Solaris

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Solaris
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Solaris

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Prénom: Solaris
nom: inconnu
age: inconnu
peuple: elfes noirs

Mon histoire:

Sommaire:

Chapitre I: Les origines enfin dévoilées.
Chapitre II: La fin d'une vie.
Chapitre III: Départ pour les Landes (ou l'exil)
Chapitre IV: Les débuts d'un nouvel arrivant.
Chapitre V: Obstacles
Chapitre VI: Cauchemars




Note: A partir du chapitre 6, le récit passe à la troisième personne. Solaris a fini de se présenter. Son récit de son arrivée dans les Landes est terminé.
Place à ce qui lui est arrivé par la suite.

Note2: Le récit à au moins 1 an de retard par rapport à ce qui s'est passé in-game.

Note du 01/10/2008: quelques modifications de tournures de phrases et correction de fautes d'orthographes.
Dernière modification par Solaris le 01 oct. 2008, 19:31, modifié 10 fois.

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Solaris
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I/

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours ressenti cette solitude. Bien qu’elle ne m’ait jamais personnellement dérangé, elle m’a toujours déservi Le contact avec les autres me dégoutait profondément. Peut-être est-ce la raison pour laquelle, même en concentrant tout mon effort pour faire semblant de paraitre aux autres sympathiques, j’avais toujours cette forte envie de trancher la tête de mes interlocuteurs.

C’est peut-être pour cela que mon père, ayant remarqué mon exaspération, me gardait chez lui. Ou peut-être était-ce parce que j’étais différent des autres ? Il est vrai que ce n’est pas facile pour un elfe ayant la peau noir de vivre parmi les hauts elfes.
Seul mon père m’acceptait comme j’étais. Bien qu’étant un haut elfe lui aussi, il m’avait recueilli, contre l’avis de tous et s’était occupé de moi. Mais il fût bien le seul.

Malgré tout l’amour qu’il essaya de m’apporter, je ne m’habituai jamais à cette vie. C’était comme si je vivais dans un autre monde que tout mon être essayais désespérément de quitter.

J’entamais donc des recherches sur mes origines. Il ne faisait aucun doute que le monde que je tentais de rejoindre était celui de mes semblables, mais la région dans laquelle je me trouvais ne comptait que des hauts elfes. Et il ne m’était jamais parvenu à l’oreille une quelconque information sur l’existence d’une communauté d’elfes noirs dans les environs.
Pourtant je venais bien de quelque part.

Mes premières recherches furent des échecs, et père, ayant compris le but de mes projets, m’interdit de m’approcher de quelconques livres d’histoires. Lorsque je lui demandais pourquoi il m’empêchait de connaitre la vérité, il me répondait ceci :


« Solaris, mon fils, tu es encore jeune, et tu as toute la vie devant toi. Bien que tu ne le comprennes pas encore, sache qu’un jour tu sauras qu’il y a certaines vérités, certains secrets qui ne doivent pas être révélés. Et quoique tu puisses t’imaginer, je t’assure que mon amour pour toi est sincère. Si je t’interdis de poursuivre tes recherches, c’est simplement pour te protéger. »

Bien que je lui affirmais haut et fort que rien ne pouvait m’atteindre, lorsque je lui demandais de quoi il voulait tant me protéger, il me disait ceci :

« Solaris, mon fils, je sais que tu es fort et que tu ne te laisse pas influencer par ce qui t’es extérieurs. Lorsque je dis vouloir te protéger, c’est de toi-même. Je l’ai remarqué, et tu le sais aussi, il y a quelque chose qui dort au fond de toi, et bien que je ne sache pas ce que c’est, je te l’assure, il vaut mieux que ça reste endormi »

J’avais le sentiment de savoir de quoi il parlait, pourtant, mon envie de savoir était trop forte. J’étais résolu.
Je continuais donc mes recherches, en secret. Je finis un jour par tomber sur un livre qui racontait l’histoire d’un regroupement d’elfes noirs qui avaient longtemps vécu dans les environs. J’appris, qu’après avoir longtemps résistés aux lois des hauts elfes, ils avaient une nuit tentés de « se rebeller » contre leur autorité. Leur « complot » ayant échoué, il avait été repoussés, puis massacrés, jusqu’au dernier.

