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Mes origines

Publié : 30 août 2007, 22:01
par Mortys
Toute ma vie n'a été qu'errance et danger alors qu'elle aurait pu être confort et sûreté, seulement le destin en a décidé autrement.

L'histoire de mon peuples remonte à bien longtemps de cela dans une terre très reculée nommée Hilforne, autrefois les Elfes Pâles et Sombres vivaient ensemble en ces terres mais cela ne convenait ni aux uns, ni aux autres. De multiples batailles avaient lieu en pleine ville, et les Elfes Noires, en minorité, étaient rejetés. Les Sombres furent donc bientôt condamnés à l'errance. Partout, les Elfes Noires quittaient les villes pour prendre les routes.

Mortys, non pas moi mais un Elfes Noires de l'époque, avait pris la tête d'un groupe d'Elfes venant de la capitale. Il avait rassemblé une grande partie de nos frères dans le but de former un pays entier dans lequel les Elfes pourraient vivre sans crainte. Et il y arriva. Il du combattre les Pâles afin d'acquérir un territoire. Mais affaiblit par ces nombreux combats, il mourut lors d'une bataille, la dernière bataille. Notre terre n'avait pas encore de nom mais tout le peuple accepta de lui en donner un en l'honneur de celui qui la fonda. Il nommèrent donc cette terre : Le Mortyr.

Le Mortyr opta ensuite pour un régime Matriarcale. Les Matriarches se succédaient, des bonnes commes des mauvaises.Les Pâles ne posaient plus de problème, ormis quelques attaques sur des Elfes imprudents se baladant trop près de la frontière. C'est dans ces conditions que vint le règne de Nocturna, une Elfe Noire très attentionnée envers son peuple, et combattante remarquable.

Publié : 30 août 2007, 22:59
par Mortys
Nous étions au Fingelien 316. Nocturna était enceinte et le Mortyr prospérait. Mais une nuit, une armée d'Elfe Pâle envahit le Mortyr. Partout les alertes étaient lancées, les familles couraient dans les rues et mourraient sous les volées de flèches, les combattants peinaient à tenir leurs positions, les maisons brûlaient. Les cris, le sang, les cadavres dans les rues, le Mortyr n'avait jamais vu un pareil massacre. L'énorme différence de nombre et l'effet de surprise coupaient toute chance de combattre équitablement, le Mortyr était envahit.

Nocturna fût l'une des premières à répondre à l'alerte, malgré qu'elle soit enceinte, elle courrut vers la marée de Pâles avant que sa garde ait eu le temps de l'en empêcher. Elle tenait tête aux envahisseurs avec une telle détermination qu'elle redonna courage aux combattants. Même dans des moments aussi désespérés, elle croyait en sa chance. Elle continuait de tuer les Elfes un à un, elle en avait déjà abattu une bonne dizaine avant que le garde n'arrive. Ces guerriers surentrainés tuaient les Elfes presque aussi facilement que la Matriarche le faisait. Bientôt, Nocturna et ses cinq gardes furent les derniers à tenir tête. Les Pâles mourraient mais d'autres venaient encore et encore. Voyant que tout était perdu, le chef de la garde, Zerany, cria qu'il fallait fuir ou mourir. Nocturna regarda un instant son ventre gonflé, s'apprêtant à acquiesser mais c'était trop tard, ce moment d'inattention permis à son adversaire de lui placer un coup de sabre. Elle vacilla sous la douleur et s'évanouit.

Elle se réveilla le soir, de multiples douleurs l'envahirent dès ces premiers mouvement. Autour d'elle, les gardes lui demandèrent de ne pas faire d'effort. Ils étaient placés en hauteur et pouvaient observer en contrebas le festin de joie des Pâles.

Le lendemain, les six derniers survivants du Mortyr reprirent la route, Nocturna voyageaient dans un drap porter par deux gardes, elle ne pouvait pas marcher car trop affaiblit par ses blessures et par l'arrivée proche du terme de sa grossesse. Deux gardes s'étaient placés un de chaque coté de la Matriarche et le dernier faisait office d'éclaireur. Le groupe marchait afin de quitter la terre d'Hilforne.

