Contes d'Iora

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Dhurin
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Contes d'Iora

Message par Dhurin »

Prologue ...

De l'histoire des légendes ...

Il y a dans chaque ville, dans chaque contrée des mythes et des histoires faisant honneur à leurs héros, à leurs aventures aussi féeriques, chevaleresques ou sombres fussent-elles.
Considérant qu'il s'agit là d'héritages fais à la mémoire des leurs, les gens s'évertuent à les transmettre tant en chants qu'en contes ajoutant aux goûts et aux dires une part de leur propre immagination.

Or il est un pays peut-être au nord d'ici, peut-être au sud où ailleurs je ne saurais dire où qui fut le théâtre de maintes aventures fabuleuses.
Un pays qui sut avec le temps s'entourer de moults légendes et épopées que les menestrels et les Belles Gens continuent à conter dans leurs chants.
Bien sûr les légendes ne sont pas toutes fondées, mais aujourd'hui seuls les plus érudits des elfes ayant vécu plus d'une vie pourraient discerner le vrai de l'immaginaire tant Iora, le pays dont il est question, est empreint de mystère.

De la même façon, tenter de toutes les relater me prendrait plus de temps qu'il m'en est alloué en une vie de nain; ainsi ne conterais-je que les mémoires de Daïn Beren dont je suis le fils -encore que celles-ci me paraissent infiniment longues- et qui m'ont été transmises au travers des ans passés auprès de lui.
Peut-être pourrais-je vous faire découvrir mes terres natales au fil de ces récits à défaut de pouvoir vous y emmener ...

De mes souvenirs, flous et incertains aujourd'hui, j'ai réussi, non sans maintes difficultés à reproduire cette carte qui je l'espère se rapprochera de ce que sont ou furent mes terres natales.

Image

De l'histoire des peuples ...

Dans les terres d'Iora, l'on ne comptait que trois ou quatre peuples disctincts, hormis les orcs et les choses comme cela;
Les elfes, plus ancien peuple d'Iora avaient élu domicile au coeur d'anciens bois, tels les Brûmepins ou SombreForêt.
Les nains n'arrivèrent que plus tard, et ne purent s'installer qu'après la mise en fuite de Jormund, un terrible dragon qui avait pris pour demeure le Mont Thyl-Gris, la pointe des Montagnes-Grises qui deviendraient plus tard l'une des deux maisons naines d'Iora, la seconde se trouvant à l'est dans les Montagnes-Pourpres.
L'histoire veut qu'il y ait eu une troisième maison, plus ancienne que tout autre. Son histoire, ou tout du moins son épilogue sera peut-être livrée dans ce récit ...
Les hommes, eux, suivirent les récits du peuple nain et vinrent en Iora après le départ du dragon.
Ils s'installèrent autour des côtes et construisirent des villes avant de commencer à prospérer et à dominer en nombre tout autre peuple ...
Parmis eux il y eut peut-être des galdurs, car des hommes de forte ossature et ayant un goût prononcé pour le combat migrèrent par delà le Cavenain et la forêt de Hamarr, pour se rendre au pied des Montagnes-Pourpres dans les Plaines-aux-Trois-Talus.


D'un conte épique ...

C'est dans les Montagnes Grises, où vivait jadis le terrible dragon Jormund que Thelgrïm vivait avec ses gens. Respecté des nains du pays, il obtint ce royaume à la suite de son père, Angrïm, lequel avec l'aide de Balïn père de Dvalïn des terres de l'Est, avait mis en fuite le noir dragon mettant par la même occasion un terme à de nombreuses années de terreur et souffrance. C'est du moins ce qu'ils pensèrent, mais cela vous sera expliqué par la suite.

Les demeures des Montagnes-Grises, ou Grises-Forges étaient construites à même la roche, s'enfonçant au travers de couloirs sculptés jusqu'au coeur des montagnes.
A l'extérieur, des batisses avaient été aménagées pour le commun du peuple et deux gentihommières servaient de salles d'armes pour la garde toujours à l'affut des cieux ...

