Assise au soleil

[Deianeira]

Assise dans la taverne près de la fenêtre, Deianeira sourit, elle n'a pas été rejetée par ceux qu'elle considère comme son peuple, les Hauts-Elfes, et ne l'est pas non plus par ceux qui partagent son sang, à défaut de partager son âme, les Sombres.

Deianeira se sent soulagée de n'être pas rejetée pour une fois, et il lui a fallu un moment pour comprendre pourquoi elle ne l'était pas, en effet en arrivant, elle ignorait où elle se trouvait, la tempête avait fait rage, emmenant le bateau tel un fétu de paille, et Deianeira avait suivi le mouvement, songeant qu'au point où elle en était, rejetée partout où elle passait, peu importait son futur point de chute.

On peut donc l'entendre réfléchir à voix haute dans la taverne encore calme

"Je suis donc à Draïa, Lasud me l'a confirmé...Par les Tavars, Draïa, la légendaire, je n'aurais pas cru être digne d'y accéder, seuls les grands guerriers au cœur pur peuvent pénétrer ces îles selon la légende....

Les conteurs disaient qu'ici la mort n'existe pas, que c'est un don des Landes pour nous donner une chance de les vaincre.Étrange, je ne me suis pas sentie différente en arrivant...enfin si, j'ai eu l'impression d'avoir tout oublié, la mémoire revient vite, mais tout ce qui est "technique", ça ne revient pas, je réapprends ce que j'ai su faire autrefois.
Je pensais que c'était le choc après la tempête...La légende ne dit pas qu'ici on doit tout réapprendre."


Elle soliloque encore un peu, perdue dans des pensées ni sombres ni positives, juste incrédules.
Comme toutes les légendes, celles qu'elle connait prêtent à Draïa bien des qualités et des défauts, embellissant la réalité à tel point qu'elle devient méconnaissable lorsqu'on y est confronté.
Il faut dire que son village était loin, très loin de ces terres, les informations se relaient mal et par le bouche à oreille, la légende fut vite créée.

Enfin Deianeira secoue la tête pour en chasser ces pensées, regarde autour d'elle et commande une eau elfique à Réca, espérant qu'ici, comme dans toute taverne qui se respecte, quelqu'un viendra l'aborder pour parler de tout et de rien.

[Sidwell]

Sidwell, de passage en Séridia, comme à chaque fois qu'elle rentre d'Irilion passe par la taverne de Réca afin d'avoir les dernières nouvelles.
Elle apprend avec tristesse le départ d'Amorgen... et entend les aventuriers autour d'elle parler des invasions inquiétantes de Nord Thyl...

Puis, elle entend une voix féminine parler à voix haute.

Elle se retourne et voit une jeune elfe noire assise à une table une eau elfique à la main.
Elle ne l'a jamais vue auparavant, mais elle la reconnaît immédiatement.
Elle avait eu sa description par l'une de ses amies, et cela faisait quelques jours déjà que Sidwell avait décidé de la connaître.

Elle décide donc de s'approcher de la jeune elfe le sourire aux lèvres.


Bonjour.
Vous devez certainement être Deianeira, n'est-ce pas ?
Puis-je m'assoir à votre table ?

Je m'appelle Sidwell, je suis mage et j'appartiens au peuple des Hauts Elfes.

Je me permets de venir vers vous car nous avons quelques points communs.

En effet, comme je vous disais, j'appartiens au peuple des Hauts Elfes, ce qui n'est qu'une demi vérité.
Ma mère a la peau aussi pâle que la mienne, mais mon père non, car il appartient au peuple des Elfes Noirs.

Pendant pratiquement deux fingeliens j'ai gardé ce secret, de peur d'être rejetée par les Hauts Elfes.
Puis, il y a quelques semaines, j'ai enfin décidé de révéler mon passé et aujourd'hui je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt *sourit*

Non seulement je n'ai pas été rejetée par mon peuple et mes amis, mais cela m'a également permis de me rapprocher du peuple de mon père, celui des Elfes Noirs.
Kharya m'a confiée à Mage Invok pour qu'il puisse faire mon apprentissage, car je me rends compte que je ne sais pas grand chose au sujet de ce peuple qui est également le mien.
Cet apprentissage est très difficile car les deux peuples sont assez différents, et que mon père n'est pas aussi... disons... radical dans l'application des coutumes ancestrales des Elfes Noirs, mais cela me permet d'en savoir plus sur mes origines.