Mais quelques jours plus tard, un soir, la Matriarche accoucha. Les gardes ne sachant procéder à un accouchement, elle accoucha seule. Elle donna naissance à un garçon. Zerany prit l'enfant et le présenta à sa mère, voyant que c'était un garçon, elle prononça faiblement un nom puis elle mourut : Mortys

J'étais donc né dans ces cruelles circonstances. Ma mère ne m'avait légué qu'une chose un nom, enfin plus qu'un nom, LE nom du Seigneur qui créa le Mortyr, la patrie des Elfes Noires d'Hilforne. Par ce nom, elle me nomma Seigneur du Mortyr, désormais Seigneur de rien du tout.

Publié : 19 sept. 2007, 19:36
par Mortys
Ma vie avait donc débuté dans l'errance à cause de la crainte des Pâles vis-à-vis de nous, les Sombres. Je grandis donc, élevé par des gardes. Ils m'apprirent l'art du combat. Ils me considéraient comme un Seigneur, mais je ne me voyais pas comme tel, je les considérais comme mes égaux. Nous marchions mais nous ne savions pas vraiment où.

Une nuit, l'une des rares que nous passiâmes dans une auberge, un vieux conteur nous apprîmes l'existence des îlots centraux. Une terre dont personne ne pouvait se prétendre le maître. Elle était, d'après le conteur, vivante, cruelle, dangereuse. Elle avait lancé un défi, le défi de les vaincre. Je me demandais alors : pourquoi les vaincre? C'est vrai, une chose de si puissante, pourquoi la détruire? Il vaudrait mieux se l'approprier, dompter cette terre, en faire une arme, quitte à faire un pacte avec elle puisqu'elle est vivante. Après avoir raconter ses histoires concernant Fingel, Illumen et autres personnages dont je ne connaissais pas l'existence mais qui me semblaient être des héros pour leur peuple, je décidai d'aller voir ce conteur. Je lui demandai d'abord s'il y avait moyen de communiques avec les Landes. Il commença à se mettre en colère, me traita de fou, puis il me chassa et s'enferma dans sa chambre.

La nuit, décidé d'en savoir plus sur ces îlots, je sortis discrètement de la chambre et me dirigeai vers celle du conteur. J'entrai sans faire de bruit. Sa chambre était parfaitement rangée et il avait tellement d'affaires que je pensais alors qu'il habitait ici. Il y avait aussi tout un tas d'instruments dont je ne connaissais pas l'utilité pour la plupart, mais je reconnu un téléscope, des balances avec diverses poids, des fioles dans lesquelles mijotaient des substances de couleurs diverses, des instruments de mesure, des cartes et toutes sortes de documents. Je pris alors une petite fiole que j'avais trouvé dans la veste de l'un des gardes et imbiba un chiffon de son contenu. D'un geste vif j'agrippai le conteur qui dormait et appliquai le chiffon sur son visage. L'homme se débattait mais très vite, il replongea dans un sommeil encore plus profond. Je le tirai silencieusement vers l'exterieur de l'auberge puis je l'emmenai à l'exterieur du village, jusque dans les bois.

Après avoir trouvé un endroit tranquille, je reveillai le conteur avec de l'eau froide. L'homme se réveilla brusquement. Il tenta de bouger cependant je l'avais soigneusement attaché à un arbre et il se retrouvait bloqué. Il me regarda et je lui lançai un sourire féroce, il eut un regard appeuré. Lorsque je sortit ma dague, il n'eut d'autre solution que de me léguer son savoir. Il m'indiqua où se trouvaient les îlots et m'explique leure origine. Ils avaient été créé par les Humains Anciens, peuple descendant, selon le conteur, des dieux eux-même. Ils avaient pour mission d'aider les peuples mortels, mais ils ont fui voyant que leure mission était perdue d'avance. Ils s'installèrent dans les Landes Eternelles aux-quelles ils donnèrent vie afin d'éloigner les autres peuples, mais en gardaient tout de même le contrôle. Mais elles, elles voulurent continuer la mission des Humains Anciens et donnèrent à Fingel le pouvoir d'unir les peuples mais ce fut un echec et Fingel se donna la mort. Alors les Landes se révoltèrent et tuèrent la plupart des habitants des Landes. Parmis le peu d'Humains Anciens qui survivèrent, la moitié fuit et on n'entendit plus parler d'eux, l'autre moitié devint esclave des Landes, on les appelait Féaux, porte-paroles des Landes. Les îlots centraux étaient les îles dans la mer qui se trouvait au milieu des Landes.

