L'héritage d'Etory

[karadak]

La porte de l’auberge s’ouvre sur un coup de vent, le galdur entre dans la salle, referme la porte sur la pluie. Se secoue un peu et s’avance pour traverser la salle vide et se planter devant l’âtre où brûle un bon feu. Durant plusieurs instants il ne dit rien, se contentant de se réchauffer à la chaleur des flammes. On devine qu’il est troublé, presque soucieux.

- Réca sert moi une bière s’il te plait, merci.

A son coté un sac de cuir sinan, vieux et sale contenant de longs objets, machinalement sa main caresse la besace pendant que son visage exprime un sentiment de contrariété. Puis lentement il se dirige vers le comptoir toujours en serrant contre lui le sac, s’assit sur un siége et boit à petites gorgées la bière. Jette un coup d’œil à droite puis à gauche, pas mécontentant qu’à cette heure de la nuit il n’y est personne, puis le regrette aussitôt à qui pouvait-il raconter son histoire ?
En désespoir il se tourne vers Réca qui essuie des verres

- Figures toi qu’il vient de m’arriver quelque chose de pas ordinaire, vraiment pas ordinaire du tout.

Comme Réca ne répond pas, il poursuit.

- Ouais ! J’étais en exploration à la recherche de nouveaux territoires de chasse du coté de Trassian quand soudain une tempête de neige comme jamais je n’en avais vu m’est tombée dessus, surpris, je cherchais un refuge et crois moi je sais pas si c’est la complainte du vent, le hasard ou autre chose mais enfin je pus me réfugier dans une petite grotte. Je fis un petit bivouac dans l’attente que cette fichue tempête se calme et il était là, sous un tapis de neige et de glace attendant qu’une personne le trouve et accomplisse la destinée qu’il lui réservait.
Ce sac que tu vois là depuis que je l’ai ouvert, je ne suis plus le même Galdur, pour ça non, mon âme même a changé.

Bois encore un peu de bière, regarde Réca qui essuie toujours ses verres.

- Tu ne devineras jamais, JAMAIS, ce qu’il contient !

Réca imperturbable astique toujours ses verres à se demander si elle n’essuyait pas toujours les même comme pour se donner une consistance au discours du Galdur. Prenant son mutisme pour un oui, il poursuit :

- Il contient l’héritage d’ETORY, l’héritage qu’il laisse aux Galdurs par delà la mort, par delà le temps, il lègue à la postérité ses armes de légende. Comment je sais tout ça ! Hein ! On peut se le demander ? Eh ! Bien je n’ai pas la réponse c’est à l’intérieur de moi, ça s’est gravé dans ma tête au moment où j’ai ouvert ce satané sac. Pour chaque arme que je touchais son histoire jaillissait comme un tourbillon dans ma tête. Depuis ma tête est remplie de scènes des combats qu’Etory a menait avec, ceux contre les cyclopes ou bien la guerre de l’orbe, chaque mort qu’elles ont provoqué sont autant de douleurs pour mon âme et cela ne cessera que lorsque j’aurais remis ces armes aux Galdurs pour lesquels elles sont prédestinées. Leurs noms sont gravés dans ma pensée mais ma bouche ne peut les dire, je suis comme le pantin d’une volonté supérieure et je sais que j’accomplirai les gestes qu’il faut quand il le faudra. Je te laisse Réca, je dois y aller, je dois accomplir ce qui doit être accompli, le plus vite sera le mieux si je veux retrouver la paix de mon âme.

Il finit son verre, attrape le sac et repart dans la nuit afin d'achever son rôle dans cette hsitoire.