Excité par ma découverte, je lisais passage par passage ce livre qui m’indiquait ce qui était arrivé à ma famille. Quelle fut ma surprise lorsque je découvris qu’un de ces passages parlait de moi.

La vérité m’apparu enfin. Mes vrais parents avaient été massacrés durant ce carnage. Ils avaient été tués… par celui qui m’avait élevé. De sa propre main, il les avait massacrés. C’était donc cela le fameux secret… .
Dernière modification par Solaris le 01 oct. 2008, 19:11, modifié 3 fois.

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II/

Je ne sais pas combien de temps il s’écoula. Lorsque je me réveillais, j’étais couvert de sang. Les corps de plusieurs elfes gisaient autour de moi. J’étais complètement déboussolé. Il me fallut un peu de temps pour retrouver mes esprits. Tout était calme, il n’y avait plus un bruit. J’étais bien chez moi, pourtant, j’avais l’impression que tout avait changée. Je passais les mains sur mon visage plusieurs fois et regardait tout à tour les corps tranchés à l’épée. On aurait dis qu’une bête était passée par là.
Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour reconnaitre celui de mon père, bien que ce fut le corps qui se trouvait être le plus mutilé.
En remarquant la façon dont était réparties puis tournées les tâches de sang sur moi, je compris aussi que celui qui était à l’origine de ce massacre n’était autre que moi.

Cette idée me sembla normale. Ce que j’avais découvert ne pouvait m’amener qu’à cet acte. Pourtant, tuer mon père, de cette façon…, je trouvais cela cruel. C’était sûrement de cela que mon père voulait me protéger. Mais en y repensant, peut-être était-ce cela ma vraie nature ? Peut-être qu’enfin j’avais été moi-même ? Je n’avais pas été contraint de faire semblant ? Ma véritable nature s’était exprimée… et je ne ressentais ni remord ni peine.

Je fût brusquement interrompu dans mes pensées. Des cris provenaient de l’extérieur. Ainsi je m’étais aussi laissé aller dans les endroits découverts ? Peu malin de ma part. Il me faudrait courir un peu plus vite. En effet je ne pouvais plus rester ici. La sentence serait immédiate et ne ferait aucun doute. Un elfe noir au milieu de cadavres de hauts elfes, si je n’étais pas exécuté sur place, ce serait un miracle.

Je décidai donc de prendre les jambes à mon cou. Même si je n’aime pas ça, c’était la chose la plus intelligente à faire. Maintenant que j’avais découvert ce que j’étais, je ne pouvais pas mourir maintenant. Il me restait beaucoup trop de choses à faire, et à découvrir.

Je connaissais l’endroit par cœur et je quittai facilement la région, pour ne plus jamais y revenir. Mais soudain, un problème me traversa l’esprit : Où allez ?
C’est bien beau de courir, mais lorsqu’on ne sait pas vers où, on finit par rentrer dans un mur.

Alors, une idée me vint. Lors de mes recherches, j’avais lu qu’il existait une terre où il était possible de prendre un nouveau départ. Une terre dangereuse, uniquement pour les aventuriers les plus endurci. Il ne me fallut pas longtemps pour me décider. J’étais trop connu ici pour rester, il valait mieux prendre le large, et le plus vite possible. Je décidais donc de tirer définitivement un trait sur mon passé. A partir de maintenant, je serais Solaris, juste un aventurier sans histoire parti à la conquête des Landes. Peut-être trouverais-je là-bas ce que e n’ai pas pu trouver dans ces contrées.
Dernière modification par Solaris le 01 oct. 2008, 19:13, modifié 1 fois.