Ma décision était prise, j'irai m'installer dans les îlots et trouverai un moyen de les soumettre à ma volonté.

Publié : 01 oct. 2007, 18:29
par Mortys
Je décidai de laisser le vieux conteur dans la forêt, il n'arriverai pas à se détacher de lui-même de toute façon. Je rentrais donc à l'auberge et réveillai les gardes. Quelques minutes plus tard, avant que le soleil ne se lève, nous étions partis, j'avais avec moi les cartes du vieillard et nous avions volé les chevaux des clients de l'auberge. Je m'imaginais la surprise qu'aurai l'aubergiste à son réveil, nous n'avions pas payé, les chevaux avaient disparus et il manquait un client habitué, le conteur. Je n'avais pas tué le conteur, les loups s'en chargeraient surement.

Nous galopions donc vers les îlots, ces terres cruelles. Nous fîmes une halte dans un autre petit village. Notre route de la journée aillant été longue, nous allâmes nous coucher juste après manger.

Mais je fus réveillé par un bruit de pas dans le couloir. Nous étions en pleine nuit, je me demandais qui pouvait bien roder à cette heure, bien que la dernière fois que j'avais dormi dans une auberge c'était moi qui rodait. Je sortis donc discrètement, seulement il n'y avait personne. Je faisais le tour de l'auberge, toujours personne. Je me dis que ce n'était surment rien, mais j'entendis un bruit de pas dehors. Je sortis donc et tombais nez à nez avec un homme. Je reconnu avec stupeur le conteur de l'autre auberge qui me souriait. Je fis un mouvement pour attraper ma dague mais elle n'était plus là. Il me proposa calmement de discuter. J'acceptais mais restais méfiant. Comment était-il arrivé ici? Comment s'était-il libéré assez tot pour nous rattraper aussi vite? J'écoutais ce qu'il avait à me proposer. Il voulait venir avec nous dans les Landes. Je me demandais ce que ce vieillard irait faire dans ces terres qu'il considérait lui même comme la pire cruauté de ce monde. Enfin j'acceptais, il pourrait nous être utile, mais je restais toute fois méfiant. Alors il prit une gourde d'eau et se nettoya le visage. Lorsqu'il releva la tête je fût surpris, son teint pâle avait disparut et lorsqu'il retira sa capuche j'aperçus ses oreilles pointues. Ce n'était pas un vieux conteur mais bien un Elfe Noire. Je compris alors pourquoi il avaitaccepté aussi vite de répondre à mes questions. Je lui demandai :

_Qui es-tu?
_Je me nomme Belial.
_Et d'où viens-tu?
Il sourit à ma question et répondit :
_Je suis originaire du Mortyr, ca te dit quelque chose?
_Du Mortyr? Il y a donc des survivants?
_Bien sur, à moi de poser des quesions, es-tu le fils de Nocturna?
_Oui je suis bien Mortys, le fils de Nocturna.
_Est-elle morte?
_Oui.
_Et elle t'as donné ce nom, tu es donc notre Seigneur?
_Seigneur... Seigneur... c'est vite dit.
_L'important est que les survivants du Mortyr aient un chef sous qui se rassembler. Il doit en rester d'autres survivants. Lorsque vous aurez conquis les îlots centraux et que la rumeur courrera, ils viendront tous. Si vous échouez, alors tout est fini.
_Oui le plus dur reste à faire.
_Oui.
_Nous devrions aller nous coucher, il reste un long chemin à parcourir.
_Oui c'est vrai, bonne nuit. Que la nuit guide vos pas Seigneur.
_Que la nuit guide tes pas Belial.

Le lendemain, je fis les présentations. Nous ne perdîmes pas plus de temps et partîmes encore une fois sans payer.