C'est dans ces demeures et par une nuit pluvieuse que commence l'épopée de mon père et l'histoire de l'une des plus tragiques guerre d'Iora ...
«Paix est trésor qu'on ne peut trop louer.
Je hais guerre, point ne la dois priser.»

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Dhurin
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Message par Dhurin »

Chapitre 1: Aux Grises-Forges

La pluie tombait dru à l'extérieur de la forge et l'on pouvait entendre d'épaisses gouttes d'eau battant contre les lourdes portes avant de s'infiltrer dans diverses fissures pour rejoindre, plus bas, le cours principal du Fleuve-Gris qui devait son nom aux teintes argentées qu'il prenait à la venue de l'automne.
A l'écoute de la mélodie que produisait cette forte averse, Daïn, jeune forgeron nain de la maison de Thelgrïm rêvassait. Il pensait à des jours heureux où il se contentait de rester sous un “Mallorn” avec pour compagnie des elfes de la forêt Sylvestre des Brûmepins, avec qui il aimait converser et rester.
Car chose rare chez un nain, Daïn avait un profond respect pour les elfes qu'il jugeait sages et une admiration qui n'avait d'égal que celle qu'il portait aux objets qu'avaient forgés son défunt père de son temps, celui-ci reposant désormais sous la montagne.

Quand la pluie dehors cessa, il se remit au travail. Il en avait encore beaucoup devant lui et la nuit, déjà avancée n'arrangeait rien. Le lendemain il déscendrait le long du fleuve jusqu'au gué qui lui permettrait de se rendre à la cité des hommes de Val'Mallah où il irait livrer ses épées à un bon acheteur.

Bien que les nains soient très endurants, en temps normal un si long trajet pour livrer le fruit d'un dur labeur serait pour eux tout à fait impensable, mais le jeune nain avait dans l'idée tout préparé; il comptait rejoindre le Gué avant la fin du jour où une petite taverne avait été aménagée afin d'acceuillir les voyageurs fatigués ou les fermiers qui seraient amenés à venir faire bombance après une dure journée de travail dans les champs. A vrai dire, il y avait dans cette Taverne une personne pour qui Daïn portait grand interêt comme il sera dit par la suite.
Le jour suivant et de bonne heure levé, il reprendrait sa route marchant vers le sud en direction de Val'Mallah.

A rêver ainsi, il ne put se coucher que très tard dans la nuit. Lorsqu'il se réveilla, la lumière du soleil d'été dansait déjà de mille feux dans sa petite demeure, et Daïn bien que légèrement fatigué mit pied hors de sa chaume avec joie. Il possédait une maison très simple et moyennement meublée.Les seuls objets de valeur qu'il possédait étaient une hache faite d'un mélange d'acier et d'adamantite et un lanterneau de mithril à l'intérieur duquel brillait en permanence un petit cristal. Tous deux étaient cadeaux de son père.

Après s'être étiré et avoir soigneusement coiffé sa longue barbe brune comme le ferait tout nain, il prit un petit déjeuner rapide composé d'oeufs au lard, de pain et d'un verre de fraiche bière.
Ce repas finit, il se leva en chantonnant et attrappa son sac lourdement chargé, sa hache et son capuchon. En sortant il croisa Grïm, viel ami de son défunt père et depuis toujours de bon conseil.
C'était un nain qui imposait le respect; une longue barbe blanche tréssée avec soin lui donnait une certaine hauteur, si la chose était possible. Il avait aussi une cicatrice qui partait de son oeil gauche et déscendait jusque sa joue droite, miraculeusement, l'oeil n'avait pas été touché par ce qui avait provoqué cette ancienne blessure.
Selon lui et ses histoires contées de bière à feu, c'était un souvenir de la terrible prise d'arme d'Iora, la guerre qui fut à l'origine du banissement des Orcs hors du pays.

