L'Illyth Thyl

L'Histoire, avec un grand H, celle façonnée par Fingel et après le Cataclysme celle écrite par les premiers colons.
Coursier
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L'Illyth Thyl

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Le soleil venait de se lever lorsque les armées alliées sinanes et galdures avaient atteint la plaine entourant Luminea, et Erham, loin d'être stupide, savait qu'il allait avoir une résistance importante. Fingel, sur son cheval noir, et dans son apparence de Sinan, tentait de dissimuler l'orbe sacrée. Le roi s'approcha de lui : "Vous qui nous avez prouvé vos dons de guerrier, j'espère que vous ferez honneur à votre peuple". Fingel répondit avec un large sourire : "Ne vous en faites pas pour ça."



Cependant, il était mal à l'aise, il fallait que cela se termine, il avait eu tant de fois l'occasion de tuer Erham, mais il savait qu'il fallait plus, et les armées de l'Alliance tardaient. Il revit les combats qu'il avait été obligé de faire, les vies qu'il avait obligées à terminer sur le champ de bataille, il entendait des bruits de hordes, et un grondement terrible. Il leva la tête et murmure : "Ils arrivent"



Les armées elfes, eldorianes, d'jhis, naines, sauriennes et bleues venaient de rejoindre la plaine. Cette vision réchauffa le cœur de Fingel ; il n'y avait pas six armées, mais une seule, tous unis pour défendre Luminea. Nains, D'jhis, Eldorians et sauriens étaient en première ligne, soutenus par les hommes bleus, tandis que les Elfes, armés de leurs arcs, étaient à l'arrière.



Les armées étaient de nombre environ équivalent, mais Fingel savait bien, comme tous ceux sur la plaine, qu'une alliance Sinans-Galdurs ne vaudrait rien contre la grande Alliance. C'est pour cette raison que tous dans l'Alliance avaient le sourire, à commencer par Enur, qui était le seul nain être monté sur un cheval.



Erham se mit à rire : "Commencez le rituel !" Aussitôt, tous les Sinans se mirent à prononcer des incantations, et les Galdurs leur fournissaient des potions. Les Sinans lançaient des os et la terre tremblait. Fingel sentit un frisson le parcourir. Il comprit vite que cela venait de son sac. L'orbe était devenue plus noire que jamais, et pourtant dégageait une lueur. Les os s'enfonçaient dans la terre, puis il en ressortait toutes sortes de créatures venues d'outre-tombe, qui dégageaient une odeur nauséabonde, et poussaient des grognements horribles. Leurs corps étaient plus solides que la meilleure des armures, et il suffisait de tenter d'en pourfendre un pour casser sa lame. L'Illith-Thyl, présent, multipliait la puissance de ces monstres et leur nombre, au grand désarroi de Fingel. Près de quarante milles créatures venues des enfers étaient maintenant présentes à cause de la nécromancie sinane et de l'orbe. La stupéfaction et la peur étaient maintenant les sensations prédominantes dans les rangs de l'Alliance.



Erham, fier, esquissa un large sourire et lança l'assaut. Fingel lui dit : "Attendez, j'ai un plan." Erham rétorqua : "Nous sommes plus de quatre fois plus nombreux qu'eux, nul besoin de plan, mais je vous fais confiance, allez donc les narguer si cela vous plaît." Fingel cavala au grand galop vers le camp des siens.



A mi-chemin entre les deux armées, Fingel ôta sa cape sombre, et la jeta. Elle flotta en l'air pendant quelques secondes, puis il y eut une lueur émanant de lui : Fingel avait retrouvé sa véritable apparence, et tous l'acclamèrent. Erham ne comprenait pas d'où pouvait leur venir cette joie intense, mas il le sût bien vite. Fingel, arrivé parmi l'Alliance, fit volte-face et plongea sa main dans son sac, pour en ressortir l'Illith-Thyl, noire comme le charbon. Il la leva vers le ciel et se mit à chanter.



Il chantait un hymne d'espoir, dont chaque couplet était dans la langue de l'un des neuf peuples et dont le refrain était dans la langue des humains anciens...