Publié : 27 nov. 2007, 00:00
par Mortys
Je galopais aux cotés de Bélial qui me servait de guide pour trouver ces terres vivante, en chemin, il m'expliquait tout ce qu'il savait sur Séridia, le seul continent qu'il connaissait. Il me parlait du défi que les Landes avaient lancé. Après quelques jours, nous étions arrivés sur la côte, il nous suffisait de longer la côte jusqu'à Linun, une grande ville portuaire elfique qui approvisionnait Séridia depuis l'extérieur. Je décidais que nous devrions installer les tentes pour une dernière fois, notre voyage touchait à sa fin.

La nuit se passait sans problème jusqu'à mon tour de garde, j'aperçus au loin la lueur de torches. J'éteignis alors rapidement celles qui éclairaient faiblement notre campement. Accroupi, j'observaient le cortège de lumières, serrant ma dague dans ma main, espérant que j'avais éteint les torches à temps. Mes yeux s'habituant à l'obscurité de la nuit, je distinguais maintenant les silhouettes. C'était un groupe d'hommes armées, ils n'avaient pas d'uniforme, sans doute une bande de pillards. Ils ne semblaient pas avoir remarquer notre présence. Mais avant même que je puisse réagir, la situation changea, une flèche enflammée tomba à coté de moi et mit le feu a ma tente, en même temps, les hommes que j'observait disparurent. La lumière des flammes de la tente m'empêchait de distinguer clairement ce qui se passait dans l'ombre. Au contraire, les attaquant eux, me voyaient clairement. J'essayais de me mettre à leur place, ils ne savent probablement pas que j'avais appris non seulement le maniement de l'arme mais aussi quelques stratégies de combat, ce qui était sans doute mon seul avantage face à eux. Ils devaient sans doute commencer à encercler le camp. Je m'attendais à les voir surgire à tout moment, sortant de l'ombre partout autour de moi, face à tant d'ennemi, je n'avais aucune chance seul. Un bruit de pas derrière moi. Je me retourne, c'était Bélial, il avait dû être tiré de son sommeil par l'incendie. Il marchait lentement, visiblement pas réveillé. Puis il tomba à terre avec un gémissement, une flèche dans le dos. J'esquissais un mouvement pour aller l'aider, mais, me rappelant les conseils de mes gardes, restais sur mes gardes, à l'affût de l'attaque imminente.

Ce cours instant d'hésitation suffit aux assaillants pour surgir. Ils étaient huit, visiblement bien armés, deux d'entre eux étaient des Humains, ils avaient tous deux des armures de titane et de lourdes armes d'adamantite. Les six autres, des Elfes étaient bien plus légèrement équipés, le cuir leur permettait des mouvements souples. Aucun d'eux n'avait d'arc. L'archer devait être en retrait, il devait y avoir un guerrier avec lui pour le défendre. La flèche était venu du côté de la tente de Bélial, en face de la mienne, je devait donc garder les assaillants du ce côté pour éviter qu'une flèche m'arrive dans le dos en plein combat. Du côté de ma tente, il y avait les deux Humains. Leurs mouvements amples et lents me permettraient sans doute de passer derrière eux.

Je m'élançais alors vers eux, dague en main. Profitant de leur surprise, je feintais d'attaquer celui de gauche. Il leva son bouclier instinctivement et effectuait un large mouvement horizontal de sa lourde épée. Je plongeais sous la lame de celui là pour passer à côté. Le deuxième tenta une attaque que je dévia de ma dague, son arme passa au dessus de moi. Je me rétablissais d'une roulade et me relevais avant que les deux imposants guerriers aient pu se retourner. Je profitais de cette lenteur pour enfoncer ma dague dans la nuque de l'un des guerriers, entre le heaume et le haubert. Il tomba à genou, pendant ce temps, les six Elfes s'étaient dangereusement rapprochés. L'un des guerriers était tombé, l'autre, voyant son compagnon tomber, envoya un coup rageur à ma hauteur. Sans prendre le temps de retirer ma dague, je roulais sur le côté. J'avais appris à me battre à mains nues, mais sur ces épaisses armures, je ne pouvais rien. J'esquivais rapidement les quelques coups que tentait le guerrier. Il me fallait récupérer mon arme avant de pouvoir espérer blesser cet Humain. Roulade, feinte, rien n'y faisait, il ne voulait pas me laisser passer de l'autre côté. Attaquant sans cesse, il m'obligeait à reculer. Je devait donc récupérer son arme à lui pour en finir. Feintant d'essayer de passer à côté de lui, je l'obligeais à frapper vers le sol. profitant que son arme soit immobilisée un court instant dans la terre, je lui assénais un coup de pied sou le menton, lui faisant perdre un peu l'équilibre. Je lui attrapais ensuite le poignet droit pour le frapper sur mon genou, lui faisant lâcher l'épée que je récupérais. Son regard changea, il avait peur, me suppliait presque. Sans aucune pitié pour cet Humain, je le frappais d'un coup de sa propre épée sur la tête. Son heaume se fendit sur le coup et l'épée s'enfonça dans son crane.