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III/

Quelques jours plus tard, j’embarquai sur un petit navire qui faisait voile vers Séridia, une île des Landes où se trouve le point de départ de tous les aventuriers qui osent les défier. Je m’étais un peu renseigné avant de me décider, les conditions du défi que représentaient ces terres étaient énormes d’après ce que j’avais pu comprendre en interrogeant plusieurs personnes qui se trouvaient au port. En résumé, on perdait tout pour un monde complètement inconnu. Mais à chacune de mes hésitations, le visage mutilé de mon père me revenait en mémoire. Et la seule idée de savoir que j’étais activement recherché pour meurtre dans la région où j’avais grandi me renvoyait directement à mes premières intentions : partir loin d’ici.

Je décidais donc de m’en aller. Je me trouvais maintenant sur ce bateau miteux qui se dirigeait péniblement vers l’endroit nommé « Ile du Trépont ».

Un temps infini s’écoula. Lorsque l’on m’annonça que l’Ile était en vu, je ne pu m’empêcher de sourire… sourire ? Voilà un comportement que l’on ne retrouvait que rarement chez moi.

Aussitôt arriver, je me mis en action. Je me devais d’être discret, et donc de nouveau faire semblant. C’était en tout cas, la chose la plus sage à faire pour l’instant, en attendant mon heure. Mais décidément, mon accueil se voulait être un peu plus rugueux qu’une simple marche. Comme-ci les Landes voulaient me montrer qu’il ne serait pas aussi facile de s’y implanter.
Une violente pluie s’abattit sur l’Ile du Trépont qui pourtant se voulait être la zone la plus pacifiée et la moins dangereuse des Landes. La moins dangereuse ? Pure euphémisme ! Quelques heures à peine après mon débarquement, affamé comme jamais auparavant, je m’étais mis en tête de manger le premier lapin que j’avais croisé. Durant toute la traversée je m’étais contenté de poissons, si bien que j’en étais dégoûté. Malgré la pluie incessante, la chasse était belle et bien ouverte. Mais quelle fut ma surprise lorsque, pensant surprendre le lapin par derrière, je tombais nez à nez avec un cerf, qui prit de panique, se sentant agressé par la petite épée que j’avais trouvé abandonné quelques temps auparavant, me chargea violement. Si bien qu’en retombant, ma tête heurta quelques choses d’assez dur pour envoyer un ours dans les limbes sur le coup.

Je me réveillai quelques heures plus tard, c’est du moins ce qu’il me semblait étant donné la position du Soleil, et le fait que la pluie s’était arrêté. Affamé, je me dirigeais vers ce que je pensais être une taverne, tout cela avec un horrible mal de tête.

Mon premier jour dans les Landes ne s’était pas si bien passé que ça. Et étrangement, j’étais pratiquement persuadé que ce ne serait pas le dernier.
Mais trêve de lamentations et de plaintes. Mon but était tout autre, et je me mis rapidement au travail. J’avais entendu dire qu’en dehors de Trépont, des créatures plus puissantes que des cerfs rôdaient et tuaient sans distinctions. Il me fallait donc m’entrainer et m’équiper. Mais avant cela, il me fallait gagner de l’argent. C’est pour cela, que moi, Solaris, me retrouvait aux champs de légumes à extraire des potirons en échange de quelques piécettes.

Je n’avais à présent plus qu’une seule envie… quitter cette maudite île, et le plus vite possible !

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IV/

Après avoir amassé une somme assez conséquente, je pris le premier bateau de l’aurore pour la Cité de la Rive. Etrangement, au fur et à mesure que je quittais les rives de cette île, je ressentais un grand pouvoir me geler les entrailles. Une force mystérieuse, pleine de colère et de haine déversait toute sa malveillance sur moi. Mais j’en avais trop enduré pour en arriver là. Rien ne me ferait reculer.
J’avais en tête d’aller directement visiter cet immense palais de Fingel dont on m’avait parlé à Trépont.
Le voyage fut un peu plus long que prévu. Traverser la forêt qui séparait Tarsengaard de la Cité de la Rive ne fut pas une mince affaire. J’avais entendu dire que des monstres rôdaient le soir dans les parages. Raison pour laquelle, j’étais parti aussi tôt.
Je me perdis dans ce qui s’appelle les ruines d’Eldorion, tout se ressemblait là-bas.
Lorsque j’arrivais au palais de Fingel, j’étais épuisé, et la nuit tombait déjà. Je décidais de passer la nuit là-bas. Le lendemain, avide de connaissances, je me dirigeais vers ce qu’on m’avait dit être, la plus grande bibliothèque des Landes. Bibliothèque où je restais quelques jours à consulter un maximum d’ouvrages qui me permettraient de me déplacer dans les Landes plus facilement.

