Contes et Légendes du Désert

[Selena]

Si d'aventures, un des voyageurs des Landes venait à camper une nuit à Galein'th Aseyis, sans doute aurait-il l'opportunité d'entendre le récit d'une des fabuleuses histoires des hommes bleus. Car ce peuple de rêveurs chante aussi la lune, les étoiles, et par dessus tout le désert et sa beauté.
Ainsi, pour ne rien perdre de ce qui est narré, chaques histoires est ensuite consignées dans un gros volume : Les Contes et Légendes du Désert.

L'histoire ci-dessous, mes amis, a été raconté par Dame Selena, une nuit à la faveur des étoiles. Sans doute y trouverez vous, au détour des mots tracés de sa main, un échos à votre propre histoire.


Voyez vous ces deux étoiles, particulièrement brillantes dans le ciel, et comme rejointes par une miriade d'autres, formant un mince cordon lumineux ?
Sans doute oui...
Et bien, dans mon peuple, on raconte bien des choses à leur sujet. Mais je ne vous ferai pas plus languir ... Ecoutons donc.

On dit que l'étoile de droite, un peu plus petite que l'autre, était une jeune femme habitant dans un pays lointain. Peu nous importe sa race, mais c'était sans doute la plus belle, mais aussi la plus triste de toutes.
Elle habitait un désert qui ne fleurissait jamais que la nuit ,et elle était seule, désespérement seule .

Si le désert fleurissait, ce n'était pas la pluie, ho non !

C'est que chaque nuit, on pouvait l'entendre appeler dans les murmures du vent quelqu'un qui voudrait bien venir à elle, et sa voix si claire et si belle, apportait alors la vie au sable mort.
Elle ne pouvait partir, ou le désert mourrait pour de bon ! Alors elle restait là, jour après jour, et quand l'obscurité cachait ses larmes, on entendait sa plainte, si forte, si déchirante, que le vent enfin, un jour, l'apporta assez loin pour qu'un autre l'entende ...

Mais le vent était bien trop agile et pressé pour faire plus que de laisser le message de ce chagrin à peine avoué.

Fort heureusement, l'heureux destinataire, était armé d'un peu d'astuce et de beaucoup de volonté. Pourtant, cet homme là, personne n'eu pu croire qu'il poursuivrait le vent, lui qui avait passé son temps à le fendre de sa lame, mais dans la musique, sans doute quelque chose avait-il remué son âme, assez fort pour le détourner de ses combats inutiles.
Il ne savait ni vers qui, ni vers quoi cela le mènerait, mais il décida quand bien même de chercher le messager. Il erra d'abord un temps, suivant l'ombre de ses propres pas, mais la fatigue et le désespoir commençait à avoir raison de son courage. Aussi finit-il une nuit, par pleurer lui aussi sur sa peine, et sa solitude.

Et que ne fut pas la réponse du vent à ce coeur si dur qui s'ouvrait enfin ?

Et bien ..

Le vent emmena avec lui les paroles du jeune homme.
La jeune fille du désert su ainsi que son coeur n'était pas seul, et chaque nuit ainsi s'échangèrent-ils leurs messages. Le jeune homme lui, repris bien du coeur, il courra, tant et tant, ne se reposant que pour chanter sa peine la pénombre venue. Il arriva enfin devant un horizon sans fin, celui du désert de la jeune femme.
Mais le désert est grand, et la plainte du vent c'était tue ...

Il fut tenter de perdre espoir, laissant là son épée repentie, et son corps fatigué. La jeune fille, elle, cessa de chanter après avoir passé la première nuit à attendre le vent.

Le désert se mourrait...

Une deuxieme nuit passa.
Rien.
Une troisième ...

Eperdue de désespoir, elle décida de partir, préférant mourir loin du désert, qu'elle avait laissé elle même aller à sa propre perte. Cet élan de courage, d'aller enfin contre son propre destin, attira le vent ...
Aussi, sa brise se remit-elle à souffler.
Je ne saurais vous dire pourquoi, mais la jeune femme se leva, et un pas après l'autre, ses fines jambes se mirent à courrir, toujours plus loin, vers le lointain horizon, vers la fin du désert.
Elle courrait si vite, emportée par l'air, que ses pas léger semblaient flotter sur les dunes.

Que ne fut pas surprise quand au loin, elle aperçut la silouhette de cette voix qu'elle avait tant chérie et espérée ...

Le voyageur inconnu était inerte. Elle su dès l'instant ou elle vit son noble visage, que leurs deux coeurs étaient liés. Elle l'abreuva de ses larmes, le soigna, le cajola, et il se réveilla dans ses bras...

Une journée avait passé.

La nuit tomba sur les deux amants du vent.
Mais la jeune femme était toujours prisonnière de son désert. Alors le vent délia ses chaines, et chanta pour elle.

Ainsi depuis, les nuits du désert sont toujours fraiches, glacées par la brise qui berce ses habitants .
Le vent chante, et les deux amants voyagent, tant et tant que leur amour, a laissé son histoire dans le ciel

N'y a-t-il pas une part de vérité dans cette histoire ?
Le vent vous soufflera sans doute la réponse.