D'un rapide coup d' œil, je regardais ce qui se passait maintenant dans le camp. Mes gardes étaient sortis, ils combattaient chacun un Elfe, ce qui en faisait cinq. Ils étaient six juste avant. Je me demandais où était passé le dernier lorsque sortant de derrière un rocher, un couteau vola vers moi. Je l'esquivai de justesse, la lame m'entailla juste la joue. Ne perdant pas ma vigilance, j'esquivai un coup de dague du dernier Elfe, celui qui avait lancer le couteau. Je lâchait la lourde arme qui ralentissait mes mouvements et continua à éviter les coups que me lançait l'assaillant. N'ayant à nouveau plus d'arme, je dû encore rester sur la défensive. Ces coups étaient bien plus précis et rapides que ceux de l'Humain. Tous mes sens en alerte, j’attendais l’erreur, l’imprudence que commettrait cet Elfe visiblement bien entraîné. Continuant d’esquiver, je voyais l’attaquant négliger lentement sa défense, passant à l’offensive, j’attendais que ce combattant imprudent oublie complètement que je pouvais moi aussi frapper, qu’il ne fasse plus que frapper bêtement. Les coups étaient de plus en plus rapides et durs à éviter. Il ne fallait pas gâcher ma chance, être patient, attendre, encore attendre, je voyait maintenant la rage sur le visage de cet assassin. Le fait que j’esquive encore ses coups semblait l’énerver, le pousser à bout jusqu’à ce qu’il commette une erreur. Et l’erreur arriva sous la forme d’un coup d’estoc visant ma tête, encore esquivé. Attrapant son bras resté trop longtemps à ma portée, calant ma jambe devant les siennes, je le faisais basculer en avant. Il tomba lourdement sur le dos, le souffle coupé. Voyant qu’il avait perdu, regrettant son imprudence, son impatience, il m’offrit sa dague. Visiblement, il avait le sens de l’honneur, étant vaincu, il devait mourir. Je plongeais alors la dague dans sa poitrine.

Je retirais l’arme de la poitrine de l’Elfe mort et commençais à courir vers le campement dont toutes les tentes étaient désormais en train de flamber. Les gardes en avaient tout juste fini avec leurs opposants. Courant vers l’endroit d’où je pensais qu’était parti la flèche qui avait percé le dos de Bélial, je ne faisait pas attention à ce que me disaient les gardes. La vision des Elfes étant très bonne dans l’obscurité, s’il y avait quelqu’un, je l’aurais vu, mais l’archer avait certainement fui, tant mieux pour lui. Je retournais au camp. Les gardes étaient agenouillés autour de Bélial. La flèche lui avait été arrachée et Nar’tolk, le médecin de la garde travaillait à garder le blessé en vie. Après avoir enduit la plaie d’un bon nombre de produits, il m’annonça que la vie de Bélial n’était plus en danger. Il irait sans doute mieux le lendemain.

Publié : 11 juil. 2008, 22:48
par Mortys
A l'aurore, je me levais, inquiet de l'état de Bélial. N'aillant plus de tente, nous avions dormi dehors. J'observais les alentours aux premières lueurs de jour, les corps de nos assaillants de la veille étaient là, alignés par terre. Six Elfes, deux Humains. La nuit, je n'avait pas vu le blason de leur armure, les deux Humains n'en avaient pas, les six Elfes en portaient un, j'étais persuadé de l'avoir déjà vu quelque part. Zerany me fit comprendre en un mot ce que représentait ce blason, Hilforne. Il me tendit ensuite un papier qu'il avait trouvé sur l'un des Humains qui étaient sans doute des chasseurs de prime, c'était un avis de recherche. Je le lis rapidement, il portait sur Zerany, Nar'tolk, Alton, Istolil, Omareth, Bélial et moi même, tout notre groupe en fait. Une grosse somme d'argent était promise pour ramener nos têtes, et une autre plus petite mais non négligeable pour des informations qui permettraient de nous trouver. Nous n'avions plus de temps, ils savaient où nous étions et allaient envoyer d'autres troupes d'ici peu. Il fallait prendre le bateau au plus vite, si ce n'était pas déjà trop tard. Laissant là les restes de notre campement, nous détachions les chevaux et partîmes. Bélial s'était bien reposé et pouvait monter à cheval grâce aux soins de Nar'tolk.

