*Comme il est souvent dit dans les histoires traitant de nains, ceux-ci sont connus pour l'attachement qu'ils portent aux auberges et tavernes une fois la nuit tombée.Or, en cette douce mais non moins mouvementée soirée, un groupe de nains festoyait autour d'énormes plats de sangliers à la bière.Ils parlaient de ci et ça, de leur journée, des mines qu'ils avaient explorés, le tout entre deux gorgées de bière.
L'un d'eux, d'âge avancée, commença un récit à la demande de quelques uns de ses semblables.Il n'était pas de ses terres et son léger accent intriguait ses hotes qui souhaitaient en apprendre plus sur lui.Il entreprit alors de conter quelques brides de sa vie passée:*
«Salutations, joyeuse compagnie.»
*Le nain toussa légèrement après avoir scruté la salle de ses petits yeux noirs et brillants*
«Je me nomme Dhurin, dernier fils de la lignée des «Beren», nains d'une terre que je ne saurais situer par rapport à celle-ci.Car mon arrivée auprès de vous autres est quelques peu étrange ... et il est tout aussi amusant de penser que c'est le destin qui m'a mené ici.
Je vivais, il y a peu de temps encore dans une petite ville minière du nom de Bourg'Vallon.Elle était entourée d'une chaine de montagne et d'un lac retenu par le barage nain du Bourg.
Bourg'Vallon se trouvait dans une vallée, c'était une chaleureuse ville où il faisait bon vivre.Le climat y était tantôt chaud, tantôt froid, toujours propice au travail et à l'excavation des montagnes alentours que nous avions tendance à appeller «Cavenain».
Ces mines faisaient nôtre fierté, et je suis certain que vous seriez heureux de les visiter un jour.
Fer, argent, or, titane et autres minerais pouvaient y être extraits puis travaillés.Certains parlaient même de filon de «Véritable-Argent», oui, du mithril!Mais jamais ils n'en parlèrent ouvertement ...
Nos armes et armures étaient réputées, mais la guerre finie, elles n'étaient plus aussi recherchées.Seuls les humains et les elfes continuaient à commercer certains métaux avec nous.»
*marquant un temps de pose, un sourire satisfait apparu sur les joues de Dhurin, avant qu'il ne reprenne son récit:*
«Malheureusement ce qui a de la valeur a aussi tendance à attirer des créatures aux sombres intentions.
Or, ces mines étaient convoitées depuis longtemps par des orcs.Ces viles créatures que l'on croierait dénuées de toute forme d'intelligence sont de bon forgerons, mais leurs armes sont bien moins travaillées que les nôtres, car elles, sont conçues pour tuer.Eux aussi désiraient les métaux que nous minions et plus encore, notre mort.
Tout se passa très vite ce soir là.Alors que les miens festoyaient à l'auberge du village, nous entendîmes un énorme fracas.Je sortis de la mine avec toute la célérité que peut avoir un nain et j'assistais, impuissant, au désastre qui ravagea Bourg'Vallon et le transforma à jamais....
Le barrage avait laché ... Ou plutôt avait-il été détruit.
Mais les nains qui étaient, comme moi, restés dans le Cavenain durent se preparer à la plus terrible et sanglante des batailles.
Car les orcs approchaient, leurs tambours teintant au grès de l'orage qui s'abbatait sinistrement sur ce qui restait de Bourg'Vallon.Ils venaient pour la mine, mais nous n'allions pas la leur laisser aussi facilement après ce qu'il avaient fais.
Nous primes nos haches, nos marteaux et nos armures fraichement travaillées pour nous lancer dans un combat déjà perdu ...
La lutte fit rage, le sang noir des orcs se mélangeait à celui de mes frères qui tombaient au combat.Les lames teintèrent longtemps ce soir là ...
Alors que je regardais les corps de mes semblables jonchant le sol, je reçus un coup de massue de la part d'un énorme Troll des montagnes .Je fus ainsi projeté dans le précipice laissé par le passage de l'eau sur Bourg'Vallon.
Craignant la mort, je réussis à m'accrocher à un pan de maison en bois qui flottait à la surface de ces eaux agitées.»
*Songeur, il baissa alors légèrement la tête et s'éssuya le visage à l'aide de son imposante barbe*
«La suite ... est un peu floue.Je me souviens avoir dérivé longtemps et m'être retrouvé, à demi-mort et fatigué, sur un rivage chaud et rugeux.
C'est Grïm, ici présent qui m'a retrouvé inconscient et m'a mené ici.»
*Dhurin deposa sa choppe de bière et fit un signe de la main en direction de son jeune ami qui buvait une chaude boisson dans un coin de la taverne*
«Depuis et n'ayant plus de réel but, je demeure ci et là et oeuvre comme tout autre nain de cette contrée le ferait ...»
*Voyant le silence laissé par son long récit, Dhurin se leva, et demanda à la tavernière 4 tonnelets de bières qu'il rapporta à ces confrères en leur rappellant que ce qui est passé ne peut être changé*
«J'ai d'autes histoires, moins tragiques et plus belles à conter, mais je doute que vous ayez la patience de les entendre, festoyons et ne pensons pas aux afflictions pour ce soir.»
