Nains et Elfes

Pour mieux comprendre les différents peuples. Méfiez-vous toutefois, certains textes sont écrits par des Eldorians, avec les préjugés que cela implique. Tout est donc à prendre avec un brin d'esprit critique, chaque Galdur étant tout aussi unique que chaque Sinan.
Coursier
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Nains et Elfes

Message par Coursier »

Ce que je m'apprête à vous révéler ici est sans doute l'histoire la plus incroyable qu'il vous sera donné d'entendre. Et de plus, elle va vous apprendre l'origine de la plus ancienne querelle des Landes.

A une époque très lointaine, bien avant que Fingel ne crée l'Alliance, bien avant que les Landes ne prennent vie, dans les mines, vivaient des petits êtres cupides et hargneux, plus connus sous le nom de "nains". Ils avaient une obsession pour la pierre mais peu d’intérêt pour les autres peuples, qui d’ailleurs le leur rendaient bien.

Toute montagne semblait vouée à voir apparaître une tribu naine dans ses entrailles, si ce n’était plusieurs. De toutes ces tribus, chacune connut une histoire incroyable, pleine de joies, de peines, de surprises, de pierres et de bières.
Mais l'une d'elles mérite encore plus l'attention que les autres : c'était celle du Seigneur Crodur.
Cette tribu avait élu domicile dans une chaîne de montagnes, que les nains avaient creusé et transformé en royaume souterrain, qu'ils nommèrent Ayrum. Un maître de la plume écrit à ce sujet : "Ce royaume dura des millénaires et fut l'un des plus gigantesques creusés par une tribu Naine. Des salles incommensurables aux dômes sonores et brillants de toutes les pierres précieuses existantes, des richesses innommables amassées pour le plaisir des yeux, des colonnes de toutes sortes de pierres, descendant toujours plus profondément sous les montagnes aux neiges éternelles, voilà ce qui constituait l'antique Ayrum."

Un jour, un nain de cette tribu reçut des livres comme paiement d’une livraison de minerais. On ne sait comment l’acheteur, un étranger, réussit à l’embobiner sur la valeur de ces livres pleins de diagrammes bizarres. Pour ne pas gâcher le nain se mit à les lire, ce qui montre que ce nain était trop curieux pour être un bon nain. Plus il lisait, plus il devenait bizarre. Il s’isolait de plus en plus souvent pour marmonner des phrases incompréhensibles.
Cela prit fin le jour où on entendit un braillement horrible venir de là où il s’était caché, comme si la montagne lui était tombée sur le pied. Puis on n’entendit plus rien. Puis on vit arriver une masse de choses démoniaques qui se mirent à dépecer consciencieusement tous les nains qui passaient à leur portée. Une grande partie de la tribu y passa, jusqu’à ce que les survivants réussissent à enfermer les démons dans leur mine, en faisant écrouler les parois sur eux. Perdre une mine était un terrible sacrifice pour des nains, ce qui explique qu’il y ait eu tant de morts avant qu’ils n’élaborent ce plan.

Mais il y eut un imprévu, qui, comme tous les imprévus, n'aurait pas pu être prévu, même par le destin lui-même. Mais cet imprévu-ci était terrifiant : un démon était parvenu à s'enfuir, extrêmement laid et féroce, cela va sans dire, être enfermé dans une mine naine n'avait pas arrangé son humeur. Les témoignages sur la description de l'abomination se sont malheureusement perdus, mais une chose est sûre : il n'inspirait pas confiance, et c'est pour cela que les nains décidèrent de s'enfuir, pour tenter désespérément de semer le démon. Les nains étaient endurants, fort heureusement pour leur sort, le démon lui, avait quelques particularités physiques qui l'empêchaient de se déplacer rapidement, mais assez pour suivre les nains, qui voyaient s'éloigner leurs montagnes, et qui s'enfonçaient dans l'épaisse forêt devant eux.

