Pipouse, et ses pensées.

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Pipouse
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Pipouse, et ses pensées.

Message par Pipouse »

J’étais partie. Deux fingeliens déjà. Le temps passe si vite, loin de lui. J’en suis presque arrivée à oublier la raison de mon départ si précipité, de cette peur qui m’a prise subitement. J’ai appris qu’il s’était marié, qu’il avait refait sa vie, il devait m’avoir oublié : deux fingeliens, c’est long.

Mon cher Artics,
Voici quelques mois que je vous ai quitté, vous et tous les aventuriers. Je sais que vous m’en voudrez sûrement, après tout ce chemin parcouru, décidé de tout arrêter… Mais je sais que vous êtes bon, et que vous me pardonnerez.
Je ne cesse de penser à vous, mais mon envie de servir mon peuple m’a désorientée. Soutenir à la fois les Nains et être votre… Je n’en ai pas été capable, je sais cela peut paraître étrange.
Je me suis exilé loin de tout, histoire de réfléchir, et de me faire oublier des miens. J’espérais aussi oublier moi aussi, mais on dirait que l’éloignement n’a pas l’effet voulu sur moi.
A chaque pas, je me rappelle des si bons moments passés ensemble, de notre première rencontre : vous souvenez-vous, près de ce dépôt, de la naine totalement perdue que j’étais ? En tous les cas, moi je me souviens de votre démarche sûre et de votre voix me demandant si j’avais besoin d’aide. Peut-être n’en avais-je pas vraiment besoin, que j’avais juste envie de vous connaître. La curiosité est un mauvais défaut, mais elle m’a permis de vous aimer.

Je suis revenue, et puis je ne l’ai pas encore revu, j’appréhende sa venue. J’ai croisé le Sinan qui avait été si aimable avec moi dans le temps, il n’avait pas l’air d’aller très bien avec sa jambe lacérée, mais il avait ses raisons. J’ai revu aussi ma chère Sœur Naine, elle m’avait pourtant manqué, mais elle est toujours aussi carrée et je la comprends : il faut du caractère pour ne pas s’égarer. La rencontre la plus éprouvante pour moi a été celle avec la femme de l’homme que j’ai aimé. Une kultare visiblement connue de tous, qui est à la tête de la rédaction d’un journal, et qui m’a abordé assez durement… oh non pas qu’elle soit méchante, juste directe, et franche. Je crois qu’elle est attachée à Artics. Il a de la chance de l’avoir. Je n’aurais peut-être pas du revenir.

Artics,
Cela fait un fingelien que je suis loin de vous, mais votre image ne quitte pas mes pensées, comme votre baiser ne quitte pas mes lèvres. J’aimerais tellement être près de vous, et vous chérir. J’aimerais tant revoir ma chère sœur, et lui dire à quel point je m’en veux de ne pas pouvoir aider le peuple.
Je pense, qu’à l’heure actuelle, vous devez vous reposer de votre journée de travail. A moins que vous ne soyez encore en train de vous entraîner pour devenir un puissant combattant. Mais vous l’étiez déjà avant que je ne parte.
Votre souvenir me reste et ne me quittera sans doute jamais, et pour cause, j’ai gardé sur moi, le diamant que vous m’aviez offert. J’ai toujours peur de me le faire voler ou de le perdre. J’y tiens plus que ma vie.

Je reviendrais, c’est sur, mais j’attends que la mémoire fasse faux bon aux aventuriers. Je voudrais tant pouvoir revenir sans que personne d’autres que vous ne me reconnaisse. Bien que je sache que ce n’est qu’un rêve impossible, je ne cesse d’espérer.

J’aimerais qu’on m’oublie, j’aimerais ne pas être revenue. Mais c’est trop tard. Et si… il réagissait mal ? Et si il m’avait oublié ?Je n’ose espérer même un seul regard, une seule parole de lui. Se souvient-il de notre histoire, ou alors m’a-t-il oublié.



Mon beau Artics,
Je vais bientôt revenir, je suis sur le chemin du retour. J’ai l’impression que je me suis trompée de route, mais cette lettre arrivera avant moi.
Je me demande ce que vous devenez, et je m’imagine toute les choses possibles. Peut-être êtes-vous devenu chef d’un groupe d’aventuriers ? Êtes-vous heureux ?
C’est tout ce que je vous souhaite, le bonheur de vivre. En fait, tout le contraire de ce que j’ai vécu jusqu’ici. La vie est fade sans vous.
Le soleil a bientôt se lever, je dois me mettre en route.
Je pense à vous.
J’arrive, Artics, attendez-moi !

Encore une lettre qu’elle n’a jamais envoyé, encore une lettre qu’il ne lira jamais. Je ne me sens pas prête à le revoir. J’ai Peur.
Mais, je ne suis pas revenue ici pour rien, tout ce chemin, tout ce temps : deux fingeliens, c’est long.
Alors, je vais prendre mon courage à deux mains, je vais lui reparler.
Artics, me voilà !

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