Cette bibliothèque était vraiment immense, je partis sans en avoir consulté la moitié. Il était impossible de tous lire en si peu de temps. Je n’avais parcouru que les ouvrages qui me semblaient être les plus importants.

J’en profitai, avant de partir, pour m’acheter quelques runes… histoire de voir ce que cela pouvait donner si je m’exerçais à la magie.
J’avais maintenant beaucoup plus d’informations, et ce que j’avais découvert était vraiment intéressant. J’avais appris qu’une communauté d’elfes noirs s’était implantée ici.
Mais avant de partir à leur recherche, il me faudrait être un peu plus fort.

Pendant quelques mois donc, je partageais ma vie entre combats, magie et champs de légumes. Tout cela en restant le plus discret possible. Pour cela, je me fondais dans la masse. J’acceptais d’aider toujours à contrecœur, j’acceptais même de soigner, aussi à contrecœur. Au final, une image même sympathique circulait de moi. On me saluait gentiment, on me demandait de garder des sacs, de soigner.

Je ne sais vraiment pas si je supporterais cela encore longtemps. Ma patience commence à s’essouffler. Il faut absolument que les choses aillent plus vite. Même si pour cela, je dois provoquer les événements moi-même. Mais sur Séridia, je n’avais rien trouvé. Il me faudrait donc aller explorer la deuxième grande île : Irilion. Il ne me manquait plus qu’à trouver une embarcation pour y aller… .
Dernière modification par Solaris le 01 sept. 2007, 15:50, modifié 1 fois.

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V/

La lutte continuait ainsi que les recherches. Celles-ci étaient un peu plus longues que prévu, à croire qu’aucune embarcation vers Irilion n’existait.

Quant à la lutte, et bien, elle se faisait de plus en plus dure. Les défis imposés par les Landes étaient de plus en plus difficiles. Et comme si cela ne suffisait pas, les « aventuriers » se mettaient aussi à me mettre des bâtons dans les roues. En effet, je pensais que les animaux et autres monstres locaux étaient les habitants les plus dangereux des Landes. Bien naïf je suis, car ces terres sont peuplées de pillards et d’assassins en tout genre. A cause de ces individus, certains coins de Séridia, sont si dangereux, qu’y rester plus de quelques minutes revient à gagner en aller-retour dans l’enfer local, ici l’Archéron. Choses étranges que ces terres, car on y meurt sans mourir. Encore une provocation des Landes, qui semblent aimer voir ses conquérants souffrir face à la mort. Souffrir ? Bien que la mort soit douloureuse, je le confesse, ce n’est pas cela qui va me décourager. De plus, je trouve que cet Archéron, après y êtres passé quelques fois, à un certains charme. La décoration laisse à désirer en effet, je n’ai jamais trop aimé les effets volcaniques et l’odeur pestilentielle qui y règne est loin d’être agréable. L’odeur de souffre me fais éternuer, ce qui est pour moi, le plus ennuyeux. Mais on s’y fait assez rapidement après quelques passages. Néanmoins, c’est un endroit que je vais éviter le plus possible, j’ai beaucoup trop de choses à faire pour perdre du temps, et peut-être la vie, car les Landes sont cruelles, et bien que je sois nouveau dans les parages, j’ai compris que sur ce terrain, il valait mieux pour moi renoncer. J’ai accepté les règles de ces contrées, et je suis bien décidé à les vaincre et, pourquoi pas, les retourner à mon avantage.

