Contrées vengeresses

[Nati]

Poème d'un Féal des Landes

Contrées vengeresses

Un murmure secoue et réveille
Les herbes et les blés couleur miel.
Une onde trouble la surface transparente
Des flots calmes mais scintillants

L'astre irradie et craquelle le sol,
La chaleur déshydrate les herbes folles.
Le ciel est si bleu, si clair et léger
Que les regards amoureux y sont happés.

O harmonie et folie, amour et haine,
Si intimes, libérez-vous donc de vos chaînes!
Pourquoi l'un oblige-t-il donc à l'autre?
Pourquoi ne suis-je pas d'un seul, l'apôtre?

La brise se fait souffle dérangeant
Les herbes souriantes déchantent maintenant.
Elles semblent crier mais un hurlement retentit :
Il est trop tard pour se clamer repenti!

Les remous sous-marins chatouillent l'horizon,
Les joueuses vaguelettes font appel aux noirs tréfonds.
Ils se soulèvent et écument à présent leur humeur,
L'espoir des fautifs, lâche, se meurt.

Les ténèbres ont envahi l'éther, prêt à chuter,
Plus une parcelle de bleu, mais un gris attristé,
Une masse tourbillonante, colérique et criante,
Criblée continuellement d'éclairs de Dante.

Voilà que la terre se met à les aimer :
Tremble et se fissure et se casse, soulevée.
Et l'océan entre dans l'infâme mêlée :
D'une seule vague immense, se fait mur nacré.

Une main divine semble pousser le démont Tsunami
Qui, avide, noie ce qui fut, aurait été et ci-gît.
La tempête brise, d'un monde, l'échine et le dos.
Tant d'âmes et de lieux, à présent perdus dans le chaos.

Ce que tu infliges au peuple des Landes, tu l'inflige à celles-ci.
Et ce que tu infliges aux Landes, te sera rendu mille fois, à l'infini!
O inconscient noyé dans les nébuleuses brumes de Morphée,
Réalise-tu maintenant la folie de ton geste, enfin reveillé?

[Rogue]

Tout simplement : bravo
Rogue