-«Salutations maître nain et ami de mon père!» Dit Daïn tandis qu'il refermait la porte de sa maison.
-«Bien le bonjour Daïn, fils de Fenrïn!» Répondit alors Grïm, qui comme chaque matin regardait le soleil se lever par dessus la montagne; «Mais par ma barbe que fais-tu donc de si bon matin avec ta hache et ce capuchon, t'apprêtes-tu donc encore à aller t'aventurer dans la forêt Sylvestre ? Cela n'est pas bon et j'en gagerais toujours, foi de Grïm!
Bien que Thelgrïm soit en bonne entente avec les elfes, Dieu sait ce qu'ils pourraient préparer tapis comme ils le sont dans ces bois maudits!»

-«Maître Grïm, vous êtes sage et jamais je ne m'oserais à le contredire, mais sur ce point je pense que nos avis diffèrent, tel en était déjà le cas avec mon humble et vieux père et aujourd'hui encore vous n'avez toujours pas confiance en ce peuple qui nous a pourtant été de grande assistance durant la guerre» répondit alors Daïn agacé de l'avis qu'avait son vieux maître sur les elfes.
«Je vous emmènerais un jour dans ces bois, avec l'espoir que vous changiez d'avis. Mais ce n'est pas là que je vais aujourd'hui, j'ai les épées, forgées dans la nuit, qui m'ont été demandées par les hommes du sud.»
«-Au sujet des elfes» reprit Grïm, «Je pense que mon avis est fait, et qu'il ne changera pas de sitôt, mais je ne me risquerais pas à encourir l'inimité de tout un peuple.
Cependant je m'étonne de voir que les hommes nous demandent autant d'armes en si peu de temps! Il ne nous en avaient pas demander en si grand nombre depuis cette sombre affaire de pirate.
Quelque chose se prépare si vous voulez mon avis et cela nous concerne tous.
Les rumeurs venant de l'est ne sont pas toutes agréables et beaucoup parlent de la proche venue des Orcs!»

-«Si vous voulez mon avis» dit Daïn en redressant son ceinturon de cuir, «j'admets le fait que tous doivent rester prudents, mais je pense aussi que ceux qui s'avancent à de tels propos ne sont que de mauvaises gens qui ne cherchent qu'à jouir des malheureux!»

En regardant le ciel, Daïn s'aperçut que parler ainsi l'avait mit en retard et saluant son maître, il déscendit de la ville naine en traversant les portes sud afin de suivre la route qui longeait le Fleuve.
Souhaitant rattrappé le retard qu'avait causé sa conversation avec Grïm, il accéléra le pas en essayant de garder les yeux sur le trajet et ainsi éviter qu'il ne soit distrait par le paysage qui s'offrait à lui au fur et à mesure qu'il avançait.
A la mi-chemin, son attention fut cependant retenue par une dispute qui avait éclaté entre deux nains.
C'était Lini et son amie et «associée» Nanaë qui se disputaient à propos d'un poney lourdement chargé qui refusait de faire un pas de plus.(Lini et Nanaë avaient dans l'espoir qu'un jour tous les nains feraient des poneys leurs fidèles montures. Immaginez, les seuls palefreniers nains ...)
A les voir ainsi se disputer Daïn ne put réprimer un rire et s'avança dans leur direction.

-«Holà!» Fit-il en souriant, «Si je ne vous connaissais pas, il m'aurait été permi de penser que vous étiez un couple en pleine dispute. Allons! Ce n'est pas ainsi que vous réussirez à faire avancer votre ami à quatre pattes.»

A ces premières paroles, Lini fut prit de mutisme tandis que le rouge lui montait au visage. Faisant mine de tousser, il se tourna pour éviter de croiser le regard de Nanaë.
Ce fut donc elle qui répondit à Daïn toujours souriant.

-«Ah vous tombez bien mon bon Daïn!» Cria-t-elle tout haut, «Pourriez-vous nous donner votre avis sur un problème qui n'a de cesse de nous retarder?
Voyez-vous, nous sommes à la mi-chemin de nos demeures mais aussi à la mi-chemin de la taverne du Gué. Le soucis, c'est cet animal têtu qui refuse d'aller ni vers l'une ni vers l'autre de ces directions.»


