haine et vengence sont les maîtres-mots

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Eeryn
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haine et vengence sont les maîtres-mots

Message par Eeryn »

Eeryn était assis sur le même rocher qu’hier, ainsi qu’avant hier et avant avant hier. Seul, il observai le va-et-vient des quelques animaux profitant de l’heure matinale pour quitter leurs abris.
Au loin, le soleil dépassai à présent l’horizon, inondant les landes de ses rayons dorés. Eeryn détourna le regard, éblouis par l’astre du jour. Il détestai ce soleil qui brûlai la vue et chassai l’obscurité : Il était elfe noir, fils de la nuit et serviteur des ténèbres.
Après quelques secondes, Eeryn releva la tête et se perdit dans la contemplation des landes. Il n’en trouvai nul beauté, nul joie, Il haïssait ces terres maudites.
Il les haïssait depuis qu’elles lui avait pris ceux qu’il aimait. Car à cette époque il aimait encore.
A cette époque, il vivait encore en la cité des elfes noires dans les montagnes, fils d’une puissante famille, fiancé à une riche et belle compagne, le jeune Eeryn avait un avenir assuré. Il était né sur ces landes, mais leurs puissance lui était encore inconnue. Ayant un bref aperçu de celle-ci que dans les rituelles nécromantiques de sa famille.
Mais les landes n’aiment pas que l’on joue impunément avec l’art mortuaire, et cette famille assoiffée de puissance vitale n’avait plus aucune mesure, elle ne prenait plus l’énergie des terres éternelles : elle la pillait.
Eeryn était dans les rues souterraines lorsque le choc titanesque se produisit. Il s’était alors précipité vers la demeure familial, et il découvrit alors la puissance et la cruauté des landes.
La caverne entière qui abritai la demeure s’était effondrée, malgré toute les magies mises en œuvre pour la soutenir.
Tel était l’avertissement que les landes adressèrent aux elfes noirs et à quiconque abuserai de la necromancie.
Les cadavres brisés de son père, ses frères et sœurs ainsi que son aimée furent extraits des décombres, seul lui ainsi que sa mère, une des hautes prêtresses de la société ne furent pas enfouis sous le rock.
Eeryn, en serrant le cadavre de la femme qu’il aimai dans ces bras, versant les seuls larmes de son existence, maudi les landes, hurlant toute sa colère aux terres qui l’avait anéanti, il jura qu’il lui ferai payer la mort de ceux qu’il aimait.
C’est ainsi qu’il partit du territoire racial, avec les bénédictions d’une mère non aimante, à la recherche de la puissance qui lui permettrai de vaincre ces landes dite éternelles.
Et à présent il était assis sur ce rocher, à contempler son ennemi. De l’horreur il avait tiré une haine inextinguible pour les terres qui l’avaient vu naître. Au début, quand cette haine s’éveillai pour la première fois, il pensai simplement tuer les landes. Mais le temps avait développé cette idée : il ne tuerais pas les landes, il ne leurs donnerait pas la liberté de la mort. Non, il les laisserait en vie, mais si faibles qu’elles en seraient soumises à sa volonté, impuissantes.
Peut importe le temps que cela prendrai, un elfe noir n’est pas sujet à la mort. Peu importe les difficultés. Car un jour, Eeryn, le vengeur créé par son propre ennemi, forcerait les contrées éternelles à se mettre à genoux face à sa puissance…
Noire est notre peau.
Sombre est notre coeur.
Fils de la nuit.
Serviteurs des ténèbres.
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Eeryn
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Message par Eeryn »