Ce qu'ils ignoraient, c'était qu'ils venaient de pénétrer dans un royaume peuplé d'étranges créatures : les "elfes".
Les elfes vivaient dans la verdure la plus totale, admirant à chaque instant les merveilles de la nature. Ils avaient atteint une perfection absolue dans l'art du maniement de l'arc, et leurs sens étaient surdéveloppés. C'est ainsi que les elfes savaient qu'un démon avait pénétré dans leur territoire, et s'étaient préparés au combat. Les plus grand guerriers partirent, épées et arc en mains. Les nains étaient inépuisables, ils seraient probablement encore en train de courir aujourd'hui, si la créature n'avait pas reçu une rafale de flèche venant de la hauteur. Il s'en suivit une bataille acharnée, que les nains regardèrent, cachés derrière divers arbres. La bête se débattait, et les elfes volaient dans les airs, avant de retomber et de mourir. Alors, un nain, le descendant de Crodur, prit sa hache entre ses mains et déclara : "Si ces êtres se battent contre cette chose, alors notre peuple en est capable aussi !" Sur ce, il se rua sur le démon dans un cri atroce. Et ce cri stupéfia la créature qui marqua un temps d'arrêt, suffisant pour qu'une flèche l'atteigne et le tue (selon certaines rumeurs, la flèche aurait atteint le dernier des 24 yeux de la bête).

Après quelques méfiances entre les peuples, c'est avec un grand bonheur que nains et elfes devinrent amis, et que les elfes invitèrent les nains à vivre dans leur forêt. Pour la toute première fois, des nains avaient noué un lien d'amitié fort avec un autre peuple ! Les deux peuples vécurent ainsi de nombreuses années, mais si les nains réussirent à transmettre le sens de la fête aux elfes, ceux-ci ne parvinrent pas à leur expliquer le maniement de l'arc.


Cette époque tranquille perdura jusqu’à ce que plusieurs fléaux se conjuguent. Les elfes savaient soigner les arbres des grêles, des chenilles, des incendies, des champignons et de bien d’autres choses encore, mais pas de tout à la fois. Les calamités se succédèrent jusqu'à tuer la forêt. Les elfes eurent une longue période de deuil, comme si la moitié de leur famille avait trépassé. Puis ils entendirent parler d’une lointaine et magnifique forêt au-delà des mers, plus belle encore que celle qu’ils venaient de perdre. Ils construisirent une flotte avec les cadavres des arbres et prirent la mer.
Les nains décidèrent de les accompagner dans ce long périple. Certains nains eurent bien sûr le mal de mer durant le trajet, mais le voyage ne connût aucun imprévu majeur, jusqu'à ce que les navires fassent escale dans les Landes Eternelles. Il a déjà été dit les millions de beautés des Landes, et l'effet que cela produisait sur les êtres. Les nains n'hésitèrent donc pas : ils décidèrent de rester dans ces terres riches et belles, sachant qu'ils n'avaient aucun avenir dans la destination des elfes. Le peuple elfe, lui, se sépara en deux : certains poursuivirent leur périple final, et d'autres préférèrent rester dans les Landes qui les avaient séduits en à peine un regard. Ils découvrirent alors la forêt centrale des Landes, et s'y installèrent. Les nains, eux, découvrirent des montagnes, et y élirent domicile.

Les nains retrouvèrent leur obsession de la pierre, et les elfes leur solitude. Solitude atténuée par les visites que les deux peuples, restés amis, se rendaient.

Mais ce fut l'un de ces dîners qui mit le feu aux poudres.
Au cours d'un repas bien alcoolisé, seigneurs nains et elfes discutaient, jovialement, en ces termes...
"Alors, seigneur vert, comment va votre peuple ?
- Merci bien, il est dans une forme exemplaire, et plus aucune de ces créatures monstrueuses n'ose se montrer.
- Et bien il faut dire que chez nous, c'est pareil ! Nos haches ont raison de ses horreurs. Il n'y a pas d'arme plus efficace !
- Si, nos arcs !
- Ha ha ha ! toujours aussi comique, vous voulez parler de vos bouts de bois avec votre corde ? Vous ne les faites pas en vert ? Ça irait à merveille avec vos habits traditionnels !
- Les vôtres son mieux ?
- Ils ne sont pas pires que vos horreurs ! Remarquez, elles sont bien assorties avec vous !"

Il semblerait que cette phrase ait déplu à l'elfe, qui, sans hésitation, d'un geste habile, coupa la longue barbe du nain, fierté de chaque petit être. Les nains partirent, furieux, et plus jamais nains et elfes ne se réconcilièrent.
C'est depuis ce jour, et cet "épisode de la barbe coupée", que les deux peuples se vouent une haine interminable.

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