-«Hé bien!» Reprit Daïn qui, s'approchant du poney, se mit à le caresser, «Regardez donc autour de vous! Ne sentez vous pas les ennivrantes odeurs de la serpolet et de la Basilic en cette saison de l'année? Elles parfument l'herbe de ces paturages à un tel point que votre bon ami pourrait rester là des jours durant dans le seul espoir de pouvoir y goûter. Il m'est avis que vous devriez songer à faire une pause. Je serais bien rester avec vous, mais une longue route m'attend et je ne peux me résoudre à m'en détourner. Salut!»

Sur ces dernières paroles, Daïn se remit en route en se pressant, car les nuages chargés de pluies qui hier encore planaient au dessus du Mont Thyl-Gris s'étendaient désormais à l'ouest et l'idée qu'une averse pouvait le surprendre avant son arrivée ne lui plaisait guère.
Derrière lui, les deux nains recommencèrent à se quereller ne sachant pas si ils devaient faire une pause du côté sud ou du côté nord du chemin.
-«J'espère qu'ils arriveront là où ils le souhaitent avant que ces noirs nuages ne les rattrapent», pensa Daïn en entendant les joutes verbales reprendre de plus belle.

Le reste du voyage se déroula sans autre péripétie.
Lorsqu'enfin il arriva au Gué, les dernières lueurs du soleil s'estompaient à l'horizon et il ne put s'empêcher de s'emerveiller face au spectacle qui se déroulait sous ses yeux clignants.
La lumière or nacrée du crépuscule perçant les nuages dansait tantôt sur le fleuve, tantôt sur les quelques habitations dont les toits étaient à l'habitude mornes et gris.

-«Hélas! Je n'aurais pas la chance d'admirer le couchant plus longtemps aujourd'hui!» Pensa-t-il à haute voix.«Mes fantaisies et mes rêveries m'auront retardées tout le jour durant et maintenant il ne me reste plus qu'à prier que tu daigneras te montrer encore à moi.»

Sans s'en rendre réellement compte, il se mit à chanter l'une des chansons elfiques qu'il avait apprit à la lisière de la Forêt Sylvestre:

Jamais au Sud et ni plus au Septentrion,
Toujours fuyant à l'approche des yeux curieux
Parfois à l'est mais loin derrière nos bastions,
Et puis, tard à l'ouest tu brilles de mille feux.

Jamais elfe ne fut aussi heureux de voir
Des forêts en feu et des maisons s'embraser
Sous les rayons mourrant de tes derniers déboirs,
Avant de laisser place au noir obscurité.

Le jour part avec toi et revient avec toi,
Car comme le phénix tu renais maintes fois
Toujours plus beau jusqu'à la froide nuit tombée.

Hélas! Tu disparais avec célérité
Jamais au sud et ni plus au Septentrion,
A l'est et vers l'ouest au dessus des bastions.


Tandis qu'il chantait, Daïn eut l'impression qu'un choeur entonnant la même chanson s'élevait des bois de l'autre côté du Fleuve et ainsi fit-il une profonde révérence comme pour remercier ceux qui l'avaient accompagnés durant ce bref instant.

Il arriva enfin à la Taverne du Nain Noyé (comprenez noyé dans la bière) après avoir traverser le Gué et décida d'y entrer sans plus attendre.
A l'intérieur, une douce mais néanmoins aveuglante lumière venait percer le voile de la nuit. Des rires et des chants témoignaient de l'ambiance qui régnait dans le petit établissement et l'odeur des cuisines éxotiques poussait le jeune nain à y mettre pied.

Les pages suivantes, blanches, témoignent du manque de temps de Dhurin qui continuera à retranscrire les mémoires de son père lorsque l'encre et le temps le lui permettront
Note: L'histoire et la carte toutes deux issues de mon immagination pourraient être amenées à subir quelques changements dans le futur, et ce bien que l'histoire principale soit déjà en cours (Des ajouts, des corrections de style & autre(nombreuses seront-elles)).En esperant que cette première aura plu.
«Paix est trésor qu'on ne peut trop louer.
Je hais guerre, point ne la dois priser.»

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