*La joie revint rapidement dans le coeur et la voix des gens présents dans la taverne, et même à un lieu de là, on pouvait entendre les chants et les cris de joies de personnes ayant abusé des boissons et autres liqueurs*
Dhurin, fils de Daïn.
Dhurin, fils de Daïn.
Dernière modification par Dhurin le 06 oct. 2007, 08:55, modifié 1 fois.
*Bien des jours avaient passés depuis que Dhurin avait été retrouvé et amené à Nord-Thyl.Bien des jours déjà qu'il était resté auprès des autres nains qui l'avaient bonnement acceuillis.Car c'est un fait, les nains sont bons avec les nains.
Une nuit sans lune était tombée sur les ruines de ce qui semblait être un fort et tous s'étaient réunis autour d'une table richement garnie de boissons et de vivres à la taverne du Thyl alcoolisé.Dhurin parlait de sa vie, de son père mais aussi d'une décision qu'il avait prise:*
«Présenter les aléas de la vie d'un nain est chose simple, mais le présenter en lui-même en est une tout autre.
Je dirais que je vis avec le temps qui m'entoure.Il m'arrive de me lever souriant et prêt à affronter les difficultés du jour, tout comme il m'arrive de me lever, plus sombre, sans réelle motivation.
Mon père, Daïn Beren, était ... *les souvenirs revenant douloureusement, Dhurin se racla la gorge tout en marquant une legère pose* ... un mineur et un forgeron de grand talent.Ah quelles étaient belles ses mailles, ses armes et ses boucliers ...
Il avait aquis la confiance et le respect des elfes et se faisait appellé «Elvellon» ou ami des elfes, dans le langage commun.Car c'est dans l'adversité que les amitiés se forment.
Puisse le temps un jour m'inculquer sa sagesse et son talent! C'est l'une des voies que j'ai choisi.
Il y aurait plus à vanter dans le nain qu'il était que dans celui que je suis.»
«Depuis que j'ai posé le pied dans les chaudes contrées de Séridia, puisque c'est ainsi que vous appellez cet endroit, je me suis senti revivre, oubliant presque la tragédie que j'avais subi il y a quelques temps encore.J'avouerais être fier d'avoir ainsi retrouvé des semblables, et qui plus est, unis et soudés.
Malheureusement, il y a en moi le besoin de retrouver et de revoir ma terre d'antan.»
*Scrutant doucement la salle de ses yeux fins et plissés par le temps, il s'octroya un temps de pause avant de reprendre son discours:*
«Non pas que je souhaite partir à jamais, confrères et consoeurs et douce assemblée!
C'est un besoin, un devoir que je ne saurais expliquer.
Et il n'est pas dit que je vais partir maintenant ni demain, le temps dira ce que je dois faire.
Il est cependant une chose que je voudrais dire.Jamais, dans mon honneur et de celui de mon pauvre vieux père, je ne ferais défaut à ceux qui m'ont tendu une main alors que je sombrais dans l'abîme.Vous avez mon respect, et mon soutien ... dans quelque difficulté que ce soit.
En attendant,*Il prit sa choppe en main d'un geste brusque et vif* Je vais rester un peu parmis vous et profiter de cette fabuleuse compagnie, à moins bien sûr que vous ne souhaitiez me voir partir» *Il rit de bon coeur avant de porter la bière à ses lèvres impatientes*
«Festoyons mes amis!
Ce soir, c'est Dhurin fils de Daïn qui paie la tournée!»
*Toute la nuit durant, on put entendre des rires, des chants et des histoires à l'intérieur de l'habitation dans laquelle le feu dansait tout autant que les convives ayant abusés de la douce et dure alcool*
Une nuit sans lune était tombée sur les ruines de ce qui semblait être un fort et tous s'étaient réunis autour d'une table richement garnie de boissons et de vivres à la taverne du Thyl alcoolisé.Dhurin parlait de sa vie, de son père mais aussi d'une décision qu'il avait prise:*
«Présenter les aléas de la vie d'un nain est chose simple, mais le présenter en lui-même en est une tout autre.
Je dirais que je vis avec le temps qui m'entoure.Il m'arrive de me lever souriant et prêt à affronter les difficultés du jour, tout comme il m'arrive de me lever, plus sombre, sans réelle motivation.
Mon père, Daïn Beren, était ... *les souvenirs revenant douloureusement, Dhurin se racla la gorge tout en marquant une legère pose* ... un mineur et un forgeron de grand talent.Ah quelles étaient belles ses mailles, ses armes et ses boucliers ...
Il avait aquis la confiance et le respect des elfes et se faisait appellé «Elvellon» ou ami des elfes, dans le langage commun.Car c'est dans l'adversité que les amitiés se forment.
Puisse le temps un jour m'inculquer sa sagesse et son talent! C'est l'une des voies que j'ai choisi.
Il y aurait plus à vanter dans le nain qu'il était que dans celui que je suis.»