Je tenais à que vous sachiez cela, et surtout je tenais à vous dire que si vous avez besoin de quelque chose, je serai ravie de pouvoir vous aider.


En remarquant que la jeune elfe a un verre vide à la main, elle demande à Réca de leur servir une eau elfique.

[Palladio]

De passage chez Reca pour y trouver son verre de vin quotidien, Palladio sourit en voyant Sidwell, l'elfe qu'il connait bien, et Deianeira, la jeune elfe a laquelle il a proposé son aide. Tout en se dirigeant vers leur tablée, il decroche une bourse de sa ceinture, la lance sur le comptoir en precisant a Reca que toute leurs consommations seraient pour lui. Il finit par s'asseoir

Tiens, on viens se pochtroner en cachette a la taverne ? *rit*

je vois que vous avez fait connaissance, c'est une bonne chose, apres tout

Il se tourne vers Sidwell

C'est la jeune elfe a laquelle j'ai decidé d'offrir mon aide, du mieux que mes pauvres moyens le permettent. Apres tout, l'on m'a aidé a mon arrivée, il est normal que j'en fasse autant.

il se tourne alors vers Deianeira

Cela fait quelques jours que je ne t'avais vu, tu etais partie ? ou en meditation ?

[Deianeira]

Deianeira regarda Sidwell s'asseoir, l'Elfe elle était belle et semblait rayonner de gentillesse.

Lorsqu'elle se présente Deianeira comprend, on lui avait parlé d'elle, une métisse qui l'avait caché aux Hauts Elfes...


Deianeira l'écoute en souriant et répond :

"Bonjour Dame Sidwell, je n'ai pas besoin de me présenter dirait-on.

J'aurais eu bien du mal à mentir aux Hauts-Elfes, d'une part parce que mentir m'est clairement interdit par ma mère, j'ai reçu une éducation très stricte, et d'autre part par ce que ma peau parle pour moi en l'occurrence"

Le sourire aimable de Deianeira s'est fissuré lorsqu'elle avait parlé de sa mère, le sujet semble encore douloureux pour elle.

J'ai rencontré Dame Kharya en arrivant, c'est elle qui m'a appris l'existence du peuple de mes parents, j'ignorais qu'il existait des Sombres, mais les Elfes...enfin les Hauts-Elfes comme vous dites ici ont l'air décidés à me laisser une chance.

Je ne veux renier aucun des deux peuples, celui dont je suis issue et celui qui m'a vue grandir et devenir celle que je suis.

Je..Je suis ravie de voir qu'ici il y a une telle ouverture d'esprit, ce n'est pas toujours notre principale qualité.


Deianeira sourit et aperçoit Palladio à la porte, machinalement elle arrange la fleur dans ses cheveux.

Tiens, on viens se pochtroner en cachette a la taverne ?

Deianeira rougit jusqu'au bout de ses oreilles et tente de le détromper avant d'entendre un éclat de rire illuminer la salle, elle rougit plus encore et sourit pour se donner une contenance.
L'humour Elfe n'est pas des plus réputé, et pour cause. D'ailleurs dans son village les plaisanteries étaient plus que rares, ses parents disaient que pour faire montre de Sagesse il ne fallait pas rire à tout va.

Palladio dit quelques mots à Sidwell que Deianeira n'écoute pas, occupée à cacher la rougeur de ses joues derrière son verre d'eau Elfique.

Cela fait quelques jours que je ne t'avais vu, tu étais partie ? ou en méditation ?

"Hein? oh...non non Sir... Palladio, je visitais les environs, je me suis juste fait discrète, n'ayant rien d'intéressant à dire. J'ai visité le désert des Hommes bleus, un bien beau campement, et les Terres Elfiques, que je trouve un peu arides...enfin bref j'ai fait mon petit bonhomme de chemin.