Pourquoi vous haïssez-vous ?

Pourquoi une magnifique fraternité

Est uniquement pour vous

Un concept beaucoup trop abstrait ?



Refrain

Peuples des Landes, unissez-vous !

Faites la paix

Tous à genoux

Pour toute l'éternité...



Pourquoi ne voulez-vous pas

D'une grande et belle union

Guidant chacun de vos pas ?

Tous ensemble, marchons !



Refrain



Ces landes sont cruelles

Viles et emplies de chagrins

Vos peines seront éternelles

Si on ne se tient pas par la main



Refrain



Acceptez vos différences !

Galdurs ou Sauriens

Quelle importance ?

Ne formons plus qu'un !



Refrain



Pourquoi toutes ces guerres

Voulez tous la paix

Et toutes vos prières

Seront sans doute exaucées...



Refrain



Et ces morts inutiles...

Des guerriers combattant pour

Des causes si futiles

Prêchez l'amour



Refrain



Elfes, Kultars et Nain

Hommes Bleus, Galdurs et D'jhis

Sinans, Eldorians et Sauriens

Soyez tous-unis !



Refrain



C'est ensemble que nous vaincrons

Car si individuellement

Nous combattons

Les landes nous battront, éternellement



Refrain



Ecoutez tous mon appel d'espoir

Pour l'avenir de vos vies

Pour enfin sortir du noir

Et de notre longue agonie.



Refrain



Sinans et Galdurs étaient stupéfaits, non par la trahison de Fingel, mais par le fait que celui-ci chantait dans leur langue, alors même qu'ils étaient ennemis.



A chaque couplet, l'orbe, qui au départ était couleur charbon, changeait de couleur, chaque couleur semblait représenter la langue dans lequel était chanté le couplet, et à chaque refrain, les couleurs tournaient à l'intérieur de l'orbe, avant de faire apparaître la suivant : l'orbe devint grise comme l'âme des Sinans, puis ce fut une sorte de marron représentant la couleur de peau d'jhis, le mauve, couleur étrange, représentait le mystère de la vie des sauriens, le bleu, la couleur des hommes bleus, le vert les paysages de la vie des elfes, le rouge des forges des nains, l'orange des potions des Galdurs, et le jaune intense de la magie des Kultars, tout aussi intense ; toutes les couleurs tournèrent à toute vitesse lors de l'avant dernier refrain, et formèrent un blanc pur, représentant l'espoir incarné par Fingel l'Eldorian. Lors de l'ultime refrain, l'orbe dégagea une lueur intense, qui aveugla tous les êtres présents sur la plaine, tandis que Fingel chantait encore, couvrant les cris de souffrance des alliés infernaux des Sinans qui s'étalèrent tous.



Fingel arrêta son chant, le temps semblait arrêté, le silence était maintenant le maître sur la plaine.



Erham déclara : "Recommencez !". Les sinans, grâce aux potions des Galdurs et jusqu'à épuisement de leurs ingrédients, et grâce à l'Illith-Thyl, que Fingel ne savait contrôler, invoquèrent de nouvelles créatures, que les hommes bleus tentaient de détruire grâce à leur magie, accrue par l'orbe, mais en vain.



Fingel comprit que l'Illith-Thyl était bien plus utile à la nécromancie sinane qu'à l'Alliance. Réalisant ceci, Fingel lança l'orbe de toutes ses forces en direction de l'armée ennemie. L'Illith-Thyl se fractura en nombreuses parties, et chacune explosa dans une fantastique lueur blanche, anéantissant de nouveau toutes les créatures maléfiques.



Il ne restait plus assez d'ingrédients pour reformer une grande armée, et seul Erham, qui pour l'instant n'avait rien invoqué, parvint à faire naître neuf créatures, chacune d'entre elle étant la réplique d'une race des landes éternelles, en version maléfique, des sortes d'hybrides de nain, elfe, d'jhis, homme bleu, galdur, kultar, sinan, saurien ou eldorian et de sortes d'orques surpuissants.