«Depuis que j'ai posé le pied dans les chaudes contrées de Séridia, puisque c'est ainsi que vous appellez cet endroit, je me suis senti revivre, oubliant presque la tragédie que j'avais subi il y a quelques temps encore.J'avouerais être fier d'avoir ainsi retrouvé des semblables, et qui plus est, unis et soudés.
Malheureusement, il y a en moi le besoin de retrouver et de revoir ma terre d'antan.»
*Scrutant doucement la salle de ses yeux fins et plissés par le temps, il s'octroya un temps de pause avant de reprendre son discours:*
«Non pas que je souhaite partir à jamais, confrères et consoeurs et douce assemblée!
C'est un besoin, un devoir que je ne saurais expliquer.
Et il n'est pas dit que je vais partir maintenant ni demain, le temps dira ce que je dois faire.
Il est cependant une chose que je voudrais dire.Jamais, dans mon honneur et de celui de mon pauvre vieux père, je ne ferais défaut à ceux qui m'ont tendu une main alors que je sombrais dans l'abîme.Vous avez mon respect, et mon soutien ... dans quelque difficulté que ce soit.
En attendant,*Il prit sa choppe en main d'un geste brusque et vif* Je vais rester un peu parmis vous et profiter de cette fabuleuse compagnie, à moins bien sûr que vous ne souhaitiez me voir partir» *Il rit de bon coeur avant de porter la bière à ses lèvres impatientes*
«Festoyons mes amis!
Ce soir, c'est Dhurin fils de Daïn qui paie la tournée!»
*Toute la nuit durant, on put entendre des rires, des chants et des histoires à l'intérieur de l'habitation dans laquelle le feu dansait tout autant que les convives ayant abusés de la douce et dure alcool*
Dernière modification par Dhurin le 06 oct. 2007, 09:01, modifié 1 fois.
Alors que le crépuscule tombait sur Nord-Thyl, jetant de part et autre au travers les montagnes ses subtiles couleurs, foule de gens s'était ammassée autour d'un vieux nain, boitant et s'appuyant sur une hache qui venait de sortir de la vallée d'Illumen, perçant dans son passage l'embrun.
Sa barbe et ses cheveux, sales et tombants cachaient son visage aux curieux qui le dévisageaient.
Cependant, il ne prêtait guère attention à ceux qui le suivaient et continuait sa route contournant les fortifications de la ville par le sud du mieux qu'il le pouvait pour ainsi se rendre au dépôt tenu par Gildur.Bien que les paysages alentours n'avaient pas changés, et qu'il n'eut pas grand mal à trouver son chemin, la marche ne fut point facile pour ce nain qui semblait étonnement mince et recroquevillé sur lui même. Dut-il donc faire maintes pauses avant d'arriver à destination.
Lorsque, dans un dernier effort il franchit la porte du dépot, le vieux nain s'écroula aux pieds même de son plus fidèle ami dans les Landes, découvrant son visage assombri et rongé par la fatigue.
«Dhurin!» S'écria alors Golbargounet, ce à quoi Dhurin lui répondit «je suis de retour» avant de s'évanouir. L'inanition et, semble-t-il, de difficiles voyages avaient eu raison de son endurance.
Il fallut près d'un mois avant que Dhurin ne reprennne forme et esprits, un mois avant qu'il ne fusse en mesure de raconter à ses rares amis encore présents ses mésaventures.
Après tout, près de deux Fingélien s'étaient écoulés depuis qu'il avait décidé de quitter les Landes, encore qu'il n'y parvint pas malgrès tous ses efforts mais ceci est une autre histoire qu'il contera en temps voulu...
Sa barbe et ses cheveux, sales et tombants cachaient son visage aux curieux qui le dévisageaient.
Cependant, il ne prêtait guère attention à ceux qui le suivaient et continuait sa route contournant les fortifications de la ville par le sud du mieux qu'il le pouvait pour ainsi se rendre au dépôt tenu par Gildur.Bien que les paysages alentours n'avaient pas changés, et qu'il n'eut pas grand mal à trouver son chemin, la marche ne fut point facile pour ce nain qui semblait étonnement mince et recroquevillé sur lui même. Dut-il donc faire maintes pauses avant d'arriver à destination.
Lorsque, dans un dernier effort il franchit la porte du dépot, le vieux nain s'écroula aux pieds même de son plus fidèle ami dans les Landes, découvrant son visage assombri et rongé par la fatigue.
«Dhurin!» S'écria alors Golbargounet, ce à quoi Dhurin lui répondit «je suis de retour» avant de s'évanouir. L'inanition et, semble-t-il, de difficiles voyages avaient eu raison de son endurance.
Il fallut près d'un mois avant que Dhurin ne reprennne forme et esprits, un mois avant qu'il ne fusse en mesure de raconter à ses rares amis encore présents ses mésaventures.
Après tout, près de deux Fingélien s'étaient écoulés depuis qu'il avait décidé de quitter les Landes, encore qu'il n'y parvint pas malgrès tous ses efforts mais ceci est une autre histoire qu'il contera en temps voulu...