J’ai été à plusieurs reprises, et ce malgré mes efforts, confronté à leur puissance, mais surtout, à celle de leurs émissaires. Après avoir quitté Trépont, dompté la partie la plus importante de la faune et proscrit les endroits les plus sujets aux pillages et aux meurtres, j’ai été surpris de constater que les Landes menaient des raids sur les parties dites « colonisées » de Séridia.
En effet, des orcs, cyclopes et autres monstruosités viennent parfois, accompagnés de féaux dont la puissance semble n’avoir pour frontière que celle des ces terres, attaquer les zones qui sont sensées être sûr. Ces attaques surprises m’ont plus d’une fois envoyer faire un tour au milieu de la lave de l’Archéron.

Bref, plus d’un danger me menace sur ces terres hostiles, et j’ai le pressentiment que le pire reste à venir. Mais à force de courage et de volonté, je finirais par trouver ce que je cherche : mes frères noirs. Lorsque j’aurais trouvé un foyer, une famille et que je me serais fais accepter, alors je pourrais laisser ma véritable nature s’épanouir… enfin.

Mais jusqu’à ce que cela arrive, prudence est mère de sureté.

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VI/

Après une dure journée à chasser le loup, Solaris s’était décidé à s’accorder un peu de repos. Adosser contre un arbre, il se laissait happer par les ténèbres. Cela faisait quelques jours déjà qu’il ne s’était pas accordé un temps de repos. Si bien que la lumière du jour fit rapidement place à l’obscurité…

Alors que les ténèbres régnaient en maitre sur son esprit, il entendit une voix lointaine. Celle-ci se fit de plus en plus perceptible si bien que Solaris finit par comprendre qu’il s’agissait de cri. En fait, plusieurs cris, des cris de terreur de femmes et d’hommes. Ceux-ci semblaient supplier qu’on les laisse en vie. Le visage de Solaris, si paisible se crispa. Alors que les cris se faisaient de plus en plus forts une image se dessina lentement dans le rêve de l’elfe noir. D’abord flou, elle finit par laisser place à la vue d’une pièce. Celle-ci lui était familière, mais l’image n’étant pas encore assez nette, il était incapable d’identifier exactement le lieu.
Mais autre chose capta son attention, une silhouette commençait à prendre forme au milieu de sa vision. Sa tête semblait un peu penchée, son visage devait fixer quelque chose au sol…. Derrière elle, Solaris aperçu clairement une fenêtre. D’ailleurs, il voyait très clairement toute la pièce à présent. C’est avec effroi qu’il constata qu’il s’agissait de la pièce principale de la maison dans laquelle il avait grandi. Il reconnaissait tout à présent, la porte en bois sculptée par les artisans nains de la région limitrophe, le plancher que les voisins de l’habitat d’en face avait aidé à poser. L’odeur ! Maintenant il l’a sentait. Cette odeur si particulière mêlant le bois et les multiples parfums extraits d’essence que concoctait sa mère haut elfe.
Troublé par sa vision, Solaris restait dans les ténèbres, sans prononcer un seul mot, feintant un pas en avant, mais au final n’osant pas s’approcher. Il regardait la scène à la fois intrigué et méfiant. La dernière fois qu’il s’était trouvé dans cette pièce, le corps de son père gisait au sol. Machinalement, il regarda l’endroit où se trouvait le corps lorsqu’il s’était enfui.


-Ce… c’est… im…possible.

Ses lèvres bougèrent à peine comme si elles s’étaient figées avec le reste de son corps. Il contemplait, horrifié, le cadavre de son père adoptif qui gisait encore à même le sol, dans la même position que la dernière fois qu’il l’avait vu, et dans le même état.

-N’est-ce pas magnifique… Solaris ?

