L'Outranque

[Soriemirhil]

Tu réconfortes le triste,
Tu fais ronronner le joyeux,
Plus que des étoiles, des femmes fait pétiller les yeux,
Plus fort que sa forge, fais ronfler n'importe quel Nain.

Après avoir goûté à ta chaleur,
Les plus desépérés deviennent les plus braves d'entre nous,
Lyres et langues chantent à ta saveur,
Tu effaces frontières et différences dans le coeur de tous,

Si jamais dans l'air flotte ton odeur,
La fête est plus intense, chacun se sent heureux et libre,
À mes yeux suffit ta flamboyante couleur,
Pour faire bouillonner mon sang et réveiller chacune de mes fibres.

Pour que ta recette ne se perde dans l'oubli,
Je me couperais volontiers la main
À condition que je puisse, breuvage béni,
Ainsi diminué, en buvant ne te renverser point.

J'aimerais en profiter d'ailleurs, Vésine
Pour saluer ton labeur grâce auquel tu raffines
Cette Outranque dont jamais on n'atteint l'outrance
Daigne accepter mon hommage, et agréer ma révérence.