Linun n'était qu'à une heure au galop, mais ce trajet paraissait durer une éternité pour moi. Nous étions si près du but, de ces îlots magiques. Le bruit des vagues qui heurtaient les récifs me semblait lointain. Et soudain, le silence. Nous avions arrêté nos chevaux à quelques dizaines de mètres des portes de la ville. Le temps semblait suspendu dans ce silence terrifiant. Les portes de la ville étaient fermées. Au dessus des remparts, des dizaines d'archers s'apprêtaient à tirer. C'était trop tard.

Nous ne pouvions plus rien faire, c'était la fin, Linun avait été prévenu, ils étaient persuadés d'avoir affaire à de dangereux assassins. Ils avaient été trompés par l'Hilforne, ou en tout cas, ils avaient passé un accord. Il semblait que nous aillons toutefois un espoir, ils n'avaient pas encore tiré. S'ils voulaient nous tuer, ils l'auraient déjà fait. Le son d'une corne s'éleva et la porte s'ouvrit lentement. Une poignée de guerriers sortit. Une vingtaine tout au plus. Derrière eux, une silhouette sombre marchait. Sans doute un mage, son visage était caché par l'obscurité de la capuche de sa cape. Il n'allait vraiment pas avec les autre Elfes qui portaient de riches armures décorées du blason de Linun. Le groupe d'Elfes se positionna de façon à nous couper l'accès à la cité. Ils voulaient nous arrêter, nous n'avions pas vraiment le choix. Nous leur confiions nos chevaux, nos armes et nos provisions. Il valait mieux rester en vie pour l'instant et tenter de nous enfuir plus tard. Les guerriers s'écartèrent avec nos armes et le mage s'approcha. Nous n'avions même pas le temps de réagir qu'il leva les bras, prononça une incantation et le paysage autour de nous avait disparu. Le mage flottait avec nous dans un océan de magie lumineuse. Je perdais l'équilibre, mais je n'avais aucune idée de si je pouvais tomber ou non. Visiblement non, je me laissais bercer par ce flot de mana. La lumière était trop forte, je n'arrivait plus à garder les yeux ouverts.

C'est au moment où je me rendais compte que je n'arrivait plus à respirer que j'heurtai violemment quelque chose. Le sol. J'étais aveuglé par l'excès de lumière de cette magie et n'arrivais plus à retrouver l'équilibre. Je m'asseyais par terre en me tenant la tête le temps de retrouver la vue et assez d'équilibre pour tenir debout. Il me fallut un moment. La vue me revint mais c'était assez flou. Après un effort pour me lever, je me tenais à peu près debout. J'étais seul dans une petite pièce. Les murs étaient de pierre. L'un des cotés de la pièce était différent mais je n'arrivait pas à discerner ce qu'il y avait, trop de lumière. J'étais en train de grogner contre ce fichu mage lorsque je pus discerner que la pièce était en fait une cellule. Le cote que je ne voyait pas bien était fait de barreaux. Etrangement, la cellule ne donnait pas sur un couloir sombre et lugubre mais sur une tribune lumineuse. Une dizaine de personnes étaient présentes. Des Elfes Pales. Ils discutaient calmement en jetant quelques coups d'œil dans ma direction par moment. J'entendais des voix à coté, c'était mes compagnons, ils étaient aussi dans des cellules identiques face aux tribunes. On nous avait séparé, nous ne pouvions communiquer qu'en parlant fort, pas de secret.