La bataille débuta avec une charge impressionnante des Galdurs, sur leurs chevaux d'une noirceur ténébreuse. Les elfes décochèrent une rafale de flèches qui firent s'effondrer une centaine de Galdurs. Les sauriens, avec leur agilité légendaire, frappaient juste, mais les Galdurs les décimèrent. Enur lança alors ses nains à la charge, mais les galdurs, sur leurs montures, étaient bien plus puissants et en anéantirent la moitié. C'est alors que les hommes bleus lancèrent un sort de folie sur les chevaux, qui désarçonnèrent tous leur cavalier et disparurent au fin fond de la plaine. Les nains, sans pitié d'avoir vu tomber tant de frères, et avec le renfort d'Eldorians et de D'jhis, s'acharnèrent sur les Galdurs.



Fingel, au milieu de la bataille, dansant parmi les mares de sang qu'il créait, comprit soudainement : les Sinans étaient à l'écart de la bataille, attendant le moment opportun pour frapper, et laissant les autres peuples s'entretuer. Il se rapprocha d'Enur, lui demandant de charger dès que possible sur les Sinans. Il n'eut pas cette occasion.



Les neuf créatures chargèrent, faisant tomber toutes les têtes sur leur passage. La monture d'Enur mourut sur le champ de bataille et, dans un éclat de rage, il brandit sa hache sur l'hybride galdur, qui d'un coup de massue, para le coup et tenta d'enchaîner sur une frappe qui aurait tué le nain. C'est alors qu'Alganiel lança une dague dans la tête de la créature, qui la retira comme si de rien n'était, laissant cependant Enur s'éloigner.



Fingel, apercevant une brèche cria : "Les Sinans !" L'appel fut mal perçu et tous les peuples progressèrent, tombant sous les lames des Galdurs. En fait, Fingel avait vu s'approcher des Sinans en petits bataillons, utilisant des sorts dévastateurs. Seul Erham était en retrait, observant le massacre. Fingel était submergé, et ses pas étaient devenus très rapprochés, contre toutes attentes, l'Alliance était en train de perdre.



Alors, Fingel déclara : "Il y a une chose que j'ai retenu de mon séjour parmi les Sinans" Les neuf hybrides poursuivaient leur carnage, et chaque tentative de les stopper était vaine. Fingel, pour écarter ses ennemis aux alentours, tourna sur lui-même, en plein milieu des Galdurs. Il cria : "Protégez-moi ! Tin Lath ! suit-moi !" Tin Lath entendit, mais les neuf aussi. Fingel, confiant, s'assit en tailleur en plein milieu de la bataille, il savait que c'était le dernier espoir, il semblait prier, les yeux fermés, il ne vit pas la hache de l'hybride nain à hauteur de sa tête, ni l'homme bleu qui se téléporta devant la créature et se sacrifia pour le sauver. La souffrance était dans toute la plaine, on pouvait l'entendre jusque dans Luminea. Fingel réussit à se téléporter, ainsi que Tin Lath. Ils arrivèrent face à Erham. Tin Lath le fit désarçonner, et en réponse, le roi lança un sort qui lança l'homme bleu dans la bataille.



Erham lui dit : "Traître ! Tu as trahi ma confiance, tu périras de ma lame." Fingel demeura silencieux, défiant le roi du regard, il sortit sa lame ensanglantée. Derrière lui, les armées s'affrontaient, et les neuf poursuivaient le massacre. Fingel savait que ces créatures si puissantes devaient être contrôlées par leur invocateur : Erham.



Le roi lança l'attaque, que Fingel évita dans un mouvement gracieux, et fit valser l'épée du roi d'un geste élégant de sa dague. Bien entendu, le perfide Erham avait dissimulé un couteau, qu'il brandit vers Fingel, qui esquiva le coup traître, contre-attaquant avec sa dague, qu'il planta dans le cœur du roi sinan, qui s'effondra, sans la moindre parole, les yeux pleins de haine. Comme prévu, les neuf devinrent incontrôlables, et attaquèrent les races sans distinction, avant de se remarquer entre eux, et de s'entretuer.



La bataille était terminée, le corps d'Erham étendu sur la plaine, et tous acclamèrent Fingel.

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