Le seul souci c'est que j'ai assez peu l'occasion de me blesser et que j'expérimente assez peu la magie par conséquent."

[Kharya]

L'Elfe Noire entre dans la Taverne. Elle apperçoit Deianeira entourée de Sidwell et Palladio. Elle remarque la gène qui la prend suite à la remarque du Sinan. Un petit sourire espiègle marque son visage puis se transforme en un sourire chaleureux alors qu'elle s'avance vers eux trois.

"Echk mes Soeurs, mon salut Messire Palladio. Hm..Deianeira, vous ne devriez pas rester tant au soleil, il vous laisse d'étranges marques rouges sur les joues..."

Elle s'interpose entre la fenêtre et Deianeira et étend sa cape noire pour masquer les rayons.

"C'est bien mieux ainsi, d'autant que la beauté de votre visage ne peut qu'en être sublimée."

Elle sourit à Deianeira. Ses cheveux rouges luisent tels des flammes ardentes sous l'effet du contre jour et ses yeux violets fixent ceux de Deianeira. Elle apostrophe le Sinan.

"Vous ne trouvez pas Palladio? N'est-ce pas mieux ainsi?"

[torino]

*L'Elfe est assis dans son coin de taverne déjà depuis un bon moment, à la fois pour boire son outranque et pour surveiller un peu ce qui se passe. Il voit la scène, les différents aventuriers se parler, et sourit brèvement*

En voyant la matriarche noire boucher la lumière à l'autre elfe noire, celle se disant d'une éducation haut-elfe, hausse un sourcil une fraction de seconde avant de le laisser retomber. Quoi de nouveau sous le ciel que la matriarche veuille faire sentir son autorité?

Il envoit tout de même un signe discret à Sidwell, lui indiquant qu'il est là*

[Deianeira]

Deianeira aperçoit Kharya et sourit, malgré leur rencontrer quelque peu...étrange, les deux Elfes ne sont pas en mauvais terme, après tout Kharya est la Matriarche du peuple de Sang de Deianeira, et celle ci a pu constater le respect que nombre d'aventuriers lui portent.

Bonjour Dame Kharya...enfin, pardon Echk, je ne m'y fais pas..

Lorsque Kharya parle de ses joues celles-ci virent à un carmin foncé des plus esthétique...Et quand la Matriarche prend à parti Palladio le rouge s'accentue encore.
Croyant mourir de honte Deianeira lance un petit sourire hésitant et se cache derrière un verre pourtant déjà vide.

Cela ne fait, bien sur, qu'ajouter à son trouble et elle baisse la tête, les yeux à demi fermés, espérant mourir dans la seconde.

Elle tente de cacher son trouble en se tournant vers Réca pour commander une nouvelle eau Elfique, mais se doute bien que ce sera d'une efficacité limitée.

[Kharya]

L'Elfe Noire s'écarte et laisse la lumière revenir sur Deianeira.

"Mais je suppose que ce n'est pas forcément votre avis, Deianeira. Je vais vous laisser en paix."

Elle s'en va vers le comptoir de Reca, s'y assoit et commande une tasse d'eau chaude pour y plonger sa décoction de racines.

[Sidwell]

Sidwell salue Palladio, ravie de le voir.

Je ne savais pas que vous aviez pris Deianeira sous votre aile.
Je suis certaine qu'elle n'aura que de bons conseils de votre part.

Elle sourit discrètement en voyant les joues de la jeune elfe virer au carmin.
Leur conversation est interrompue par l'arrivée très remarquée de la Matriarche, Matriarche que Sidwell salue d'un simple :

Echk Kharya.

Après un échange avec Deianeira, Kharya s'éloigne de la table et le calme revient.
Remarquant Torino, son mentor, à une autre table, elle décide de laisser Deianeira et Palladio pour aller le rejoindre.
Elle se lève.

Et bien, chère Deianeira, j'ai été ravie de faire votre connaissance.
Encore une fois, n'hésitez pas à me contacter même si *elle regarde quelques instants Palladio en souriant puis à nouveau la jeune elfe* je suis certaine que Palladio vous apportera toute l'aide dont vous aurez besoin.