La nuit était à présent tombé, mais l’astre nocturne restait invisible, masqué par l’épaisse brume qui recouvrai toute la région. Eeryn, malgré la fatigue, marchait inlassablement, sans aucun but.
Il ne supportait pas de rester assis, à attendre que le voile brumeux se lève. Il avait le sentiment d’être piégé dans une enveloppe opaque, le sentiment d’appartenir aux Landes, de ne faire qu’un avec elles, d’être à leurs merci. Et il détestait ce sentiment.
Il marchait avec lenteur, aux travers de cette forêt dont il apercevait à peine les arbres quand il entendit des pleures. Se dirigeant à l’oreille, il parvint jusqu'à ce qui semblait être une petite fille à demi voilée par la brume.
Eeryn s’approcha de la gamine sanglotante. Quand elle se rendit compte de sa présence, celle-ci se recroquevilla sur le sol, pleurant de plus belle. En s’agenouillant, Eeryn dit :
_ N’ai pas peur, je ne te ferai pas de mal.
_Vous…vous allez pas me manger ? murmura la petite fille, en se redressant.
_Comment t’appelles-tu petite ?
_Ivirielle.
Eeryn se rendit alors compte de la nature elfique de la fillette. Une elfe de cet age était d’une grande rareté, les hauts elfes n’ayant que peu de progéniture, et le fait qu’une si jeune haut elfe se trouve seule dans une forêt brumeuse en pleine nuit était d’autant plus rare.
_Alors dit moi Ivirielle, que fais-tu seule ici ? La voie d'Eeryn était devenue plus tranchante.
La petite elfe se frotta les yeux. D’après ses dires, ses parents étaient marchants et voyageaient d’une ville à l’autre, vendant et achetant toutes sortes d’objets. Tous trois rentraient de l’île du trépond et contaient passer par le val d’alganiel quand une grande statue ailée les avait attaqué. Le père était rester protéger les marchandises, enjoignant à sa femme et à sa fille de se sauver. Ivirielle avait longtemps courue et, quand elle avait regardé derrière elle, sa mère n’était plus là.
_Je doute que tu ne retrouves tes parents, Ivirielle. Lui dit Eeryn, dont le regard c’était à présent durcit.
_Vous allez m’aider hein ?
_Aider quelqu’un qui vénère la nature ? Les Landes ?! Cria Eeryn. La petite fille, saisie de peur compris alors la nature de l’être qui lui faisait fasse.
_Vous…Vous êtes tout noir ! ma maman m’a dit de pas faire confiance aux elfes touts noirs !
Avant qu’elle ne puisse esquisser un geste, Eeryn la saisi au épaules, les larmes coulaient de nouveau sur les joues de l’enfants.
_Ne t’en fait pas, je vais t’aider, tu vas retrouver tes parents, je vais te libérer de ces terres maudites ! L’elfe noir plaça ses mains sur le cou de la gamine, la plaquant au sol. Les proches d’Eeryn, le regardaient avec amour, lui souriant affectueusement tandis que la petite fille se débattait avec de moins en moins de force, gémissant avec de moins en moins de vigueur.
Puis enfin, le petit corps cessa de se débattre, de gémir.
Haletant, Eeryn retira ses mains du cou de la petite elfe sans vie. Puis il leva les yeux, et c’est alors qu’il la vie. Malgré la brume, elle étaie parfaitement visible. Une grande elfe noire, vêtue d’une longue robe sombre. Elle lui sourie, contemplant avec satisfaction le cadavre encore chaud de l’enfant. Puis, sans prononcer aucunes paroles, elle lui tourna le dos et disparue dans les ténèbres.
Mais ce qui frappa le plus Eeryn était sa beauté : une beauté froide, sévère…arachnéenne.
Dernière modification par Eeryn le 26 juin 2006, 17:28, modifié 1 fois.
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Eeryn
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Message par Eeryn »

Ce jour ci, le ciel était recouvert par une masse étouffante de nuages grisâtres. Le tonnerre, encore lointain, était comme un échos du violent orage à venir.
Eprouvant le besoin vitale de se plonger dans la solitude, Eeryn s’était arrêter dans une clairière en pleine forêt.
Cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’était pas isolé ainsi. Cela faisait plusieurs jours qu’il enterrait sa haine. Si profondément qu’elle en disparaissait presque totalement. L’elfe noir mettait, sans arrêt, ce « mur » entre sa colère et lui, à l’épreuve. Parlant à ceux qu’il considère comme « les chiens des Landes », allant même, parfois, à leurs rendre service.
Mais cette « sympathie » , n’était nullement ce qu’elle étaie. Bien au contraire. Car, cette haine, tant refoulée, gagnait proportionnellement en taille et en virulence.
Eeryn la laissait donc ainsi, telle un volcan qui, restant endormi pendant plusieurs siècles, déversait ,en quelques secondes, toute la puissance que lui avait conféré la nature.
Mais la « carapace » d’Eeryn avait maintenant atteinte ses limites. Sa haine pulsait en ses entrailles, lui hurlant de la laisser éclater.
Au milieu de la clairière, Eeryn tomba à genoux. Alors sa colère éclata, en même temps que l’orage. Levant la tête vers le ciel en furie, Il hurla. si fort que tout les animaux qui l’entendirent furent pris de terreur. Il hurla de longue minutes, frappant le sol de ses poings jusqu'à les ensanglantés. Maudissant de tout son être les terres sous ses pieds.
Puis, enfin, il cessa de hurler et tomba face vers le ciel. Le souffle coupé, le corps lourd et douloureux. Les yeux fixant le néant, la pluie tombant sur son visage brulant.
Il resta ainsi pendant une heure entière, jusqu'à la fin de l’orage. Puis, se relevant, il fut pris d’une folle envie de tuer. Eeryn sorti de son sac plusieurs ossements et morceaux de chaires, y ajoutant une fourrure et de grands bois. Y ajoutant alors une sphère lumineuse, les éléments cadavériques s’assemblèrent et formèrent un cerf majestueux.
Eeryn éprouvait un réelle amour pour cette créature à peine née. Elle était son enfant, elle lui obéissait aveuglement, à lui, elle était libérée de l’emprise des Landes, et elle les combattrai comme son créateur.
Le sourire empreint d’amour paternel, Eeryn attrapa l’animal par les bois et la fit tomber à terre. Puis il enfonça ses pouces dans les yeux de sa créature jusqu'au cerveau. Le cerf cessa immédiatement de se débattre et disparut dans une nuée d’étincelles blanches.
Regardant ses mains, instruments de cette mort, l’elfe noir se demandai si la folie n’avait pas corrompue son esprit. Mais, à vrai dire, peu lui importait la folie. Car elle aussi décuplait sa haine, et c’est là tout ce qui avait réellement de l’importance.
La haine…
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