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Chronique d'une vieille Légende Galdure
Publié : 03 sept. 2007, 12:50
par Belegondil
*Prend sa plus belle plume et ouvre un livre aux pages blanches pour commencer à écrire*
J'ai longtemps parlé avec Aruk, un Galdur vivant à Dra Se Manat, dans la région froide de Glakhmor. Pendant nos nombreuses conversations, il m'a souvent parlé d'Ormikos. Petit à petit, j'ai compris que cet Ormikos était un personnage important pour les Galdurs d'Irilion. Pourquoi ? Certaines questions habilement posées m'ont permis d'obtenir la réponse assez rapidement.
Ormikos était un jeune Galdur, il y a des Fingeliens de cela. Il n'avait pas encore enduré le Rituel d'Emancipation. Tous les Galdurs qui se destinent à devenir des guerriers le subissent (presque tous les Galdurs, donc). Il s'agit de passer un mois d'hiver seul, dans le froid et la neige, puis de revenir auprès de sa famille en rapportant un trophée. Il avait moins de quatorze ans, donc, et n'était pas un très bon guerrier. A côté de ses frères, il parraissait frêle et fragile. Certains doutaient qu'il parvienne à survivre au froid et aux dangers. Mais conformément aux coutumes, on le laissa passer le Rituel. S'il n'y survivait pas, c'est qu'il n'avait aucune valeur, et qu'il ne méritait aucun honneur. La mort sans dignité est alors une punition suffisante.
Le jour de ses quatorze ans, donc, Ormikos quitta les siens et tous se demandait s'il reviendrait, quand il disparut dans le brouillard. Mais un mois après, il revint. Il était métamorphosé. Il avait gagné en carrure, il parraissait plus féroce, son visage gardait la marque d'une souffrance atroce, mais il souriait. Sur son épaule, il portait un grand sac, et quand il l'ouvrit, dévoilant ainsi le trophée qu'il avait apporté, tous furent saisis de joie, car c'était là assurément le plus beau des trophées qui aient été amenés là : la tête d'un Loup Chimérien Arctique...
Evidemment, Ormikos fut assailli de questions. Que s'était-il passé ? Pourquoi avait-il changé ainsi ? Comment avait-il fait pour tuer le Loup Chimérien ? Il ne répondit à aucune d'entre elles et laissa même les siens dans l'ignorance.
La vie continua, donc, et tous les ans, lors des Combats du Grand Chef, tous se demandaient si Ormikos allait relever le défi pour tenter de devenir Grand Chef. Tous étaient persuadés qu'il aurait le dessus. Mais le jour venu, Ormikos restait à l'écart et observait ces joutes en souriant. Quand on lui demandait pourquoi, il ne répondait pas.
*pose sa plume et croque dans une pomme en fermant le livre. La suite attendra un autre jour. Il reste des points à éclaircir...
Publié : 29 sept. 2007, 10:56
par Belegondil
*rouvre le livre et commence à écrire, à la suite du texte*
Les années passaient, et Ormikos restait très respecté. A chaque fois qu'il partait chasser, tout le monde savait que les prochains jours, on mangerait très bien. Personne n'osait l'injurier, ou lui donner tort. Mais tous ne comprenaient pas pourquoi il ne voulait pas devenir chef.
L'année de ses vingt ans, les Galdurs subirent un des hiver les plus froids qu'ils aient connus. Malgré leur résistance et leur désir de braver la nature, ils souffrirent grandement. Au beau milieu de l'hiver, Ormikos, qui était parti chasser de revînt pas. Cela attrista les fiers Galdurs, et ils pensèrent à lui pendant le reste de l'hiver. N'ayant presque jamais combattu, il ne devait pas avoir accès au Paradis des Galdurs, selon certains. Pour d'autre sa force lui permettait d'y entrer.
Quand le printemps revînt, les Galdurs commencèrent à se remettre, et Ormikos n'étant pas revenu, il fut compté pour mort. Quand l'été approcha, les Galdurs avaient réparé tout ce qu'ils avaient à réparer, et seul restait le vague souvenir d'une souffrance pénible à endurer, en plus des pertes en hommes. Soudain, un Galdur venant d'Irinveron arriva en courrant. Il beugla devant tous qu'une armée de monstres était arrivée par des barges, d'innombrables orcs, gobelins et ogres qui avaient détruit la quasi totalité d'Irinveron. Ceux qui n'étaient pas morts au combat arrivaient à Dra Se Manat par les montagnes.
Quand les survivants arrivèrent et furent logés, les Galdurs se réunirent pour décider de la conduite à suivre. Certains étaient partisants d'une attaque massive lancée contre les monstres, ce qui permettait de les éloigner de Dra Se Manat, mais d'autres voulaient attendre les monstres pour les massacrer dans un défilé proche de Dra Se Manat, par lequel les monstres passeraient assurément, ce qui permettrait aux réfugiés de se reposer un peu pour pouvoir se battre aussi. Finalement, ils décidèrent d'attendre les monstres dans la grande plaine de Manat Kraw. Aujourd'hui, on peut y avoir les ruines d'un village, ainsi que de nombreux arbres, mais à l'époque, ce village n'avait pas encore été bâti, et les arbres n'étaient pas là. Sur tout le sud de la grande plaine enneigée se tenaient donc des centaines de Galdurs, armés et silencieux.