Cette voix le fit sortir de sa torpeur. Il détourna son regard du cadavre de son père. Il se stoppa net à la vue de la personne qui se tenait au milieu de la pièce. Il l’avait oublié et l’a voyait aussi clairement que le reste à présent.
C’était une femme qui se tenait debout, elle le fixait de ses yeux jaunes teintés d’ocres. Solaris l’observa un moment. Elle avait l’apparence d’une elfe, pourtant il aurait été incapable de dire de quel genre d’elfe il s’agissait. Il n’en avait jamais vu de semblable. La couleur de sa peau se rapprochait plus du pourpre que du noir, ses cheveux de la même teinte étaient toutefois un peu plus clair. Les contours de son visage étaient fins. Ses lèvres et son nez assez petits et ses oreilles d’une taille et d’une forme identique à celles d’un elfe.

Captivé par son regard, Solaris n’eut pas l’idée d’en voir plus. Il resta immobile. Tentant de reprendre ses esprits, il parvint à prononcer quelques mots.


-Qui… qui es-tu demanda-t-il d’une voix faible et lente.

La créature, le regard vide, qui pourtant semblait le fixer avec de plus en plus d’insistance esquissa un sourire. Le sang se glaça immédiatement dans les veines de Solaris bien qu’il ne comprit par pourquoi. Il ne pouvait tout simplement plus bouger, ni même parler. Comme s’il avait été pétrifié sur place. Seules ses pensées étaient en mouvement. Celles-ci se bousculaient dans sa tête laissant place à une confusion totale. Le temps s’était arrêté, et l’idée qu’il ne pouvait plus rien faire et qu’il était à la merci de cette chose ne fit qu’empirer la situation. Il se sentait impuissant, il ne savait pas pourquoi il ne pouvait plus bouger, c’était incompréhensible et cela le rendait fou.
Alors que la folie gagnait de plus en plus de terrain, ses pensées furent happées par les ténèbres. Tout redevint noir. La pièce et l’être qui s’y trouvait disparurent, seul un rire et quelques mots se firent entendre dans la pénombre, une voix d’enfant…


« On dirait qu’il est temps de se réveiller »

Cela faisait plusieurs heures que la louve cherchait à manger pour ses petits. Ne trouvant rien à proximité de son habitacle, elle s’aventura vers les sentiers aménagés par les êtres à deux pattes. Ceux-là même qu’elle devait éviter chaque jour car elle savait, instinctivement que si elle les croisait, c’était comme signé son arrêt de mort. Mais elle n’avait pas le choix.
Après une longue attente, elle aperçu quelque chose adosser contre un arbre. D’abord méfiante, elle s’approcha tout de même flairant l’odeur de la nourriture. Beaucoup trop de temps s’était écoulé depuis qu’elle était partie chasser. L’inquiétude pour ses petits et la précipitation avait pris le pas sur sa méfiance habituelle. Mais comme l’être ne bougeait pas, elle se risqua. Elle posa d’abord une patte sur les genoux de l’elfe puis n’observant pas de réaction, elle approcha son museau de son cou puis ouvrit sa gueule. Alors qu’elle se préparait à la refermer et à déchiqueter la gorge du malheureux avec ses crocs mortels, une douleur vive la frappa juste derrière l’oreille. Elle mourut sur le coup puis s’écroula.


-Pas aujourd’hui... je suis désolé dit-il en caressant le pelage gris et blanc de l'animal

Solaris lâcha son couteau, poussa sur le côté le corps du défunt animal puis se prit la tête dans les mains. Il transpirait abondamment, ses mains tremblaient encore. Il les sentait vibrer au contact de son visage. Il venait de vivre un cauchemar, un cauchemar bien trop réel à son goût. Il se leva avec difficultés et s’appuya de tout son poids sur l’arbre pour éviter de tomber. Il ferma les yeux en attendant que les vertiges disparaissent. Lorsque la sensation de malaise disparut et que le calme revint dans son esprit, il prit ses affaires et reprit la route.

-Une bonne marche pour oublier tout cela. Surtout, ne plus y penser, faire le vide dit-il à haute voix.

Il pressa le pas… .

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