Se retourne vers Palladio :

À très bientôt, mon ami.

S'éloigne et va s'assoir à la table de Torino en souriant.

[torino]

*Commande une outranque à Sidwell et commence à parler de choses plus sérieuses, jetant quelques fois des regards aux alentours*

[Palladio]

Voyant Deianeira rougir suite a sa plaisanterie, le Sinan s'en veut un peu, mais ne dit mot et ecoute les explications de Deianeira sur son absence. Il salue la Matriarche Kharya et acquiese amusé quand celle ci fait sa remarque concernant le visage de l'elfe, puis voyant cette derniere etre encore plus mal a l'aise, il tente de la rassurer

Bah, c'est rien que de l'humour, ca nous fait oublier les landes et leurs dangers l'espace d'un instant... C'est important de rire par les temps qui courent, meme si l'on t'as dit que ce n'etait pas sage... rien ne vaut une bonne rigolade pour se detendre !

Il sourit aux paroles de Sidwell, puis la salue quand celle ci part s'asseoir en compagnie de Torino

Dis moi Deianeira, il faudra me montrer tes progres un jour, je serais curieux de voir comment tu te debrouilles !

[Deianeira]

Deianeira survécu, pour son plus grand malheur, elle salua la Matriarche qui partait d'un petit sourire timide...Que cette Kharya semblait impressionnante aux yeux de notre jeune elfe inexpérimentée, elle avait parlé avec d'autres Sombres et on sentait dans leur voix un tel respect lorsque la Matriarche était évoquée. Deianeira put même sourire à Sidwell qui s'en allait rejoindre un elfe, et à Palladio qui, avec beaucoup de chance, n'avait pas trop remarqué le trouble de la belle.



Bah, c'est rien que de l'humour, ça nous fait oublier les landes et leurs dangers l'espace d'un instant... C'est important de rire par les temps qui courent, même si l'on t'as dit que ce n'était pas sage... rien ne vaut une bonne rigolade pour se détendre !

Oh? je...enfin...Ce n'est pas que rire ne soit pas bénéfique, loin de là...simplement là où j'ai grandi la majorité des Elfes étaient âgés et sages, et...enfin...les vieux Elfes rient peu, c'est un apanage de la jeunesse de croire que le monde est beau et drôle, on apprend, plus ou moins vite, que ce n'est pas le cas.
Comme j'étais la seule jeune du village, les Elfes n'ayant pas une natalité débordante, j'avais peu d'occasions de rire, et puis...
Et puis j'aimerais prendre exemple sur les Sages, devenir un jour...non pas comme eux, je ne le pourrais pas, mais un peu plus Sage que je ne le suis.


Dis moi Deianeira, il faudra me montrer tes progrès un jour, je serais curieux de voir comment tu te débrouilles !

J'ai progressé en Alchimie, mais guère en magie, il faut dire que je ne désire pas gâcher vos essences sur un corps intact, et ne me battant pas, je n'ai guère d'occasions d'être blessée...Seuls les abeilles et les éboulement me donnent l'occasion de m'entrainer.

J'hésitais à me mettre au combat, malgré les dires de mes parents, j'avais l'impression qu'ici c'était obligatoire, pour survivre, mais une Elfe fort aimable m'a rassurée, on peut vivre en ces terres sans être un guerrier...

Je n'en reviens pas, dans la légende, seuls les guerriers au cœur pur et à l'âme immaculée peuvent pénétrer au cœur des Landes Maudites.
Mais comme j'ai pu y pénétrer, je doute que ce soit le cas, la légende a du embellir les faits je suppose.

Deianeira sourit, elle avait beaucoup parlé, il faut dire que la présence du Patrouilleur la mettait mal à l'aise, sans qu'elle comprenne pourquoi. Peut être parce qu'il était le premier depuis bien longtemps à s'adresser à elle sans l'insulter...Oui, ce devait être ça, ce ne pouvait être du au charme tranquille qu'il dégageait, quoi que n'ayant pas la grâce et la beauté propre à tout elfe.