*repose sa plume. Le récit de la bataille est encore trop confu pour être écrit*
Publié : 06 oct. 2007, 11:20
par Belegondil
Ils entendaient un grondement qui s'amplifiait, celui des pas des monstres qui se rapprochaient. Un léger brouillard gênait un peu la vue, mais le bruit des monstres permettait aux Galdurs de savoir qu'ils arrivaient rapidement. Puis soudainement, ils furent sur eux. Gobelins monstrueux armés de courtes épées, Orcs hideux, Trolls difformes et abominables. Tous se jettèrent sur les Galdurs avec une violence inimaginable. Les Gobelins sautaient sur les fiers Galdurs et mourraient. Mais ils étaient si nombreux que le Galdur qui tombait, pour dix ennemis achevés était une perte grave. Les Trolls avançaient en courant, de leur démarche lourdaude, armés de leur massue, et causaient des dégâts énormes dans les rangs Galdurs. Les Orcs se réunnissaient, et lançaient des attaques groupées sur les Galdurs, qui tombaient les uns après les autres. Mais fier, ils continuaient le combat, pour leur honneur, pour l'espoir, et pour les quelques blessés et enfants qui étaient restés à Dra Se Manat.
Au bout de quelques heures, ils n'étaient plus qu'une centaine, à lutter vaillament pour une vie qui leur semblait perdue, mais ils ne faiblissaient pas. Soudain, les monstres se retirèrent. Les Galdurs, interloqués se regardèrent et posèrent leurs armes, le temps de souffler un peu. Mais ils n'en eurent pas le temps. Une vague de violence démesurée tomba sur eux. Tout espoir semblait perdu, et ils commencèrent à renoncer.
Publié : 01 déc. 2007, 10:50
par Belegondil
Alors qu'une trentaine de guerriers restaient debouts, à lutter désespérément contre plus de cinq cent monstres, une voix lointaine domina le vacarme, une voix puissante et grave : « Galdurs ! Mes Frères ! Vous m'avez élevé et aidé ! Je reviens à vous en cette heure ! Notre peuple est fort, il ne périra jamais ! » Alors, les monstres poussèrent des cris de désespoir, car venant de l'est arrivait une puissante armée menée par un homme d'une taille surprenante. Les trente survivants reprirent espoir et se battirent avec ardeur, aucun d'eux ne tomba plus. Les monstres, pris par derrière par cette nouvelle armée, mourraient et hurlaient de rage. Rapidement, les deux armées se rejoignirent et au milieu de la bataille, les trente Galdurs virent Ormikos, majestueux et féroce, avec qui combattaient des centaines de Galdurs venant d'Iscalrith et Trassian. Tous les monstres furent exterminés.
Après le combat, les Galdurs tombés furent tous mis sur un grand bûcher, car leur nombre étaient bien supérieur à celui des survivants, et qu'ils ne pouvaient être déposés sur des radeux qui bruleraient au large, selon les coutumes de leur peuple. Alors que leurs amis et parents brûlaient, tous les Galdurs présents levèrent leurs armes et crièrent après Ormikos : « Pour nous, il se sont battus ! Que leur mort ne soit pas vaine ! Ils sont tombés dans l'honneur et tous se souviendront d'eux ! ». Cette manière peu habituelle d'honorer les morts est restée dans les annales, car c'est de là que vient l'expression Galdure « Finir sur le bûcher », qui signifie à peu près : « gagner un honneur immense »
Puis, ils firent un grand festin, car leur peuple était sauf, et tout s'accordaient à dire que ceux qui étaient tombés au combat se retrouveraient dans le Paradis Galdur, car ils y méritaient leur place. Les Galdurs d'Iscalrith et de Trassian retournèrent chez eux, et ceux de Dra Se Manat entreprirent de se reconstruire. Ils étaient alors peu nombreux, la majorité des leurs étaient morts. Le Grand Chef était tombé, en enfonçant son gourdin dans la gorge d'un grand troll. Tous demandèrent à Ormikos de devenir le Grand Chef, et il accepta. Par respect, personne ne lui posa de question, sachant à l'avance qu'il n'y répondrait pas.
Publié : 16 janv. 2008, 15:57
par Belegondil
Les années passèrent et la renommée d'Ormikos grandit. Cinq ans après la bataille, il décida de laisser le rôle de Chef à un Galdur du village et s'en alla vivre dans une grotte. Il chassait pour se nourrir, et se rendait de temps en temps au village, mais de plus en plus rarement. Ormikos eu une vie incroyablement longue, et vit passer plusieurs Chefs, et grandir et mourir de nombreux enfants. Il désirait la solitude. Mais il aidait tout de même les siens, en conseillant le Chef quand il venait demander de l'aide.
Il lui arrivait souvent de raconter un bout de son histoire, à quelque jeune en quête d'aventure, ou à un vieux galdur un peu assagi par le temps. Mais il n'en révèla jamais la totalité. Il ne le voulait pas.
Une autre particularité qui fait qu'il est très connu est qu'il choisit l'heure de sa mort. C'était, semble-t-il, parce qu'il préférait mourir beau et fort, plutot que d'attendre que la mort vienne le chercher, vieux et décrépit, et qu'il termine ses jours la face dans la neige. Il prévint donc le Chef alors en fonction, et celui ci fit poser un grand lit au centre du village. Ormikos s'y allongea et expliqua à tous pourquoi il allait trouver la mort. Il leur dit aussi que quand son corps reposerait sans vie, ils pourraient se rendre dans la grotte et y lire le parchemin qu'il avait laissé pour eux. Mais il leur demanda de ne pas toucher à ses autres affaires. Une personne viendrait les chercher pour lui. Ils ne comprirent pas tout ce qu'il leur dit, mais ils acceptèrent sa décision. Alors, Ormikos ferma les yeux et ne les rouvrit jamais. Son corps fut placé sur un gigantesque radeau qui brula au large, dans la Mer Gelée d'Irvilion. Un mois entier de festivité suivit sa mort, chose très rare.
Il se trouve que le lendemain...*Le parchemin sur lequel se terminait le récit semble avoir disparu. En tout cas, il n'est pas avec ceux que tu viens de lire*