J'observai les personnes présentes dans les tribunes. Ils portaient tous des tuniques qui semblaient montrer un haut statut dans leur société. Sans doute le Conseil des Anciens de Linun, voulaient-ils nous juger ? Pour quel crime ? Au fond de la salle, le mage était présent, toujours vêtu de sa sombre cape dissimulant son visage dans l’obscurité de la capuche. Comme à l’entrée de la ville, face aux remparts, personne ne faisait attention à lui. C’était un personnage bien mystérieux, il m’intriguait. Mais un détail me choqua, je ne savais pas pourquoi je ne l’avais pas remarqué avant. Au fond de la salle, une grande bannière arborait fièrement des couleurs que j’avais déjà vu il y a peu, les couleurs de l’Hilforne.

Ainsi ce fichu mage nous avait renvoyé directement en Hilforne. Tout ce trajet que nous avions parcouru, il nous l’avait fait refaire dans l’autre sens. Et en seulement quelques instants. Il avait réussi à nous téléporter tous les sept avec lui, traversant toutes les terres elfiques pour arriver jusqu’en Hilforne. Après une telle prouesse, n’importe quel mage se serait évanoui ou serait mort sous la fatigue. Mais lui, il se tenait là, debout, les bras croisé, sa respiration ne montrait pas le moindre signe de faiblesse. C’était un mage très puissant, il n’était pas à sous-estimer. C’était inconcevable de penser à l’affronter sans être bien préparé. Enfin il faudrait déjà réussir à s’évader. Les membres du Conseil ne portaient toujours pas la moindre attention à nous. Ils voulaient nous pousser à bout, tant mieux, j’étais plutôt bon à ce jeu. Aussi, je décidais de m’asseoir par terre, sereinement, fixant un à un mes opposants à ce jeu de nerfs.

Ils ne levaient toujours pas les yeux vers nous. Ils feuilletaient des dossiers, discutaient à voix basse entre eux. Comme ils ne me regardaient pas, c’était inutile de leur lancer quelques sourires confiant pour les déstabiliser, alors je m’en remettais à observer le mystérieux mage. Cet affrontement silencieux ne cessera que lorsque quelqu’un protestera, ce qui était sûr, c’est que je ne serai pas ce quelqu’un. J’espérais que mes alliés l’avaient compris eux aussi et qu’ils feraient comme moi. Les minutes passaient, personne ne semblait à bout. Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé, mais j’aurais dit une bonne demi-heure. Personne n’avait décroché un mot depuis le début. C’est alors que le mage, resté silencieux jusqu’alors, émit un claquement de langue. Un signal. Tous les membres du Conseil, sans exception levèrent la tête vers nous instantanément. Nous avions gagné cette bataille, ou du moins nous n’avions rien perdu. Je manifestais mon soulagement d’un rire bruyant et froid afin de les rabaisser encore un peu plus. Ce procès, s’il s’agissait bien de ça, commençait bien, même si l’issue ne pouvait nous être favorable.

L’un des membres, sûrement le Président du Conseil, qui était placé au premier rang et au centre de la rangée, pris la parole : « Vous nommez-vous bien Zerany, Nar’tolk, Alton, Mortys, Istolil, Omareth et Bélial ? demanda-t-il en nous montrant chacun notre tour du doigt dans l’ordre des cellules. » D’une même voix, nous confirmions. Il reprit : « Mortys, vous affirmez bien être le fils de Nocturna, ancienne dirigeant d’un village nommé Mortyr, formé de rebelles, dont six représentants sont ici présents, pour la plupart coupables de multiples meurtres et enlèvements sur des membres de notre cité ? Village sur lequel a été mené une action militaire afin d’arrêter les préjudices causés à notre société le 27ème jour du mois d’Elfist du Fingelien 316. » Après avoir un peu réfléchi à ma réponse, je lui répondais froidement : « Si c’est comme ça que vous désignez le descendant de la digne Matriarche Nocturna de la grande et autrefois prospère cité du Mortyr chez les gens de votre espèce, coupables d’avoir rayé de la carte une cité entière pour le simple fait de ne pas avoir les mêmes valeurs et coutumes, et ne témoignant pas le moindre signe de respect envers une grande Elfe comme celle que fut ma maternelle, alors oui, je suis bien ce Mortys là. » Sans afficher aucun ressenti face à ma réponse, il continua : « Vous assumez alors être aussi le meneur d’un groupe de rebelles formé des criminels notoires que sont vos six confrères ici présents, tous d’anciens membres actifs de ce village déchu qu’était le Mortyr, ainsi que de vous-même. Groupe dont l’ultime but serait de reprendre un territoire pour créer à nouveau un village de malfrats comme le fut le Mortyr. » J’acquiesçais pour confirmer ses dires, inutile de gâcher ma salive à faire une vraie réponse, il n’écouterait pas.

