements brillants, lave incandescente, araignées géantes, serpents …
je rêve, des émeraudes… j'en ai le souffle coupé...
et du fer, de bonne qualité…
obsidienne ? j’en avais entendu parler mais je n’en jamais vu…
orcquesement mal famée… grand besoin d’un coup de balai.
Ayant ma pioche dans mon sac, j’ai donc pu échantillonné un peu de tout… je ne me lasse pas de regarder les si belles émeraudes qui ensoleille mon sac… que vais-je pouvoir en faire ?? je pense trouver assez vite.
Les autres nains ressentent-ils cet appel ?… trébuchent-ils dans des mines régulièrement ?
je ne sais.... je l’espère pour eux…
j’aime bien cela… cela me plait beaucoup… c’est bien pratique… cela me plait vraiment beaucoup...
et j’aimerai croire que ça m’arrivera tous les jours.
La lettre
Dans un sac laissé à l’abandon, une pioche, une rose rouge flétrie et une lettre froissée par une main rageuse :
De Dame Noséane Ursa Boréal
A Nivôse Boréal, fils bien-aimé
Mon fils,
N’as-tu donc rien appris de moi ? Pourquoi donc toujours faut-il que tu fasses mon chagrin ? Après ton erreur de jeunesse avec cette Nivéal, j’espérais enfin que tu t’étais assagi… mais que nenni ! Une fois encore voilà que tu renies nos traditions, passant outre tes devoirs envers ta mère, ta famille et ton peuple !
Vraiment, Mon Fils, tu places tes amours en de bien étranges personnes ! La seule femme qui convienne à un nain est une femme naine ! et certainement pas cette étrangère à la peau verte ou bleue, que sais-je et qu’importe ! Elle n’est pas naine !
Ton comportement, ta frivolité par trop humaine, tes passions indécentes que se soient pour les fleurs, les livres, ou les … créatures !! sont une honte constante pour moi. Tu apportes le déshonneur à notre famille, à notre rang, à notre sang et à notre peuple.
Pourquoi donc t’ai-je mis au monde ? qu’ai-je donc fait pour mériter pareil calvaire ? Ou donc me suis-je trompée dans ton éducation ? Quelle est donc cette malédiction sur notre famille ?
Ah tu me tue, tu me tue !
Mon fils, si tu épouses cette … chose, je te renie. Non seulement je te renierai, mais aussi je te retirai le nom de ton père, Boréal, ce qui fera de toi un fils de personne, puis je ferai rayer des Listes Naines le nom que je t’ai donné, puis je prononcerai le serment solennel du Maudissement, et enfin ! je ne t’adresserais plus jamais la parole, jamais ! Je te rejetterai hors de mon cœur comme on arrache une mauvaise herbe…
Tu ne seras plus mon fils, tu ne seras plus de le fils de personne, et tu ne seras plus un nain…
Sur la tombe de mon époux, je ferai tout cela et plus encore, Nivôse, bien plus encore…
N’oublie pas que j’ai tout pouvoir sur une certaine jeune fille hors sang…
Reviens en ton pays, épouse la noble Névé, ta fiancée par moi choisie selon nos traditions ancestrales, et renonce à toutes ses indécentes excentricités peu digne de ton sang.
Je t’aime mon fils, ne me contraint pas à cela, je t’en supplie. Reviens–moi, reviens à ton peuple.
Noséane Ursa Boréal.
Monts Neigeux, le 5 Brumaire, année Or
De Dame Noséane Ursa Boréal
A Nivôse Boréal, fils bien-aimé
Mon fils,
N’as-tu donc rien appris de moi ? Pourquoi donc toujours faut-il que tu fasses mon chagrin ? Après ton erreur de jeunesse avec cette Nivéal, j’espérais enfin que tu t’étais assagi… mais que nenni ! Une fois encore voilà que tu renies nos traditions, passant outre tes devoirs envers ta mère, ta famille et ton peuple !
Vraiment, Mon Fils, tu places tes amours en de bien étranges personnes ! La seule femme qui convienne à un nain est une femme naine ! et certainement pas cette étrangère à la peau verte ou bleue, que sais-je et qu’importe ! Elle n’est pas naine !
Ton comportement, ta frivolité par trop humaine, tes passions indécentes que se soient pour les fleurs, les livres, ou les … créatures !! sont une honte constante pour moi. Tu apportes le déshonneur à notre famille, à notre rang, à notre sang et à notre peuple.
Pourquoi donc t’ai-je mis au monde ? qu’ai-je donc fait pour mériter pareil calvaire ? Ou donc me suis-je trompée dans ton éducation ? Quelle est donc cette malédiction sur notre famille ?
Ah tu me tue, tu me tue !
Mon fils, si tu épouses cette … chose, je te renie. Non seulement je te renierai, mais aussi je te retirai le nom de ton père, Boréal, ce qui fera de toi un fils de personne, puis je ferai rayer des Listes Naines le nom que je t’ai donné, puis je prononcerai le serment solennel du Maudissement, et enfin ! je ne t’adresserais plus jamais la parole, jamais ! Je te rejetterai hors de mon cœur comme on arrache une mauvaise herbe…
Tu ne seras plus mon fils, tu ne seras plus de le fils de personne, et tu ne seras plus un nain…
Sur la tombe de mon époux, je ferai tout cela et plus encore, Nivôse, bien plus encore…
N’oublie pas que j’ai tout pouvoir sur une certaine jeune fille hors sang…
Reviens en ton pays, épouse la noble Névé, ta fiancée par moi choisie selon nos traditions ancestrales, et renonce à toutes ses indécentes excentricités peu digne de ton sang.
Je t’aime mon fils, ne me contraint pas à cela, je t’en supplie. Reviens–moi, reviens à ton peuple.
Noséane Ursa Boréal.
Monts Neigeux, le 5 Brumaire, année Or