S’en suivit une foule de questions concernant les actions passées de mes acolytes. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en entendant les actes héroïques qui faisaient la fierté et l’honneur de la garde rapprochée de ma mère. Lorsque vint le tour de Bélial, je compris qu’ils n’avaient rien contre lui. Ils l’accusaient juste de nous avoir accompagné. D’ailleurs ils n’avaient rien contre moi non plus, mon plus gros crime était d’être né. Après avoir fini de poser ses questions, le Président du Conseil déclara : « Bien, nous en avons fini. Vous affirmez donc tous les sept être coupables d’après nos lois. Nos gardes vont vous conduire à vos cachots, nous allons discuter à propos des sanctions que vous allez recevoir. Nous nous reverrons donc dans quelques jours. Gardes ! » Une vingtaine de gardes entrèrent et nous sortirent de nos cellules pour nous escorter à la porte de derrière qui menait aux cachots. Le mage nous suivait de près, inutile de tenter quoi que ce soit maintenant. Le couloir qui donnait sur les cachots était mal éclairé mais ce n’était pas un problème pour un Elfe Noir, je voyais aussi bien là qu’en plein jour. Les lourdes portes de métal des cellules semblaient pouvoir résister à la massue d’un Cyclope. Les gardes nous escortaient dans le couloir, à la première porte, deux gardes restèrent avec Bélial pour le faire entrer. Nous avions des cellules individuelles. A la deuxième porte, personne ne s’arrêta, pareil pour la troisième. Ils nous séparaient pour nous empêcher de communiquer, décidément ils ne nous sous-estimaient pas et ne laissaient rien au hasard. Laissant deux cellules entre chacun de nous, les gardes continuaient leur escorte. J’obtins la toute dernière cellule, la plus loin de la sortie, évidemment, j’étais le chef donc s’il y avait une évasion, les autres ne me laisseraient pas ici, ça compliquait les choses.

Ma nouvelle résidence n’était pas si inconfortable, j’avais un lit, une petite table, une chaise et même une petite salle d’eau. Sur la table, un déjeuner m’attendait, dans une assiette il y avait un plat de légumes, à coté de l’assiette un morceau de pain et j’avais aussi une carafe d’eau. Je levais un sourcil à la vue du régime alimentaire qui m’était imposé, et je murmurais pour moi-même : « Et la viande ? Ils ne mangent que ça ici ? Curieux ces Pâlots. » Dégoûté à la vue de cette verdure, je lançais l’assiette par la fenêtre en haut du mur. J’entendis le bruit de la porcelaine qui se brisait sur les barreaux métalliques. La fenêtre n’était pas une bonne issue. Alors je m’allongeais sur le lit, me rappelant des règles à respecter en temps de captivité.
1 – Ne rien dévoiler
2 – Chercher à établir un contact avec l’extérieur ou avec d’autres prisonniers, tenter de s’échapper seul n’est souvent que pure folie.
3 – Faire très attention à l’alimentation, le mieux est de ne rien avaler si l’emprisonnement est de courte durée.
4 – Si un quelconque plan d’évasion voit le jour, ne jamais perdre de vue l’ordre des priorités des gens à secourir :
  • A – Les détenteurs d’informations capitales, qu’elles concernent les ennemis, les alliés ou nous-mêmes
    B – Les supérieurs hiérarchiques
    C – Vous et ceux étant de même rang que vous
    D – Les sous-fifres
5 – Bien se reposer si on veut pouvoir trouver un moyen de sortir un jour.
6 – Garder la tête froide, être patient, lorsque l’on est à bout de nerf, les chances de sortir s’amincissent.
Je me rendais compte de l’inutilité de ces règles dans mon cas. Je n’avais plus qu’à réfléchir à un plan.